2. Recherche sur cellules souches
Grâce aux progrès de la médecine, dans un pays développé comme la France, la longévité
augmente, et, avec elle, des maladies dites dégénératives liées au vieillissement cellulaire. Un
exemple typique est la maladie d’Alzheimer, entraînant des handicaps importants, tant
intellectuels que physiques. Les recherches sur les cellules souches et embryonnaires tentent
de traiter ces maladies en remplaçant les cellules abîmées – c’est ce qu’on peut appeler une
thérapie cellulaire ou « médecine régénératrice » (Pierre d’Ornellas, « Bioéthique – Propos
pour un dialogue », Lethielleux, Paris, 2009).
- Que sont les cellules souches ?
Les cellules souches sont des cellules très jeunes dont on distingue trois types :
- Les cellules souches adultes, qui sont différenciées en type d’organe (sang, peau par
exemple).
- Les cellules souches pluripotentes, qui sont des cellules souches adultes mais qui ont
subi une modification pour les rendre indifférenciées et donner donc différents types
de tissus.
- Les cellules souches embryonnaires, provenant des embryons et qui sont
indifférenciées et donc également aptes à produire différents tissus. Ces embryons
pourraient être produits par génie génétique. C’est ce qu’on appelle le « clonage », car
de fait, les embryons produits et le sujet à traiter ont les mêmes gènes. L’intérêt des
cellules indifférenciées est qu’elles pourraient remplacer les cellules de plusieurs
organes, voire n’importe quel organe.
Alors que la thérapie cellulaire à partir des cellules souches adultes a déjà quelques
applications (maladies sanguines, greffe de peau), il n’y a pas pour le moment de possibilités
réelles de traitement avec des cellules souches pluripotentes ou embryonnaires car le risque de
provoquer des cancers est grand.
- Problématique du statut de l’embryon :
Il y a une première problématique concernant la recherche sur les cellules embryonnaires qui
affecte l’intégrité de l’embryon: les prélèvements de cellules pour recherche entraînent sa
destruction. Si on considère, à l’instar de l’Eglise, que l’embryon dès sa conception est un être
humain, une telle attitude non seulement serait :
- une transgression de l’interdit de meurtre,
- mais serait également une atteinte de la dignité humaine, l’embryon n’étant plus
considéré comme une personne mais comme un objet.
- Problématique du rapport au traitement hautement technique :
La question de l’embryon ne se pose pas lorsqu’il s’agit de cellules souches adultes, et on peut
se réjouir des recherches à partir de telles cellules qui peuvent apporter un progrès dans le
traitement des maladies. Mais on peut s’interroger sur le rapport que l’on peut avoir par
rapport à ces éventuels traitements de pointe :
- tous ne pourront y avoir accès, à cause du coût ;