Epidémiologie et cancers : Morceaux choisis en 2011 Simone Mathoulin-Pélissier Univ Bordeaux Univ. Bordeaux, Inserm CIC-EC7 et Institut Bergonié 25 novembre 2011 Journée régionale du Réseau de Cancérologie d’Aquitaine Quelques éléments en introduction • Des cancers et non pas un cancer – Une difficulté majeure j de présentation, p , de communication • Epidémiologie/ santé publique : vision collective et non individuelle • Des maladies multifactorielles – Une autre difficulté majeure pour la communication et la prévention • La mesure de l’exposition et la latence de la maladie : latence de l’obtention l obtention des réponses aux questions de santé 2 1- Incidence, Incidence mortalité mortalité, survie et cancer : l’état de lieux ….indispensable Nombre, taux standardisés et survie Données et projection pour 2011 : Incidence 4 Précautions ou rappels … • Un taux d’incidence q qui augmente g avec le temps p doit conduire à s’interroger sur les causes sous jacentes à une telle augmentation • • • • existe-t-il un risque environnemental ou lié au mode de vie augmentant réellement le risque ? Dépiste-t-on plus ? Diagnostique–t-on mieux ? L’interprétation de ces données épidémiologiques est un exercice difficile, et doit de surcroît être faite p pour chaque q localisation de cancer séparément p (voire chaque sous-type) Par ailleurs, la notion de risque individuel ne peut être directement déduit de ces données populationnelles, car pour un individu donné, le risque de cancer dépend de certaines de ses caractéristiques : son sexe, son âge, ses facteurs de risques (consommation de tabac tabac, d’alcool d alcool…), ) ses antécédents. antécédents Les résultats présentés sont donc des risques moyens pour la population française. 5 Données et projection pour 2011 : Mortalité 6 Mortalité et cancers : globalement • Le cancer est la première cause de cancers en France • Le L nombre b d de cancers augmente t • Le taux de mortalité diminue 7 8 Publication de nouvelles données relatives à ll’épidémiologie épidémiologie des cancers : 11/07/11 • Des projections par cancer en France pour l’année 2011 – tendances d’évolution enregistrées par les registres de cancer jusqu’en 2006 et les données nationales de mortalité par cancer observées jusqu’en 2008. • L’augmentation globale du nombre de cancers attendus par pp aux projections p j publiées p en 2010 ne provient p pas p d’une rapport éventuelle augmentation récente du taux d’incidence de l’ensemble des cancers mais de l’augmentation globale de la population et de son vieillissement. – H:L Le cancer d de lla prostate t t (71 000 nouveaux cas)) lle cancer lle plus l fréquent devant le cancer du poumon (27 500 cas) et le cancer colorectal (21 500 cas). Le cancer du poumon reste le plus meurtrier (21 000 décès), devant le cancer colorectal (9200 décès) et le cancer de la prostate t t (8 700 dé décès). è ) – F : Le cancer du sein (53 000 nouveaux cas) le cancer le plus fréquent devant le cancer colorectal (19 000 cas) et le cancer du poumon (12 000 cas). Le cancer du sein se situe en tête de la mortalité, avec 11 500 décès en 2011, mais le taux de mortalité diminue en France depuis près de 15 ans. Le cancer du poumon (8100 décès) se caractérise par une mortalité et une incidence en constante augmentation. 9 USA 2008, données publiées en Sept 2011 • Les taux de cancer du p poumon diminuent à l'échelle nationale – extrait d’un Rapport pp p par les Centers for Disease Control and Prevention qui montre un déclin continu chez les hommes et un déclin « prometteur » chez l femmes les f • Le taux de nouveaux cas de cancer du poumon aux ÉtatsUnis a chuté chez les hommes de 35 États et chez les femmes dans les 6 États entre 1999 et 2008 • Chez les femmes, l'incidence du cancer du poumon a di i é au niveau diminué i national, ti l entre t 2006 ett 2008 2008, après è avoir i augmenté régulièrement depuis des décennies 10 11 Incidence France et cancer du poumon : Mortalité Homme et Femmes en France : une évolution différente 12 Survie • 1) D Des cancers d de b bon pronostic dont la survie à 5 ans est supérieure ou égale à 80 % (42 % des cas de cancers) • 2) Des cancers de pronostic intermédiaire dont la survie à 5 ans est comprise entre 20 et 80 % (33 % des cas) • 3) Des cancers de mauvais pronostic dont la survie à 5 ans est i fé i é l à 20 % inférieure ou égale (17 % des cas) 13 2 Causalité et Evitabilité 2(les cancers « évitables ») l connaissance la i pour l’action l’ ti ett les l priorités dans les actions p Facteurs de risque, part attribuable mais aussi perception du risque Tabac • • • • En 2011, le tabagisme reste la principale cause mondiale de décès évitables : Il tue près de 6 millions de personnes chaque année dans le monde (OMS (OMS, 2011) 80 % des cancers du poumon sont imputables au tabac, qui est également à l’origine d’un risque accru pour d’autres cancers Lors de la mise à jour des cancérogènes pour l’homme (Classe 1), le groupe d’experts du Circ (Centre international de recherche sur le cancer) a inscrit les cancers du côlon, du rectum et de l’ovaire mucineux à la liste des cancers causés par le tabagisme. L experts Les t ontt également é l t conclu l que lle tabagisme t b i peutt être êt une cause de cancer du sein (Secretan B, 2009). 15 Alcool • Facteur de risque reconnu de cancers, le CIRC concluant dès 1998 que les boissons alcoolisées étaient cancérogènes pour l’homme l homme • Les niveaux de preuve des relations entre consommation d’alcool d alcool et risque de cancers sont jugés – convaincants pour les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’oesophage, du côlon-rectum (chez l’homme) et du sein (chez la femme) – et probables pour les cancers du foie et du côlon-rectum (chez la femme) (WCRF, 2007). – Le risque de cancer augmente quel que soit le type des boissons et de manière linéaire avec la dose apportée. • L’alcool n’a pas d’effet protecteur de cancer (prévention primaire), même à faible dose. 16 Nutrition : rappels (2007) • Facteurs augmentant le risque de cancers : – la consommation de boissons alcoolisées alcoolisées, le surpoids et l’obésité, la consommation de viandes rouges et de charcuteries charcuteries, la consommation de sel et d’aliments salés ainsi que la consommation de compléments alimentaires à base de bêta-carotène • Facteurs réduisant le risque de cancers – l’activité p physique, y q , la consommation de fruits et légumes et l’allaitement 17 Nutrition et cancer • Le rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) « Nutrition et cancer – recommandations nutritionnelles dans le cadre de la prévention des cancers » – publié en mai 2011 – confirme ll’estimation estimation que ll’ensemble ensemble des facteurs nutritionnels (alimentation, consommation de boissons alcoolisées,, surpoids/obésité p et activité physique insuffisante) intervient dans l’apparition d’un tiers des cancers les plus communs 18 Environnement et cancer…Attention • Problème : définition et estimations De 1% à 45% selon définition (cancérogènes certain ou non; avec ou sans nutrition) et pays et connaissances 19 Radiofréquences • Classées en mai 2011 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) • Les champs électromagnétiques de radiofréquences, y compris ceux émis par les téléphones portables et sans fil comme «peut «peut-être être cancérogènes pour l’homme l homme (2B)» – Lien possible entre l’usage du téléphone portable et l’apparition pp de gliomes g et de neurinomes de l’acoustique q – Lien entre exposition au téléphone mobile et tumeur cérébrale est faible mais a été considéré comme crédible • A donné d é ((ett d donnera encore surement) t) lieu li à d de vifs if débats nationaux et internationaux car des difficultés – Définition – Mesure de l’exposition – Latence… 20 Cancers professionnels : 4 à 8% de fraction attribuable en incidence • Surveillance épidémiologique du mésothéliome : mise en oeuvre dans 6 régions pilotes d’une d une expérimentation de la faisabilité de la Déclaration obligatoire (DO) du mésothéliome inscrite dans le plan cancer ((action 9-1)) p – Dont l’Aquitaine 21 3- Actions : prévention, soin Prévention primaire p Dépistage individuel versus programme Éducation thérapeutique Programme de dépistage : le cancer du sein • Une stabilité (52%), voire une légère baisse, des taux de détection de cancers du sein dans le cadre du dépistage organisé est observée depuis 2004, année de généralisation de ce programme. – Ces observations, observations issues de la base nationale du dépistage organisé entre 2004 et 2008, concordent avec les données observées par l'assurance maladie • Et le sur-diagnostic ou la sur-détection – Connu : oui depuis longtemps – Quantifiable : ? – Doit D it êt être acceptable t bl ett accepté té • Critères d’indication d’un programme de dépistage à évaluer régulièrement en fonction des dernières données 23 Programmes de dépistage : le colo-rectum • Le programme pilote à partir de mai 2002 • Evaluation nationale – Participation inégale – 8 départements atteignent le seuil de 45% de participation – 20 dé départements t t ontt d des ttaux d de participation entre 40 et 45% – 18 départements p ont des taux inférieurs à 30% – Le taux moyen de participation pour les 23 départements pilotes est de 36,5%, supérieur à celui des départements non pilotes (33%) années 2009 et 2010 24 Inégalités et cancer : exemple le dépistage du cancer du col • Des inégalités sociales de recours à ce dépistage sont observées. b é – Les femmes disposant d’un faible revenu, bénéficiant de la CMU complémentaire (CMUc), ou ayant un niveau d’études d études inférieur au baccalauréat, sont moins souvent dépistées. – Pour pallier à ces disparités sociales d’accès, un arrêté paru en 2010 prévoit pré oit q que e to toutes tes les femmes enceintes enceintes, et pl plus s particulièrement celles ne bénéficiant pas d’un suivi gynécologique, se voient proposer la réalisation d’un frottis cervico-utérin lors du premier examen prénatal. • 13 départements en expérimentation en France 25 Les Médecins généralistes et le dépistage • un des d leviers l i les l plus l pertinents ti t dans d l’incitation l’i it ti des d personnes concernées à réaliser ces dépistages Enquête auprès de 600 médecins généralistes interrogés par l’Institut BVA en septembre 2010 26 La prévention tertiaire • Puisque la survie des patients s’améliore après è un di diagnostic ti de d cancer – il apparait important de mieux prendre en compte l spécificités les é ifi ité du d patient ti t afin fi de d réduire éd i les l séquelles à long terme, d’améliorer la qualité de vie et de prévenir le développement d d’autres autres pathologies, cancéreuses ou non, liées à la persistance de facteurs de risque ((tabac, alcool, obésité, etc.) 27 A suivre… • Des efforts faits • A poursuivre – Pour mieux connaitre – Pour mieux comprendre p – Pour mieux expliquer – …et et mieux prévenir et soigner 28