Les Agences Régionales de Santé Languedoc-Roussillon et Ile-de-France viennent
d’autoriser dans leur région respective le protocole « Elargissement des missions du
diététicien en matière de dénutrition, nutrition entérale et parentérale en lieu et place
d'un médecin ». C’est la première fois qu’un protocole de coopération, permettant le
transfert d’actes ou d’activités de soins d’un corps de métier à un autre à l’issue d’une
formation théorique et pratique spécifique, associe médecins et diététiciens.
L’objectif est d’optimiser la prise en charge et d’améliorer le statut nutritionnel de patients
dénutris ou à risque de dénutrition (atteints par exemple de pathologie chronique ou de
cancer), mais aussi de réduire la survenue d’infections nosocomiales et de ré-
hospitalisations. Ce protocole, élaboré par une équipe de l’Institut du Cancer de
Montpellier (ICM) et une équipe de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP),
permet, lors d’une hospitalisation, une évaluation plus systématique de leur état
nutritionnel.
Ainsi, en s’appuyant sur les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) et de la
Société francophone de nutrition clinique et métabolique (SFNEP), le diététicien réalise
l’évaluation clinique et biologique de l’état nutritionnel du patient. Il prescrit et interprète
les examens appropriés. Si besoin, il peut également faire une prescription de compléments
nutritionnels oraux. Enfin, le diététicien réalise et coordonne le suivi nutritionnel du patient
à sa sortie d’hospitalisation.
Cette délégation d’activités s’inscrit pendant l’hospitalisation dans une coopération étroite
entre le diététicien délégué, le médecin en charge du patient, le médecin nutritionniste
délégant et l’infirmière du service, puis, lors du retour du patient à son domicile, dans une
coordination avec les professionnels de santé libéraux.