L’invention de la necessité (Note) - Magdalena Pradilla Rueda
[204]
Dans le même sens, il dénonce ce qu´il appelle la ´distorsion littéraire´ des
concepts scientiques, ainsi dans son ouvrage Prodiges et vertiges de l’analogie,
il critique l´utilisation de la démonstration de Gödel dans son théorème d’in-
complétude, qui ne vaut que pour des systèmes formels mathématiques ou
logiques, mais qui a été utilisée pour justier d´autre type de réalités.
Sa carrière universitaire passe par l’ensegnement de la logique comme assis-
tant, professeur de Philosophie de l’Université Paris I , professeur à l’Université
de Genève, et depuis 1995 Professeur au Collège de France où il est titulaire de
la chaire de ‹Philosophie du langage et de la connaissance› et professeur émérite
depuis 2010. Il a publié plus d’une quarantaine d’ouvrages et il est reconnu en
France et internationalement.
sur la forcE dE la règlE
En 1987 Bouveresse publie cette étude signicative qui continue à avoir de
l´actualité pour tous ceux qui s’interessent à Wittgenstein et ses relations avec
le monde de la logique.
La Force de la Règle est structuré en 11 chapitres reprend un des problèmes que
Wittgenstein ‹n’a pas dit›: la nécessité. Bouveresse, ici retrace les diérentes sujets
qui soulèvent cette problématique, en passant par la grammaire, la signication,
les règles, les propositions tant mathématiques comme a priori, les tautologies, le
calcul, la démonstration, l’arithmétique, pour en nir avec le cognitivisme.
Dans cet ouvrage, il revient sur une question wittgensteinienne posée dans
les Recherches philosophiques qu’il avait traitée dans un écrit antérieur (Cf.
Bouveresse 1976)concernant le sujet des règles et de ce que c’est que ‹suivre
une règle›, dans ses relations avec la possibilité d’un langage privé, dont la
notion de nécessité est crucial dans la présentation de la problématique. Bouve-
resse a toujours cru que ce que Wittgenstein disait sur ce sujet constituait une
des plus importantes contributions qu’il ait apportée à la discussion philoso-
phique contemporaine, au moins pour des disciplines comme la linguistique
chomskyenne et l’anthropologie et pour celles qui font un usage non critique
de la notion de règle (spéciquement, de règle tacite ou implicite).
Il pose la problématique paradoxale de comment l’usage du langage peut
être, dans certains cas, aussi systématique et prédictible et en même temps,
aussi imprévisible et novateur. Ainsi, lorsque le parlant maitrise certaines
règles, il pourra prédire un bon nombre de choses concernant leur comporte-
ment mais il implique aussi que ce parlant puisse transformer le langage par
un processus de création ou d’invention.