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Brèves
Expositions et reproduction
Polluants de l’eau, polluants de l’air et diabète
l’agglomération de Montréal,
chez des sujets résidant à Montréal et enregistrés dans l’Universal Quebec Health Insurance
Plan.
Les données intéressant les polluants de l’air ont été fournies par
13 stations fixes de mesures de
Montréal. Dioxyde de soufre
(SO2), dioxyde d’azote (NO2),
monoxyde de carbone (CO),
ozone (O3), indice de brume,
PM10 et particules de diamètre
inférieur à 2,5 µm (PM2,5) ont été
mesurés.
Deux sortes d’analyses ont été
effectuées. L’une a porté sur la
relation entre décès journaliers
liés au diabète et concentrations
quotidiennes de particules et
de polluants gazeux de l’air
ambiant. L’autre s’est intéressée
aux affections s’ajoutant au diabète : maladies cardiovasculaires
(insuffisance coronarienne, athérosclérose, insuffisance cardiaque congestive, hypertension
artérielle, pontage coronarien,
cardiopathie rhumatismale),
maladie cérébrovasculaire, affections des voies respiratoires et
cancers. Des ajustements ont
été effectués sur les tendances
temporelles à long terme et sur
les conditions météorologiques.
16
Au total 133 904 décès non accidentels sont survenus de 1984 à
1993, dont 102 148 décès
(76,3 %) chez les sujets de 65 ans
et plus. Le diabète comptait pour
2,7 % de ces décès (3 677 décès),
en majorité chez les sujets âgés de
65 ans et plus (2 947).
Selon l’analyse, 12 189 sujets de
65 ans et plus ont été classés
comme ayant un diabète un an
avant leur décès. Pour près de
14,6 % d’entre eux, le diabète a
été codé comme cause sousjacente au décès, et 60,4 % ont
été répertoriés, à partir des données de l’Universal Quebec
Health Insurance Plan comme
diabétiques avant leur décès.
• L’étude montre des associations
positives entre expositions à la plupart des polluants de l’air et mortalité journalière liée au diabète,
et des associations chez les sujets
ayant un diabète diagnostiqué un
an avant leur décès.
• Chez ces sujets ayant un diabète
diagnostiqué un an avant leur
décès, les effets étaient nettement
plus marqués en saison chaude,
en particulier lorsque le diabète
était accompagné d’une maladie
cardiovasculaire, d’insuffisance
coronarienne chronique et d’athérosclérose.
• En revanche, l’étude ne laisse
pas apparaître d’association chez
les diabétiques indemnes de maladie cardiovasculaire.
CG
L’exposition à l’ozone
environnemental
altère la qualité
du sperme*
Les résultats d’une étude californienne conduite auprès de donneurs de sperme suggèrent une relation inverse entre niveaux
d’ozone dans l’air ambiant et concentrations de spermatozoïdes.
e rôle des expositions
aux agents chimiques
environnementaux dans
le déclin de la fertilité masculine, notamment dans la baisse
du nombre de spermatozoïdes
dans certains pays industrialisés, est l’objet de préoccupation
et de controverse. Les polluants
atmosphériques n’échappent
pas à la suspicion et diverses
études ont évoqué leur possible
effet délétère sur la reproduction chez l’homme. Dans ce
contexte, des auteurs américains
se sont intéressés à la relation
entre qualité du sperme et exposition à certains polluants atmosphériques : l’ozone (O 3), le
dioxyde d’azote (NO 2), le
monoxyde de carbone (CO) et
les particules de diamètre inférieur à 10 µm.
L
Plus de
5 000 échantillons
de spermes analysés
aux étapes clés
de la spermatogenèse
Cette étude, qui a été conduite
sur deux ans, à la California
Cryobank de Los Angeles, a analysé 5 134 échantillons de
sperme de donneurs, recueillis
de façon répétée sur au moins
une année, entre janvier 1996 et
décembre 1998.
Elle a inclus 48 donneurs, blancs,
non hispaniques (sauf un), dont
le code postal du lieu de résidence était resté le même au
cours de la période d’étude. Ces
donneurs étaient des hommes
jeunes, non consommateurs de
drogues, non fumeurs, non gros
* Goldberg MS 1, Burnett RT, Yale J-F, Valois
M-F, Brook JR. Associations between ambient
air pollution and daily mortality among persons with diabetes and cardiovascular
disease. Environ Res 2006 ; 100 : 255-67.
1
Department of Medicine, Division of Clinical Epidemiology & Department of Epidemiology, Biostatistics and Occupational
Health, McGill University, Montreal, Quebec, Canada.
© Comstock Images
© Comstock Images
Une association suggérée
lorsque le diabète est
accompagné de maladie
cardiovasculaire
Environnement, Risques & Santé – Vol. 6, n° 1, janvier - février 2007
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Brèves
Mots clés : Californie ; fertilité ; hommes ; ozone ;
polluants atmosphériques environnement ; spermogramme.
buveurs, n’ayant ni maladies
génétiques ni pathologies significatives.
L’exposition à l’ozone, au NO2,
au CO2 et aux PM10 a été mesurée
à plusieurs reprises, entre 0 et
9 jours, 10 et 14 jours et 70 et
90 jours avant le recueil du
sperme, périodes correspondant
aux différentes étapes de la spermatogenèse. Les données intéressant les polluants de l’air ont
été obtenues pour un maillage à
grilles de 10 km x 10 km dans le
bassin du sud de la Californie, où
chaque donneur, lors du premier
don, était localisé selon son code
postal de résidence.
Une relation inverse
entre O3 et concentration
moyenne de
spermatozoïdes
Les 48 donneurs étaient âgés de
25,3 ans en moyenne (extrêmes :
19-35 ans) lors du premier don.
Le nombre de dons par donneur
allait de 20 à 207 (moyenne :
135,4 ± 48,5).
La concentration moyenne
de spermatozoïdes était de
87,5 x 106 spermatozoïdes/mL,
avec 191,4 x 106 formes mobiles,
en moyenne, par échantillon.
Les moyennes journalières des
polluants de l’air mesurés étaient
de 21,68 ppb (1,69-47,51) pour
l’ozone, de 30,11 ppb (9,04-79,80)
pour le NO2, de 35,74 µg/m3
(6,84-101,88) pour les PM10,
et de 1,18 ppm (0,37-3,86) pour
le CO.
• L’étude laisse apparaître une
corrélation négative, significative, entre niveaux d’ozone et
concentrations moyennes de
spermatozoïdes aux trois
périodes, de 0 à 9, 10 à 14, 70 à
90 jours, précédant le don, et
cette corrélation persistait après
ajustements sur la date de naissance du donneur, l’âge au
moment du don, la température
et la saison. Un accroissement
de 14,3 ppb d’O3 était associé à
une diminution de 2,80 % de la
concentration moyenne de spermatozoïdes pour la période des
0-9 jours précédant le don de
sperme ; les chiffres correspondants étaient de 2,36 % pour la
période 10-14 jours et de 2,61 %
pour celle de 70-90 jours.
• L’étude n’a pas mis en évidence d’association entre exposition à l’ozone et nombre total
de spermatozoïdes mobiles.
• Elle n’a pas mis en évidence
d’association significative entre
la qualité du sperme et les
Insecticides : évaluation
des risques face aux bénéfices
autres polluants atmosphériques étudiés.
CG
* Sokol RZ 1, Kraft P, Fowler IM, Mamet R,
Kim E, Berhane KT. Exposure to environmental ozone alters semen quality. Environ Health Perspect 2006 ; 114 : 360-5.
1
Department of Obstetrics, Gynecology
and Medicine, Keck School of Medicine
of the University of Southern California,
Los Angeles, USA.
Mots-clés : États Unis ; évaluation risque ; insecticides ;
moustique ; vecteur maladie ; virus West Nile.
Évaluation du risque pour la santé
de l’homme du virus West Nile
et des insecticides utilisés
dans la lutte contre les moustiques*
Une étude a évalué, aux États-Unis, les risques pour la santé de l’homme liés à l’infection par le
virus West Nile et ceux liés aux insecticides appliqués pour lutter contre les moustiques vecteurs.
Les résultats plaident pour la primauté des risques sanitaires liés au virus sur ceux liés aux antimoustiques adultes.
D
epuis 1999, année de la
première épidémie de
virus West Nile aux ÉtatsUnis, celle ayant touché la ville
de New York, avec 62 cas d’encéphalite et 7 décès, ce virus est
devenu en Amérique du Nord,
un problème majeur de santé
publique. En 2001, 66 cas et
9 décès sont rapportés dans
10 États, puis l’infection s’étend
vers l’ouest du pays, n’épargnant
que 6 États en 2002 et provoquant la plus grande épidémie
d’encéphalite à arbovirus de
l’histoire des épidémies des ÉtatsUnis. En 2003, un total de
4 156 cas documentés, avec
284 décès, sont recensés par les
Centers for Disease Control and
Environnement, Risques & Santé – Vol. 6, n° 1, janvier - février 2007
prevention (CDC), et ce nombre
va croissant en 2003 : 9 862 cas
dans 46 États, avec 264 décès
selon les données des CDC de
2004. Ces estimations, qui ne
prennent pas en compte nombre
de cas d’infections cliniquement
discrètes, sous-estiment vraisemblablement l’ampleur de
l’épidémie et certains auteurs
évaluaient, en 2003, à 1,5 million le nombre de sujets infectés
par le virus West Nile. Cette vaste
diffusion du virus à travers les
États-Unis a déclenché des
mesures de lutte contre le moustique vecteur de l’infection. Cette
lutte, reposant sur des insecticides, dans des régions où ils
n’étaient traditionnellement pas
ou peu souvent utilisés, suscita
l’inquiétude vis-à-vis des effets
délétères potentiels de ces
agents. Des auteurs américains
ont évalué le risque sanitaire lié
aux insecticides utilisés et celui
lié au virus West Nile.
Une évaluation
des risques aigus
et subchroniques
Cette étude a évalué les effets
documentés sur la santé
humaine de l’infection par le
virus West Nile en s’appuyant sur
les fréquences rapportées et
déterminé les risques potentiels
pour la population.
Elle a évalué quantitativement le
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