17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
CHAUFFAGE PAR INDUCTION ÉLECTROMAGNÉTIQUE : TECHNOLOGIE ____________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 5 936 − 4© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
2. Sécurité des personnes
et des matériels
2.1 Quelques rappels sur la sécurité
Les risques liés aux installations de chauffage par induction sont
de nature thermique ou électrique.
2.1.1 Risques thermiques
■Ils concernent principalement l’induit, c’est-à-dire le creuset, la
charge et, d’une façon générale, les parties chauffées. Ils ne sont pas
spécifiques à la nature inductive du chauffage, mais simplement à la
température atteinte par les éléments chauffés.
Toutes les précautions prises pour se protéger de températures
élevées sont indispensables.
■Un cas particulier est cependant à signaler : celui du rayonne-
ment lumineux et, spécialement, celui des plasmas thermiques.
Lorsque l’élément chauffé rayonne fortement, une puissance impor-
tante peut être dégagée sous forme de rayonnement. Si la tempéra-
ture atteint des valeurs élevées (dans le cas de plasma, la
température du gaz est de l’ordre de plusieurs milliers de kelvins), la
longueur d’onde du rayonnement émis passe de l’infrarouge
(10 µm-1 µm) au visible (0,8 µm-0,4 µm) et même au proche ultra-
violet (< 0,4 µm). Le corps devient de plus en plus « blanc ».
Ces basses longueurs d’onde (typiques par exemple du rayonne-
ment d’un arc électrique) peuvent avoir un effet dommageable sur
les cellules rétiniennes et demandent comme protection le port d’un
masque pourvu d’un verre filtrant spécial.
2.1.2 Risques électriques
Nous distinguerons les risques liés au matériel et ceux liés aux
personnes [3], [4].
2.1.2.1 Protection du matériel
Cette protection relève du service électrique et s’inscrit dans le
cadre général des normes de sécurité électrotechnique des installa-
tions sous tension. Elle nécessite :
— la mise en place de dispositifs de protection contre les sur-
intensités (disjoncteurs, relais thermiques etc.) ;
— la mise en place d’une terre d’impédance compatible avec les
dispositifs existants ;
— la mise à la terre des matériels par des conducteurs repérés
(vert-jaune) ;
— la mise en parallèle (et non en série) des diverses masses et
leurs liaisons avec la terre.
La prise de terre doit être particulièrement soignée et offrir une
résistance très faible. Elle doit être réalisée soit par des piquets, soit
par des câbles enterrés horizontalement, de préférence en fond de
fouille, à l’aide d’un conducteur en cuivre de 25 mm2 de section.
Le régime de neutre doit être identifié.
2.1.2.2 Protection des personnes
Elle relève de la protection générale des travailleurs qui prévoit
l’utilisation de matériels de classe II (double isolation) et la mise en
place d’appareillage de coupure sensibles interdisant le passage ou
le maintien de courant électrique dans le corps humain (disjoncteur
différentiel). Ce dernier, soumis à une tension alternative, est
traversé par un courant dont la valeur dépend de la résistance
offerte. Les effets physiologiques sont différents selon la partie du
corps parcourue par le courant.
2.1.3 Spécificités du chauffage par induction
vis-à-vis des risques électriques
La particularité présentée par le chauffage par induction réside
dans le fait que la fréquence des courants générés par le générateur
et alimentant l’inducteur est rarement 50 Hz. En fait, cette fréquence
peut varier de la fréquence industrielle à plusieurs mégahertz,
comme par exemple dans le cas des plasmas d’induction. Au risque
dû à la tension s’ajoute celui dû à la fréquence. Or, on peut dire que
plus la fréquence est élevée, plus l’effet de peau est important. Le
trajet des courants se trouve ainsi rejeté en superficie de la peau où
se trouvent localisés les risques d’électrocution [3]. Pour une même
intensité de courant, l’effet thermique engendré est plus localisé, si
bien que la densité de puissance thermique est considérablement
augmentée et les brûlures sont beaucoup plus sévères. En
revanche, les risques d‘atteinte cardiaque sont diminués.
Dans le cas d’une installation de chauffage par induction, les
parties présentant des risques électriques sont relatives aux
amenées de courant, aux liaisons avec la batterie de condensateurs,
aux liaisons avec l’inducteur et à la charge elle-même, c’est-à-dire,
d’une façon générale, aux conducteurs se trouvant naturellement à
l’extérieur du générateur et accessibles à l’opérateur.
Selon le type de générateur ou de montage utilisés, l’inducteur
peut ou non avoir un point à la masse (en général une de ses extré-
mités). Cette mise à la masse est en tout cas ce qu’il convient de
faire chaque fois que c’est possible. Dans ce cas, l’autre extrémité de
l’inducteur est portée à un potentiel dont la valeur dépend du
montage utilisé.
Dans tous les cas, il convient d’isoler le corps humain. Un procédé
simple est de porter des gants isolants, de se placer sur un tabouret
isolant et de n’opérer qu’avec une seule main à la fois pour éviter le
passage du courant d’une main à l’autre.
2.1.4 Influence de la mise à la terre de la charge
On peut également évaluer les risques électriques d’une mise en
contact du corps humain avec la charge. Pour cela, on peut estimer
à quel potentiel se trouvent portées les diverses parties de la charge
conductrice.
2.1.4.1 Tension entre deux points de la charge
Du fait du caractère conducteur de la charge, deux points éloignés
de cette charge ont une différence de potentiel faible. Les risques
électriques sont donc minimes.
2.1.4.2 Tension entre la charge et la masse
Le potentiel de la charge peut être considéré comme uniforme sur
toute sa hauteur.
■Si la charge est mise à la masse, ce potentiel est nul. Dans ce
cas, il n’y a pas de danger électrique à être en contact avec la charge.
■Si la charge n’est pas à la masse, son potentiel est flottant. Il
est fixé à une valeur sensiblement égale au potentiel moyen de celui
de l’inducteur (d’où l’intérêt de certains montages avec potentiel
zéro). Le contact d’une partie du corps humain (le plus couramment
une main) établit un circuit entre la charge et la main.
●Si le corps est isolé de la masse (par l’usage d’un tabouret iso-
lant) il n’y a pas passage de courant.
Exemple :
Dans le cas des générateurs à semi-conducteurs, et d’un montage
parallèle, ce potentiel est généralement égal à quelques centaines de
volts et les fréquences n ’excèdent guère 100 kHz. Les risques d’élec-
trocution profonde peuvent alors être importants et ce d’autant plus
que la fréquence est faible.
Dans le cas de générateurs à tube nécessitant des tensions pou-
vant atteindre plus d’une dizaine de kilovolts, les fréquences sont
assez élevées pour qu’une électrocution ne se propage pas en profon-
deur, mais occasionne des brûlures superficielles très intenses.