LA PRODUCTIVITÉ DES RESSOURCES HUMAINES DANS LE DOMAINE DE LA SANTÉ:
DÉFINITION, MESURE, IMPORTANCE DE LA MESURE ET PUBLIC CIBLE 1
MESSAGES CLÉS
L’augmentation de la productivité est la source fondamentale de la plupart des améliorations sur le
plan du bien-être matériel des populations humaines. Bien qu’il s’agisse d’une notion relativement
simple, la productivité peut être difficile à définir et, dans la pratique, les changements ne se mesurent
pas toujours aisément.
En principe, la productivité des ressources humaines de la santé (PRHS) devrait être définie en
fonction du lien entre les résultats dans le domaine de la santé (protection ou amélioration de la
santé pour les particuliers ou les populations) et les intrants requis des ressources humaines dans
le secteur de la santé (temps, effort, compétences, connaissances).
La vaste majorité de la littérature actuelle dans le domaine de la PRHS ne tient pas compte des
résultats dans le domaine de la santé et mesure souvent les extrants de manière inappropriée ou
trompeuse. Par exemple, un plus grand nombre d’appareils d’IRM ou de radiologistes pourrait
contribuer à augmenter la quantité d’interventions pratiquées, mais ne donnerait pas nécessairement
de meilleurs résultats en matière de santé ni n’accroîtrait forcément la productivité.
On peut trouver des possibilités d’améliorer la PRHS :
–en examinant les variations inexpliquées dans la pratique clinique qui ressortent des études
comparatives actuelles;
–en trouvant de nouvelles façons de déployer les ressources humaines de la santé qui tireraient
parti de l’éventail complet des pratiques et des rôles, particulièrement dans les modèles de
soins coopératifs.
De nombreux exemples de bonnes innovations liées à la PRHS ne figurent pas dans les ouvrages
portant sur la question parce que « se faire publier » ne constitue pas une priorité pour les « travailleurs
de fond » de l’innovation liée à la PRHS.
Voici les principales conclusions tirées de cette analyse bibliographique :
–À peu près toute la recherche sur les services de santé est liée d’une façon ou d’une autre à
la productivité des RHS, mais peu d’études font état explicitement de leur applicabilité à la
productivité. Il ne serait ni productif ni même faisable d’entreprendre une synthèse sommative
unique de la littérature dans ce domaine. Les questions posées dans toute recherche future, tant
primaire que secondaire, sur la productivité des RHS doivent être précises et très bien ciblées.
–La plus grande partie, voire la totalité, des documents portant sur la PRHS mettent l’accent
sur les intrants et les extrants mesurés en activités ou en processus plutôt qu’en avantages
pour la santé. Seule exception : la documentation sur les variations cliniques, où les résultats
sont clairement ciblés mais où l’on ne s’arrête guère à réfléchir aux conséquences de ces
fluctuations pour la productivité des RHS.
Quand et pourquoi les décideurs font-ils de l’amélioration de la productivité des RHS (mesurée
« correctement ») une priorité? Les études antérieures offrent à cet égard peu d’indices. Parmi les
entraves à l’amélioration de la productivité se trouvent des incitatifs aux effets pervers et des
objectifs sans rapport avec la réalité (p. ex., la préséance d’autres préoccupations). Or, même si on
perçoit quelques lueurs d’espoir ici et là dans le système, on observe toujours un écart important
entre les améliorations potentielles et réelles.