Questions internationales 03.06.2016 Réunion de printemps du FMI et réunion du G20 à Washington D. C. en avril 2016 • A l’occasion des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 ainsi que le Comité monétaire et financier international du FMI (CMFI) se sont rencontrés du 14 au 16 avril 2016 à Washington D . C . Les discussions ont porté essentiellement sur la situation de l’économie mondiale, sur les réactions nécessaires de la communauté internationale face à ce que l’on appelle les « Panama Papers » ainsi que sur le filet de sécurité financier mondial et sur le nouvel examen à venir des quotes-parts du FMI. • Suite aux révélations des « Panama Papers », les ministres des Finances du G20 ont examiné des mesures de lutte contre l’évasion et la fraude fiscales et contre le blanchiment de capitaux et ont rappelé la nécessité de voir tous les pays respecter les normes internationales. • Un échange sur l’architecture financière internationale a porté sur la façon de renforcer le filet de sécurité financier mondial visant à prévenir et à lutter contre les crises. 1 Réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale du G20 les 14 et 15 avril 2016 En marge de la réunion de printemps à Washington D . C ., les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 se sont eux aussi rencontrés comme à l’accoutumée, à l’invitation de la présidence chinoise. La réaction face à ce que l’on appelle les « Panama Papers » a constitué un thème important aux yeux de l’Allemagne. Le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble, conjointement avec ses collègues de Grande-Bretagne, de France, d’Espagne et d’Italie (G5) et du G20, a présenté des propositions concrètes visant à intensifier la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales et contre le blanchiment de capitaux. Les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 se sont alors accordés sur des mesures dans deux domaines notamment : Premièrement : tous les pays et juridictions concernés doivent adopter la norme internationale (« Common Reporting Standard ») d’échange automatique de renseignements fiscaux et commencer à échanger des renseignements si possible dès 2017. D’ici le sommet du G20 sous la présidence allemande en 2017, tous les pays doivent avoir atteint un niveau satisfaisant en matière de transparence fiscale. Les juridictions non-coopératives dans lesquelles aucun progrès n’est constaté doivent s’attendre à des mesures de défense de la part du G20. L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) élaborera d’ici la rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale du G20 en juillet prochain des critères objectifs visant à identifier les juridictions non-coopératives. Deuxièmement : l’échange international de renseignements sur les bénéficiaires effectifs, que l’on appelle les « Beneficial Owners », doit être amélioré. Le G20 veut donner l’exemple et mettre en œuvre intégralement les normes existantes du Groupe d’action financière international (GAFI), notamment en ce qui concerne la fourniture et l’échange international de renseignements sur les bénéficiaires effectifs. En outre, le G20 a chargé le GAFI et le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales (« Global Forum on Transparency and Exchange of Information for Tax Purposes ») de présenter, d’ici la rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale du G20 en octobre de cette année, les premières propositions sur la façon d’améliorer plus encore la mise en œuvre des normes internationales en matière de transparence – concernant notamment les renseignements sur les bénéficiaires effectifs et leur échange international. Lors de la discussion sur la situation de l’économie mondiale, les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 ont constaté que la croissance restait modérée et que certains risques de repli existaient toujours. Le G20 a cependant déclaré ne pas être en mesure de prendre les mesures appropriées de soutien de la croissance si cela devenait nécessaire. Ils ont ajouté que la politique monétaire ne devait par ailleurs pas être trop sollicitée et que l’endettement public par rapport au produit intérieur brut (PIB) devait être ramené sur une trajectoire durable. Une importance particulière est ainsi accordée à la reconnaissance par le G20 de la nécessité de réformes structurelles visant à soutenir la croissance et à renforcer la confiance. Les investissements, notamment dans les infrastructures, restent tout en haut de l’ordre du jour du G20. La reconnaissance de la nécessité d’une coopération étroite sur les questions de taux de change et d’une absence de barrières d’aucune sorte au libre échange a été confirmée. Enfin, les discussions ont également porté sur des questions concernant le système monétaire international – y compris la réforme des quotes-parts du F M I et la circulation transfrontalière des capitaux. Les progrès accomplis par l’Argentine et le retour du pays sur les marchés de capitaux internationaux ont été soulignés positivement. Les ministres des Finances et le gouverneurs de banque centrale du G20 ont confirmé la poursuite de la réforme des marchés financiers. Les mesures de lutte contre le financement du terrorisme doivent être intensifiées. Selon le G20, les possibilités de financement d’investissements plus respectueux de l’environnement (« Green Finance ») doivent être soumises à une analyse plus poussée. Le G20 a de nouveau souligné son intention de mettre en œuvre rapidement la déclaration de la conférence de l’ONU de Paris sur le climat et d’arrêter à moyen terme les subventions inefficaces des énergies fossiles. 2 Réunion de printemps du FMI et réunion du Comité monétaire et financier international (CMFI) les 15 et 16 avril 2016 Les discussions au sein du CMFI sur la situation de l’économie mondiale se sont déroulées dans une large mesure de manière analogue à celles au sein du G20. La mise en œuvre de la réforme des quotes-parts de 2011, longtemps attendue et finalement devenue possible après l’approbation par les Etats-Unis, été saluée de toutes parts ; elle a permis un doublement des ressources propres du FMI. Le prochain examen des quotes-parts figure d’ores et déjà à l’ordre du jour et doit être achevé d’ici octobre 2017. Etant donné que les Etats-Unis (qui disposent d’une minorité de blocage) ont déjà annoncé ne pas vouloir approuver dans un avenir proche d’augmentation supplémentaire des quotes-parts, il est réaliste de penser que, en revanche, seules de petites augmentations ciblées des quotes-parts de certains pays émergents et en développement sous-représentés sont envisageables. Le FMI est à présent globalement dans une très bonne situation et suffisamment doté de ressources propres. Il peut ainsi assumer son rôle central dans la fourniture d’un filet de sécurité financier mondial (GFSN) solide. Ce filet de sécurité financier mondial a été sensiblement étendu et renforcé depuis la crise financière. Il a déjà parfaitement relevé les défis du passé, sans même avoir été épuisé financièrement en intégralité. Le FMI doit continuer d’assumer un rôle central dans la coordination des éléments existants du GFSN et, le cas échéant, soutenir une poursuite de l’amélioration de la coordination de ces différents éléments. L’Allemagne a en outre souligné lors de la réunion que le renforcement de la résistance des différentes économies nationales, sous la responsabilité propre des différents gouvernements et parlements, était important en tant que contribution à la stabilité du système monétaire international. Font partie de ce renforcement : la réduction des déficits budgétaires et de la balance des opérations courantes non-soutenables ainsi que la mise en œuvre des réformes structurelles engagées, visant notamment à renforcer la compétitivité et à améliorer la sécurité juridique. Les instances de la Banque mondiale ont siégé en même temps que se déroulaient les discussions au FMI. Le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim a indiqué que la demande de crédits et de prestations de la Banque mondiale était actuellement très élevée. Il a ajouté que la Banque mondiale était disposée à apporter une contribution importante à la résolution des problèmes, dont les dimensions sont de plus en plus internationales. 3 Prochaines réunions La prochaine réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale du G20 se tiendra à Chengdu (Sichuan) les 23 et 24 juillet 2016. La prochaine réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale aura lieu à Washington D. C. du 7 au 9 octobre 2016. © Ministère fédéral des Finances