l'idéal rotarien
Servir la collectivité
Les Rotariens sont des professionnels, des décideurs choisis par
leurs pairs pour les qualités et les compétences dont ils font preu-
ve dans le cadre de leurs activités.Ces activités nécessitent de nom-
breux contacts qui se concrétisent par la création et l'entretien d'un
réseau de personnes investies elles aussi d'un pouvoir de décision,
c'est-à-dire capables d'influencer en vue d'un résultat donné. La
transposition au-delà du cercle professionnel de ces qualités, le
recours à ce réseau d'influence se traduisent pour les Rotariens par
une réelle aptitude à servir la collectivité.
Une juste appréhension des problèmes du monde, des déséqui-
libres divers qui rendent difficile, voire impossible,l'accès au bien-
être de groupes sociaux ou de populations entières, doit ainsi tout
naturellement conduire les Rotariens à chercher à améliorer le sort
de ces frères humains défavorisés.
Dans une autre approche, intergénérationnelle, forts du privilège
de leur expérience et de leurs appuis,ils doivent aider les plus jeunes
à préparer leur avenir dans les meilleures conditions.
Ces investissements dans l'action, donnés à titre d'exemples dans
une liste très extensible par définition,illustrent les valeurs qui pré-
sident à la poursuite du But du Rotary.
Observer des règles de haute probité
dans l'exercice de toute profession...
Constante depuis l'origine du Rotary, cette forte exigence prend
sa source à l'époque où Paul Harris cherchait désespérément à
retrouver à Chicago les relations de confiance des marchands dont
il avait été témoin durant son enfance dans leVermont. En 1912, il
écrivait : "Le Rotarien pense que l'entreprise d'un homme est son
expression la meilleure et la plus authentique ;et que si sa vie pro-
fessionnelle est honnête, il y a de grandes chances que sa vie per-
sonnelle le soit aussi".
Pour une éthique professionnelle
L'amitié entre les membres du Rotary, leur solidarité, leur
altruisme, leur générosité, constituent en effet les valeurs de base
de leur efficacité à cultiver leur idéal de servir.
Un relief particulier
Une telle affirmation prend,dans le monde actuel, un relief parti-
culier. La mondialisation des échanges, la supranationalité d'en-
treprises planétaires, la tyrannie des logiques financières, la
concurrence exacerbée des pays à bas coûts de production sont
propices en la matière, et dans un marché dérégulé,à toutes sortes
de dérives. Les exemples abondent en effet, de mensonges ou de
malversations pour tromper les actionnaires de grands groupes,de
contournement des lois et règlements par des organisations
mafieuses internationales,d'octroi de pactoles indécents à des diri-
geants démissionnaires de leur entreprise pour compétences insuf-
fisantes, de rémunérations extravagantes de célébrités diverses,de
constitution rapide de fortunes arrogantes sur le dos de la collec-
tivité...
Les codes éthiques
Pour y parer,de nombreux secteurs d'activité se sont dotés de codes
éthiques comme autant de normes applicables à chaque domaine
spécifique du monde des affaires: éthique de la finance et de la
comptabilité, de la gestion des ressources humaines,du marketing
et des ventes, de la production, de la propriété industrielle, de l'in-
formatique, de la protection de l'environnement...
Mais quelles que soient les définitions du bien et du mal préconi-
sées par ces codes, se pose en amont la question de leur justifica-
tion : si la finalité d'une entreprise est de maximiser le rendement
financier pour ses actionnaires, il pourrait en effet être considéré
comme contraire à l'éthique de cette entreprise de prendre en
compte les intérêts et droits de toute autre partie prenante.
En réalité,au-delà de leur finalité strictement économique ou finan-
cière, les entreprises ont des devoirs moraux envers tous les acteurs,
internes et externes (salariés,fournisseurs, clients...), qui contribuent
à leurs résultats et plus généralement envers toutes les personnes
Loyauté, honnêteté, droiture, équité, intégrité, transparence,
confiance réciproque sont également des valeurs que les Rotariens
doivent s'appliquer à décliner dans leur vie professionnelle.
Déontologie et éthique du Rotary >4/5
ou structures susceptibles d'être impactées par leur activité, c'est-
à-dire leur environnement au sens large et même la société dans
son ensemble.
Parce qu'elle vise au respect de l'individu en tant que tel et au bien-
être du plus grand nombre,cette conception du rôle social et moral
de l'entreprise s'inscrit parfaitement dans la définition de l'éthique
du Rotary.
Faire progresser l'entente entre les peuples...
Paul Harris insistait souvent sur la nécessité de faire preuve de tolé-
rance. Après la Première Guerre mondiale, Arch Klumph, prési-
dent, parle "du rôle possible du Rotary pour préserver la paix, la
justice et l'honneur entre les pays du monde entier". En 1921, à la
Convention d'Edimbourg, la bonne volonté et la paix internatio-
nale sont ajoutées aux objectifs du Rotary.
On était en droit de se demander quelle pouvait être l'influence du
Rotary,apolitique et non confessionnel,dépourvu de toute juridic-
tion ou structure adéquate,dans l'empêchement des conflits.C'était
oublier que l'adhésion à l'éthique du Rotary implique une trans-
cendance qui prime sur tous les différends et que,plus précisément,
la réponse réside dans la faculté des Rotariens à chercher à com-
prendre l'autre,à mieux le connaître,au-delà des considérations de
cultures, de religions, en se mettant au service de l'Humanité, afin
de réduire les tensions et de favoriser les relations, le rapproche-
ment entre les peuples. En l'occurrence, l'aide humanitaire s'at-
taque d'abord aux principales causes de conflits que sont la faim,
l'illettrisme, la pauvreté, la mala-
die... Les échanges de jeunes, les
bourses pour la paix, la présence
des Rotariens dans 170 pays du
monde contribuent aussi à cette
œuvre majeure du Rotary.
C'est ainsi qu'au cours de son pre-
mier siècle d'existence, le vaste
réseau international des Rotariens
a acquis prestige et visibilité. C'est
ainsi également que, gagnant le
respect du village mondial, le
Rotary s'est hissé au premier rang
des organisations bénévoles recon-
nues par des organismes tels que
l'UNESCO, qu'il a contribué à
créer, et l'ONU.
Dans une société en perte de repères, les Rotariens sont por-
teurs d'un message qui réaffirme la place de l'Homme, cet autre
soi-même, au-dessus de toutes les contingences du monde.
Cet appel insistant au respect de l'Homme, à sa dignité, s'ins-
crit dans une culture qu'ils partagent dans l'espace et dans le
temps, au-delà de l'amitié profonde qui les unit, considérée, si
précieuse leur soit-elle, comme un moyen pour atteindre leur
l'idéal.
Exigence forte. Initiée dans le domaine professionnel, l'éthique
adoptée ne peut en effet s'y contenir. Le Rotarien ne peut lais-
ser sa philosophie au vestiaire lorsqu'il quitte son cabinet, son
bureau, son magasin, son atelier. Elle constitue sa seconde natu-
re. Il l'emporte avec lui et l'applique en toutes circonstances, à
tous les rapports humains, qu'ils soient professionnels ou non,
à tous les hommes, quelle que soit leur condition. Homme libre
et responsable, le Rotarien fait appel à sa conscience pour adap-
ter son comportement à toutes les situations, guidé dans ses
choix par sa référence au Critère des quatre questions.
Plus que jamais les Rotariens doivent donc se constituer en
exemples de droiture, dans leur propre activité professionnelle.
Ils doivent également, par des moyens appropriés, s'appliquer à
diffuser leur éthique, répondant en cela à une attente forte de la
société...
l'engagement
Rotarien
du
A savoir…
Noble ambition. Etre Rotarien relève en
effet d'un choix éthique qui, compte tenu
de l'enjeu, procède d'un engagement
constant à servir, d'une volonté affirmée
et entretenue de parvenir à l'élitisme du
cœur, de contribuer par l'exemplarité et
la solidarité à une meilleure entente entre
les peuples.