L’AFD ET L’ASIE
Vietnam © AFD – A.-M. Cabrit
Faire face, ensemble,
aux grands enjeux de la planète
L’ASIE : région stratégique pour l’avenir de la planète
Regroupant déjà près de 60 % de la population mondiale (soit plus de 3,5 milliards de personnes), l’Asie devrait
contribuer pour moitié à la croissance démographique mondiale entre 2005 et 2025 tout en poursuivant un processus
d’urbanisation accéléré : en 2020, sept des douze plus grandes villes du monde seront situées sur le continent
asiatique. Au plan économique, l’Asie représente plus de 35 % du PIB mondial et son dynamisme en fait le principal
moteur de la croissance mondiale. Signe d’un développement contrasté et inégal, la région abrite les deux tiers des
pauvres de la planète (vivant avec moins d’un dollar par jour).
L’Asie est donc un acteur incontournable de l’avenir de la planète : elle joue un rôle majeur dans le maintien des grands
équilibres planétaires relatifs notamment au climat et aux ressources naturelles. L’Asie compte en effet parmi les
plus gros pollueurs, représentant un tiers des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Les pays asiatiques
exercent également une pression sans précédent sur les terres, l’eau et les forêts de la région, avec des conséquences
importantes pour les populations locales, et pour le monde dans son ensemble.
Au niveau géopolitique, la construction régionale demeure encore largement en chantier, et la zone abrite de
nombreux foyers d’instabilité, de conflit et de terrorisme, aux retombées internationales.
Intervenant dans plus de 10 pays de la zone, l’AFD accompagne l’Asie dans la prise en compte de ces enjeux communs.
Depuis 2005, les engagements du Groupe en Asie ont doublé pour dépasser le milliard d’euros en 2009.
Vietnam © A. Henry
Bangkok © AFD – M. Stein Sochas
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Les engagements du Groupe en Asie
2006-2010, par type de produit
Subventions
Prises de participations
et garanties (Proparco)
Prêts à taux non bonifié
(dont Proparco)
Prêts à taux bonifié
par l’État français
Les pays d’intervention de l’AFD en Asie
Promouvoir les partenariats franco-asiatiques
L’AFD cherche à promouvoir une collaboration plus étroite entre acteurs français et asiatiques, en favorisant les parte-
nariats générateurs de bénéfices mutuels, de valeur ajoutée et de visibilité pour l’action de la France dans la région. Elle
se positionne pour cela sur des secteurs d’expertise française sur lesquels les acteurs français – administrations, entre-
prises, instituts de recherche et universités, collectivités territoriales, ONG sont en mesure de s’impliquer et de
valoriser leur savoir-faire.
L’Agence développe également des actions de communication ciblées auprès des acteurs français, pour les informer de
ses activités et des opportunités liées à ses financements : elle organise notamment des réunions d’infor mation réguliè-
res à destination des entreprises françaises présentes en Asie, directement ou dans le cadre de son accord de partenariat
avec l’Agence UBIFRANCE pour le développement international des entreprises. Les représentations locales de l’AFD pro-
cèdent quant à elles à une con sultation systématique des partenaires français potentiels au cours de l’identification et de
l’instruction des projets.
LA STRAGIE DE LAFD EN ASIE
L’Agence intervient en Asie conforment aux orientations
fixées par le Gouvernement français. Sa stratégie vise
à accompagner les pays asiatiques face aux grands enjeux
auxquels ils se trouvent confrons, qui dépassent largement les
frontières du continent. Elle poursuit deux objectifs principaux :
Promouvoir les enjeux environnementaux
au niveau des politiques asiatiques
de développement
L’Agence cherche à favoriser le développement durable
du continent en incitant les pays asiatiques à prendre davantage
en compte les probmatiques environnementales lors
de l’élaboration de leurs politiques publiques, notamment
urbaines.
Pour cela elle accompagne des projets innovants à fort effet
démonstratif, visant un développement plus sobre en carbone,
respectueux des écosystèmes et progeant les populations
locales des conséquences des dérèglements climatiques.
Les initiatives soutenues par l’Agence concernent :
les économies d’énergie
, en milieu urbain, au niveau
des transports, de l’habitat, de l’éclairage public et du
traitement des déchets ;
les énergies renouvelables
, en particulier la promotion
de la petite hydroélectricité, de l’éolien, de la géothermie
et du biogaz ;
les mesures d’adaptation
, qui préparent les territoires
et les populations à faire face aux catastrophes naturelles
et aux conséquences du réchauffement climatique,
notamment à la mone des eaux : infrastructures
d’irrigation, de drainage, sécurisation des cultures…
la préservation des ressources naturelles
, en priorité
la valorisation durable des massifs forestiers, qui revêtent
une importance capitale pour la plate en termes
de biodiversité et de captage de carbone ; mais également
la gestion raisonnée de la ressource en eau, essentielle
pour assurer la sécurité alimentaire des populations, ainsi
que la préservation de la biodiversité marine.
Favoriser la stabilité politique
et les équilibres régionaux
Les situations de crise et les foyers de tension sont nombreux
en Asie ; ils résultent de la fragilité de certains États, au premier
rang desquels l’Afghanistan et le Pakistan, et de la grande
disparité, en particulier économique et démographique, des pays
qui composent la région.
En réponse à cet enjeu géopolitique fort, l’Agence intervient
de trois fons :
elle soutient lalioration des conditions de vie des populations
vulnérables dans les États fragiles, à travers des projets visant
à renforcer l’offre de services publics, accroître les revenus
en milieu rural ou encore développer les cultures vivrières ;
dans une logique de « rattrapage », elle contribue à dynamiser
la croissance des pays les moins veloppés de lagion
en soutenant leur secteur productif et la formation
professionnelle ;
elle accompagne les dynamiques d’intégration régionale,
en favorisant un dialogue renforcé et plus équilibré entre
les différents pays de la zone, sur des sujets comme la gestion
collective des ressources naturelles, l’eau en particulier.
Projet de métro en Inde © AFD – X. Hoang
Un partenariat dynamique
avec la BAsD et la JICA
L’AFD est le deuxième partenaire bilatéral de la Banque Asiatique
de Développement en termes de cofinancements, après le
Japon, avec 39 projets cofinancés depuis 1997. Les deux institu-
tions se réunissent chaque année pour élaborer un programme
de travail conjoint. Elles ont signé récemment un nouvel accord-
cadre de partenariat qui fixe des objectifs concrets en termes de
cofinancements et d’études à mener en commun sur les thèmes
du climat, de la biodiversité, du développement urbain durable
et de l’intégration régionale.
Avec l’Agence de coopération japonaise (JICA), l’AFD a
construit en Asie un partenariat spécifique basé sur le finance-
ment conjoint de plans nationaux climat (Indonésie, Vietnam…).
Les deux agences ont signé récemment un protocole d’accord
tripartite, avec la Banque de coopération allemande (KfW), qui
définit une ligne d’action commune pour lutter contre le réchauf-
fement climatique.
LES MODALITÉS D’INTERVENTION
Les partenaires
La stratégie de l’Agence en Asie s’adresse à des acteurs à la fois
publics et privés.
L’Agence intervient :
en accompagnant les Etats dans lélaboration et la réalisation
de programmes sectoriels ou de plans de développement
urbain ;
en finançant, directement ou par le canal de banques locales,
des projets portés par des acteurs publics (collectivités locales,
établissements publics) ou privés (entreprises, banques, ONG).
Pour cela, elle travaille :
en étroite coordination avec le dispositif français de
coopération, en particulier les Ambassades et les Missions
économiques-Ubifrance ;
en partenariat avec le Fonds Français pour l’Environnement
Mondial (FFEM), dont elle mobilise l’expertise et les moyens
d’accompagnement sur des actions pilotes ;
en partenariat avec les autres bailleurs de fonds, au premier
rang desquels la Banque Mondiale, la Banque Asiatique
de Développement et l’Agence de coopération japonaise
(JICA), avec lesquelles elle cofinance plusieurs opérations.
Les instruments : financements
et accompagnement
Pour financer les projets et programmes de ses partenaires
asiatiques, l’Agence dispose de plusieurs types d’instruments
nanciers :
des prêts à taux non bonifié ;
des prêts à taux bonifié par l’État français, destinés en priorité
aux pays les plus pauvres de la zone ;
des subventions, réservées à l’Afghanistan et au financement
des ONG.
Indonésie © AFD – M. Stein Sochas
Complément indispensable de cette offre financière, l’Agence
propose également des prestations de formation, de conseil
et d’assistance technique, qui lui permettent de renforcer
les compétences de ses partenaires et de répondre à leur demande
de transfert d’expertise. Elle contribue aussi à la recherche
et aux débats sur les thèmes structurants pour sa stratégie
en Asie climat, biodiversité, développement urbain durable,
Etats fragiles ou en transition – en s’impliquant dans des études,
conférences et groupes de travail.
En tant que filiale de l’AFD dédiée au secteur privé, Proparco
complète cette palette d’instruments avec desnancements sous
forme de prêts à conditions de marché, de garanties ou de prise
de participations, à destination des entreprises privées ayant
un impact positif en termes de développement et de pservation
de l’environnement.
Afghanistan © AFD – J.-B. Veron
EXEMPLES DE PROJETS FINANCÉS
PAR LAFD EN ASIE
Réduire les gaz à effet de serre engendrés par le
chauffage résidentiel en Chine
La moitié des trente villes les plus polluées de Chine se situe dans
la province du Shanxi, dont l’activité est centrée sur la production
de charbon. À Taiyuan, capitale du Shanxi comptant 3,5 millions
d’habitants, le chauffage résidentiel repose encore en partie
sur des petites chaudières au charbon, anciennes, inefficaces
et très polluantes. LAFD accompagne donc la ville dans
la généralisation d’un réseau de chauffage urbain : elle finance
la construction de canalisations souterraines raccordant
les immeubles à une centrale dite « de cogénération », produisant
simultanément de l’électricité et de la chaleur tout en minimisant
les pertes d’énergie. Ce nouveau système de chauffage devrait
permettre d’éviter l’émission de 500 000 tonnes de CO2 par an.
Protéger les populations vietnamiennes
des inondations
Le Vietnam, avec plus de 3 200 km de côtes, est considéré
comme l’un des pays les plus exposés aux risques d’inondations,
conséquences du réchauffement climatique. Le delta du Mékong
et Ho Chi Minh-Ville sont doublement menacés : par la montée
du niveau de la mer d’une part, et par l’augmentation des crues
du fleuve Mékong résultant de la fonte des glaciers de lHimalaya
d’autre part. Dans ce contexte, l’Agence a financé, en amont
de Ho Chi Minh-Ville, la construction de digues et d’ouvrages
de drainage des eaux le long de la rivière Saïgon et des canaux
qui la relient au Mékong. Ce projet a permis de diminuer
durablement le risque d’inondation sur 6 200 hectares et de
réduire la vulnérabilité de plus de 90 000 personnes, installées de
part et d’autre de la rivière.
Préserver les écosystèmes forestiers en Inde
Les vastes ressources forestières de l’Inde sont aujourd’hui
largement menacées et, avec elles, la biodiversité très variée
quelles abritent : les forêts indiennes ont été réduites de 4,5 milliards
d’hectares depuis 1950, en raison de la surexploitation agricole
et de la pression démographique ; l’Inde se place aujourd’hui
au troisième rang mondial des pays qui comptent le plus despèces
menacées d’extinction. L’AFD soutient la politique de l’État
d’Assam, dans le nord-est de l’Inde, qui promeut une gestion
durable de sa forêt, alliant exploitation et préservation. Les actions
financées concernent le reboisement des massifs endommagés,
l’élaboration de plans de gestion concertée des forêts impliquant
davantage les populations locales, ou encore la sensibilisation
et la formation du personnel administratif de l’État à l’importance
de préserver le capital naturel. Le projet vise à assurer une gestion
raisonnée des ressources naturelles sur plus de 35 000 hectares.
Relancer les filières cotonnière et céréalière
en Afghanistan
La guerre a fait payer un lourd tribut aux populations rurales
afghanes, qui continuent de souffrir de l’instabilité du pays
et des conditions d’insécurité et de pauvreté qui prévalent
dans les campagnes. Dans ce contexte, l’AFD soutient
la réhabilitation des filières agricoles (fruits, légumes, miel,
élevage) an daccroître les revenus dans les zones rurales
et de fournir ainsi une alternative à la culture de lopium.
L’Agence appuie particulièrement la relance de la production
de coton et de céréales dans les provinces du nord et du nord-
est, à travers des actions visant l’augmentation de la capacité
de traitement du coton graine, la production de semences
ou le renforcement des coopératives agricoles.
Un premier projet ciblé sur le coton a permis de quintupler
la production de ces provinces en cinq ans, permettant
à 28 000 exploitations agricoles de se partager un revenu annuel
de 40 millions de dollars.
Soutenir le Plan Climat indonésien
L’Indonésie se classe au 3e rang mondial des pays émetteurs de
gaz à effet de serre, essentiellement en raison de la déforestation
et du changement d’utilisation des sols. Face à ce constat,
le gouvernement indonésien a affiché une volonté politique
forte d’engager son pays dans un processus de développement
sobre en carbone. Le Climate Change Program Loan (CCPL)
s’inscrit dans ce cadre : l’objectif est de développer des politiques
publiques visant à réduire les émissions et à rendre la population
et le territoire moins vulnérables aux conséquences du
changement climatique. L’AFD a financé les trois premières
tranches de ce programme, en cofinancement avec l’Agence
de coopération japonaise (JICA), avec des résultats dores et dé
tangibles : reboisement, déploiement dunités de gestion
forestières, mise en place d’un système fiscal et tarifaire favorable
au développement des énergies renouvelables et à la promotion
de l’efcacité énergétique, élaboration d’un plan de réduction
des émissions dans l’industrie du ciment…
Renforcer la concertation régionale dans la région
du Grand kong
Sous l’impulsion de la Banque Asiatique de Développement,
la région du Grand Mékong, qui réunit les pays de la péninsule
indochinoise et deux provinces du sud de la Chine, est devenue
un modèle d’intégration régionale en Asie. Ces pays ont en effet
développé une collaboration dynamique sur de nombreux sujets
– sociaux, politiques, économiques et environnementaux
qui ne peuvent plus se traiter à un niveau strictement national.
L’AFD a soutenu cette initiative, en finançant un programme
de formation des fonctionnaires des pays de la zone. Le projet
a permis de renforcer les compétences de 600 fonctionnaires
en matre de conception/gestion de projets et de connaissances
des enjeux propres à la région, tout en favorisant la collaboration
entre les cadres des différents pays. La formation a été pour partie
dispensée par l’AFD par le biais de son université d’entreprise,
le CEFEB et par des organismes français tels que l’ENA ou encore
Sciences-Po.
Projet éolien en Chine © AFD – AFP éoliennes
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