- L’existence d’un test de dépistage efficace : le dosage sanguin du PSA total a une
sensibilité de 60 à 80 %, une spécificité élevée, en fonction de son taux.
- La biopsie de prostate a une sensibilité de 96 % et une spécificité de 100 %. Elle n’est
pas complètement anodine avec un taux de complication infectieuse de l’ordre de 1 à 2
%.
- Le dépistage permet de découvrir la maladie à un stade précoce : près de 80 % des
cancers sont diagnostiqués à un stade T1c ou T2a, stades où la maladie est curable
dans plus de 80 % des cas. En l’absence de dépistage organisé seulement 60 % des
cancers seraient diagnostiqués au même stade.
- En l’absence de traitement, le cancer progresse et entrainerait le décès pour ¾ des
patients atteints avant 65 ans.
- Il existe un consensus thérapeutique pour le cancer de la prostate et des
recommandations, françaises et internationales.
- Le coût du dépistage n’est pas prohibitif. Il devrait même générer des économies
évitant la prise en charge et les traitements lourds de la maladie métastatique ou de fin
de vie.
Pourtant, le dépistage du cancer de la prostate reste un sujet de contreverse en raison de
l’absence de preuve forte d’un bénéfice sur la réduction de la mortalité. C’est surtout le risque
de sur-traitement avec exposition des conséquences délétère sur la qualité de vie urinaire et
sexuelle des patients qui sont mises en exergue par les tutelles. De même, des arguments
médico-économiques sont mis en avant comme les paramètres coût/bénéfice et coût/efficacité
réelle. Cependant, dès lors que les études prospectives en cours auront démontré l’impact sur
la mortalité d’une politique de dépistage, il sera difficile d’y opposer des arguments d’ordre
médico-économique. Déjà, dans tous les pays occidentaux (USA, Canada, Autriche, France,
…) qui ont adopté une politique de dépistage individuel par le PSA, on constate au moins une
stabilité et au mieux une régression de la mortalité spécifique par cancer de prostate.
Faut-il traiter tout cancer de prostate dépisté ? C’est actuellement la question la plus
importante qui pose celle d’un possible sur traitement étant donné la petite taille des cancers
dépistés et la lente évolution de ce cancer. C’est la raison pour laquelle le dépistage est limité
à 75 ans, âge au-delà duquel l’espérance naturelle de vie devient inférieure à 10 ans. Avant 65
ans, tout cancer découvert devrait faire l’objet d’un traitement à visée curative car le risque de