Version PDF - John Libbey Eurotext

publicité
MAI_2105_Droite 2/06/2015 14:33 Page202
ACTUALITÉS
Mots clés :
Diagnostic
Toujours plus d’incidentalomes : que faire ?
par
[Diagnostic
Un éditorial analyse les difficultés posées aux
médecins et patients par la découverte de plus
en plus fréquente d’incidentalomes.
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Downloaded by a robot coming from 88.99.165.207 on 25/05/2017.
imagerie
Imaging]
Cet éditorial [1] salue la publication par la société américaine
de gastroentérologie de nouvelles recommandations préconisant une attitude moins agressive après la découverte fortuite d’une image de kyste pancréatique [2]. C’est une éventualité fréquente avec une incidence estimée de l’ordre de
3 % (pour une découverte lors d’un scanner) à 15 % (pour
une découverte lors d’une IRM). L’incidence des incidentalomes s’accroît ainsi avec l’amélioration des techniques
d’imagerie.
L’auteur note que pour cet incidentalome (comme pour
d’autres localisations au niveau du foie, du rein, des surrénales, etc.), l’élaboration de recommandations nécessite une
information de bonne qualité sur les quatre points suivants :
– avec quelle fréquence ce kyste cache-t-il une lésion cancéreuse ou précancéreuse susceptible de mettre en jeu le pronostic vital ?
– comment sélectionner les patients les plus susceptibles de
bénéficier d’une intervention chirurgicale ?
– la chirurgie à un stade asymptomatique réduit-elle la mortalité ?
– le bénéfice de la chirurgie l’emporte-t-il sur ses coûts et ses
risques ?
Malheureusement, il y a très peu de données de haut niveau
de preuve permettant de répondre à ces questions ; l’essentiel de la littérature consiste en des séries rétrospectives de
cas sélectionnés, sans groupe témoin. Aussi l’auteur propose-t-il deux messages minimalistes aux généralistes :
– bien peser l’indication de l’imagerie eu égard à la fréquence
des incidentalomes et à la difficulté de définir la conduite à
tenir ;
– préférer les recommandations qui prennent en compte le
rapport bénéfice-risque des prises en charge et pas seulement les bénéfices.
1- Harris RP. Incidental Findings in the Pancreas (and Elsewhere): Putting
Our Patients (and Ourselves) in a Difficult Situation. Ann Intern Med.
Published online 25 March 2015 doi:10.7326/M15-0590
2- Vege SS, Ziring B, Jain R. et al. American Gastroenterology Association
Institute Guidelines on the diagnosis and management of pancreatic
cysts. Gastroenterology. 2015;148: 819-22.
• Les recommandations de conduite à tenir devant un incidentalome sont pour l’essentiel fondées sur de bas niveaux
de preuve. Eviter l’imagerie inutile et prendre en compte les
risques de toute intervention sont des conseils de bon sens.
Mots clés :
Education du
patient comme
sujet [Patient
Education as
Topic]
Éducation thérapeutique du patient insuffisant cardiaque
Une mise au point attire l’attention sur l’intérêt
de l’éducation thérapeutique dans l’insuffisance
cardiaque.
L’éducation thérapeutique des patients atteints d’insuffisance
cardiaque a fait l’objet de nombreuses études [1]. Dès 1995,
une première étude randomisée a montré que chez des
patients de plus de 70 ans hospitalisés pour une poussée d’insuffisance cardiaque, l’éducation thérapeutique réduisait de
56 % les risques de réhospitalisation pour insuffisance cardiaque dans les 90 jours suivants et améliorait la qualité de
vie. Par la suite, d’autres études randomisées ont retrouvé
ces mêmes bénéfices ; en revanche, le bénéfice en termes
de mortalité n’est pas clairement démontré.
Aussi diverses société savantes (dont la société européenne
de cardiologie en 2011 [2]) ont pris en compte l’éducation thérapeutique dans leurs recommandations ; la HAS en a fait de
même dans son guide parcours de soins de 2014 [3] qui
donne un aperçu des compétences que l’éducation thérapeutique permet au patient d’acquérir, notamment : autosurveillance des symptômes et connaissance des signes d’alerte
pouvant faire craindre une décompensation ; autotraitement
par diurétique ; bonnes pratiques nutritionnelles notamment
pour l’apport hydrique et sodé ; pratique d’une activité physique régulière et adaptée.
202 MÉDECINE
mai 2015
Mais comme le notent les auteurs de la mise au point, seule
une minorité de patients bénéficie d’une éducation thérapeutiques, les obstacles financiers et en termes d’organisation
étant nombreux.
1- Jourdain R, Juillère Y, Hany SA, et al. L’éducation thérapeutique des
patients atteints d’insuffisance cardiaque. Médecine des Maladies
Métaboliques. 2014;8:581-6.
2- European Society of Cardiology. Self-care management of heart failure:
practical recommendations from the Patient Care Committee of the Heart
Failure Association of the European Society of Cardiology. Eur J Heart Fail.
2011;13(2):115-26.
3- HAS. Guide parcours de soins. Insuffisance cardiaque. www. hassante.fr
• L’éducation thérapeutique est utile pour les patients atteints
d’insuffisance cardiaque et porte sur de nombreuses thématiques comme la connaissance des symptômes, les traitements médicamenteux, l’alimentation et l’activité physique.
Elle n’est mise en œuvre sur un mode organisé que chez une
minorité de patients.
Téléchargement