Présentation_des_textes

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Présentation des textes . couv et édito en pièces jointes.
Problèmes économiques
No 3008
8 décembre 2010
Le luxe ne connaît pas la crise
L'essor du luxe n'est pas un miracle
L'AGEFI, quotidien de l'agence économique et financière à Genève
Entretien avec Vincent Bastien
Malgré la crise économique, le secteur du luxe qui regroupe notamment la mode,
l'horlogerie, la joaillerie, les parfums et la maroquinerie haut de gamme, a poursuivi son
expansion de long terme. Le luxe joue un rôle particulier dans nos sociétés : d'une part,
il fait rêver, d'autre part, il permet de se distinguer socialement. La récession n'a pas
provoqué de changement de paradigme pour cette industrie. Les véritables mutations
interviennent sur des cycles beaucoup plus longs, voire à la suite de ruptures historiques.
L'horlogerie arrive ainsi au terme d'un de ces très longs cycles dont les origines
remontent plus ou moins au XVIIe siècle.
Le temps des marques
Géoéconomie
Elyette Roux
La naissance d'un secteur industriel du luxe en France s'est faite assez récemment par le
passage d'une logique artisanale et familiale celle des " maisons ", dont certaines sont
plus que centenaires, à une logique industrielle et financière. Concernant la création et la
vente mondiales de produits de luxe, la France occupe la première place, loin devant
l'Italie ou les Etats-Unis. Le secteur du luxe se singularise par un certain nombre de
caractéristiques propres, notamment la politique tarifaire, la distribution et le
comportement des consommateurs. Ainsi, si les prix des marques de luxe sont en
moyenne environ quatre fois plus élevés que ceux des produits de grande consommation,
la sensibilité par rapport au prix demeure forte. Par ailleurs, les opérations commerciales
de lancement de nouveaux produits et la qualité du service à la clientèle y jouent un rôle
particulièrement important.
Une source de rayonnement pour la France et l'Europe
Conseil économique, social et environnemental
Jacqueline Socquet-Clerc Lafont
En quelques décennies, le secteur du luxe s'est considérablement transformé. Il
représente aujourd'hui un marché mondial dont la croissance est particulièrement
vigoureuse. La part de l'industrie européenne, du fait de son ancienneté et de sa
tradition, compte en valeur pour environ trois quarts, la France occupant de loin la
première place. Fort de ce potentiel, le luxe est non seulement une vitrine pour l'Europe
dans le monde, mais il est également créateur de richesses. Particulièrement tourné vers
l'extérieur, il exerce un effet d'entraînement positif sur de nombreux autres secteurs.
Néanmoins, face à une concurrence internationale de plus en plus active, qui fait craindre
une perte de leadership du luxe français et européen, il paraît indispensable que le
savoir-faire propre à ce secteur soit transmis autant à travers les métiers qu'au sein des
entreprises et que la créativité et l'innovation soient également davantage encouragées.
L'effet sablier ou le grand écart du luxe
Le nouvel Économiste
Ariane Warlin
Depuis quelques années, le secteur du luxe a mis en œuvre une nouvelle stratégie qui
consiste à offrir à côté des produits très haut de gamme des biens de luxe plus
abordables, souvent fabriqués dans des pays émergents dans une logique de
massification. Celle-ci est risquée, car si les grandes marques de luxe font rêver, c'est
précisément parce qu'elles sont inaccessibles pour la majorité des consommateurs. Cette
stratégie de double positionnement implique pour réussir que le marché soit bien
segmenté et différencié. Les marques cherchent ainsi à créer davantage de valeur
ajoutée en faveur de leur clientèle classique, notamment en conservant des magasins de
plus en plus somptueux. Pour la nouvelle clientèle, appartenant à la classe moyenne, la
stratégie marketing passe principalement par l'internet.
Quand l'industrie du luxe redécouvre l'internet
The Economist
Longtemps, l'industrie du luxe s'est méfiée de l'internet. Jusqu'en 2008, seul un tiers des
marques de luxe vendaient leurs produits sur le Net, certaines, comme Prada, n'ont pas
même eu de site internet jusqu'en 2007. Plusieurs raisons expliquent cette aversion. Le
luxe est lié à un sentiment d'évasion, acheter un produit en trois clics peut donc
apparaître comme une démarche très éloignée de cet univers de rêve. Par ailleurs, le
Web met en lumière le prix et invite à la comparaison. Le secteur a également commis
des erreurs stratégiques en bradant les fins de série via le Net, ce qui a jeté la suspicion
sur les pratiques tarifaires. Aujourd'hui, le secteur est en train de redécouvrir l'internet.
La nouvelle stratégie repose sur l'idée que le Web pourrait permettre au consommateur
de découvrir les produits avant de les acheter. Fabergé tente même l'expérience de miser
presque exclusivement sur la Toile pour relancer sa marque.
Egalement dans ce numéro
PORTRAIT D'ECONOMISTE
Maurice Allais, seul " prix Nobel d'économie " français, s'en est allé...
Alternatives économiques
Gilles Dostaler
Maurice Allais, seul économiste français récipiendaire du prix de la Banque de Suède en
économie en mémoire d'Alfred Nobel (dit prix Nobel d'économie), décédé le 9 octobre
2010, doit sa passion pour l'économie aux circonstances. Un voyage aux Etats-Unis
pendant la Grande Dépression au cours de l'été 1933, juste après être sorti major de
l'Ecole polytechnique (X), l'incitera à analyser les raisons de la crise économique et
sociale dont il est le témoin. Autodidacte en économie, il commence par découvrir les
théories de Léon Walras, de Wilfredo Pareto et d'Irving Fisher. Maurice Allais considère
que la théorie économique doit partir des faits. Sa démarche est scientifique : il est
convaincu qu'il est possible de trouver dans l'économie les mêmes régularités que dans
les sciences physiques. Mais le brillant économiste qu'il deviendra était aussi un homme
de contrastes : s'il prône la flexibilité des salaires, l'allègement des contraintes sur le
marché du travail ainsi que la réduction des indemnités de chômage pour assurer le plein
emploi - des propositions qui faisaient de lui un libéral -, il se réclame dans le même
temps du keynésianisme en se déclarant favorable au maintien d'un secteur public
important.
MARCHE DU TRAVAIL
Cinquante ans de mutations de l'emploi
INSEE Première
Olivier Marchand
Au cours du dernier demi-siècle, l'emploi en France s'est profondément transformé. Ce
dernier s'est en effet fortement féminisé, tertiarisé et urbanisé. Le niveau de qualification
moyen de la main-d'œuvre a augmenté et la part des jeunes dans l'emploi a fortement
diminué. Dans le même temps, les contraintes liées au travail ont changé de nature : la
pénibilité physique a ainsi cédé la place à davantage de stress. Quant au rapport salarial,
il a, lui aussi, été modifié par les bouleversements de l'offre et de la demande de travail,
ce qui s'est traduit en particulier par la multiplication des statuts.
Le difficile sauvetage de General Motors Europe
Chronique internationale de l'IRES
Udo Rehfeldt
General Motors (GM) qui, pendant plusieurs décennies, a été le premier constructeur
mondial d'automobiles, s'est établi en Europe à partir des années 1920, d'abord au
Royaume-Uni (rachat de Vauxhall), puis en Allemagne (Opel) et en Suède (Saab),
constituant ainsi une puissante filiale, General Motors Europe (GME). Souffrant depuis
des années d'une crise de surcapacité, GME a été très affectée en 2008 par la crise
économique mondiale et la faillite de sa maison mère. Plusieurs options de sauvetage ont
alors été envisagées : restructuration en interne, sollicitation d'aides publiques et vente
de GME. Ce sont surtout les deux dernières solutions, autour de trois candidats à la
reprise - Fiat, Magna (un équipementier austro-canadien) et le fonds d'investissement
Ripplewood - qui ont monopolisé les discussions. Après plus de deux ans de négociations
et de rebondissements, ainsi qu'une volte-face surprenante des dirigeants de la maison
mère, GM a finalement décidé, au cours de l'été 2010, de ne pas vendre sa filiale et de la
restructurer en ne recourant qu'à ses seuls moyens financiers et au prix de sacrifices de
ses salariés en termes de rémunération.
Problèmes économiques
No 3008
8 décembre 2010
Le luxe ne connaît pas la crise
L'essor du luxe n'est pas un miracle
L'AGEFI, quotidien de l'agence économique et financière à Genève
Entretien avec Vincent Bastien
Malgré la crise économique, le secteur du luxe qui regroupe notamment la mode,
l'horlogerie, la joaillerie, les parfums et la maroquinerie haut de gamme, a poursuivi son
expansion de long terme. Le luxe joue un rôle particulier dans nos sociétés : d'une part,
il fait rêver, d'autre part, il permet de se distinguer socialement. La récession n'a pas
provoqué de changement de paradigme pour cette industrie. Les véritables mutations
interviennent sur des cycles beaucoup plus longs, voire à la suite de ruptures historiques.
L'horlogerie arrive ainsi au terme d'un de ces très longs cycles dont les origines
remontent plus ou moins au XVIIe siècle.
Le temps des marques
Géoéconomie
Elyette Roux
La naissance d'un secteur industriel du luxe en France s'est faite assez récemment par le
passage d'une logique artisanale et familiale celle des " maisons ", dont certaines sont
plus que centenaires, à une logique industrielle et financière. Concernant la création et la
vente mondiales de produits de luxe, la France occupe la première place, loin devant
l'Italie ou les Etats-Unis. Le secteur du luxe se singularise par un certain nombre de
caractéristiques propres, notamment la politique tarifaire, la distribution et le
comportement des consommateurs. Ainsi, si les prix des marques de luxe sont en
moyenne environ quatre fois plus élevés que ceux des produits de grande consommation,
la sensibilité par rapport au prix demeure forte. Par ailleurs, les opérations commerciales
de lancement de nouveaux produits et la qualité du service à la clientèle y jouent un rôle
particulièrement important.
Une source de rayonnement pour la France et l'Europe
Conseil économique, social et environnemental
Jacqueline Socquet-Clerc Lafont
En quelques décennies, le secteur du luxe s'est considérablement transformé. Il
représente aujourd'hui un marché mondial dont la croissance est particulièrement
vigoureuse. La part de l'industrie européenne, du fait de son ancienneté et de sa
tradition, compte en valeur pour environ trois quarts, la France occupant de loin la
première place. Fort de ce potentiel, le luxe est non seulement une vitrine pour l'Europe
dans le monde, mais il est également créateur de richesses. Particulièrement tourné vers
l'extérieur, il exerce un effet d'entraînement positif sur de nombreux autres secteurs.
Néanmoins, face à une concurrence internationale de plus en plus active, qui fait craindre
une perte de leadership du luxe français et européen, il paraît indispensable que le
savoir-faire propre à ce secteur soit transmis autant à travers les métiers qu'au sein des
entreprises et que la créativité et l'innovation soient également davantage encouragées.
L'effet sablier ou le grand écart du luxe
Le nouvel Économiste
Ariane Warlin
Depuis quelques années, le secteur du luxe a mis en œuvre une nouvelle stratégie qui
consiste à offrir à côté des produits très haut de gamme des biens de luxe plus
abordables, souvent fabriqués dans des pays émergents dans une logique de
massification. Celle-ci est risquée, car si les grandes marques de luxe font rêver, c'est
précisément parce qu'elles sont inaccessibles pour la majorité des consommateurs. Cette
stratégie de double positionnement implique pour réussir que le marché soit bien
segmenté et différencié. Les marques cherchent ainsi à créer davantage de valeur
ajoutée en faveur de leur clientèle classique, notamment en conservant des magasins de
plus en plus somptueux. Pour la nouvelle clientèle, appartenant à la classe moyenne, la
stratégie marketing passe principalement par l'internet.
Quand l'industrie du luxe redécouvre l'internet
The Economist
Longtemps, l'industrie du luxe s'est méfiée de l'internet. Jusqu'en 2008, seul un tiers des
marques de luxe vendaient leurs produits sur le Net, certaines, comme Prada, n'ont pas
même eu de site internet jusqu'en 2007. Plusieurs raisons expliquent cette aversion. Le
luxe est lié à un sentiment d'évasion, acheter un produit en trois clics peut donc
apparaître comme une démarche très éloignée de cet univers de rêve. Par ailleurs, le
Web met en lumière le prix et invite à la comparaison. Le secteur a également commis
des erreurs stratégiques en bradant les fins de série via le Net, ce qui a jeté la suspicion
sur les pratiques tarifaires. Aujourd'hui, le secteur est en train de redécouvrir l'internet.
La nouvelle stratégie repose sur l'idée que le Web pourrait permettre au consommateur
de découvrir les produits avant de les acheter. Fabergé tente même l'expérience de miser
presque exclusivement sur la Toile pour relancer sa marque.
Egalement dans ce numéro
PORTRAIT D'ECONOMISTE
Maurice Allais, seul " prix Nobel d'économie " français, s'en est allé…
Alternatives économiques
Gilles Dostaler
Maurice Allais, seul économiste français récipiendaire du prix de la Banque de Suède en
économie en mémoire d'Alfred Nobel (dit prix Nobel d'économie), décédé le 9 octobre
2010, doit sa passion pour l'économie aux circonstances. Un voyage aux Etats-Unis
pendant la Grande Dépression au cours de l'été 1933, juste après être sorti major de
l'Ecole polytechnique (X), l'incitera à analyser les raisons de la crise économique et
sociale dont il est le témoin. Autodidacte en économie, il commence par découvrir les
théories de Léon Walras, de Wilfredo Pareto et d'Irving Fisher. Maurice Allais considère
que la théorie économique doit partir des faits. Sa démarche est scientifique : il est
convaincu qu'il est possible de trouver dans l'économie les mêmes régularités que dans
les sciences physiques. Mais le brillant économiste qu'il deviendra était aussi un homme
de contrastes : s'il prône la flexibilité des salaires, l'allègement des contraintes sur le
marché du travail ainsi que la réduction des indemnités de chômage pour assurer le plein
emploi - des propositions qui faisaient de lui un libéral -, il se réclame dans le même
temps du keynésianisme en se déclarant favorable au maintien d'un secteur public
important.
MARCHE DU TRAVAIL
Cinquante ans de mutations de l'emploi
INSEE Première
Olivier Marchand
Au cours du dernier demi-siècle, l'emploi en France s'est profondément transformé. Ce
dernier s'est en effet fortement féminisé, tertiarisé et urbanisé. Le niveau de qualification
moyen de la main-d'œuvre a augmenté et la part des jeunes dans l'emploi a fortement
diminué. Dans le même temps, les contraintes liées au travail ont changé de nature : la
pénibilité physique a ainsi cédé la place à davantage de stress. Quant au rapport salarial,
il a, lui aussi, été modifié par les bouleversements de l'offre et de la demande de travail,
ce qui s'est traduit en particulier par la multiplication des statuts.
Le difficile sauvetage de General Motors Europe
Chronique internationale de l'IRES
Udo Rehfeldt
General Motors (GM) qui, pendant plusieurs décennies, a été le premier constructeur
mondial d'automobiles, s'est établi en Europe à partir des années 1920, d'abord au
Royaume-Uni (rachat de Vauxhall), puis en Allemagne (Opel) et en Suède (Saab),
constituant ainsi une puissante filiale, General Motors Europe (GME). Souffrant depuis
des années d'une crise de surcapacité, GME a été très affectée en 2008 par la crise
économique mondiale et la faillite de sa maison mère. Plusieurs options de sauvetage ont
alors été envisagées : restructuration en interne, sollicitation d'aides publiques et vente
de GME. Ce sont surtout les deux dernières solutions, autour de trois candidats à la
reprise - Fiat, Magna (un équipementier austro-canadien) et le fonds d'investissement
Ripplewood - qui ont monopolisé les discussions. Après plus de deux ans de négociations
et de rebondissements, ainsi qu'une volte-face surprenante des dirigeants de la maison
mère, GM a finalement décidé, au cours de l'été 2010, de ne pas vendre sa filiale et de la
restructurer en ne recourant qu'à ses seuls moyens financiers et au prix de sacrifices de
ses salariés en termes de rémunération.
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