question 1 la mondialisation en fonctionnement

publicité
QUESTION 1
LA MONDIALISATION
EN FONCTIONNEMENT
ÉTUDE DE CAS : UN PRODUIT MONDIALISÉ ....................................................................................................................... 3
I.
A.
B.
C.
II.
LA PRODUCTION ........................................................................................................................................................................ 3
LES ACTEURS ............................................................................................................................................................................. 3
RÉSEAUX, TERRITOIRES, CIRCUITS .................................................................................................................................................. 3
ACTEURS, DÉBATS ............................................................................................................................................................. 3
A.
1.
2.
B.
1.
2.
3.
C.
1.
2.
III.
LES ACTEURS QUE LA MONDIALISATION FAVORISE ............................................................................................................................. 3
Les FTN ............................................................................................................................................................................. 3
Nouveaux acteurs et acteurs de l’ombre ......................................................................................................................... 6
LES ACTEURS CENSÉS RÉGULER LA MONDIALISATION.......................................................................................................................... 8
L’OCDE, le FMI, Banque mondiale, le G20… ..................................................................................................................... 8
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) ................................................................................................................ 9
Vers un « retour des États » ? ........................................................................................................................................ 11
DÉBATS : UNE MONDIALISATION SOUS LE FEU DES CRITIQUES ............................................................................................................ 11
Une mondialisation « sans pilote » ? ............................................................................................................................. 11
Des acteurs irresponsables ? .......................................................................................................................................... 12
MOBILITÉS, FLUX, NŒUDS ET RÉSEAUX ........................................................................................................................... 13
A.
MOBILITÉS ............................................................................................................................................................................. 13
Les flux migratoires ........................................................................................................................................................ 13
Les flux touristiques ....................................................................................................................................................... 15
B.
UN MONDE DE FLUX, DE NŒUDS ET DE RÉSEAUX ............................................................................................................................ 16
1.
Essor des transports maritimes et aériens ..................................................................................................................... 16
2.
Les flux immatériels : un essor récent et spectaculaire .................................................................................................. 17
1.
2.
CONCLUSION ............................................................................................................................................................................ 18
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
1
QUESTION 1
LA MONDIALISATION
EN FONCTIONNEMENT
Diapo 1-3
Titres, définition
Manuel p.76-103 + p.142-161
Photographies p.78-79, le NYSE + porte-conteneurs à Hong-Kong, carte p. 80-81
« Grand angle », cartes p.86-87, Les flux de marchandises + Les IDE- « Fin de la
préhistoire du monde » (Jacques Lévy), la mondialisation se caractérise dans l’espace
mondial par une mise en relation et en interdépendance des différentes
composantes du monde, qui s’articulent en système.
Ce processus de « mise en réseau du monde » (Laurent Carroué) s’est nourri de
l’urbanisation, de l’essor des cités et nations marchandes et de l’extension des
«économies-monde», de l’essor des transports, de la diffusion du système capitaliste
à l’ensemble de l’espace planétaire.
Diapo 4
Schéma : interaction
de plusieurs champs
Diapo 5
Problématique
La mondialisation renvoie à un ensemble de processus matériels et organisationnels
qui renforcent l’interdépendance des lieux, des économies et des sociétés à l’échelle
de la planète. Elle opère comme un système dynamique, résultante lisible de
processus émanant de l’interaction de plusieurs champs :
- le champ économique : le renforcement des échanges à l’échelle de la
planète, sous le double l’effet de la généralisation de l’économie de marché
fondée sur la financiarisation, et de la libre localisation des facteurs de
production ;
- le champ politique : constitution de grandes entités supranationales ;
politiques de dérégulation des États ;
- le champ technique : développement des réseaux et massification des flux de
marchandises et d’information ;
- le champ socio-culturel : diversification des migrations, mobilités, réseaux
sociaux, diasporas, élites mondialisées.
Problématiques p.79- En quoi les sociétés humaines sont-elles de plus en plus
interdépendantes ?
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
2
I.
Diapo 6
Titre I + Sommaire
É TUDE DE CAS : UN PRODUIT MONDIALISÉ
Par quels processus, selon quelles formes de flux un produit est-il introduit dans les
courants d’échanges mondialisés ?
On entend par « produit mondialisé » un produit élaboré massivement distribué
dans le monde, dont les étapes de fabrication, d’assemblage, d’acheminement, de
distribution et de consommation reflètent l’intégration des acteurs économiques
mondiaux et révèlent la complexité des liens économiques qui unissent différentes
parties du monde.
Travail personnel : dossier + questionnaire1
A. L A PRODUCTION
Identification des étapes :
- de pré-production
- de production
- de post-production
B. L ES ACTEURS
Étude des acteurs mis en relation par la production et la circulation du produit à
l’échelle mondiale (FTN, prestataires, autorités politiques, groupes sociaux…)
C. R ÉSEAUX , TERRITOIRES , CIRCUITS
Analyse des réseaux à partir desquels le produit est mis en mouvement, des lieux
que le produit met en interaction à l’échelle planétaire et des circuits qu’il emprunte
pour parvenir à sa destination finale.
Diapo 7
Titre + Sommaire II
II.
A CTEURS , DÉBATS
Cours 2 p.90, Les acteurs de la mondialisation + Cours 2 p.152, Débats et
contestations de la mondialisation
Comment s’organisent les chaînes d’acteurs, les marchés et les systèmes territoriaux
qui forment le cadre au sein duquel se conçoivent, se produisent et se consomment
les biens et les services à l’échelle mondiale ? Quels débats et quelles contestations le
processus de mondialisation suscite-t-il ?
A. L ES ACTEURS QUE LA MONDIALISATION FAVORISE
1. Les FTN
a. La firme et son organisation technique et
géographique
FTN2 : Vocabulaire p.90- Si les petites et moyennes entreprises (PME) regroupent en
général sur un seul site toutes leurs fonctions, les grandes entreprises se déploient
1
Cf. http://prezi.com/9zejnvyqpicu/?utm_campaign=share&utm_medium=copy
On distingue en effet firmes « transnationales » et « multinationales », un terme très employé dans
la littérature économique mais largement abusif. En effet, la multinationale, c'est-à-dire une firme
concevant et organisant son activité et son espace d'action en termes totalement mondialisés,
demeure rarissime, voire mythique. C'est pourquoi, il est préférable d'utiliser le terme de
transnationale, c’est-à-dire des entreprises très internationalisées qui gardent cependant de fortes
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
3
2
Diapo 8
L'organisation
fonctionnelle,
technique et
spatiale des FTN
Diapo 9
Les stratégies de
localisation des FTN
sur un territoire productif plus complexe, sur plusieurs sites. Parmi ces entreprises,
certaines sont définies comme des firmes transnationales (FTN), c’est-à-dire des
entreprises d'une certaine taille économique développant leur activité à l'échelle
internationale en étant présentes, à travers des filiales productives ou commerciales,
dans au moins cinq États différents.
Plus une firme est importante, plus elle spécialise fonctionnellement ses
établissements3. Cette segmentation fonctionnelle du travail débouche sur une
segmentation spatiale du travail, c'est-à-dire sur la spécialisation des territoires par
types d'activités, d'emplois et de niveaux de salaires.
Étude de document p.103- L'organisation technique et spatiale d'une FTN dépend
largement de son secteur d'activité 4 . Dans les produits de base (agriculture,
agroalimentaire, mines ou énergie) les firmes déploient des stratégies
d'approvisionnement pour contrôler les espaces de production. Dans les biens à
haute valeur ajoutée, les entreprises préfèrent une implantation locale aux
importations dans le cadre de stratégies de marchés... À l'opposé, dans les branches
à faible contenu technologique, ce sont des stratégies de main-d’œuvre (recherche
des faibles coûts salariaux) qui se déploient.
b. FTN et IDE : pôles et marges délaissées
Diapo 10
Les IDE dans le
monde :
intégrations,
exclusions…
évolutions.
Carte 2 p.87 : Les investissements directs à l’étranger (IDE)- Les IDE déploient une
logique sélective aux échelles mondiale, nationale et régionale qui témoigne de
rapports de domination entre pôles de commandement et périphéries plus ou moins
intégrées et interdépendantes.
Pendant longtemps, les pays développés à économie de marché (PDEM) ont
quasiment monopolisé les IDE, mais des évolutions profondes sont à l’œuvre. En
effet, les investissements dans les PDEM représentent en 2013 une part
historiquement faible de l’IED mondial (39%). Les PED (pays en développement)
comptent alors une avance de plus de 200 milliards de dollars sur les pays
développés pour la seconde année d’affilée. 10 des 20 premiers destinataires des
IDE sont des PED ou des pays en transition5. Les investissements des FTN de PED ont
atteint un record, à 454 milliards de dollars. Conjointement, PED et pays en
transition ont représenté 39% des sorties mondiales des IDE, contre seulement 12%
au début des années 2000. 6 PED et pays en transition se sont classés parmi les 20
premiers investisseurs mondiaux. Les FTN des pays en développement rachètent de
plus en plus des filiales étrangères de FTN de pays développés implantées dans le
monde en développement.
caractéristiques nationales et un fort ancrage national de nature économique, industrielle,
technologique, culturelle ou géopolitique.
3
Une FTN déploie cinq fonctions principales : les fonctions de commandement, de gestion et de
coordination (management, comptabilité, trésorerie, planification...) sont assurées par le siège social,
l'innovation par un centre de recherche, la production concrète des produits par l'usine ; la logistique,
la manutention et le transport sont réalisés dans les entrepôts ; enfin, les fonctions commerciales
(marketing, publicité, vente, maintenance...) sont prises en charge par des bureaux spécialisés.
4
Cinq grands types d'activité peuvent être identifiés : les industries extractives (directement liées aux
gisements à exploiter) ; industries de haute technologie (aéronautique, pharmacie, informatique) ;
industries qualifiées (biens d'équipement industriel, mécanique-robotique, matériel de précision,
industrie électrique, ferroviaire...) ; industries spécialisées (fonderie, caoutchouc, ameublement,
plastiques, textile, agroalimentaire, électronique grand public).
5
La Chine, dont les entrées d’IED ont atteint des montants sans précédent, pointe à la deuxième
place derrière les États-Unis.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
4
Néanmoins, si les pays les moins avancés (PMA) attirent des quantités croissantes
d’IDE (+14%), ils ne représentent toujours que 2% des IDE mondiaux en 2013.
c. Montée en puissance, limites, évolutions
Un e l a rg e mo nt é e e n p uis s a nc e
Depuis les années 1960, les firmes transnationales connaissent un essor vigoureux :
au nombre de 6000 en 1967, elles sont plus de 80 000 en 2010, et réalisent plus du
quart du PIB mondial, contre 10% en 1980.
Graphique 1 p.91 + Schéma 3 p.97, Les FTN par pays- La géographie des centres de
commandement demeure très largement dominée par les pays développés, dont
80% sont originaires (40% pour les seuls États-Unis). Ailleurs, seuls quelques
émergents et NPIA6 parviennent à se doter de telles entreprises.
Les FTN disposent d'une influence considérable à toutes les échelles.
− Doc.3 p.91, Comparatif entre le PIB de quelques pays et le chiffre d’affaires
des principales FTN- Aux échelles nationales, à travers par exemple les liens
étroits tissés avec le personnel politique et le financement des campagnes
électorales (cf. présidents des États-Unis7).
− Aux échelles régionales et continentales, où leurs pressions sont
permanentes, par exemple sur les organes de direction de l'Union
européenne ou de l'ALENA.
− Aux échelles mondiales, où l'osmose avec les directions de l’OCDE, du FMI, de
la Banque mondiale ou de l’OMC est parfois surprenante.
Ces leviers servent à créer des conditions réglementaires, idéologiques et politiques
toujours plus favorables à leur déploiement international.
L es r és is ta nc es d es t er ri to i r es
Diapo 11
Texte + Vidéo : le
casse-tête du
marché chinois pour
les FTN
De même qu’il n'existe pas d'économie mondiale totalement intégrée, la résistance
des cultures fait qu'il n'y a pas de « consommateur mondial ». En dépit des pressions
unificatrices des modes de gestion anglo-saxons, les différents modèles nationaux de
capitalisme résistent. Les catégories géographiques classiques de régions, nations,
États ou continents, conservent toute leur pertinence. Les FTN s'adaptent aux
valeurs culturelles et aux représentations géopolitiques des populations –Cf.
difficultés d'implantation de certaines firmes occidentales en Chine, un marché en
plein développement.
L es év ol u ti o ns : v er s u n e gl o ba l is a ti o n d es f i r m es 8 ?
Diapo 12
Texte PN Giraud Globalisation des
firmes
Jusqu'aux premières années du siècle, le concept de « firme globale » est encore une
anticipation. La constitution de véritables firmes globales est un phénomène
relativement récent et résulte d'un double mouvement. D'une part les firmes
d'origine occidentale et japonaise ont commencé à développer dans certains pays
émergents, essentiellement l'Inde et la Chine, les fonctions nobles évoquées cidessus, en particulier la recherche-développement et la fabrication d'éléments à très
fort contenu technologique. D'autre part sont apparues des firmes émergentes
particulièrement innovantes. L'heure est désormais à la constitution de réseaux de
firmes véritablement globaux, grâce à des stratégies non plus seulement de sous6
Taïwan, Corée du Sud, Singapour, etc.
À ce sujet, lire cet article sur Slate.fr.
8
Cf. Pierre-Noël GIRAUD, La mondialisation, émergences et fragmentations, 2012
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
7
5
traitance et d'« outsourcing » mais de plus en plus d'alliances, de coopérations et de
développements communs entre firmes issues du Nord et firmes issues des pays
émergents.
En conséquence, la véritable firme globale, sans nationalité assignable, dont les
cadres supérieurs et les dirigeants sont d'origines très diverses, dont la langue de
travail est l'anglais, qui localise ses centres de recherches aussi bien dans la Silicon
Valley ou à Grenoble qu'à Bangalore ou à Shanghai, qui n'a aucune préférence a
priori pour la localisation de son siège social, ce genre de firme est en train
d'apparaître.
2. Nouveaux acteurs et acteurs de l’ombre
a. De nouveaux acteurs financiers
In v es t is s eu rs i ns ti tu ti o n n el s
Les investisseurs institutionnels sont structurellement en capacité de financement
car ils collectent l'épargne placée par les particuliers : fonds mutuels, compagnies
d'assurances, fonds de pension9 , etc., auxquels s’ajoutent désormais les fonds
souverains10.
Les fonds spéculatifs, ou hedge funds11, présentent des avoirs moindres mais pèsent
fortement sur l'équilibre des marchés.
Diapo 13
Les agences de
notation - Liens
Internet) Moody’s,
S&P + article
Économistes
atterrés
L es a g e nc es d e n ota ti o n
C’est pour réduire les prises de risques que l’action d’agences indépendantes
chargées de l'évaluation de la qualité de la dette des entreprises ou des État s’est
généralisée aux États-Unis puis à l'échelle mondiale.
La note qui est donnée à une entreprise ou à un État lui permet de lever des capitaux
à un coût inversement proportionnel (meilleure est la note, plus faible est le risque
et donc le coût).
Parmi ces agences, trois constituent un véritable oligopole : deux américaines,
Moody's, Standard and Poor's, et une française, Ficht. L’indépendance théorique de
ces agences suscite néanmoins des réserves12.
Diapo 14
Les ONG, de
nouveaux acteurs –
Affiche CCFD
L es ON G
9
Les fonds de pension assurent une gestion collective d'une épargne de longue durée en vue de la
retraite par capitalisation. Très développés dans les pays anglo-saxons, ils se diffusent en Europe
(Allemagne, Italie, Espagne), mais plus lentement en France. Leur poids est considérable : ils
contrôlent un tiers de la capitalisation de Wall Street et 50% de celle de Londres.
10
Fonds souverain : fonds d'investissement contrôlés par un État, le plus souvent alimentés par des
recettes provenant de revenus de matières premières, investis dans une logique normalement
financière à fin de procurer des ressources à cet État une fois que la matière première en question
aura été épuisée. Le caractère opaque de certains de ces fonds fait parfois craindre qu'ils n'aient pas
des objectifs purement financiers mais qu'ils soient le bras armé d'États souvent peu démocratiques
pour contrôler directement ou indirectement des entreprises du monde occidental. On peut ainsi
citer Temasek de Singapour ou Adia (Abu-Dhabi Investment Autority). Source : LesEchos.fr
11
Les hedge funds sont des fonds d'investissement non cotés à vocation spéculative. Ce sont des
fonds spéculatifs recherchant des rentabilités élevées et qui utilisent abondamment les produits
dérivés. Ils utilisent l'effet de levier, c'est-à-dire la capacité à engager un volume de capitaux qui soit
supérieur à leurs capitaux propres. Les hedge funds présentent l'intérêt d'offrir une diversification
supplémentaire aux portefeuilles « classiques » car leurs résultats sont en théorie déconnectés des
performances des marchés d'actions et d'obligations. D’après LesEchos.fr
12
Cf. « Par qui et comment sont rémunérées les agences de notation »? », (Les « économistes
atterrés »).
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
6
Les organisations non gouvernementales (ONG) se caractérisent par leur origine
privée, la nature bénévole de leurs activités et le caractère international de leurs
objectifs ; protection des individus, aide au développement, recherche et protection
de l'environnement sont leurs terrains de prédilection. Certaines ONG comme
Amnesty International, Greenpeace, WWF, Max Havelaar sont devenues de
véritables puissances, exerçant leur ascendant sur des territoires laissés pour compte
et influençant les opinions publiques des pays donateurs au moyen de campagnes de
presse efficacement médiatisées.
Diapo 15
Carte : « Un monde
criminel » - Carte
ScHumaines
b. Les acteurs de l’ombre
L es ma f ia s
L’univers criminel contrôlerait jusqu’à 20% du PIB mondial13.
Les mafias contrôlent un territoire donné sur lequel elles prélèvent un racket, en
contrepartie d’une « protection ». De cette base, elles étendent leur contrôle sur
divers marchés, du plus illégal (narcotrafic, contrebande, contrefaçon, délinquance
informatique, commerce d’êtres humains à des fins de prostitution, de travail illégal
ou de trafics d’organes...) au licite. Favorisées par les dynamiques de la
mondialisation actuelle, les organisations prospèrent à toutes les échelles.
L es pa ra di s fis c a u x
Diapo 16
« Paradis fiscaux, un
mal nécessaire ? » Carte ScHumaines +
lien OCDE
La globalisation du système financier a alimenté le développement d'enclaves sans
prélèvement fiscal. La gestion de portefeuilles complexes (monnaies, placements de
divers produits dérivés) implique des circuits compliqués branchés sur ces îlots de
confiance que sont ces OFC (Offshore Financial Center) ou Centres financiers
extraterritoriaux (CFE). Ce sont des États ou des territoires rattachés, de petite taille,
bénéficiant de juridictions d'exception, spécialisés dans la fourniture de prestations
financières opaques14. Le FMI en dénombre 70 et l'OCDE 47, généralement localisés
à proximité d'une grande place internationale, souvent spécialisés 15 . Rouages
essentiels de la mondialisation financière, ces paradis fiscaux traitaient en 2007 25%
des dépôts bancaires transfrontaliers et voyaient transiter 50% des actifs financiers
qui parcourent la planète.
Ils procurent un secret bancaire, des sociétés garantissant l'anonymat, ce qui leur
permet d’accueillir les produits des évasions fiscales des pays développés, de la
corruption de certains dirigeants et une partie de l'argent des trafics internationaux
(drogues, armes, contrefaçon, réseaux d'immigration, de prostitution, etc.).
C'est pourquoi les pays développés ont tenté de mettre en place de structures de
contrôle. L’OCDE a publié, à l’occasion du sommet du G20 de Londres (janvier 2011,
une liste mise à jour des territoires non coopératifs16.
Mais ces initiatives restent timides et ont un impact très limité sur les activités des
paradis fiscaux17, ce qui pose la question de savoir jusqu'où aller dans l'intervention
13
600 milliards de dollars pour les seuls revenus de la drogue, soit 8% du commerce mondial…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis_fiscal
15
Le Luxembourg accueille des holdings et des fonds de placement mutuel ; les Bermudes, les
compagnies d'assurance (40% du total mondial) les Caïmans et les Bahamas, des fonds
d'investissements et des fonds spéculatifs et les Barbades les Foreign Sales Corporations des firmes
transnationales américaines qui sont des sociétés écrans destinées à faire transiter des exportations
américaines en évitant la fiscalité des États-Unis.
16
Il s’agissait en réalité de trois listes distinctes : une liste noire, une liste grise et une liste blanche
correspondant au degré de coopération en matière fiscale. Cf. Wikipédia.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
7
14
des pays développés alors que leurs institutions bancaires, leurs transnationales,
voire leurs banques centrales sont les premières à utiliser ces structures non
transparentes ?
B. L ES ACTEURS CENSÉS RÉGULER LA MONDIALISATION
Diapo 17
Logos des
institutions (liens
internet)
1. L’OCDE, le FMI, Banque mondiale, le G20…
Paragraphe 3a p.90, Les instances internationales
a. L’OCDE
Diapo 18
Vidéo officielle
OCDE
L’OCDE18, qui succède en 1961 à l’OECE19, est une institution où les 34 États les plus
riches du monde discutent, à travers plus de 200 comités et groupes de travail, de
sujets aussi divers que l’énergie, l’environnement, l’éducation, etc., pour faire
émerger des convergences entre pays membres et adopter des normes communes
(les « bonnes pratiques » 20 ) : c’est un haut lieu de la diplomatie économique
internationale (mais en aucun cas une instance décisionnaire).
b. La Banque mondiale
Créée le 27 décembre 1945 sous le nom de Banque internationale pour la
reconstruction et le développement (BIRD) après signature de l'accord de Bretton
Woods (juillet 1944), son siège est à Washington. Elle fait partie des institutions
spécialisées du système de l'Organisation des Nations unies (ONU).
Initialement chargée d’aider l’Europe et le Japon dans leur reconstruction au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, son action est aujourd'hui
principalement orientée vers les pays en développement (PED), et en particulier les
pays les moins avancés (PMA)21. Elle accorde des prêts à ses pays membres en
difficulté en échange de certains engagements politiques.
Diapo 17*
Lien site Banque
mondiale
En plus des prêts accordés, elle finance également (directement ou indirectement)
des projets d'ONG, et étudie le développement de chaque pays. Ainsi, c'est la
Banque mondiale qui mesure l'Indicateur de développement humain (IDH).
c. Le FMI
Diapo 17*
Lien site FMI
Créé en 1944 à la suite des accords de Bretton Woods, le FMI22 a pour mission de
régler les déséquilibres temporaires des balances des paiements des États. Pour ses
interventions, il dispose notamment des ressources fournies par la cotisation des
États membres 23 . À partir des années 1970, le FMI développe son rôle de
surveillance et formule des recommandations.
17
Cf.
http://www.lesechos.fr/05/04/2013/LesEchos/21411-015-ECH_eric-vernier-----la-liste-desparadis-fiscaux-etablie-par-l-ocde-est-une-vaste-mascarade--.htm
18
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques. Cf. site officiel :
http://www.oecd.org/fr/apropos/
19
Fondée le 16 avril 1948, dans le cadre de la guerre froide, l’Organisation européenne de
coopération économique (OECE) était initialement chargée de répartir les crédits du Plan Marshall
entre pays de l'Europe occidentale.
20
Cf. slogan sur la page d’accueil du site officiel de l’OCDE : « des politiques meilleures pour une vie
meilleure ».
21
Cf. Site officiel de la Banque mondiale :
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/EXTABTUSFRENCH/0,,contentMDK:2014
6544~pagePK:64093409~piPK:64093441~theSitePK:328614,00.html
22
FMI : Fonds monétaire international (http://www.imf.org/external/french/index.htm)
23
Le montant des cotisations de chaque pays détermine le nombre de voix dont il dispose au FMI.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
8
Diapo 19
Du G6 au G20 :
extrait + article
Questions
internationales 43
d. Du G6 au G20
Le Groupe des huit (G8) est un groupe de discussion et de partenariat économique
réunissant les États-Unis, le Japon, l’Italie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le
Canada, et la Russie. D’abord G6 à sa création en 1975, puis G7 (intégration du
Canada en 1976), ce groupe rassemblait les plus puissantes économies capitalistes
du monde. Il s’est élargi à la Russie en 1998 pour devenir le G8.
L’évolution du processus de mondialisation a conduit à une restructuration radicale
de la gouvernance internationale ; par conséquent, le G8 a dû être élargi aux
puissances émergentes : c’est ainsi que le G20 24 , fondé en 1999, a été
institutionnalisé en 2009 (sommet de Pittsburgh).
Diapo 20
Le G77
Face à ces « clubs de riches », les PED tentent depuis les années 1960 de constituer
des coalitions, comme le G7725.
2. L’Organisation mondiale du commerce (OMC)
Diapo 21
Vidéo : Présentation
de l’OMC
(www.wto.org)
Diapo 22
Vidéo OMC :
« L’ORD : étude de
cas » (www.wto.org)
Diapo 23
Vidéo : OMC et PMA
(JT France2)
Diapo 24
Vidéo : Pascal Lamy
et l’échec des
négociations à
l’OMC (2008) + Lien
article Le Monde
L’ancêtre de l’OMC, le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), né en 1947,
organisait des négociations commerciales multilatérales afin de réduire les barrières
douanières, dans le cadre d’un processus de libéralisation progressive des échanges.
L’intensification des flux et les bouleversements géopolitiques (fin de la guerre
froide) ont conduit à la fondation de l’OMC (1994)26.
Basée à Genève, L’OMC compte 160 États membres. Son objectif est de libéraliser
tous les échanges. Elle ne produit pas de règles : elle gère les accords négociés par
les États. Au sein de l’OMC, l’ORD (Organe de règlement des différends) fonctionne
comme un tribunal tranchant les litiges commerciaux27. Les premières plaintes
étaient pour la plupart déposées par les États-Unis (Cf. préférence commerciale de
l’UE à certains États exportateurs de bananes) ; mais en 2000, les États-Unis ont eux
aussi été condamnés pour leur système de subventions déguisées (multinationales
autorisées à localiser leurs revenus dans les paradis fiscaux).
Aux débuts de l’OMC, les discussions étaient plus ou moins le monopole des pays
développés à économie de marché (PDEM). Peu à peu, les pays en développement
(PED) s’efforcent d’y faire entendre leur voix. Depuis la Conférence de Doha28 (2001),
l’objectif prioritaire porte sur l’agriculture et les services. Initialement prévu pour
une durée de trois ans, le cycle de Doha n'a pu être conclu du fait de divergences
entre États membres de l'OMC, notamment au sujet des subventions accordées par
les PDEM (pays développés à économie de marché) à leurs agriculteurs, accusées de
fausser la concurrence et d'empêcher l'accès au marché par les PED.
24
Allemagne, Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du
Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union
européenne (représentée par le Président de la BCE).
25
NB : il existe aussi depuis 2004 un G90, qui rassemble les PMA (pays les moins avancés), les pays de
l’Union africaine et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).
26
Cf. présentation de l’OMC par l’OMC, sur le site officiel de l’OMC :
http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/whatis_f.htm
27
Cf. site de l’OMC : http://www.wto.org/french/tratop_f/dispu_f/dispu_f.htm
28
Le cycle de Doha est une ronde de négociations effectuée sous l'égide de l'OMC (Organisation
mondiale du commerce). Elles portent surtout sur la « libéralisation du commerce international »,
comme instrument de développement des PED (« cycle du développement »). En effet, l'essentiel des
négociations de Doha portaient sur l'agriculture et sur l'amélioration de l'accès aux marchés des pays
riches pour les produits agricoles des pays en développement (PED).
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
9
Depuis plusieurs années, les principaux acteurs du commerce international
multiplient les accords bilatéraux 29 faute d’un fonctionnement multilatéral
satisfaisant : on peut considérer que l’OMC est dans une impasse30.
29
Cf. « Comprendre le traité TAFTA en cinq questions », Le Monde, 22 mai 2014.
Cf. « L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est dans l’impasse », s’alarme Roberto Azevêdo,
Le Monde, 16 octobre 2014.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
10
30
3. Vers un « retour des États » ?
Diapo 25-26
Les États, des
acteurs dépassés ?
+ De l’économie
internationale à
l’économie
mondiale : un
schéma théorique +
texte PN Giraud
Diapo 27
Texte PN Giraud –
L’efficacité de l’État
Paragraphes 2, La mondialisation entraîne-t-elle une perte d’influence des États ? +
3, Augmentation et renforcement des frontières p.148- Depuis la Seconde Guerre
mondiale, on a assisté à un rapide développement des échanges internationaux, à
l’initiative des États qui ont ouvert leurs marchés nationaux. À partir des années
1960, leur rôle a décliné, tandis que les FTN se développaient et que les IDE
enregistraient un essor spectaculaire. Au tournant des années 1990, l’État semble
devenir une structure aux pouvoirs limités.
Carte 1 p.146, Gouvernance mondiale et organisations régionales- La mondialisation
pose la question de la mise en place d’une « gouvernance mondiale » à partir
d’organisations régionales (UE, ALENA, MERCOSUR…) internationales existantes
(FMI, OMC, BIT...), qui semblent remettre en cause les notions d’« économies
nationales » et d’« économie internationale ». Pour autant, l’image d’États se diluant
dans une mondialisation destructrice des frontières relève de la caricature.
L’économie-monde est à mi-chemin entre deux modèles ou deux ordres : l’ordre
international et l’ordre mondial ; en effet, nous sommes encore loin d’une
« économie mondiale intégrée » 31 :
− les politiques économiques nationales présentent encore de fortes
différences, qui se traduisent par des différences de réglementation, des
relations sociales, etc.
− si la globalisation financière a facilité la circulation des capitaux, celle des
hommes se heurte largement aux frontières nationales et l’idée d’un marché
mondial unifié reste théorique.
En outre, l’efficacité de l’État demeure un facteur déterminant pour expliquer
l’inégal développement32.
Paradoxe apparent : la mondialisation pourrait conduire à une réhabilitation du rôle
des États…
C. D ÉBATS : UNE MONDIALISATION SOUS LE FEU DES
CRITIQUES
Photo 2 p.143, Un contrepoids à la mondialisation ultralibérale ? Cours 2
p.152, Débats et contestations de la mondialisation
1. Une mondialisation « sans pilote » ?
Diapo 28
Article : « Les
leçons du
Professeur Stiglitz »
(Sc. humaines) +
Vidéo « Make
globalization
work) »
Doc.3 p.153, Les débats de l’Obs : faut-il résister à la mondialisation ?- Beaucoup
considèrent la Banque mondiale comme étant sous l'influence politique d’un trop
petit nombre de décideurs (avant tout les États-Unis33). Dans un monde désormais
multipolaire, les hiérarchies héritées de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre
froide ne peuvent être reconduites sempiternellement.
31
…et l’histoire récente (Cf. les politiques protectionnistes des années 30) enseigne que le processus
d’intégration n’est pas irréversible : il est donc prématuré de proclamer le règne d’une économie
mondialisée.
32
Cf. notion d’« État défaillant ».
33
Cf. la règle tacite qui confie depuis sa naissance la présidence de la Banque mondiale à un
américain.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
11
Par la conditionnalité de leurs interventions, FMI et Banque mondiale imposent des
mesures d'ajustement structurel conformes à la norme libérale 34 . Or celles-ci
s’avèrent souvent inadaptées aux conditions locales, et n’aboutissent au mieux à des
sauvetages financiers qu’au prix d'échecs socio-économiques (dégâts des capitaux
spéculatifs, destruction du tissu économique local par la concurrence…).
D’où une crise de légitimité de ces institutions, qui appelle d’une part une demande
de transparence et de démocratie interne35, et d’autre part une remise en cause des
finalités et des modes d’intervention de ces organisations.
2. Des acteurs irresponsables ?
a. Les FTN : des « patrons-voyous » 36 ?
Diapo 29
Vidéo « Make
globalization
work) »: les FTN
Du fait non seulement de la sélectivité de leurs IDE, mais de ce que cette sélectivité
implique en termes de pressions sur les pays susceptibles de les accueillir, de
retombées sociales, économiques, environnementales négatives, les FTN sont elles
aussi l’objet de vives critiques.
b. La finance : une économie « virtuelle » et amorale ?
Diapo 30-31
La mondialisation
financière : textes
Giraud + Carroué +
video : BA Margin
Call
Aujourd'hui, les bourses sont devenues indispensables au financement des
entreprises et des marchés par le drainage de l'épargne. D’où l'extension de la
logique financière aux activités productives : les investisseurs internationaux
imposent désormais leurs critères de gestion et leurs normes de rentabilité aux
firmes -et aux États.
Cette « financiarisation » de l’économie est dénoncée en raison des menaces qu’elle
fait peser sur les équilibres socio-économiques et territoriaux37 :
-
-
en permettant les attaques spéculatives contre des monnaies, les nouveaux
champs de spéculations ouverts par la crise des dettes privées ou publiques38
sont autant de nouvelles sources d'instabilité ;
en suscitant, par le gonflement des transactions sur les marchés financiers
sans rapport direct avec le financement de la production et des échanges
internationaux, l’émergence d’une « économie virtuelle » déconnectée du
système productif (« économie réelle »).
Les capitaux sont devenus fluides, volatiles, ils se déplacent en permanence, et les
actions ne sont plus détenues que quelques mois, semaines ou jours39. Ce système,
34
Essentiellement : privatisations, ouverture extérieure et assainissement draconien des finances
publiques.
35
Cf. notamment le problème de la représentation des pays émergents au FMI.
36
L’expression « patron voyou » s’est diffusée à partir de 2003, à la suite de « l’affaire Metaleurop ».
C’est le président de la République, Jacques Chirac, qui avait dénoncé en 2003 des « méthodes de
patron voyou » lors de la fermeture de Metaleurop Nord, fonderie de zinc et de plomb basée à
Noyelles-Godault (Pas-de-Calais) depuis 1894 –entraînant licenciement de 830 personnes.
37
Il est frappant que le marché des « produits dérivés » soit le marché qui a connu la croissance la
plus spectaculaire. Ces produits dérivés sont nés pour couvrir les risques liés à l'instabilité dans les
années 1980. Ils ont très vite donné prise aux comportements spéculatifs, notamment à travers
l'activité de fonds spéculatifs, ou hedge funds -Ces fonds (200 en 1990, plus de 5 000 en 2001),
interviennent sur l'ensemble des marchés financiers et proposent des rentabilités dépassant 30%
pour les plus efficaces.
38
L'endettement est le facteur principal des risques financiers. De ce fait, la plus ou moins grande
capacité à rembourser la dette définit une échelle de risques qui détermine les taux d'intérêt des
emprunts. Plus un État est pauvre et fragile, plus l'accès au crédit lui coûte cher.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
12
structurellement très instable40, pose de plus en plus de questions quant aux
capacités de contrôle et de gestion du risque systémique par les acteurs publics et
privés concernés, ce qui pose avec acuité la question de sa régulation.
Diapo 32
Titre III + Sommaire
III.
M OBILITÉS , FLUX , NŒUDS ET RÉSEAUX
Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les systèmes de communication matériels et
les réseaux numériques dans le fonctionnement de la mondialisation ?
Cours 3 p.92, Mobilités, flux et réseaux + Schéma et vocabulaire p.92- L’intégration
progressive des économies et des flux de marchandises à l’échelle mondiale va de
pair avec l’interconnexion des territoires par un ensemble de réseaux physiques et
immatériels. Quant aux mobilités, migratoires ou touristiques, elles sont un
corollaire du fonctionnement de la mondialisation, d’où leur croissance importante.
A. M OBILITÉS
Paragraphe 1 p.92, De plus en plus de déplacements humains
1. Les flux migratoires
Diapo 33
Graphique :
évolution du
nombre de migrants
(1820-2000)
Schéma 4 p.97, Les flux migratoires internationaux- Si les migrations internationales
sont une question d’actualité brûlante, un support de discours politiques voire un
objet de fantasmes et de peurs irrationnelles, elles sont aussi vieilles que l'humanité
et elles sont une des composantes essentielles des mondialisations successives41.
a. Migrations du travail : croissance des flux,
complexification des mobilités
Carte 1 p.93, Les migrations du travail- C'est ainsi que malgré leur importance
croissante42, les flux migratoires actuels restent relatifs par rapport aux volumes du
XIXème et du début du XXème siècle : le taux mondial d'émigration s’élevait fin 2014 à
3,1%, contre 5% en 1914.
Diapo 34
Carte Sc Humaines+
Schéma Le Monde
Les migrations du travail dessinent un système migratoire international qui s’est
fragmenté et complexifié :
- Par une véritable internationalisation des flux au détriment des relations
classiques coloniales et post-coloniales, traditionnellement orientées NordSud. Ainsi, en 2013, les flux Sud-Sud représentaient 57% du total43 tandis que
la géographie des pays émetteurs et récepteurs se complexifiait ;
- Par l’évolution du profil des migrants :
39
Voire moins. Cette volatilité boursière peut être illustrée par les bourses des matières premières qui
jouent un rôle majeur dans la fixation des cours mondiaux ; à Londres, au London Metal Exchange, qui
traite 90% des transactions sur les non-ferreux (aluminium, cuivre, nickel, zinc...), les courtiers
(brokers) vendent plus de mille fois la production mondiale par jour.
40
…d’autant plus que la contagion d'une place financière à une autre est facilitée par l'interconnexion
des places mondiales et la volatilité des capitaux. Cf. l’article de C. Minoiu sur le site officiel du FMI :
http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2012/09/pdf/minoiu.pdf
41
Cf. à l'époque moderne, où des dizaines de millions d'esclaves furent arrachés à l'Afrique à
destination des Amériques par les traites négrières occidentales, ou encore, au tournant du XXème
siècle, où l'Europe occidentale accomplit la colonisation des trois quarts de la planète et peupla les
Nouveaux Mondes (entre 1800 et 1930, 40 millions d'Européens s'installent en Amérique du Nord).
42
75 millions de migrants en 1965, 175 millions en 2003, 230 millions en 2014.
43
En effet, les pays pétroliers sous-peuplés font largement appel à une main-d’œuvre africaine, arabe
ou asiatique, alors que l'Afrique du Sud mobilise, essentiellement dans ses mines, la main-d’œuvre de
ses voisins immédiats
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
13
o la grande majorité des migrants est désormais majoritairement
composée de jeunes adultes dotés d'une certaine formation et d'un
minimum de disponibilité monétaire ;
o par ailleurs très masculines autrefois, les migrations se féminisent
désormais : 48% des migrants sont des femmes (source HCR 2015) ;
o de même, les nouvelles mobilités internationales basées sur la
circulation des élites professionnelles s’accroissent, sous l’effet de
l’augmentation du nombre de personnels dirigeants ou
d'encadrement 44 des FTN et du phénomène de la « fuite des
cerveaux » 45 , qui reflète très directement les inégalités socioéconomiques mondiales et induit pour les pays d'origine un handicap
financier, économique et intellectuel parfois irréparable.
Diapo 35
Extrait Carroué :
« La fuite des
cerveaux »
Diapo 36-37
Vidéo Le Monde : la
crise migratoire en
cartes + Liens
internet : Missing
migrants project +
site officiel OIM +
Animation Le
Monde : le triste
bilan de la
« forteresse
Europe » + Article
Le Monde :
« Comprendre la
crise des
migrations… »
Diapo 38
Vidéo : extraits DDC
+ BFMtv + Article le
Monde « Si on
ouvrait les
frontières » ?
Diapo 39
2 vidéos DDC +
Article Sc.
Humaines :
diaspora : le
développement par
l’exil, l’exemple
latino
b. La crise des réfugiés dessine une géographie des
conflits et interpelle le monde développé
La dernière décennie a été marquée par l’explosion du nombre de réfugiés46 : il n’y a
jamais eu autant de réfugiés dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale47, et
la géographie de leurs flux épouse les contours des conflits actuels.
Seuls 10% d’entre eux trouvent accueil dans des pays développés comme
demandeurs d'asile ; les 90% restant sont « déplacés » dans leur propre pays ou
réfugiés dans les États voisins48.
Mais les politiques d'accueil des États récepteurs sont devenues très restrictives49.
Face à la généralisation de la fermeture des frontières des pôles attractifs50, on
assiste à la complexification des trajectoires migratoires et à la multiplication des
entrées clandestines –doc.2 p.149, la « barriérisation » des frontières.
À la faveur de la « crise » actuelle des réfugiés, les voix qui s’élèvent pour en finir
avec la « forteresse Europe » sont devenues plus audibles, et les opinions publiques
des pays développés sont traversées par un débat souvent très vif.
c. Le rôle des diasporas
La diffusion des diasporas auxquelles ces flux donnent naissance se traduit par des
effets d'entraînement d’ordre économique et culturel :
44
Cf. les expatriés français, par exemple.
« Fuite des cerveaux » : départ définitif de leurs pays d'origine des cadres administratifs,
scientifiques, techniques, médiaux, des enseignants ou des personnels bénéficiant d'une qualification
professionnelle spécifique vers un autre État plus attractif pour des raisons fondamentalement
économiques et financières
46
Cf. site officiel du HCR. NB : Cette montée des réfugiés a fait redécouvrir des phénomènes très
anciens mais dont le XXème siècle fut coutumier. Les deux guerres mondiales ont produit les exodes les
plus massifs de l'histoire de l'humanité. À ceci s'ajoutent les millions d'exilés politiques ou raciaux
fuyant les pogroms et épurations ethniques, les révolutions et guerres civiles (Russie de 1917 : 2
millions) ou les régimes fascistes (Espagne, Italie, Allemagne) et le génocide nazi.
47
19,4 millions en 2005, 52,9 millions en 2015
48
Ainsi, le Proche et le Moyen-Orient concentrent à eux seuls le tiers des réfugiés du monde. Les
chiffres des flux de réfugiés imputables au récent conflit syrien obéissent aux mêmes équilibres :
d’après le HCR, en octobre 2015, sur 8 millions de réfugiés, moins de 700.000 avaient gagné l’UE.
49
Après le vaste appel des Trente Glorieuses, le nombre d'États adoptant des politiques restrictives
passe de 6% à 40% entre 1976 et 2001. Aujourd'hui, 44% des pays développés et 39% des pays en
développement cherchent à limiter ces flux. Quand certains maintiennent des politiques d'accueil
volontaristes (Canada, États-Unis), celles-ci sont qualitativement de plus en plus sélectives.
50
Cf. la création d'un mur par les États-Unis sur leur frontière mexicaine, ou de Frontex par l’UE.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
14
45
-
-
Selon la Banque mondiale, les envois de fonds vers les pays en
développement ont atteint 414 milliards de dollars en 2013, et ils devraient
dépasser 500 milliards de dollars en 201651. À titre de comparaison, l’aide
publique au développement s’élevait en 2012 à 125 milliards de dollars52.
Pour certains États, ils sont souvent la première source de revenus53.
Au niveau culturel, les diasporas favorisent les circulations de pratiques
sociales, d’idées, de valeurs (notion de « corridors culturels ») et suscitent
l’émergence d’identités culturelles hybrides.
2. Les flux touristiques
Les flux touristiques mondiaux, qui ont connu une croissance vertigineuse en
quelques décennies, doivent être lus comme mondialisants et mondialisés.
a. Une croissance spectaculaire
Diapo 40
Flux touristiques :
carte + statistiques
OMT 2012
Les flux de touristes internationaux sont passés de 25 millions de personnes en 1950,
à 166 millions en 1970, 278 millions en 1980, 700 millions en 2000, puis 1,035
milliard en 2012 (prévision pour 2030 : 1,8 milliard). À cette date, on comptait 5 à 6
milliards de « touristes internes » 54 . Graphique 2 p.93, Arrivée de touristes
internationaux par continent- Même si elle tend à se généraliser à l’échelle
planétaire, la mobilité touristique demeure encore largement un privilège des pays
et des groupes sociaux les plus riches, alimentant des flux essentiellement orientés
« Nord-Nord » et « Nord-Sud ».
Le tourisme international est devenu un secteur économique à part entière. Ses
recettes annuelles s’élevaient à 1076 milliards de dollars en 2012 (contre 473 en
2002), soit 9% du PIB mondial. Il emploie 8% de la population active mondiale
(sachant en outre qu’on estime qu'un emploi touristique engendre 1,5 emploi
indirect). Le tourisme est la première source de devises pour 49 PED, même si les
économies locales ne récupèrent le plus souvent qu'une part minime des recettes
touristiques.
b. Compétition mondiale entre lieux touristiques
mondiaux
La compétition entre lieux touristiques n'est plus régionale, nationale ou
continentale, mais mondiale. Depuis les années 1970, s’est développé ce qui est
devenu fin XXème siècle un système touristique mondial : la concurrence entre un
grand nombre de lieux et un choix à l'échelle mondiale grâce à la maîtrise de
l'accessibilité en termes de temps, de coûts et d'altérité55.
En second lieu, accueillir les touristes du Monde entier confère une qualité nouvelle
aux lieux touristiques : celle d'être mondiaux. Ainsi, peut-on distinguer :
51
Source : site officiel de la Banque mondiale.
Source : site officiel de l’OCDE.
53
Ils représentent la moitié du PIB du Tadjikistan. Les principaux bénéficiaires des envois de fonds
officiellement comptabilisés en 2013 sont l’Inde (71 milliards de dollars, soit environ le triple des IDE
dont elle a bénéficié en 2012), la Chine (60 milliards de dollars), les Philippines (26 milliards de
dollars), le Mexique (22 milliards de dollars), le Nigeria (21 milliards de dollars) et l'Égypte (20
milliards de dollars).
54
Source : site officiel de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme)
55
Passer des vacances balnéaires à Bali, en Thaïlande, aux Antilles ou en Méditerranée ? Partir skier
en hiver dans les Alpes, dans les montagnes Rocheuses ou dans le Caucase ? Partir pour les vacances
d'été vers la mer Méditerranée, skier en Argentine ou en Nouvelle-Zélande, faire un trekking au
Népal, visiter les villes espagnoles, allemandes ou françaises, etc. ?
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
15
52
-
des stations touristiques mondiales, dont les touristes proviendraient de tous
les pays émetteurs de tourisme « international »56.
des global tourist spots (surf, golf, pèche, plongée, etc.)57.
des « villes mondiales », mondiales non seulement par la prédominance
d'activités d'organisation et de finance, mais aussi par le tourisme58.
B. U N MONDE DE FLUX , DE NŒUDS ET DE RÉSEAUX
Diapo 41
Schéma : flux, nœud,
réseau
Repère p.92, Flux, nœud, réseau- Portée par la mondialisation de la production et
des échanges59, la révolution des transports accélère la mise en réseau du monde :
l’essor des moyens de transport et de communication est un facteur essentiel et
permanent des trois mondialisations, des Grandes Découvertes aux colonisations,
grâce à l'augmentation des capacités (navires ou avions géants, débits
d’informations), à l'accélération de la vitesse, à la normalisation (conteneurs60), à
l'automatisation (manutention, transroulage61) et à l’abaissement des coûts.
La phase actuelle de la mondialisation se caractérise par une couverture
géographique totale de la surface du globe par des réseaux de plus en plus efficients.
1. Essor des transports maritimes et aériens
a. Transports maritimes
Diapo 42
Photos + vidéos :
Bougainville +
#Datagueule+
Article Le Monde :
« La révolution du
Porte conteneur »
Diapo 43
Cartes trafic
maritime + Article
Diplo : « Tours et
détours du
commerce
maritime »
Le succès du transport maritime62 dans un contexte de mondialisation des échanges
s'explique par les nombreux avantages qu’il procure : grandes capacités, faible
coût... Cet essor s’accompagne d’une profonde mutation de la flotte marchande
mondiale :
- des navires plus nombreux et plus gros63 ;
- un développement spectaculaire des navires spécialisés64 et particulièrement
des porte-conteneurs, impulsé par quelques puissants armateurs65 ;
- un trafic dérèglementé : en quelques décennies, un vaste processus de
dérégulation profité aux pavillons de complaisance66 qui permettent à la fois
56
Il n'existe pas d'études scientifiques sur cet aspect, mais on peut pointer les lieux suivants comme
investis de touristes mondiaux : Saint-Moritz, Chamonix, Cannes, Bali, Saint-Tropez, Davos. On les
appelle des global tourist resorts pour marquer leur mondialité.
57
Spot : type de lieu touristique dont le fonctionnement réside dans la mise en valeur d'une seule
qualité de l'endroit, sans fixation localisée prononcée de capital ou de bâti. Il s'agit de lieux
touristiques connus de communautés d'intérêt spécifiques, qui se réunissent autour d'une pratique
pointue, comme le surf, dont les spots les plus connus sont Hawaii, Tahiti, Tarifa, Biarritz, etc.
58
Paris, New York, Londres, Rome, etc.
59
Cf. Thème 1, Question 1 (II. Lectures géoéconomiques).
60
Cf. Note de synthèse ISEMAR (Institut supérieur d’économie maritime) : « La révolution du
conteneur ».
61
Plus couramment appelé Ro-Ro (de l'anglais Roll-On-Roll-Off), cette technique permet à un véhicule
routier d'entrer/de sortir par ses propres moyens d'un navire ou d'un train.
62
On estime que 90% des biens matériels produits dans le Monde sont, à un moment ou un autre,
transportés par mer.
63
Le tonnage global a été multiplié par 22 depuis 1975.
64
Cargos, vraquiers (céréaliers, minéraliers…), navires citernes…
65
Les 10 premiers concentrent plus de 50% du trafic mondial –NB : les 5 premiers en 2012 (source :
Wikipédia) : 1. Maersk (Danemark) ; 2. MSC (Suisse) ; 3. CMA-CGM (France) ; 4. Evergreen Marine
(Taïwan) ; 5. Cosco (Chine)
66
60% de la flotte mondiale navigue sous les pavillons de complaisance d'une quinzaine de microÉtats ne représentant que 0,4% de la population mondiale (Panama, Liberia, Malte, Bahamas...).
Grâce à un véritable dumping réglementaire (absence de contrôles techniques), fiscal (faibles
impositions) et social (bas salaires, précarité, dangerosité), ce système offre des coûts de transport de
50 à 75% inférieurs aux tarifs internationaux moyens.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
16
une baisse des coûts d'exploitation (au détriment du social67), et une large
impunité en cas d'accidents (marées noires, pollutions…) ou d'infractions.
Le système maritime mondial est polarisé et inégal, opposant les grandes façades
maritimes de la Triade et ses annexes et les PED. Les principaux flux se concentrent
sur quelques très grands ports par façades maritimes (main ports) à partir desquels
sont redistribués des flux secondaires par des systèmes de cabotage (feedering).
b. Transports aériens
Né au début du XXème siècle à des fins militaires, le transport aérien se « civilise »
mais demeure réservé jusque dans les années 1960 à une élite avant de se
démocratiser progressivement pour devenir aujourd'hui un moyen de transport de
masse68. Cette croissance s'appuie sur un développement technologique continu :
accélération de la vitesse de vol, augmentation de l’autonomie et des capacités69.
Diapo 44
Carte trafic aérien +
Vidéo Flightsats
Afin de réduire et de rentabiliser leurs immobilisations, les compagnies passent de
réseaux maillés moins rentables, à des réseaux étoilés centrés sur des hubs70 vers
lesquels convergent tous les flux avant redistribution71.
2. Les flux immatériels : un essor récent et
spectaculaire
a. L’essor des télécommunications
L'essor des télécommunications, lié aux progrès de la numérisation est un vecteur
essentiel de l'explosion de la mobilité des informations (sons, images, données).
Diapo 45-46
- Carte trafic
internet + Extrait
atlas Diplo 2012 +
Lien Wikipédia
- Article Le Monde
18X2013 :
« Internet enjeu de
pouvoir »
On distingue trois grands types de réseaux de télécommunications : les câbles, les
satellites et les antennes. Internet joue un rôle particulier, puisque ce n'est pas un
réseau en lui-même, mais à la fois un protocole qui permet l'échange de données,
une interface qui permet l'accès aux données, et une architecture qui permet
l'utilisation de plusieurs réseaux existants. Même si son utilisation continue d’obéir à
une géographie sélective, l’Internet est rapidement devenu un média de masse72.
Tous ces réseaux, toutes ces routes contribuent à faire émerger et à structurer
l'espace mondial. L’émergence d’un tel espace mondial pose de redoutables
questions de gestion, de régulation et de contrôle (contenus, libertés individuelles,
droits d'auteurs, normes, identification et attribution des sites, droits de douane,
67
Jusqu'au début des années 1970, les États développés dominaient ce mode de transport en
assurant la construction des bâtiments, leur exploitation sous pavillons nationaux avec des équipages
bénéficiant de bonnes garanties salariales et sociales du fait de la pénibilité et des risques du métier.
68
Le trafic passagers passe de 500 milliards de passagers-kilomètres en 1975 à 3 000 milliards en 2003
(prévision : 14 000 milliards en 2030). Le fret aérien, qui assure le transport rapide de produits
périssables ou manufacturés à haute valeur ajoutée, passe de 0,4 milliards de tonnes-kilomètres en
1950 à 117 en 2002, et la flotte d’avions cargos ne cesse d’augmenter : les prévisions publiées en
octobre 2013 par Airbus misent sur une croissance annuelle de 4,8% du transport de fret aérien
mondial et sur un doublement de la flotte d’ici 2032, avec plus de 2700 nouveaux avions
(http://www.air-journal.fr/2013-10-11-airbus-3000-avions-cargo-dans-vingt-ans-586712.html)
69
Le très gros porteur Airbus 380 offre 800 places et un rayon d'action de 16 000 km.
70
En anglais, le mot hub désigne littéralement le centre d'une roue (il donc se traduire par
« moyeu »). En géographie, il est utilisé pour désigner un point central, un nœud, d'un réseau de
transport, qui assure des correspondances vers des destinations secondaires (spokes : « rayons »).
71
6% seulement des 9000 routes aériennes potentielles qui sillonnent le globe supportent 50% du
trafic mondial, et 25 aéroports polarisent 83% du trafic passager mondial.
72
16 millions de connectés en 1991, 665 millions en 2003, 2,27 milliards en 2012.
Michelangeli, 2015-2016
TES/L, Géographie
17
Téléchargement