MAI_2105_Droite 2/06/2015 14:33 Page202 ACTUALITÉS Mots clés : Diagnostic Toujours plus d’incidentalomes : que faire ? par imagerie [Diagnostic Un éditorial analyse les difficultés posées aux médecins et patients par la découverte de plus en plus fréquente d’incidentalomes. Imaging] Cet éditorial [1] salue la publication par la société américaine de gastroentérologie de nouvelles recommandations préconisant une attitude moins agressive après la découverte fortuite d’une image de kyste pancréatique [2]. C’est une éventualité fréquente avec une incidence estimée de l’ordre de 3 % (pour une découverte lors d’un scanner) à 15 % (pour une découverte lors d’une IRM). L’incidence des incidentalomes s’accroît ainsi avec l’amélioration des techniques d’imagerie. L’auteur note que pour cet incidentalome (comme pour d’autres localisations au niveau du foie, du rein, des surrénales, etc.), l’élaboration de recommandations nécessite une information de bonne qualité sur les quatre points suivants : – avec quelle fréquence ce kyste cache-t-il une lésion cancéreuse ou précancéreuse susceptible de mettre en jeu le pronostic vital ? – comment sélectionner les patients les plus susceptibles de bénéficier d’une intervention chirurgicale ? – la chirurgie à un stade asymptomatique réduit-elle la mortalité ? – le bénéfice de la chirurgie l’emporte-t-il sur ses coûts et ses risques ? Malheureusement, il y a très peu de données de haut niveau de preuve permettant de répondre à ces questions ; l’essentiel de la littérature consiste en des séries rétrospectives de cas sélectionnés, sans groupe témoin. Aussi l’auteur propose-t-il deux messages minimalistes aux généralistes : – bien peser l’indication de l’imagerie eu égard à la fréquence des incidentalomes et à la difficulté de définir la conduite à tenir ; – préférer les recommandations qui prennent en compte le rapport bénéfice-risque des prises en charge et pas seulement les bénéfices. 1- Harris RP. Incidental Findings in the Pancreas (and Elsewhere): Putting Our Patients (and Ourselves) in a Difficult Situation. Ann Intern Med. Published online 25 March 2015 doi:10.7326/M15-0590 2- Vege SS, Ziring B, Jain R. et al. American Gastroenterology Association Institute Guidelines on the diagnosis and management of pancreatic cysts. Gastroenterology. 2015;148: 819-22. • Les recommandations de conduite à tenir devant un incidentalome sont pour l’essentiel fondées sur de bas niveaux de preuve. Eviter l’imagerie inutile et prendre en compte les risques de toute intervention sont des conseils de bon sens. Mots clés : patient comme sujet [Patient Education as Topic] Éducation thérapeutique du patient insuffisant cardiaque Une mise au point attire l’attention sur l’intérêt de l’éducation thérapeutique dans l’insuffisance cardiaque. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Education du L’éducation thérapeutique des patients atteints d’insuffisance cardiaque a fait l’objet de nombreuses études [1]. Dès 1995, une première étude randomisée a montré que chez des patients de plus de 70 ans hospitalisés pour une poussée d’insuffisance cardiaque, l’éducation thérapeutique réduisait de 56 % les risques de réhospitalisation pour insuffisance cardiaque dans les 90 jours suivants et améliorait la qualité de vie. Par la suite, d’autres études randomisées ont retrouvé ces mêmes bénéfices ; en revanche, le bénéfice en termes de mortalité n’est pas clairement démontré. Aussi diverses société savantes (dont la société européenne de cardiologie en 2011 [2]) ont pris en compte l’éducation thérapeutique dans leurs recommandations ; la HAS en a fait de même dans son guide parcours de soins de 2014 [3] qui donne un aperçu des compétences que l’éducation thérapeutique permet au patient d’acquérir, notamment : autosurveillance des symptômes et connaissance des signes d’alerte pouvant faire craindre une décompensation ; autotraitement par diurétique ; bonnes pratiques nutritionnelles notamment pour l’apport hydrique et sodé ; pratique d’une activité physique régulière et adaptée. 202 MÉDECINE mai 2015 Mais comme le notent les auteurs de la mise au point, seule une minorité de patients bénéficie d’une éducation thérapeutiques, les obstacles financiers et en termes d’organisation étant nombreux. 1- Jourdain R, Juillère Y, Hany SA, et al. L’éducation thérapeutique des patients atteints d’insuffisance cardiaque. Médecine des Maladies Métaboliques. 2014;8:581-6. 2- European Society of Cardiology. Self-care management of heart failure: practical recommendations from the Patient Care Committee of the Heart Failure Association of the European Society of Cardiology. Eur J Heart Fail. 2011;13(2):115-26. 3- HAS. Guide parcours de soins. Insuffisance cardiaque. www. hassante.fr • L’éducation thérapeutique est utile pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque et porte sur de nombreuses thématiques comme la connaissance des symptômes, les traitements médicamenteux, l’alimentation et l’activité physique. Elle n’est mise en œuvre sur un mode organisé que chez une minorité de patients.