Poitevin B. / Chemouny B. Le Guide des allergies

Poitevin B. / Chemouny B.
Le Guide des allergies
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Le Guide des allergies
of Poitevin B. / Chemouny B.
Publisher: Gallimard
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Tel. +49 7626 9749 700
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Extrait de «Le Guide des allergies», B. Poitevin / B. Chemouny
Éditeur : Èditions Odile Jacob
Extrait choisi par : Éditions Narayana, 79400 Kandern,
Tel.: +49 (0) 7626 974 970-0
L'approche
du terrain en homéopathie
ous prendrons l'exemple du médecin homéopathe dont la démarche est
la conséquence d'un regard particulier sur le terrain de ses patients.
Nous détaillerons, à travers sa pratique, son approche du terrain, l'apport des
notions cliniques classiques, et la prise en compte de données spécifiquement
homéopathiques pour la caractéristique du « terrain ».
Qu’ appelle-t-on « le terrain » ?
Lors de la consultation, le médecin homéopathe suit la démarche classique,
mais l'enrichit également des spécificités propres à sa vision du malade et de la
maladie.
La consultation aboutit habituellement à une orientation diagnostique et à
la décision ou non de l'emploi d'une thérapeutique. Lors de l'interrogatoire, le
médecin homéopathe recherche plus particulièrement des éléments permettant
de confronter la plainte du malade aux terrains définis par l'homéopathie.
C'est l'étude du terrain individuel qui donne un regard différent au médecin
homéopathe. Ces terrains, dont l'expression se fait dans les modes réactionnels
généraux1, expriment les dispositions générales latentes, héréditaires ou acquises,
qui constituent la base d'un potentiel d'adaptation et/ou de défense de l'individu
à son environnement. Ils traduisent un mode de réaction de l'organisme soit
« spontané », soit consécutif à des agressions variées. Les terrains ne reflètent pas
des « maladies homéopathiques » mais des groupes pathologiques dans lesquels
le patient a le plus de « chance » d'évoluer, Ils constituent, en outre, des moyens
de classer les médicaments homéopathiques dans de grands cadres afin de faciliter
la prescription.
L'analyse du terrain permet d'envisager la singularité des réactions générales
de l'individu. Pour cela, le médecin homéopathe s'appuie sur les caractéristiques
des sujets prédisposés, les facteurs déclenchants, les signes généraux et une vision
1. Ces notions de modes réactionnels doivent beaucoup aux docteurs Denis Démarque et Michel Conan
Mériadec, récemment décédés.
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Extrait de «Le Guide des allergies», B. Poitevin / B. Chemouny
Éditeur : Èditions Odile Jacob
Extrait choisi par : Éditions Narayana, 79400 Kandern,
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Les « médecines de t e r r a i n »
longitudinale des maladies des patients dans le temps. Ce dernier aspect permet
de mieux appréhender la succession, l'alternance ou la récidive des maladies au
cours de la vie du malade.
La consultation permet de définir le mode réactionnel général2 de chaque indi-
vidu en fonction de la nature de son terrain, et donc de son degré de prédispo-
sition aux maladies allergiques. Dans cette optique, l'interrogatoire classique
apporte au médecin homéopathe de nombreux indices qui contribuent à mieux
cerner le terrain de son patient.
Ce que l'approche classique apporte
à la compréhension du terrain
L'approche classique, en dehors de son orientation diagnostique et thérapeu-
tique, fournit déjà de nombreux éléments au médecin homéopathe. Elle lui per-
met de commencer à identifier le mode réactionnel général le plus proche du
malade.
Les antécédents personnels et familiaux renseignent sur le terrain. Par exem
ple, la présence d'antécédents familiaux allergiques, chez un petit enfant atteint
d'eczéma, renseigne non seulement sur la nature atopique du terrain mais aussi
sur la nature psorique de son mode réactionnel.
Les signes généraux tels que l'atteinte préférentielle de la peau, des pou
mons ou de l'appareil digestif en particulier sont des signes révélateurs notables,
de même que l'attrait particulier, ou l'intolérance, pour certains aliments.
Les circonstances de déclenchement orientent parfois plus vers un mode
réactionnel que vers un autre. Le déclenchement d'un phénomène allergique à
la suite de contrariétés importantes est un signe intéressant pour le médecin
homéopathe, son horaire de survenue aussi. Au contraire, la survenue d'un
eczéma de contact qui ne dépend pas d'un terrain particulier, nécessite une
recherche plus approfondie.
L'évolution de la maladie allergique, notamment les récidives et les alter
nances portant sur différents organes comme la peau et les poumons, orientent
le médecin vers un mode réactionnel particulier ; de même, la violence des mani
festations ou la difficulté à les soigner. La nature saisonnière ou perannuelle de
l'allergie conduit vers différents terrains, la facilité à s'infecter d'une rhinite ou
d'un asthme aussi.
2. Voir p. 340.
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L a p p r o c h e c o n c r è t e du t e r r a i n en …
— Les différents facteurs de l'environnement — pollution, tabagisme, change-
ments de climat, présence d'animaux au domicile ou habitat dans un lieu poussié-
reux— ont des conséquences qui varient selon les sensibilités individuelles. Leur
nocivité dépend beaucoup de la sensibilité de chacun et de son terrain.
La présence de signes locaux dirigera vers des médicaments homéopathiques
de symptômes. La nature du suintement ou les démangeaisons d'un eczéma, la
présence d'une obstruction nasale dans les rhinites allergiques, la sensation de sable
ou de corps étranger sur la conjonctive sont des signes d'orientation importants.
— La connaissance des différents traitements entrepris, leur durée, leur inten-
sité guident la conduite thérapeutique du médecin de terrain vers certains
médicaments.
Ainsi, au terme de l'interrogatoire classique, le médecin homéopathe dispose
déjà de nombreux éléments indispensables à sa connaissance du terrain. Mais,
aussi importants soient-ils, ils restent insuffisants. Un interrogatoire plus spécifique
est essentiel pour s'assurer du mode réactionnel général du malade et connaître
les médicaments de terrain dont le malade a besoin.
Les spécificités de l'approche homéopathique
Cette approche différente et plus précise a pour but la découverte du terrain
réactionnel du patient et des médicaments homéopathiques appropriés. C'est
pourquoi — en dehors des signes classiques de la maladie — le médecin homéo-
pathe recherche des signes particuliers. Habituellement délaissés, car inutiles pour
le médecin classique, ces signes indiquent la particularité d'un terrain et orientent
vers un médicament. Ces signes dits « homéopathiques » proviennent parfois de
la modification des signes classiques : par exemple lors d'une rhinite allergique,
l'écoulement nasal est un signe classique, mais la nature irritante, l'abondance,
l'aspect de la rhinite transforment ce signe classique en signes homéopathiques.
Ces derniers résultent aussi de demandes spécifiques du médecin homéopathe,
telles la sensibilité du sujet au froid et à la chaleur, et ses réactions à la douleur.
Lors de sa consultation, le médecin homéopathe recherche donc les médicaments
correspondant au terrain de l'individu et ceux se rapportant aux symptômes de
la maladie. Il peut prescrire deux types de médicaments :
> Certains médicaments homéopathiques, dits « de terrain »,
sont plus souvent
rencontrés dans le traitement des allergies. Ils présentent des caractéristiques recon-
nues grâce à l'approche classique, déjà décrite, et à la démarche homéopathique.
Prenons, à titre d'exemple, la prescription d'un médicament de terrain, Arse-
nicum album, chez un malade asthmatique. Celle-ci repose sur la présence de nom-
breux antécédents d'allergie qui ont récidivé et alterné, sur la nature frileuse du
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Les « médecines de terrain »
sujet, sa grande inquiétude pendant les crises et leur horaire nocturne. Les carac-
téristiques des crises d'asthme ou de l'eczéma sont des renseignements supplé-
mentaires précieux qui confirment la prescription de ce médicament.
«s Les médicaments dits de « symptômes » sont ceux qui permettent de soigner
les symptômes de la maladie actuelle. Leur identification implique un affinement,
de la part des médecins homéopathes, des signes décrits par le malade et donc
un interrogatoire différent et plus précis. De celui-ci et des caractéristiques des
symptômes relevées dépend cette partie du traitement. La transformation d'un
symptôme banal en signe homéopathique se fait grâce à la reconnaissance des
réactions de variations individuelles locales, en fonction de conditions diverses et
précises.
Sur un terrain différent, Arsenicum album peut devenir un médicament de
symptôme. Dans l'asthme, les crises nocturnes sont typiques. Elles réveillent le
malade entre une heure et trois heures du matin. Elles s'accompagnent d'agitation
et d'anxiété telles que parfois le malade se lève, parcourt la chambre dans tous
les sens, et ouvre la fenêtre à la recherche d'air frais.
Les terrains en homéopathie, dans les maladies allergiques, et la recherche des
médicaments de symptômes seront développés pages 340 et suivantes. Les autres
approches du terrain en phytothérapie et en oligothérapie seront détaillées
ensuite.
L'utilisation des thérapeutiques de terrain repose principalement sur l'empi-
risme clinique. En dehors de l'homéopathie et de l'acupuncture, peu d'études
scientifiques ont mis en évidence l'activité des traitements de terrain dans les
maladies allergiques
3
. L'homéopathie en France est la thérapeutique de terrain
la plus utilisée. C'est pourquoi, dans un premier temps nous développerons l'inté-
rêt de l'homéopathie dans les pathologies allergiques. Nous considérerons ensuite
l'oligothérapie et la phytothérapie, dans lesquelles les notions de terrain sont
beaucoup moins développées, mais auxquelles de nombreux allergiques ont
recours.
3. Voir chapitre sur l'évaluation, p. 394 et s.
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