Maladie du charbon ou anthrax
La maladie du charbon ou anthrax est causée par une bactérie, Bacillus anthracis. C’est la première
bactérie à avoir été reconnue comme cause de maladie par Casimir Davaine. En 1863, il démontre que le
charbon du mouton est dû à une bactérie et qu’il peut être transmis expérimentalement au lapin. En 1877,
Robert Koch montre que le bacille du charbon forme des spores, organes de sistance capables de
survivre dans les sols.
Il s’agit d’une bactérie gram-positive capable de
former des spores dans des conditions aérobes et
anaérobes. Elle très semblable d’un point de vue
génotypique et phénotypique du Bacillus cereus,
qu’on trouve dans les sols autour de la terre et
responsable du « syndrome du restaurant
chinois », et de Bacillus thuringiensis, pathogène
des larves de lépidoptères. Quoique les spores de
Bacillus anthracis aient été trouvés dans les sols
tout autour de la terre, il est difficile de cultiver la
bactérie en dehors de ses zones endémiques.
La maladie du charbon est une maladie
infectieuse fréquente chez les herbivores
sauvages et domestiques (bétail, moutons,
chèvres, chameaux, antilopes,…). Ces animaux
l’attrapent en avalant ou en inhalant les spores du
bacille qui peut survivre pendant des années dans le sol. Elle peut survenir chez l’homme exposé à des
animaux ou tissus d’animaux infectés. La maladie du charbon est endémique en Amérique centrale (y.c.
Caraïbes) et du Sud, en Europe du Sud et de l’Est, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Aux Etats-
Unis, elle peut se rencontrer dans des troupeaux sauvages.
Chez l’homme, l’infection au bacille du charbon peut intervenir sous trois formes : par la peau (forme
cutanée), par inhalation (forme pulmonaire), par ingestion (forme intestinale). La gravité de la maladie
dépend des formes d’infection. L’incubation dure de 2 à 7 jours voire jusqu’à 2 mois dans certains cas.
Forme cutanée : la plupart des infections (95%) se fait lorsque la bactérie entre en contact avec la
peau au travers d’une blessure, principalement en manipulant de la laine, du cuir ou des poils
(poils de chèvres) d’animaux contaminés. Après 2 à 3 jours se forment des taches noires
nécrosées, avec enflure des ganglions lymphatiques adjacents. Sans traitement antibiotique, la
mort de l’anthrax cutané intervient dans 20% des cas.
Forme pulmonaire : après inhalation de spores, les symptômes ressemblent d’abord à un simple
refroidissement puis entraînent des troubles
respiratoires. L’issue est en général fatale (choc
anaphylactique), car les antibiotiques, s’ils
tuent les bactéries, ne peuvent rien contre leurs
toxines.
Forme intestinale : après ingestion de viande
contaminée survient une inflammation aiguë du
tube digestif entraînant nausée, perte d’appétit,
vomissement, symptômes suivis par une douleur
abdominale, vomissement de sang et fortes
diarrhées. Cette forme est fatale dans 25 à 60%
des cas.
La transmission de personne à personne est hautement
improbable.
L’intérêt de l’anthrax comme arme biologique repose sur la résistance de ses spores (dissémination par
bombe ou sprays) et leur durée de vie (des spores saisis durant la Première Guerre mondiale ont été mis
en culture avec succès 80 ans plus tard). La bactérie est simple à cultiver, difficile à diagnostiquer à temps
(symptômes semblables à des affections communes), difficilement transmissible d’homme à homme
(l’usage est ciblé sur les troupes ennemies qui ne risquent pas de les transmettre en retour aux
attaquants), facile à se procurer car ubiquiste (sa répartition est quasi mondiale). L’anthrax figure (ou
figurait ?) dans les arsenaux biologiques de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, du Japon, de l’ex-URSS
et de l’Irak. Aucune puissance ne l’a utilisé en période de guerre, bien que le Japon l’ait essayé sur des
humains et la Grande-Bretagne sur une île écossaise. Aucun usage terroriste n’a été fait avant les
événements qui ont suivi le 11 septembre aux Etats-Unis (lettres contenant de la poudre d’anthrax et
envoyés à des personnes/institutions ciblées [hommes politiques, journalistes], mais ayant atteint
également des employés des services postaux), bien que la secte Aum au Japon ait fait une tentative qui
a échoué (utilisation d’une souche inoffensive).
Sources :
www.bact.wisc.edu/Bact330/lectureanthrax
www.vetmed.lsu.edu/whocc/mp_world.htm
www.newscientist.com/hottopics/bioterrorism/bioterrorism_anthraxfaq.jsp
www.cdc.gov/ncidod/dbmd/diseaseinfo/anthrax_g.htm
Les spores du bacille du charbon, une fois
inhalés ou ingérés, se réveillent et pénètrent
dans les macrophages (globules blancs)
qui normalement détruisent les bactéries.
Une fois à l’intérieur, les bacilles se
multiplient de manière explosive et
essaiment dans le sang tout en continuant à
se diviser. Ils produisent alors une toxine qui
entraîne chez la victime un choc
anaphylactique et la mort. Les animaux
victimes sont attaqués par des charognards
qui résistent à l’anthrax. Le sang qui s’écoule
dans le sol y entraîne les bactéries qui
sporulent. Les spores peuvent survivre des
décennies en attendant la prochaine victime.
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