Paratuberculose caprine : enfin un vaccin !
La possibilité de vaccination d’un cheptel caprin est une avancée considérable.
Depuis 2001, le vaccin Néoparasec® contre la paratuberculose des ruminants n’est plus disponible en France.
La gestion des cheptels atteints de paratuberculose clinique passe par des mesures de dépistage et des
mesures sanitaires strictes.
Si le dépistage et les mesures sanitaires seules sont d’un coût acceptable et relativement facilement
applicable en cheptels bovins, ces deux mesures se révèlent très difficilement transposables aux petits
ruminants (coût élevé, limite des techniques de dépistage, mesures difficilement applicables aux grands
effectifs). L’attente d’un vaccin utilisable en petits ruminants était forte depuis de nombreuses années.
Depuis 2009, un vaccin contre la paratuberculose vient d’obtenir une Autorisation Temporaire d’Importation
pour les petits ruminants. Il ne peut pas être utilisé pour les bovins. Ce vaccin, nommé Gudair®, est un vaccin
tué, actuellement produit par un laboratoire espagnol.
Les deux effets du vaccin :
Le vaccin permet de diminuer de manière significative la mortalité. Cet effet est néanmoins très variable
selon les exploitations et l’importance de la pression d’infection. Autre effet du vaccin, il diminue le nombre
d’animaux excréteurs de la bactérie et réduit aussi le nombre de bactéries excrétées. Toutefois, l’infection
n’est pas totalement maîtrisée.
Signalons trois points importants :
La vaccination chez les caprins n’est autorisée que sur des chevrettes âgées de moins d’un mois. La
vaccination sera d’ailleurs d’autant plus efficace que celle-ci aura été réalisée tôt au cours de la vie de
l’animal. Il est ainsi vivement recommandé de vacciner les animaux au cours de leur première semaine de
vie.
La vaccination n’empêche pas l’infection. Elle ne fait que diminuer le nombre d’animaux malades et réduit
l’excrétion individuelle de la bactérie permettant ainsi de diminuer la pression d’infection.
Une vaccination ne peut être envisagée sans mesures sanitaires conjointes. Elles s’inscrivent toutes les
deux sur le long terme. Plusieurs publications soulignent que les deux actions doivent être combinées et
ceci toujours dans un objectif de maîtrise de la maladie et non d’éradication.
Cette vaccination est aujourd’hui très fortement encadrée car le vaccin ne peut être délivré que dans des
conditions strictes. La FODSA propose, depuis de nombreuses années, des plans de lutte destinés à
accompagner les éleveurs dont le cheptel est atteint de paratuberculose clinique. Ces plans intègrent le
dépistage, les mesures sanitaires et aujourd’hui la vaccination. Pour plus d’informations, contactez la FODSA.
POUGET Céline, vétérinaire conseil, FODSA-GDS12