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JEUDI 18 MAI 2017
AAl’occasion
de
l’ouverture
de
la
réunion
des
directeurs
des
Instituts
diplomatiques
et
Etablissements similaires des pays
du dialogue 5+5 qui se tient Alger
les 17 et 18 du mois en cours, la
directrice générale de l’Institut
diplomatique des relations interna-
tionales, Amina Mesdoua, a déclaré
que cette réunion « va renforcer les
relations et développer les échanges
entre l’ensemble des pays concer-
nés » et « permettra de s’imprégner
et de s’enrichir des expériences des
uns et des autres pour faire de nos
instituts des passerelles de coopéra-
tion dans le domaine du savoir et de
l’éducation ». En effet, a-t-elle
ajouté, « la réunion s’étalera sur
deux jours » et « aura à passer en
revue un certain nombre de sujets
relatifs au rôle des instituts dans la
diplomatie contemporaine et dans
un monde globalisé, à la promotion
et au renforcement de la coopéra-
tion, à la mise en place d’un net-
work, à la pérennisation des ren-
contres entre responsables et enfin,
à la possibilité de conclure des
instruments de coopération entre
nos instituts ». Au sujet de la coopé-
ration et des échanges qui, de son
point de vue, sont le chantier prin-
cipal à mettre en place, la directrice
de l’Idri fait savoir que « les rela-
tions qui existent entre l’Idri et cer-
tains des Instituts diplomatiques
présents » sont excellentes et que
l’Idri a déjà signé un Mémorandum
d’entente » avec certains d’entre
eux. Evoquant les objectifs assignés
à l’Idri et qui sont, selon elle, en
phase avec ceux du ministère des
Affaires étrangères en matière de
relations internationales, Madame
Mesdoua s’est montrée fort opti-
miste. « L’Idri a pour ambition, à
l’avenir, de développer le domaine
de la recherche et d’études pour se
projeter, sans perdre sa vocation
originale et initiale, en tant que
think tank pour répondre aux défis
globaux auxquels fait face le monde
aujourd’hui et aux exigences de la
diplomatie moderne », a-t-il indiqué
en soulignant que « notre ambition
est grande de faire de notre institut
un centre d’excellence, de rayonne-
ment et de formation. Cette ambi-
tion, bien entendu, ne peut se réali-
ser qu’avec le concours de tous, par-
tenaires nationaux et surtout exté-
rieurs ».
L’Idri, sous tutelle du ministère
des Affaires étrangères, a été créé,
pour précision, en 2002. Sa création
répond aux exigences de la diploma-
tie moderne et dénote de l’impor-
tance qu’accorde le département
des AE à la valorisation de ses res-
sources humaines pour être au dia-
pason avec les orientations de la
politique extérieure du pays.
Aujourd’hui, explique Amina
Mesdoua, « l’Idri a franchi d’impor-
tantes étapes depuis sa création en
2002 par la formation et le perfec-
tionnement de plus de 400 diploma-
tes, l’organisation de conférences,
de séminaires et d’ateliers théma-
tiques en relation avec les grandes
échéances et l’actualité internatio-
nale » et a, à ce jour, « établi des
relations de coopération et partena-
riat avec plus d’une trentaine d’ins-
tituts similaires à travers le monde
et est disposé à élargir davantage
cette coopération surtout avec les
instituts de notre pourtour médi-
terranéen avec lesquels nous parta-
geons nombre d’idéaux et de
valeurs ».
Pour rappel, la réunion des
directeurs et responsables des
Instituts diplomatiques et
Etablissements similaires des pays
du dialogue 5+5 est organisée dans
le cadre de la coprésidence de
l’Algérie de ce dialogue pour la
période 2016-2018 et la mise en
oeuvre des recommandations de la
13e Réunion des MAE qui s’est
tenue à Marseille le 28 octobre
2016.Cette réunion est la deuxième
du genre après celle de Lisbonne
tenue en 2014. A.
I.
COOPÉRATION DIPLOMATIQUE ENTRE LES PAYS DU DIALOGUE 5+5
L’Algérie
affiche
ses
ambitions
SELON
SA
DIRECTRICE, « l’Idri a pour ambition de développer le domaine de la recherche et d’études pour se projeter en tant que
think tank pour répondre aux défis globaux auxquels fait face le monde aujourd’hui et aux exigences de la diplomatie moderne ».
L’ Actualité
Une vue de la réunion des directeurs des
Instituts diplomatiques et Etablissements
similaires des pays du dialogue 5+5
Nos deux pays avaient des relations
d’amitié et de solidarité même
avant l’indépendance algérienne
comme en témoigne l’établisse-
ment du bureau d’Extrême-Orient
du FLN à Tokyo au mois de septembre 1958
représenté par M. Abderrahmane Kiouane et
M. Abdelmalek Benhabylès, futur
Ambassadeur d’Algérie au Japon. Du côté
japonais, l’Association nippo-nord-africaine
(future l’Association algéro-japonaise) a été
créée par M. Tokuma Utsunomiya, un grand
homme politique japonais, le 14 février 1961
et a apporté son soutien à l’activité de ces pre-
miers Algériens au Japon.
L’année 2017 verra donc la célébration du
55e anniversaire des relations diplomatiques
algéro-japonaises. Je voudrais aborder l’évolu-
tion de ces relations jusqu’à présent, et leurs
perspectives d’avenir.
« Les relations exceptionnelles
dans les années 1970 et 1980 »
Après l’indépendance, des entreprises japo-
naises ont joué un rôle central dans le déve-
loppement des relations entre l’Algérie et le
Japon, notamment, la construction de la raffi-
nerie de pétrole à Arzew ou encore le com-
plexe gazier à Hassi R’mel dans lesquels JGC et
Itochu se sont engagées étaient des premiers
projets importants pour appuyer le développe-
ment algérien. Dans les années 1970 et 1980,
des entreprises japonaises se sont engagées
dans la construction des usines textiles à
Nedroma, l’usine sidérurgique à El Hadjar ou
encore le barrage de Gargar.
Le commerce entre nos deux pays était
actif, dans le domaine des produits hydrocar-
bures et des produits manufacturés tels que
l’automobile et les appareils électriques. La
communauté japonaise comptait plus de 3 000
à l’époque, la plus importante en Afrique.
En 1986, le campus de l’USTO, conçu par
le célèbre architecte japonais, M. Kenzo
Tange, a été réalisé. Il ne faut pas oublier de
mentionner « Le Japonais d’In-Belbel », Pr Iwao
Kobori de l’Université de Tokyo qui a fait des
études sur la foggara pendant plus de 40 ans en
allant dans le désert du Sahara.
« La nouvelle dynamique
des relations algéro-japonaises »
Alors que les relations algéro-japonaises
ont stagné durant les années 1990 à cause de
la décennie noire, la stagnation de l’économie
japonaise ainsi que l’attentat terroriste à
Tiguentourine en janvier 2013, je suis heureux
de constater qu’aujourd’hui il se produit une
nouvelle dynamique entre nos deux pays au
moment du 55e anniversaire de nos relations :
en premier lieu, les relations politiques
entre nos deux pays sont excellentes.
Le président de la République, S.E.M.
Abdelaziz Bouteflika a visité le Japon trois fois,
notamment lors d’une visite officielle en 2004.
Suite à la visite en Algérie du ministre japonais
des Affaires étrangères, M. Maehara, en 2010,
nos deux pays ont régulièrement organisé les
consultations politiques. Aussi, nous avons
commencé les consultations sécuritaire et anti-
terroriste après l’attentat terroriste à
Tiguentourine en 2013. Notre gouvernement
apprécie le rôle de l’Algérie pour la paix et la
stabilité de la région et cela s’explique par le
renforcement de la coopération dans les
domaines de la sécurité et de la lutte contre le
terrorisme. Cette année j’œuvrai à organiser
des dialogues au niveau ministériel sur des
questions politique et sécuritaire, ce qui per-
mettra de donner des directives de future
orientation des relations bilatérales à moyen et
long terme. En deuxième lieu, en ce qui
concerne l’économie, un nouveau partenariat
gagnant-gagnant est en train de surgir entre
l’Algérie et le Japon, chacun mettant en oeuvre
la « nouvelle stratégie de croissance écono-
mique ». Les investissements des sociétés japo-
naises en Algérie telles que dans le secteur
d’automobile contribueront à industrialiser
l’Algérie par le transfert de technologie et du
savoir-faire. Notre gouvernement continue à
appuyer l’Algérie dans le développement des
ressources humaines et des infrastructures de
qualité telles que le port, l’électricité et le des-
salement d’eau de mer. Jusqu’ici, plus de 350
Algériens ont eu la formation au Japon sur la
base de l’Accord sur la coopération technique
algéro-japonais signé lors de la visite de S.E.M.
Abdelaziz Bouteflika en 2004.
La formation de pays tiers au sein de l’Eole
nationale supérieure maritime à Bou Ismaïl, le
projet de « Sahara Solar Breeder (SSB) » autour
de l’USTO, les études antisismiques au Centre
national de recherche appliquée en génie para-
sismique (CGS) sont de bons exemples de cette
coopération. Le Japon continuera à soutenir la
réforme de l’économie algérienne dans les
domaines comme l’industrie, l’agriculture, la
pêche, les énergies renouvelables, la préven-
tion contre les sinistres ou encore le tourisme.
Je voudrais féliciter le « japan-Algeria Business
Club » dont le président est Dr Mustapha
Mekidèhe de son rôle de catalyseur des hom-
mes d’affaires algériens et japonais. Aussi, les
deux gouvernements font avancer les discus-
sions pour installer un nouveau comité mixte
public-privé. En troisième lieu, des échanges au
niveau des citoyens à travers la culture et le
sport se développent constamment.
L’Association d’amitié algéro-japonaise sera
prochainement créée par nos amis algériens,
notamment par des anciens boursiers et sta-
giaires algériens au Japon. Les Jeux olympiques
de Tokyo 1964 sont les Jeux olympiques aux-
quels l’Algérie a assisté pour la première fois.
Je tiendrais à animer les échanges dans le
domaine sportif comme le judo et le karaté
vers les Jeux olympiques 2020 qui auront lieu
de nouveau à Tokyo. La cérémonie du thé
commémorative pour le 55e anniversaire de
nos relations diplomatiques sera tenue au mois
de juillet et la « Semaine japonaise » sera orga-
nisée en automne pour présenter les diverses
cultures japonaises comme la calligraphie, le
manga, les dessins animés japonais et autres. Je
vous invite à y assister. D’ailleurs, je suis heu-
reux d’ajouter que trois mangas japonais
« Ninja Hattori-kun », « Black Jack » et
«AstroBoy » seront diffusés par l’Entv à partir
de cette année. Après 55 ans, les relations
entre l’Algérie et lé Japon entrent dans une
nouvelle phase de maturité. Je voudrais faire
de l’année 2017 une année de l’essor de nos
relations dans la génération d’avenir. J’en suis
optimiste, parce que nous avons plusieurs
atouts devant nous, à commencer par l’histoire
de l’amitié historique, les relations exception-
nelles après l’indépendance, une nouvelle
dynamique de part et d’autre et surtout la sym-
pathie instinctive entre nos deux peuples.
M. F.
*Ambassadeur du Japon en Algérie
55e ANNIVERSAIRE DES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE L’ALGÉRIE ET LE JAPON
LE NOUVEL ESSOR À L’AVENIR
Le 4 juillet 1962, le Japon a reconnu l’Algérie souveraine par un télégramme du Ministre des Affaires étrangères,
M. Zentaro Kosaka, et les deux pays ont par la suite échangé les notes verbales pour établir les relations
diplomatiques le 28 novembre de la même année.
!
MASAYA FUJIWARA*
!AMAR INGRACHEN
Masaya Fujiwara, ambassadeur
du Japon en Algérie