MATTHIEU 5.21-26
Introduction
Violences
Chaque jour en France, il y a 639 meurtres (soit 233.235 par an), qui se décomposent ainsi :
3 homicides volontaires (plus de 1000 par an) ;
600 IVG (meurtres avant la naissance, hormis causes médicales particulières) ;
35 suicides (meurtres commis sur soi-même).
Croyez-moi, le meurtre est plus répandu qu'on ne l'imagine. Ce matin, ici même, se trouve d'ailleurs un meurtrier.
Avant de vous en dire plus, je vous invite à lire…
Lecture : Matthieu 5.21-26
" Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : ‘tu ne commettras pas de meurtre,' celui qui commet un
meurtre sera passible du jugement.
Mais moi, je vous dis : Quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement. Celui qui
dira à son frère ‘Raca !' sera justiciable du sanhédrin. Celui qui lui dira ‘insensé' sera passible de la
géhenne du feu.
Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que tu te souviennes que ton frère a quelque chose
contre toi,
laisse ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton
offrande.
Arrange-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es encore en chemin avec lui, de peur que
l'adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et que tu ne sois mis en prison.
En vérité je te le dis, tu ne sortiras point de que tu n'aies payé jusqu'au dernier centime. "
En interdisant le meurtre, Dieu exige la paix !
La loi du meurtre minimisée (5.21)
" Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : ‘tu ne commettras pas de meurtre,' celui qui commet un
meurtre sera passible du jugement. "
Toute cette section qui fera l'objet de trois messages, se trouve encadrée par deux versets qui nous permettent de
bien en comprendre le sens :
5.20 : "si votre justice n'est pas supérieure à celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le
royaume des cieux" & 5.48 : "soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait".
Les scribes et les pharisiens se croyaient super doués devant Dieu. Ils pensaient que le fait d'être stricts dans
l'observation de la Loi les rendraient " justes " aux yeux de Dieu. Ils passaient d'ailleurs le plus clair de leur
temps à discuter du sens de la Loi et de la meilleure manière de la vivre.
Prenons l'exemple du sabbat : "Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu
feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Eternel, ton Dieu. Tu ne feras aucun
ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes
portes" (Exode 20.8-10). Les scribes et les Pharisiens pouvaient passer des heures à tenter de légiférer :
Qu'est-ce qu' un ouvrage ? Est-ce qu'allumer un feu est un ouvrage ? ou soigner un homme ? Rechercher une
vache qui s'est perdue : est-ce un ouvrage ? Mais ce faisant, ils noyaient le poisson, oubliant l'essentiel de la
Loi pour s'attacher au détail.
De ces discussions sont nées tout un tas de traditions humaines qui codifiaient la vie religieuse et spirituelle des
Israélites. Les scribes et les pharisiens recherchaient dans l'accomplissement de la Loi de l'A.T. un mérite suffisant
pour obtenir la justice de Dieu. Quel est le problème d'une telle justice ? J'en vois au moins trois :
Priorité sur l'apparence
Une telle justice se préoccupera surtout de la vie externe. Si la spiritualité met l'accent sur le "faire", elle ne
peut rien régler des problèmes internes au cœur humain. Matt 15.23-28 : "Malheur à vous, scribes et pharisiens
hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est
plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité, c'est ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger
les autres choses. Conducteurs aveugles ! qui éliminez le moucheron, et qui avalez le chameau. Malheur à vous,
scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu'au-dedans ils
sont pleins de rapine et d'intempérance. Pharisien aveugle! nettoie premièrement l'intérieur de la coupe et du
plat, afin que l'extérieur aussi devienne net. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous
ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au-dedans, sont pleins
d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux
hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité"Ce point sera développé plus tard, au
chapitre 6.
Priorité sur ce qui arrange
Avec un tel système, certains péchés apparaissent graves, d'autres insignifiants. On arrive à définir 7 péchés
capitaux (y compris la gourmandise ) en ignorant tranquillement ce qui nous dérange. Jésus réserve son plus
sévère jugement aux prêtres de son époque : Matt. 15.13 ss : "Malheur à vous, scribes et pharisiens
hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et
vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que
vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières ; à cause de cela,
vous serez jugés plus sévèrement. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous courez la
mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois
plus que vous".
Priorité sur l'inflation !
Si l'on pense devenir juste aux yeux de Dieu par nos efforts, quel est le problème ? On n'en fait jamais assez !
On est prêt à tous les excès. Un peu comme certains musulmans lors du ramadan qui n'avalent pas leur salive,
par crainte de pécher contre Dieu. Comme les chrétiens qui n'osent avaler un biscuit sans rendre grâces. Jésus
dira aux pharisiens : " Vous abandonnez le commandement de Dieu et vous tenez à la tradition des hommes"
(Marc 7.8)
C'est la raison pour laquelle Christ dit : "si votre justice n'est pas supérieure à celles des scribes et des Pharisiens,
vous n'entrerez point dans le royaume des cieux !"(5.20)
Les scribes et les pharisiens pensaient être justes devant Dieu, n'ayant commis aucun meurtre. Mais Christ leur dit
qu'ils n'ont rien compris à la Parole, s'ils pensent que Dieu est impressionné par un simple comportement extérieur.
D'ailleurs aujourd'hui, c'est bien la raison qu' invoquent Monsieur & Madame Tout le Monde quant on leur demande
s'ils pensent qu'ils iront au paradis. Ils disent " ben, j'ai pas tué ! " Et ils croient que Dieu va décerner une médaille et
offrir le paradis sur la base de l'absence de meurtre.
Comme si le mal du cœur humain se limitait au meurtre réellement accompli !
Dans un hôtel un homme d'affaire rencontre une jeune femme et lui demande : pour 100 000 F, est-ce que vous
accepteriez de coucher avec moi ? Elle était d'accord.
- Et pour 100 F ?
- Oh, mais pour qui est-ce que vous me prenez ?
- Ce que vous êtes, on l'a déjà défini", répondit-il. Maintenant, on ne fait que négocier le prix. Et il avait raison..
Les leaders Juifs de l'époque avaient une vue très minimalisée de la Loi. Christ explique…
La loi du meurtre expliquée (5.22)
" Mais moi, je vous dis : Quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement. Celui qui
dira à son frère ‘Raca !' sera justiciable du sanhédrin. Celui qui lui dira ‘insensé' sera passible de la
géhenne du feu "
Christ donne ensuite une perspective bien plus contraignante de la Loi. L'intention de Dieu n'est pas seulement
d'éviter l'acte, mais d'éviter l'intention. Jésus donne deux exemples de comportement qui sont de même nature que le
meurtre :
La colère.
Tous les psychologues s'accordent à le reconnaître : de toutes les émotions, celle qui conduit le plus clairement au
meurtre est la colère.
La colère, c'est ce sentiment qui regarde une offense imaginaire ou réelle, qui la contemple, qui la regarde de
nouveau et qui petit à petit exige la vengeance, et s'enracine dans l'amertume. De ces racines poussent la
haine, la colère.
Les personnes d'un tempérament plutôt vif disent qu'il existe une colère juste et sainte, à l'image de celle de
Dieu. Christ, qui n'a jamais péché, s'est mis en colère. La Bible utilise le terme colère plus de trois cents fois, et
le plus souvent, en relation avec la colère de Dieu contre le péché.
Aucune émotion n'est bonne ou mauvaise. C'est la raison qui cause cette émotion qui la légitime ou la
condamne. Par exemple la joie est une bonne chose. Mais si vous vous réjouissez du malheur d'un autre, votre
joie est péché. Il est vrai que la colère n'est pas toujours mauvaise. Elle peut servir de moteur pour changer ou
faire changer une situation.Eph 4.26 nous dit : "si vous vous mettez en colère, ne péchez pas, que le soleil ne
se couche pas sur votre colère "
Mais c'est l'émotion la plus difficile à manier. Pour un verset qui en parle d'une manière légitime, il y en a 10 qui
disent qu'elle est dangereuse & inacceptable, ou encore une marque d'immaturité. Voici une collection de
versets à ce sujet.
Les Proverbes "Celui qui est prompt à la colère fait des sottises" (14:17). "L'insensé laisse voir à l'instant sa
colère, Mais celui qui cache un outrage est un homme prudent" (12:16) "Celui qui est lent à la colère a une
grande intelligence, Mais celui qui est prompt à s'emporter proclame sa folie" (14:29). "Celui qui est lent à la
colère vaut mieux qu'un héros, Et celui qui est maître de lui-même (vaut mieux) que celui qui prend des villes"
(16:32) "L'homme qui a de la sagesse est lent à la colère, Et il met sa gloire à oublier les offenses" (19:11)
Le Nouveau Testament également "Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à
la méchanceté, à la calomnie, aux paroles équivoques qui pourraient sortir de votre bouche" (Col 3:8) "Je veux
donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées" (1Tim
2:8) "que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; car la colère de l'homme
n'accomplit pas la justice de Dieu" (Jac 1:19-20)
L'insulte.
C'est finalement le prolongement de la première. La colère mène à l'insulte.
"Raca" est un terme araméen se rattachant à la notion de " vide. " On s'en rapproche quand on dit à quelqu'un
qu'il est nul, qu'il est un homme de rien, du néant.
"Insensé" vient d'un terme grec souvent utilisé pour décrire quelqu'un de stupide, n'ayant aucun sens critique
sur la vie ou sur la spiritualité.
Jésus dit que ces insultes entraînent les mêmes peines que le meurtre. C'est troublant n'est-ce pas ? Mais si
vous avez été victime, dans votre enfance ou dans votre vie adulte de violences verbales, vous savez la
puissance des mots et à quel point ils peuvent former le miroir dans lequel on se regarde par la suite. Une
insulte ou des paroles dures d'un être cher conditionnent vite votre propre regard sur votre identité. Les mots
tuent.
Je me souviens d'une jeune fille qui, le premier jour elle a dansé avec un garçon, s'est entendue crier par sa
belle mère : " espèce de p… " Comment croyez-vous qu'elle s'est perçue dans ses relations avec les hommes ?
Si vous êtes parents, faites très attention à l'image que vous donnez d'eux-mêmes à vos enfants par vos
paroles. " Tu n'es qu'un petit… " Ou bien encore " tu seras toujours… " ou bien " ben voilà, il y en a qu'un pour
faire ça… "
On doit évidemment juger et corriger le comportement d'un enfant. Parfois, il faut reprendre quelqu'un pour son
péché. Mais c'est sur ses actes et non sur sa personne que l'on porte alors un jugement.
A ces comportements, Jésus associe trois jugements :
Le jugement. Le terme évoque le processus légal de la loi. Le jugement prononcé pour un meurtre réel. Celui
qui se met en colère contre quelqu'un devrait subir la même conséquence que le meurtrier : un procès.
Le sanhédrin. La plus haute instance juridique israélienne. C'est elle qui avait le pouvoir de juger les cas les
plus graves de la société. Elle pouvait notamment prononcer la peine de mort par lapidation. Dans ce cas, il
était nécessaire d'obtenir l'accord de Rome. Act. 6.12 nous montre que la saisine de cette instance était parfois
peu formaliste.
La géhenne du feu. Une expression terrible et terrifiante. Le mot " géhenne " décrit la vallée de l'Hinnom, au
sud de Jérusalem. Des rois de Juda qui s'étaient convertis au paganisme y avaient fait construire des autels
pour offrir leurs enfants en sacrifice aux idoles (2 Chron 28.3, 33.6). Des enfants y étaient brûlés vifs au dieu
Molok. Lors du règne de Josias, un homme pieux, le roi fit souiller la vallée pour que ceci ne se reproduise
jamais plus (2 Rois 23.10). Elle devint alors une décharge d'ordures, l'on brûlait jour et nuit les déchets de
Jérusalem. Ce qui est terrifiant, c'est que Christ utilise à 9 reprises le feu de la géhenne pour illustrer les peines
éternelles, l'enfer. Le lieu l'homme qui est séparé de Dieu est puni de ses fautes pour l'éternité. Christ qui a
souvent évoqué l'amour de Dieu en des termes touchants, a aussi beaucoup parlé de jugement et d'enfer, de vie
éternelle, et de jugement éternel (cf. 25.46)
Christ dit sans équivoque : celui qui se met en colère et insulte l'autre est digne de l'enfer. Point.
Vous comprenez pourquoi j'ai dit qu'il y avait ici un meurtrier dans la salle aujourd'hui. Vraisemblablement, nous
avons tous été coupables d'une colère injuste ou d'une insulte méchante touchant le caractère d'autrui. N'est-ce pas
? Quelqu'un ici serait-il exempt de péché et de reproche ?
Karayan, le célèbre chef d'orchestre allemand apprenait le pilotage d'avions à réaction. Il prenait des cours avec un
instructeur de chez Dassault, avant de pouvoir acheter un avion personnel. Lors de sa formation, l'instructeur lui
demanda de prendre le cap 127º. Karayan inclina son avion, attendit que la boussole gyroscopique lui indique le bon
cap, puis rétablit son avion, au cap 126º. L'instructeur resta très calme ; il lui demanda d'enlever les écouteurs, puis
le gifla en lui disant : "un degré de différence et c'est la vie de vos passagers ; que ça ne se reproduise pas !"
Karayan dit ensuite que ce fut l'un des moments les plus humiliants de sa vie, mais peut-être l'un des plus salutaires !
Un degré de différence, cela ne semble pas très important. Mais plusieurs kilomètres plus loin, on est bien loin de
l'endroit l'on doit être ! Christ dit ici que toute déviance de l'intention de Dieu, qui veut la paix dans nos relations
humaines, nous conduira sur la même route que le meurtre. Ce n'est peut-être qu'un degré de différence au début.
Mais cela conduit au meurtre quelque temps plus tard.
La loi du meurtre appliquée (5.23-26)
Le souci de la réconciliation (5.23-24)
" Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que tu te souviennes que ton frère a quelque chose
contre toi, laisse ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis viens
présenter ton offrande. "
Associés au temple se trouvaient deux autels.
L'un mesurait 2,50 m de hauteur. Il était dressé dans la cour extérieure du tabernacle, en face de la porte et
était constitué d'une charpente en bois d'acacia recouverte d'airain. On y offrait des sacrifices. Qu'il soit situé
juste en face de la porte rappelait la nécessité de venir à Dieu après avoir été purifié du péché par un sacrifice.
Un second, l'autel d'or ou autel des parfums, s'élevait dans le lieu saint, en face du voile suspendu devant le
propitiatoire. Il mesurait 50 cm de côté et 66 cm de haut. C'était un autel carré, en bois d'acacia revêtu d'or. Sa
partie supérieure avait une bordure d'or, avec des cornes aux angles, et, de chaque côté, 2 anneaux d'or pour
les barres. L'encens, fait de substances prescrites, était allumé avec du feu pris sur l'autel d'airain; on le brûlait,
matin et soir, tandis qu'éclairait le chandelier.
En parlant d'offrande faite devant l'autel, Christ évoque l'adoration de ses enfants.
Remarquez : si ton frère a quelque chose contre toi, c'est à toi d'aller voir ce qui se passe…
Selon le contexte, on peut imaginer qu'il a quelque chose contre toi, parce que tu t'es mis en colère, parce que
tu l'as insulté, lui as dit qu'il était " nul, " qu'il était " fou ", que tu l'as offensé de quelque autre manière.
Il est donc chez lui, en train de saigner, essayant de panser ses blessures. Essayant d'oublier la colère, les
insultes. Et toi, tu viens à l'église… Selon le contexte pour une des multiples offrandes que l'on apportait à Dieu
en diverses occasions (dans le cadre des rites de l'A.T).
Dieu dit qu'il est plus important de rechercher la réconciliation que d'adorer Dieu. Vous savez pourquoi ? Parce
que la vie avec Christ n'ignore jamais la vie avec les autres. Il faut donc aller demander pardon pour la colère,
l'insulte, ou tout autre offense.
Et si la personne refuse de pardonner, ce n'est plus ton problème c'est le sien. Je ne peux pas forcer
quelqu'un à me pardonner. Je ne peux que lui proposer de me pardonner.
Si tu es conscient de la noblesse de l'homme créé à l'image de Dieu, si tu t'attaques à sa création, tu portes atteinte
au Créateur. Ton adoration est caduque. Elle est nulle et inacceptable. L'apôtre Jean écrira "si quelqu'un dit, J'aime
Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer
Dieu qu'il ne voit pas ?" (1Jean 4.20)
Ainsi le disciple de Christ se soucie de la paix qu'il apporte autour de lui. Il comprend qu'un être créé à l'image de
Dieu se traite avec la crainte du Christ. Et s'il blesse quelqu'un, il va chercher à se réconcilier en lui demandant
pardon.
Christ décrit ici un souci et un style de vie paisible, issu de la Loi sur le meurtre ! Et ce souci offre plein d'avantages.
L'avantage de la réconciliation (5.25-26)
" Arrange-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es encore en chemin avec lui, de peur
que l'adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et que tu ne sois mis en prison. En vérité je te le
dis, tu ne sortiras point de que tu n'aies payé jusqu'au dernier centime. "
Si tu es constamment à l'affût de réparer tes torts, tu éviteras le processus douloureux que Jésus décrit dans ces
deux derniers versets. A cette époque, les conflits pouvaient se résoudre à l'amiable. Mais à partir du moment le
tribunal romain était saisi, il n'avait plus de possibilité de règlement.
Jésus évoque le processus habituel de règlement d'un conflit à l'époque. L'offensé recherche l'aide d'un magistrat
romain. Ce dernier statue puis confie l'offenseur à un garde qui le mène en prison. Les travaux forcés, les dons des
amis ou membres de la famille permettaient alors à la personne de sortir après avoir payé sa dette et l'amende.
Évidemment, si en tant qu'offenseur, tu réalises ton erreur et cherches la paix, non seulement tu vas dans le sens du
commandement de Dieu sur la prévention du meurtre, mais encore, tu t'évites toute la souffrance d'un procès & d'un
emprisonnement. Offrir la paix libère !
Cette partie pourrait se résumer par ce verset : " S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix
avec tous les hommes " (Rom. 12.18)
Il n'est parfois pas possible qu'il y ait de la paix entre les hommes. Parce que les autres en face sont inflexibles,
ou méchants. Mais parfois, la paix dépend de nous. Lorsque nous sommes coupables du conflit, alors il faut
rechercher la paix que l'on a soi-même brisée.
Je relisais les messages sur 1 Corinthiens et j'ai été frappé de réaliser combien Paul mesurait la maturité
spirituelle d'un individu à sa capacité d'unité avec les autres, d'abnégation de ses propres droits, d'absence de
critique.
"En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et de la discorde, n'êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous
pas d'une manière toute humaine ?" (1 Cor. 3.3)
Conclusion
J'ai commencé avec des statistiques brutales. Avortements, suicides, meurtres. Aux yeux du Christ, notre colère, nos
paroles dures, nous rendent aussi coupables que ceux qui sont allés jusqu'au bout de leur désir. Nous pourrions sortir
accablés d'un tel message. Au contraire !
Souvenez-vous du contexte : "si votre justice n'est pas supérieure à celle des scribes et des pharisiens, vous
n'entrerez pas dans le royaume de Dieu". C'est-à-dire si vous vous croyez juste parce que vous n'avez pas tué,
vous vous trompez complètement. Christ veut anéantir l'idée que l'on soit juste devant un Dieu saint. C'est
faux. A ses yeux, nous sommes déjà meurtriers. Etes-vous prêts à le reconnaître ? Si c'est le cas j'ai une
bonne nouvelle.
C'est pour des gens comme toi que Christ est mort. Parce qu'en fait, si tu as commis l'acte, tu n'es aucunement
plus coupable que moi. Moi je n'ai pas commis l'acte, mais j'ai été parfois barbare dans mes mots, dans mon
intention. Alors à tous les meurtriers de cette église, je voudrais rappeler ce que Christ a dit à un brigand. Cet
homme est crucifié aux côtés de Christ. Il est vraisemblablement l'équivalent actuel d'un terroriste. Conscient de
sa faute, comprenant l'autorité et le pouvoir du Christ il lui demande : "souviens-toi de moi quant tu viendras
dans ton règne." Christ lui dit : "aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis." Quelle grâce !
Comment est-ce possible ? Un criminel, un tueur, un terroriste, qui entre dans le paradis ?
Rappelez vous le message précédent. Qu'y a t-il à mettre dans le plateau de la balance en face de notre péché ?
Christ et non nos œuvres. Substitution et non compensation !
En parlant de ses compatriotes les Juifs, l'apôtre Paul écrit : "En ignorant la justice de Dieu et en cherchant à
établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu" (Rom 10.3). On ne trouvera donc pas
la justice l'on croit la trouver, mais Dieu dit qu'elle se trouve ! C'est Dieu, notre créateur, qui détient
les " règles du jeu. "
L'homme cherche à se justifier, il se croit bon et fort. Jésus dit : arrête ton char, tu es pécheur. Et je viens
offrir le pardon à ceux qui font confiance.
La semaine dernière, je parlais à une classe de 1ère au lycée international sur l'origine du protestantisme. Devant le
schéma de la balance de notre péché, de notre dette spirituelle devant Dieu, je montrai que toutes les religions
tentaient de compenser la dette par divers moyen. Ce qui avait déclenché l'indignation de Luther, c'était la vente des
indulgences comme moyen de compensation pour ses péchés ou pour délivrer quelqu'un du purgatoire. Hetzel disait
"dès que le bruit de la pièce tinte dans le coffre, l'âme est délivrée du purgatoire". Compensation ou confiance ? (le
"ou" est exclusif).
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