Le « patient internaute » et la relation soignant-soigné.
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II- Problématique de l’étude.
Le soin en milieu hospitalier est centré sur deux entités fondamentales : la technicité mais
également l’aspect relationnel. Qu’entend-on alors par relation soignant-soigné ? La relation se
définit littéralement par le fait d’être en lien, comme un rapport entre des personnes
1
. Par
conséquent, tout acte ou tout geste entrepris se situe au sein de cette relation entre le soignant
celui qu’il soigne.
Ce lien entre le professionnel et le patient se crée et se développe autour d’une approche
globale de ce dernier. Le soignant prend en soin tout en s’appuyant sur de multiples composantes
ou dimensions dites physique, émotionnelle, intellectuelle, existentielle ou encore sociale du
patient. Ainsi le professionnel agit dans le respect des besoins fondamentaux du soigné en
intégrant des bases dans sa prise en soin comme le respect, le soutien, l’empathie, l’écoute mais
aussi le non-jugement. Par conséquent, il y règne, des échanges, une communication, verbale ou
non, dans laquelle il se crée une place aux émotions et à leurs expressions. Au sein de cette
relation entre le soignant et le soigné, le secteur médical hiérarchise les statuts entre ces deux
protagonistes. Il y a « celui qui sait et celui qui ressent »
2
.
En effet, depuis plusieurs années, les soignants sont alors considérés comme seul
détenteur du savoir médical. Toutes les connaissances ou les informations, relatives au domaine
de la santé, étaient la « propriété intellectuelle »
3
, à part entière, des professions médicales et
paramédicales. Auparavant, les patients ne contestaient que très rarement les données ou encore
les décisions faites par les médecins.
Il y a maintenant près de cinquante ans, le professionnel de santé et le patient
s’inscrivaient dans une relation que l’on pourrait qualifier de « classique ». Cette relation mettait
en avant l’attribution d’un statut respectif à chacun des protagonistes. En effet, on parlait d’une
équipe soignante avec un rôle de « maître », possédante du savoir médical, supposant savoir et
guérir. Le patient, quant à lui, avait un statut davantage « d’ignorant », contraint alors de se plier
aux règles et au discours médical pour, en retour, obtenir l’appui thérapeutique lié aux besoins de
sa pathologie. On pouvait alors rencontrer cette notion de « paternaliste » caractérisant ainsi cette
relation. Ce modèle proposait une communication unilatérale c'est-à-dire du médecin vers le
soigné. L’information était caractérisée comme « descendante » transmise d’une personne dotée
du savoir médical vers un individu davantage, demandeur, en quête de savoir.
1
Dictionnaire médiadico.
2
Berthelemy Christel (2008) ; La relation soignant-soigné.
3
Palazzolo J. (2007) ; Relation médecin-malade : quelques pistes de réflexion.