Soleoscope 7 - les entreprises

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SOLEO
SCOPE
N°7
Décembre 2012
«
Rapprocher les acteurs académiques des entreprises constitue un enjeu social et économique très
actuel en cette période de crise, mais représente aussi une assurance d’efficacité de long terme
pour l’éducation et la formation tout au long de la vie. « Développer une économie fondée sur la
connaissance et l'innovation » et « soutenir une économie créatrice d'emplois, de cohésion sociale et
territoriale » constituent deux des trois axes de la Stratégie Europe 2020. Dans cette optique, la
Commission européenne a lancé il y a quelques mois une campagne de sensibilisation « We Mean
Business » pour renforcer la promotion de l’accueil de stagiaires Erasmus ou Leonardo dans les entreprises.
L’Agence 2e2f, de son côté, a mis en œuvre depuis 2012 des groupes de travail sectoriels qui s’emploient
à rapprocher les entreprises d’un même secteur professionnel des acteurs du monde de l’éducation et
de la formation. Ensemble ils font émerger des projets correspondant aux programmes européens qui
mettent en avant les liens plus que jamais nécessaires entre l’entreprise et l’école, au sens large. Les
quatre secteurs concernés sont l’aéronautique, la boulangerie, la fleuristerie et le vin. L’Agence a, par
ailleurs, lancé une étude qualitative auprès d’entreprises européennes accueillant des stagiaires Erasmus
et mené une importante réflexion sur les consortia de stage Erasmus afin de mutualiser les bonnes
pratiques grâce, notamment, à un guide des outils.
Enfin, la conférence de valorisation 2012, les 13 et 14 décembre à Strasbourg, est entièrement consacrée
à ce thème et accueillera « We Mean Business » le 14 décembre après-midi.
Ce nouveau numéro de Soleoscope vous permettra de découvrir que les liens entre le monde académique
et le monde économique sont de plus en plus étroits. Les stagiaires Leonardo ou Erasmus trouvent de
nombreuses entreprises pour les accueillir et en tirent un grand bénéfice. Les masters et doctorats Erasmus
Mundus accordent également une large place à la coopération avec le monde économique. Quant aux
adultes en insertion professionnelle ou en formation continue, ils peuvent participer, via les programmes
Grundtvig et Leonardo, à des projets structurés autour de l’Economie Sociale et Solidaire. Enfin, l’Agence
2e2f souhaite ardemment que les alliances sectorielles qui constitueront un des volets les plus importants
des partenariats stratégiques puissent se développer en France.
Le temps de la méfiance entre deux mondes trop longtemps éloignés l’un de l’autre est révolu. L’économie
de la connaissance, moteur premier de la croissance en ce début de siècle, implique une convergence
d’objectifs entre les trois pôles du triangle Innovation-Recherche-Formation. La crise économique actuelle
conduit par ailleurs chacun, et, en particulier les plus jeunes, à être attentif à une meilleure employabilité
et à une formation continue toujours plus efficace. Le développement de court et de long terme de notre
continent ne pourra donc se passer de cette convergence d’avenir, essentielle à la réussite de cet idéal
devenu réalité de la formation tout au long de la vie. »
Antoine Godbert, directeur
www.2e2f.fr
• N°7 • DÉCEMBRE 2012
Erasmus
LES STAGES ERASMUS : LE POINT DE VUE DE L’ENTREPRISE
En 2012, l’Agence a mené une enquête auprès de 5694 entreprises et
organismes européens ayant accueilli un stagiaire Erasmus de 2007 à
2011. L’enquête cherchait à mieux comprendre les avantages à recevoir
un étudiant bénéficiant d’une bourse de stage Erasmus.
L’enquête visait enfin à mieux comprendre les relations entre les
établissements d’envoi et les entreprises dans le cadre du programme
Erasmus. Seulement 22% des entreprises interrogées estiment que les
stagiaires sont faciles à trouver.
L’analyse des 799 réponses reçues montre les conditions du stage
Erasmus comme un premier avantage :
- le suivi et l’encadrement pédagogique et professionnel. Confiés à
deux tuteurs, l’un dans l’établissement d’envoi, l’autre sur le site où
se déroule la période de professionnalisation, ils conditionnent
fortement la réussite du stage.
- le versement de la bourse Erasmus. Il est perçu comme une facilité
très appréciée qui permet aux jeunes de faire face à leurs dépenses
de frais de voyage et de séjour notamment.
Le programme Erasmus permet-il de renforcer les relations entre les
établissements et les entreprises et de les pérenniser ? Les réponses
des entreprises portent sur l’importance d’une coopération fondée sur
un travail commun, des contacts et des échanges réguliers, une
implication forte à toutes les étapes du stage (préparation, réalisation,
évaluation). Le partenariat qui se met en place petit à petit, en
s’appuyant sur des stages Erasmus de qualité, peut s’inscrire dans la
durée.
Les réponses portent aussi sur les apports concrets et nombreux des
stagiaires Erasmus :
- les compétences maîtrisées par les étudiants, transférées dans
l’entreprise
- les idées neuves apportées, et mises en œuvre concrètement dans
l’entreprise
- le soutien à l’ouverture à l’international pour l’entreprise
Avantages retenus par les entreprises
et organismes d'accueil de stagiaires Erasmus
7
Autres raisons
12
31
22
28
Coopération avec les
établissements d’envoi
Stagiaire faciles à trouver
Bourse versée aux étudiants
Suivi et encadrement du stage
DES REPRÉSENTANTS D’ENTREPRISE EUROPÉENNE
FORMENT LES ÉTUDIANTS FRANÇAIS
Faire venir un chef d’entreprise, un responsable des ressources
humaines, un chef de production ou tout autre représentant
d’entreprise européenne dans les établissements d’enseignement
supérieur en France est possible grâce au programme Erasmus.
Les bourses Erasmus pour les mobilités d’enseignement permettent
de financer l’accueil de personnels d’entreprise européens.
Cette possibilité, bien qu’en constante augmentation (+26,6% au
niveau européen en 2010/2011), est relativement peu utilisée en
Europe. Elle représente 1.03% des missions d’enseignement en
Europe et 1.77% pour la France soit 44 personnes venues en France
sur les 328 personnes qui ont bénéficié de ces financements au total
en Europe en 2010/11.
Erasmus Mundus
L’ENTREPRISE AU CŒUR DES MASTERS ET DES DOCTORATS
ERASMUS MUNDUS
Depuis son lancement en 2004, le programme Erasmus Mundus
encourage le rapprochement du monde universitaire avec celui de
l’entreprise.
nombreux. Tout d’abord en matière d’insertion professionnelle pour les
étudiants. Ceux-ci acquièrent en effet une expérience primordiale lors
des stages proposés par les partenaires. Ces derniers contribuent
également à la qualité du contenu pédagogique et scientifique des
programmes proposés par les consortiums d’établissements.
Notamment depuis l’entrée du programme dans sa deuxième phase
(2009-2013), lorsque la Commission européenne en a fait une priorité.
En effet, dès le processus de sélection des projets, les consortiums
d’établissements sont invités à présenter une stratégie de
pérennisation incluant des partenaires socio-économiques. Par cette
approche, la Commission européenne met l’accent sur la durabilité des
cursus au-delà des cinq années de financement européen* prévues par
le programme.
A l’inverse, de tels rapprochements peuvent être une véritable valeur
ajoutée pour les entreprises elles-mêmes. Participer au programme
Erasmus Mundus leur permet en effet de former des professionnels
hautement qualifiés dans des domaines d’activité de pointe ou très
spécialisés. Ceci est d’autant plus vrai depuis l’entrée des doctorats
dans le programme en 2009.
La présence de partenaires socio-économiques est bien entendu
essentielle à la viabilité à long terme des masters et des doctorats
Erasmus Mundus. Pratiquement, elle permet de proposer des bourses
complémentaires aux étudiants. Mais les bénéfices sont bien plus
* Lors de la 2e phase du programme (2009-2013), les consortiums
d’établissements ayant obtenu un financement quinquennal avaient la
possibilité de déposer une nouvelle candidature afin d’obtenir un
financement de 5 années supplémentaires.
• N°7 • DÉCEMBRE 2012
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Langues
Vue d’Europe
LES LANGUES : UN VECTEUR DE
RÉUSSITE POUR LES ENTREPRISES
LES STAGES EN ENTREPRISE DANS
LES PAYS EUROPÉENS : QUELLES
SPÉCIFICITÉS ET POINTS
COMMUNS ONT-ILS ?
Dans le cadre de la stratégie Europe 2020 pour une croissance
intelligente et durable et suite à deux études européennes, ELAN1 en
2006 sur « L’incidence du manque de compétences linguistiques des
entreprises sur l’économie européenne» et PIMLICO2 en 2011 pour
« Promouvoir, appliquer, concevoir des stratégies linguistiques et de
communication interculturelle dans les organisations et les sociétés »,
la Commission Européenne a lancé plusieurs initiatives en faveur du
multilinguisme dont une campagne d’information à destination des
PME intitulée « Les langues font nos affaires». En effet 11% des
entreprises interrogées pour l’enquête ELAN ont déclaré avoir perdu
des contrats, en raison d’une absence de compétences linguistiques et
interculturelles. A l’inverse, l’étude PIMLICO a révélé que les PME ayant
mis en place une stratégie linguistique cohérente ont eu une
croissance soutenue de leurs ventes à l’exportation de 10 à 25 %. Ainsi
le site internet3, vitrine de cette campagne, présente des témoignages
d’entrepreneurs, des exemples de bonnes pratiques mais aussi des
techniques simples et efficaces de la gestion linguistique dans une
entreprise comme la nécessité d’avoir un site internet multilingue, le
recrutement de locuteurs natifs ou l’utilisation d’agents locaux.
Langues utilisées par les PME pour exporter
Anglais
15%
4%
Allemand
8%
Français
51%
9%
Russe
13%
Espagnol
Autres
Source : ELAN (2006)
Hausse du chiffre d’affaires des entreprises*
à la suite de l’introduction d’une SGL
6%
9%
Hausse 25% +
9%
Hausse 1-5%
41%
Hausse 6-10%
35%
Hausse 11-15%
Hausse 16-25%
* 40 entreprises - Source : étude PIMLICO (2011) - SGL : stratégie de gestion linguistique
Etude Elan: http://ec.europa.eu/languages/documents/elan_fr.pdf
Etude Pimlico: http://ec.europa.eu/languages/languages-mean-business/files/pimlicofull-report_en.pdf
3 Site internet « Les langues font nos affaires » : http://ec.europa.eu/languages/languagesmean-business/index_fr.htm
1
2
• N°7 • DÉCEMBRE 2012
La Direction Générale pour l’Emploi, les Affaires sociales et
l’Inclusion de la Commission Européenne a publié en mai 2012 une
étude sur les stages dans l’Union Européenne, rassemblant
informations et dispositions appliquées dans 27 Etats membres. Les
résultats ont montré qu’il existe une pluralité de définitions du
concept de stage ainsi que de cadres législatifs entourant sa
réglementation. Cinq catégories de stages ont été identifiées : les
stages optionnels ou obligatoires associés à des programmes
d’enseignement ; les stages sur le marché libre ; les stages associés
aux politiques actives du marché de l’emploi ; les stages dans le
cadre d’une formation professionnelle obligatoire ; les stages
transnationaux.
La tendance commune en Europe est à l’augmentation des stages.
Ils sont effectivement reconnus comme des moyens de transition
efficaces de l’école, ou d’une période d’inactivité, vers le monde du
travail. Certains points de vigilance sont cependant à mentionner :
contenu d’apprentissage médiocre, faible ou absence de compensation,
exploitation du stagiaire, stage assimilé à un emploi. L’impact du stage
est alors mis en question, ceci est notamment le cas pour les stages
sur le marché libre. Les stages réalisés dans le cadre des études ou
ceux associés aux politiques actives nationales semblent être les
plus efficaces car les mieux encadrés et sont donc recommandés.
Les stages transnationaux sont, quant à eux, de plus en plus plébiscités
par les jeunes et promus par des initiatives nationales. Entre 2008
et 2010, les stages Erasmus ont augmenté de plus de 17% en Europe
(22.5% en France). En 2011, au sein de l’UE, plus de 60 000 stages
ont été effectués avec le programme Leonardo. Il est intéressant
de remarquer que dans le cadre de ce programme, les entreprises
d’accueil sont principalement des PME, ce qui va à l’inverse des
tendances nationales en Europe, où les grandes entreprises sont
celles qui accueillent le plus de stagiaires. C’est ainsi que les
politiques nationales ciblant davantage ces PME sont encouragées,
à l’instar de la campagne européenne « We Mean Business » qui
vise à inciter les entreprises à proposer davantage de stages.
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Leonardo & Grundtvig
QUELLE PLACE POUR L’ÉCONOMIE SOCIALE
ET SOLIDAIRE DANS LES PROGRAMMES ?
Représentant 10% du PIB, l’Économie Sociale et Solidaire - ESS - est
un secteur économique majeur en France. Banques, assurances,
mutuelles, associations, établissements de santé, coopératives
agricoles, entreprises d’insertion par l’activité économique, services
à la personne etc, … emploient plus de 2,35 millions de salariés
(source Ministère de l’Economie et des Finances1). Avec 200.000
entreprises et 600.000 recrutements à venir d’ici 2020, les besoins
en formation initiale et continue sont importants. Au niveau
européen, les entreprises sociales sont considérées comme des
éléments clés dans la mise en œuvre de la Stratégie Europe 2020 et
du marché unique de l'UE, soutenues par plusieurs initiatives
communautaires2. Les Nations Unies ont d’ailleurs labellisé l’année
2012 comme l'Année internationale des coopératives.
Engagées principalement sur des thèmes
autour de l’insertion, via des projets Grundtvig
et Leonardo, les structures de l’Économie
Sociale et Solidaire travaillent aussi à
l’amélioration des compétences et de l’offre
de formation. Bien que l’appartenance au
secteur de l’ESS ne soit pas demandée aux
candidats dans les formulaires de
candidatures, nous pouvons donner quelques
tendances en étudiant les résumés des projets
de partenariats Grundtvig et Leonardo entre
2008 et 2011. Ainsi on constate que la
proportion de projets liés à l’ESS est quasi
stable autour de 20%, et en augmentation sur
Leonardo. La majorité des projets est centrée
sur l’accompagnement vers l’emploi des
personnes en difficulté, un nombre réduit se concentre sur la
formation des formateurs, les organismes bancaires ou mutualistes
quant à eux sont quasi-absents. Il y a donc une marge de progression
pour que ces organismes se saisissent des opportunités des
programmes européens de coopération dans l’éducation et la
formation. A cet effet, pour renforcer la participation des opérateurs
des services sociaux d’intérêt général, de l’Économie Solidaire, et de
l’entreprenariat social, l’Agence a entamé depuis 2011 une
coopération avec l’AVISE3, centre de ressource sur l’ESS.
www.economie.gouv.fr/ess-economie-sociale-solidaire/leconomie-sociale-et-solidairequoi-parle-t-on
http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sme/promoting-entrepreneurship/socialeconomy/#h2-3
3 www.avise.org
1
2
35%
32%
23%
22%
21%
21%
17% 18%
20%
17%
16%
11%
2008
2009
Partenariats Léonardo
2010
Partenariats Grundtvig
2011
TOTAL
Proportion des projets qui s’inscrivent dans le champ de l’ESS
Transversal
RÉFLEXIONS COMMUNES SUR LA COMPÉTENCE CLÉ « ESPRIT D’INITIATIVE
ET D’ENTREPRENDRE »
Prendre des décisions, chercher une information pertinente,
organiser son travail, saisir des opportunités, être créatif… telles
sont les compétences de l’esprit d’entreprendre selon les réflexions
issues d’un séminaire thématique organisé par l’Agence en juillet,
qui a réuni une quarantaine de porteurs de projets.
Les résultats de cette réflexion commune ont fait l’objet d’une
restitution sous forme d’une carte « FreeMind » (carte heuristique
ou carte des idées) ce qui a permis ainsi de décliner le thème
« esprit d’initiative » en plusieurs exemples ou compétences
attendues.
Plusieurs compétences sont ainsi nécessaires pour se mouvoir et
s’adapter dans un environnement professionnel évolutif et de plus
en plus exigeant.
Développer l’autonomie
Développer la capacité à anticiper
Développer le sens des responsabilités
Développer la curiosité
Développer l’altérité et l’adaptabilité
Développer l’aptitude à communiquer
Esprit d’initiative et d’entreprendre
Développer la confiance et l’estime de soi
Etre en capacité à collaborer et à travailler en équipe
Savoir identifier les opportunités
Développer le sens de la crédibilité et de l’innovation
Apprendre à gérer un projet entreprenarial
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Développer la prise de risques
• N°7 • DÉCEMBRE 2012
Projet Européen
PROMOTRANS, OU COMMENT DÉMONTRER L’INTÉRÊT DU LIEN
ENTRE ENSEIGNEMENT ET ENTREPRISE.
Le groupe Promotrans est une association patronale de formation
dont l’objectif principal est de former des jeunes en formation
initiale et d’assurer la promotion sociale des salariés et chefs
d’entreprise dans tous les métiers du transport et de la logistique
dans le cadre de la formation continue. Il a été créé en 1966 et
compte actuellement 500 collaborateurs.
Promotrans doit aussi, dans ses missions, répondre aux besoins des
entreprises d’intégrer de nouvelles compétences, dans un secteur
où les innovations sont nombreuses et où la modernisation des
systèmes est régulière. Le groupe s’est donc doté d’un dispositif
complet d’enseignement supérieur organisé en filières de formation,
du CAP au Bac+6, et mis en œuvre au sein des différentes écoles
du groupe (Ecoles Internationales des Transports et de la
Logistique). Ce sont pour la plupart des formations en alternance,
permettant aux jeunes en formation d’avoir une approche théorique
mais également pratique. De plus des référentiels de formation ont
été adoptés afin d’être en permanence en lien avec les besoins des
entreprises. Le dernier élément indispensable, selon Promotrans,
pour développer l’employabilité, est bien sûr la mobilité
internationale. Dès 1987, année de naissance du programme
Erasmus, l’association patronale a compris les enjeux d’une mobilité
pour des jeunes en formation et co-fonde en 1993 le EFLE
(European Forum of Logistics Education) afin d’échanger des
bonnes pratiques entre établissements, de créer des programmes
communs minimums et de sécuriser des accords de mobilité
enseignante et étudiante. Promotrans, fort de son réseau développé
au fil des années, se lance alors en 1999 dans un programme
Leonardo da Vinci, puis à partir de 2010, formant un consortium
de stage avec l’ensemble de ses écoles, il se lance dans Erasmus.
La préparation pédagogique, linguistique et culturelle est
directement intégrée à l'offre de formation des établissements
partenaires : 30% des cours de M2 en langues étrangère, cours en
ligne, TOIC, face à face pédagogique, cours de management
culturel.
Les entreprises d'accueil reçoivent un cahier des charges contenant
les objectifs généraux en termes de mission, d'employabilité et
d’acquisition de compétences professionnelles. Ce document
facilite le suivi du stagiaire ainsi que l’entretien intermédiaire
organisé entre le tuteur pédagogique et le tuteur-entreprise.
Enfin, le point fort du consortium est la mise au point d’outils pour
suivre les trajectoires des étudiants à l'issue de leur formation.
Ainsi, selon Promotrans, 62,5% des étudiants ayant effectué une
mobilité à l'étranger occupent encore un poste à l'étranger. Le
groupe devrait se doter prochainement d'un progiciel pour suivre
les anciens étudiants occupant des postes à responsabilités afin
de les solliciter comme ambassadeurs.
Cet exemple démontre comment une collaboration entre le monde
professionnel et le monde de l’éducation peut être bénéfique pour
chacune des parties, d’un côté les entreprises qui trouvent des
postulants avec des compétences recherchées, de l’autre, des
étudiants ou des professionnels bien formés, ouverts sur l’extérieur,
et opérationnels très rapidement.
Le double objectif du consortium est l’amélioration du nombre et
de la qualité des mobilités de stage afin de faciliter l’insertion
professionnelle des étudiants et d’adapter en permanence l’offre
de formation en fonction des besoins en compétences des
entreprises. La mobilité internationale est maintenant obligatoire
pour valider un cursus BAC+5.
Pour identifier des entreprises d'accueil, le consortium s'appuie sur
le réseau "Formation alternée Secteur Transport International" qui
regroupe les établissements européens spécialisés dans le secteur
des transports. Ce réseau donne accès à une large base
d'entreprises d'accueil pour réaliser les prospections. Enfin le
groupe Promotrans signe des accords de coopération avec les
grands groupes logistiques français, ce qui contribue à impulser
les mobilités à l'étranger.
La politique d'information et de sélection des étudiants est
suffisamment bien structurée pour sécuriser et maximiser le
parcours de l'étudiant : préparation de CV Europass et lettres
de motivation, entretien de sélection sur la qualité de
présentation de leur parcours, entretien de sélection au sein de
l'entreprise d'accueil.
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• N°7 • DÉCEMBRE 2012
Analyse et pratiques
LES JEUNES DOIVENT APPRENDRE
À ENTREPRENDRE !
Pour s’assurer une meilleure croissance, l’Europe a besoin d’une
économie plus compétitive, génératrice d’emplois, en particulier pour
les jeunes dont le taux de chômage avoisine les 25%.
La création d’entreprise représentant la source la plus importante de
nouveaux emplois, l’Europe s’est engagée à davantage stimuler l'esprit
d'entreprendre et à encourager une culture entrepreneuriale très tôt dans
l’éducation. L’esprit d’entreprendre se réfère à la capacité d'un individu
à passer des idées à l'action. Il suppose créativité, sens de l'initiative,
innovation et prise de risques, capacité de planifier et de gérer des
projets en vue d'atteindre des objectifs. La compétence entrepreneuriale
inclut des attitudes et des savoir-faire spécifiques ainsi que des
connaissances spécialisées en gestion.
L'esprit d’entreprendre est une compétence clé pour l'apprentissage
continu, tel que défini en 2006 dans le Cadre européen pour les
compétences clés1.
Huit pays ont mis en place des stratégies spécifiques et proposent des
dispositifs qui mobilisent la coopération de plusieurs ministères
(éducation, économie, sciences, innovation) : Belgique flamande,
Danemark, Estonie, Pays de Galles, Lituanie, Norvège, Pays-Bas et
Suède. Les autres pays intègrent l’entrepreneuriat aux objectifs
généraux d’apprentissage et se réfèrent au développement de
compétences comme le sens de l’initiative, la prise de risques et la
créativité.
Le rapport montre que « dans l’enseignement secondaire, la moitié des
pays intègrent l’entrepreneuriat dans des matières obligatoires telles
que l’économie et les sciences sociales. Dans deux pays (la Lituanie et
la Roumanie), l’entrepreneuriat est une matière obligatoire distincte.
2000
2001
2002
LT
LT
2003
2004
UK-WLS
NO
2005
HU
SI
2006
Des compétences entrepreneuriales pratiques sont définies dans
quatre pays (le Liechtenstein, la Lituanie, la Norvège et la Roumanie).
Une douzaine de pays soutient des initiatives en matière de formation
à l’entrepreneuriat, telles que le renforcement de la coopération entre
l’enseignement et le monde de l’entreprise et la création de petites
entreprises dirigées par des étudiants. Cependant, une formation
spécifique des enseignants dans ce domaine n’existe que dans la
communauté flamande de Belgique, en Bulgarie et aux Pays-Bas. À
peine un tiers des pays européens fournit au niveau central des lignes
directrices et du matériel didactique pour la formation à
l’entrepreneuriat. »
La Commission a lancé un groupe de travail qui proposera un guide
pratique sur la formation à la création d’entreprise d’ici fin 2013.
1
2
http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/publ/pdf/ll-learning/keycomp_fr.pdf
http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/thematic_reports/135EN.pdf
CZ
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BE fr
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Fig.1 Lancement de stratégies nationales pour encourager la formation à l’entrepreneuriat dans l’éducation entre 2000 et 2011
Directeur de la
publication :
Antoine Godbert
Rédactrice en chef :
Elodie Delalande
AGENCE EUROPE-EDUCATION-FORMATION-FRANCE
24-25 quai des Chartrons • F - 33080 Bordeaux Cedex • www.2e2f.fr • [email protected]
Ont collaboré
à ce numéro :
Julie Bagalciague
Sandrine Dickel
Didier Ferrasse
Nadia Gonthier
Nicolas Jean
Laurent Lascrou
Adrien Leleon
Susana Major
Maude Sire
Sébastien Thierry
Sylvie Thomas
Maquette :
Julia Robisco
Édité avec le soutien financier de la Commission européenne.
Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la Commission européenne. Décembre 2012.
Un récent rapport de la Commission européenne, intitulé
« Entrepreneurship Education at School in Europe » propose un état des
lieux des formations à l’entrepreneuriat dans l’enseignement scolaire
de 31 pays. Il s’avère qu’entre 2000 et 2011, la majorité des pays a initié
des stratégies nationales pour encourager ce type de formation dans
l’éducation. La Lituanie, la Norvège, le Pays de Galles, la Hongrie et la
Slovénie se sont montrés précurseurs dans ce domaine (fig. 1).
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