Mots clés: stock de carbone, savanes non exploitées, agroforêt cacao, écotone, Bokito.
Abstract
In Cameroon, land use change and agriculture are often considered as the main causes of carbon
dioxide (CO2) emissions. The objective of this study is to evaluate and compare the carbon stocks in
unexploited savannas (UES) to those in cocoa-agroforests (CAF) established in savannas, with the aim of
showing that these practices could reduce CO2 emissions. This study was conducted from December 2013
to February 2014 in the forest-savanna ecotone located in the Bokito district (Central region Cameroon),
at two sites Kedia and Ediolomo where CAFs are mainly established in Savanna. To achieve this goal, an
inventory of wood was carried out on 30 plots with 14 controls (UES) to determine the floristic
composition of land units (LU). Dendrometric data and allometric equations were used to estimate
biomass to calculate carbon stocks and CO2.
The most common species in the AFC are Dacryodes edulis, Citrus spp., and Persea americana.
An UES stores an average of 15.47 tC.ha-1 in Kédia and 16.40 tC.ha-1 in Ediolomo against 68.12 tC.ha-1
stocked in the CAF at Kédia and 73.99 tC.ha-1 in Ediolomo which corresponds to an average of 197.21
tCO2.ha-1 and to a monetary value of 553 309,33 FCFA.
These results show that carbon stocks of savanna in the CAF are greater than carbon stocks of the
UES. The practice of cocoa cultivation in the savanna thus permits to reduce CO2 emissions by avoiding
deforestation and forest degradation while ensuring sustainable food security for the farmers.
Keywords: carbon stock, unexploited savannas, cocoa-agroforests, ecotone, Bokito.
I. Introduction
Le besoin d’atténuer les effets néfastes du changement climatique a déterminé le besoin
d’information sur l’évolution dans le temps de la couverture végétale et d’estimer le stock de
carbone séquestré par tous les écosystèmes dans l’optique de définir une politique climatique
mondiale. Le protocole de Kyoto faisant suite à la Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques, souligne la nécessité de protéger le carbone déjà emmagasiné dans
les forêts (au niveau des arbres et du sol), mais aussi de mener toute activité de boisement et/ou
de reboisement pour piéger le carbone (Anonyme, 2007). Or dans la zone de transition forêt-
savane de Bokito, les Agroforêts Cacao (AFC) sont établies sur les savanes diminuant ainsi, la
pression sur les forêts et convertissant les savanes en agroforêts. Cette transformation de la
savane en agroforêt contribue significativement à la séquestration du CO2 grâce au labour du sol
et par l’intégration des espèces ligneuses (Amougou et al., 2013).
L’émergence du mécanisme de Réduction des Emissions issues de la Déforestation et de
la Dégradation des forêts (REDD+) dans le marché carbone va entrainer à une demande des
informations crédibles, accessibles et actualisées sur les stocks de carbone (Brown, 2002; Joosten
et al., 2004). Les pays ou les régions qui disposent d’informations fiables et au moment indiqué
seront les mieux placés pour tirer profit de ces opportunités qui se profilent à l’horizon. Fort de
cela, plusieurs travaux ont été réalisés au Cameroun pour estimer les stocks de carbone dans les
forêts ainsi que dans les AFC (Nolte et al., 2001; Kotto-Same et al., 2001; Zapfack, 2005 ; Nasi