Dossier connaissance de cause. Le législateur s’est alors efforcé, au fil du temps, de s’assurer du respect de la sécurité des patients. Dans ce domaine, la recherche clinique s’appuie sur une procédure strictement encadrée : avant de pouvoir débuter, tout essai passe devant le comité de protection des personnes (CPP), plus communément appelé comité d’éthique. En parallèle, le promoteur de l’essai doit obligatoirement soumettre une demande d’autorisation à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANMS) qui évalue la sécurité et la qualité des produits utilisés au cours de la recherche. «Il est évident que l’on proposera des traitements en essai clinique que si nous-mêmes, nous sommes convaincus que cette balance bénéfices-risques penche à l’avantage du patient, note le Pr Christine Silvain. Des études en amont, en laboratoire ou encore sur l’animal, nous aident dans cette décision.» Etre inclu dans un essai thérapeutique est l’assurance d’avoir un suivi beaucoup plus strict par l’équipe médicale comme le souligne le professeur Guilhot : «Les contraintes de la recherche clinique sont telles que la prise en charge est très rigoureuse.» cancer de l’enfance. «Cette étude a pour but d’évaluer l’impact du cancer sur la recherche d’un premier emploi, explique le Dr Frédéric Millot. Elle est née d’un constat que j’ai pu faire, lors de mes différents entretiens avec des patients guéris d’un cancer contracté lorsqu’ils étaient jeunes, sur leur difficulté à décrocher un poste.» Toute la région Grand Ouest de la France va être associée. La finalité : évaluer le regard des professionnels de l’emploi sur le cancer et éventuellement proposer aux législateurs d’intervenir. La balance bénéfices-risques Le rapport bénéfices-risques est une notion indissociable de la recherche clinique. Il est primordial que les patients puissent choisir de participer ou non à un essai clinique en 24 – CHU Magazine n° 67 Comment est financée la recherche ? Pour que la recherche avance, l’argent reste le nerf de la guerre. Le CHU participe à plusieurs niveaux à l’effort de recherche. Chaque année, l’établissement consacre une enveloppe d’un million d’euros aux dépenses pour la conduite des essais à promotion interne. En ce qui concerne la promotion externe, il finance 36 postes de TEC, soit environ une enveloppe d’un million d’euros. Mais, cet apport institutionnel ne suffit pas. Les médecins doivent s’appuyer sur un trépied indispensable : l’industrie pharmaceutique, le privé et l’Etat. En ce qui concerne l’industrie, c’est un échange gagnant-gagnant. Les industriels du médicament développent de nouveaux médicaments ou dispositifs de soins et doivent obtenir des autorisations de mise sur le marché. «L’argent gagné est réinvesti pour la recherche clinique. C’est une ressource indispensable et sur