2
Amyloïde et fonction cognitive
Le biomarqueur qu’est la bêta-amyloïde fournit des données importantes sur l’évolution clinique de la
fonction cognitive. Des études prospectives menées auprès de personnes âgées en santé et d’adultes
atteints d’un trouble cognitif léger ont montré que des taux élevés de bêta-amyloïde sont souvent
associés à une altération de la fonction cognitive et à une évolution plus rapide vers le prochain stade
clinique de la maladie1.
La fonction cognitive se définit comme les processus mentaux qui se rapportent à la connaissance, y
compris la conscience, la perception, le raisonnement et le jugement. Une certaine diminution de la
capacité cognitive est à prévoir aux âges plus avancés, mais cela ne se passe pas de façon uniforme
d’une tâche cognitive ou d’une personne à l’autre. Une capacité cognitive altérée peut entraîner des
conséquences pour la santé, comme un premier accident vasculaire cérébral (AVC), des chutes ou le
placement en établissement. Elle peut également nuire à la capacité du patient à communiquer à ses
fournisseurs de soins de santé la douleur qu’il ressent, à accomplir les activités instrumentales de la vie
quotidienne, à composer avec les symptômes de maladies chroniques, à s’occuper de ses soins
personnels ou à suivre les indications relatives à la prise de médicaments3.
« La démence et la maladie d’Alzheimer sont marquées par une altération de la fonction cognitive dans
son ensemble, ce qui entraîne des répercussions importantes sur la vie quotidienne des patients et celle
de leurs soignants », déclare le Dr Louis Verret, neurologue et chercheur de la Clinique interdisciplinaire
de la mémoire du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec. « Puisque le nombre de ces
maladies continue d’augmenter à un rythme alarmant, les recherches portant sur la présence de la bêta-
amyloïde dans le cerveau et ses liens avec les changements de la fonction cognitive représentent un
domaine intéressant susceptible d’améliorer les interventions thérapeutiques visant à modifier
l’évolution de la neurodégénérescence associée à la maladie d’Alzheimer. »
Le nombre de Canadiens vivant avec des troubles cognitifs, y compris la démence, s’établissait à 747 000
en 2012 et devrait doubler d’ici à 2031, passant à 1,4 million4. Le fardeau économique annuel devrait
augmenter considérablement, passant d’environ 15 milliards de dollars en 2008 à 153 milliards d’ici
20385.