A toute quantité physiquement observable on doit associer un opérateur dont les fonctions propres
sont des fonctions d'état du système mesuré. Les valeurs propres correspondantes représentent les
seules valeurs que l'on peut observer selon l'état du système lors d'une mesure de cette quantité.
Pourquoi en est-il ainsi ? Nul n'a pu en donner une image mentale conforme au bon-sens commun.
cependant, l'objet de la recherche scientifique n'est pas de rendre les faits conformes au bon-sens de
l'honnête homme qui cherche des réponses au pourquoi des choses, mais plutôt de décrire d'une
manière logiquement cohérente comment le monde se comporte dans la réalité. Le pourquoi restant
du domaine de la métaphysique et de la philosophie.
Nous allons donc voir comment on peut mettre en oeuvre ces principes en les combinant à des
notions qui ont déjà fait leurs preuves dans le cadre de la physique classique.
Equation de Schrödinger
Le principe de conservation de l'énergie dans un système isolé, par exemple une particule, disons un
électron pour fixer les idées, enfermé dans une boite, ou encore isolé près d'un proton dans un
atome d'hydrogène libre de toute interaction avec l'environnement, se traduit en mécanique
classique en écrivant que la somme
des énergies cinétique
et potentielle
de
l'électron reste constante.
Soit donc :
EcEp=1
2mv2Ep=p2
2mEp=1
2mpx
2py
2pz
2Ep=E=constante réelle
Selon le principe précédent, on doit associer l'opérateur correspondant à chaque composante de la
quantité de mouvement pour réécrire le 1er membre sous forme d'un opérateur, que l'on appellera
l'opérateur hamiltonien
.
Compte tenu de
on obtient :
H=1
2m px
2 py
2 pz
2Ep=− ℏ2
2m∂2
∂x2∂2
∂y2∂2
∂z2Ep
L'opérateur
est appelé opérateur laplacien.
L'équation aux valeurs et aux fonctions propres qui permet de calculer les valeurs observables de
l'énergie, ainsi que les fonctions d'état de l'électron qui leur sont associées, est alors :
C'est l'équation de Schrödinger indépendante du temps.
Si le système n'était pas isolé, et donc si son énergie interne était variable au cours du temps, il
deviendrait nécessaire de remplacer
par l'opérateur correspondant :
Etudions à titre d'exemple un cas simple au point de vue des calculs.
Particule dans une boite
Considérons le cas particulièrement simple d'une particule enfermée entre deux murs de potentiel
infini, l'un situé aux abscisses
, l'autre pour
. Le problème est ici à une seule variable
x, et les fonctions d'état de la particule seront donc de la forme :
L'énergie potentielle étant définie à une constante additive près, on choisira
pour
et
partout ailleurs, ce qui impose les conditions aux limites :