Schéma.
 Anatomie “fonctionnelle” de l’épaule. 
 
Implications fonctionnelles des diff  érents muscles dans les mou-
vements de l’omoplate.
La Lettre du Neurologue - Vol. XI - n° 3 - mars 2007
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nerf sus-scapulaire (M) : 
muscles sus- et sous-épineux ;
nerf axillaire (SM) :
 muscles deltoïde et petit rond ;
nerf musculo-cutané (SM) : 
muscles biceps, brachial antérieur 
et coracobrachial ;
autres :
 nerf des muscles rhomboïde et angulaire (M), nerf 
sous-scapulaire pour le muscle sous-scapulaire (M), nerf des 
muscles pectoraux (M), nerf des muscles grand dorsal et grand 
rond (M).
Parmi les structures plexiques et radiculaires concernées par 
cette région, il faut retenir surtout les suivantes :
racines C5 et C6 (SM) :
 muscles deltoïde, sus- et sous-scapu-
laires, rhomboïdes, biceps brachial et long supinateur ;
tronc primaire supérieur du plexus brachial (SM) :
 idem ;
troncs secondaires du plexus brachial (SM) : 
postérieur 
(radio-circonfl exe) et antéro-externe (médian à l’avant-bras et 
musculo-cutané).
LES PRINCIPALES PATHOLOGIES
Les aff ections concernant les structures nerveuses ou muscu-
laires de cette région sont nombreuses ; nous en retiendrons 
ici les principales (1-6).
Les pathologies traumatiques
 (3) : elles sont les plus fréquentes 
(luxation de l’épaule, étirement ou arrachement du plexus 
brachial supérieur après accident de moto, chirurgie ORL ou 
thoracique, etc.). Une bonne connaissance de l’anatomie de 
cette région est impérative afi n de répondre précisément à nos 
collègues chirurgiens, qui sont les principaux demandeurs de 
ces explorations dans ce contexte. Il est en eff et déterminant 
de bien préciser le niveau lésionnel (radiculaire ou plexique en 
particulier), car l’attitude thérapeutique ne sera pas la même.
Le overused syndrome
 (3) : il est plus rare (entrapment du 
nerf sus-scapulaire du volleyeur, par exemple).
Les pathologies infl ammatoires :
 le syndrome de Parsonage-
Turner (6), avec sa chronologie habituelle associant une douleur 
initiale insomniante le plus souvent proximale, suivie quelques 
jours plus tard d’un défi cit atrophique habituellement sévère et 
persistant plusieurs mois (12 à 18 mois au moins). Exception-
nellement, il s’agit d’une pathologie familiale (7).
Les pathologies tumorales
 (8) : elles sont souvent très doulou-
reuses en cas d’infi ltration tumorale du plexus brachial, par exemple. 
Il peut s’agir aussi de complications souvent tardives de la radio-
thérapie (plexopathie postradique), qui s’accompagnent souvent 
de myokimies cliniques ou, parfois, uniquement électriques. 
Les entrapments :
 ils sont beaucoup plus exceptionnels que 
pour les atteintes tronculaires distales du membre supérieur.
Idiopathiques : 
on range sous cette appellation certaines 
atteintes tronculaires indolores isolées, parfois rapprochées 
du syndrome de Parsonage-Turner (paralysie isolée du muscle 
grand dentelé, atteinte isolée du nerf spinal).
Origine musculaire :
 la présentation clinique de la myopa-
thie facio-scapulo-humérale est parfois extrêmement frustre, 
pouvant presque se limiter à un scapula alata asymétrique très 
trompeur.
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ANATOMIE FONCTIONNELLE
On conseille au lecteur de se rapporter aux traités d’anatomie, 
mais le schéma ci-dessous résume les principales fonctions des 
muscles “périscapulaires”.
LES PRINCIPAUX DIAGNOSTICS TOPOGRAPHIQUES
Nerf long thoracique (C5, C6 et surtout C7)
Il innerve le muscle grand dentelé (qui s’insère du bord spinal 
de l’omoplate aux neuf premières côtes), abducteur et fi xateur 
de l’omoplate lors de l’antépulsion.
Son déficit se caractérise par le classique décollement de 
l’omoplate constaté en antépulsion, avec position de l’omo-
plate au repos en hyperadduction. Le patient se plaint d’une 
faiblesse musculaire proximale qu’il décrit surtout lors des 
mouvements d’élévation, d’antépulsion et d’hyperabduction 
du bras.
L’examen électromyographique de ce muscle (9) est parfois 
proposé par voie postérieure (bord externe de la pointe de 
l’omoplate), mais il est préférable de choisir la voie antérieure 
(fi gure 1, p. 82). Il faut repérer la 3e ou la 4e côte un peu en 
dedans de la ligne axillaire antérieure en la saisissant fermement 
entre l’index et le majeur afi n de bien cibler l’aiguille dans une 
direction perpendiculaire à la côte jusqu’au contact du périoste 
(petite douleur au contact). On explore alors facilement les 
digitations antérieures du muscle grand dentelé, où l’on peut 
enregistrer des activités spontanées de dénervation, souvent 
nombreuses en cas de processus neurogène, et enregistrer un 
tracé de contraction lors d’un mouvement en antépulsion pour 
évaluer la perte en unité motrice. 
L’étude de la latence de ce tronc nerveux après stimulation au 
niveau de la région sus-claviculaire et réception par électrodes 
cutanées est diffi  cile ; il est préférable d’étudier cette latence 
avec réception à l’aiguille (3,9 ± 0,6 ms).