GlassSteagall ou une troisième guerre mondiale Ukraine : Le

publicité
Bulletin du Comité pour la République du Canada
Glass­Steagall ou une troisième guerre mondiale
Ukraine : Le compte à rebours vers une confrontation thermonucléaire
a commencé
Février 2014
Vol 4 no.2
Contribution suggérée $20.
Table des matières
Introduction
Partie I Le compte à rebours a commencé
. Déclaration de J. Cheminade : Arrêter tout de suite la machine infernale en Ukraine
. Pour la City, un affrontement nucléaire avec la Russie est indispensable
. Destituer Obama permettrait d’arrêter la précipitation vers une guerre mondiale
. Le bouclier antimissile américain débarque en Europe
. Le général russe Ivashov : Je présume que le ministère des Affaires étrangères sait que nous sommes en guerre
. Ingérence directe d’Obama dans les affaires intérieures ukrainiennes
Partie II L'Occident derrière un coup d'État néo­nazi en Ukraine
. Ukraine : Vitrenko interpelle le Parlement européen sur son soutien aux néo­nazis
. Vitrenko exige que le monde reconnaisse la nature néo­nazie du putsch en cours en Ukraine
. Ukraine : le très influent Club Izborsk russe établit un parallèle avec la crise des missiles de Cuba
. Ukraine : l’Union Européenne, les États­Unis et le Canada ferme les yeux sur l’hégémonie des néonazis à la tête de l’insurrection
. Les puissances occidentales fomentent un coup d’Etat néo­nazi en Ukraine
. Ukraine : Appel de 29 élus et responsables contre l’ingérence occidentale
Partie III
L'Union eurasiatique
. Déclaration d’indépendance des nations européennes
. Avec l’Union eurasiatique, Poutine lance une nouvelle dynamique
. Sergeï Glaziev : l’Union économique eurasiatique n’aspire pas à devenir un Empire comme l’Union européenne
. Comme l’Ukraine, rejoignons la dynamique eurasiatique
Annexe I : . Appel à un Glass­Steagall global
Annexe II : . L’IDS de LaRouche : un autre monde était possible
Annexe III : . Brève histoire de l’Initiative de défense stratégique de LaRouche (vidéo)
. Contre la guerre, l’Initiative de défense de la Terre (vidéo)
. La nouvelle Route de la soie ou la guerre (vidéo)
Février 2014 Introduction En ce qui a trait aux processus économiques, notre planète est présentement divisée en deux principales régions. Une région transatlantique qui est maintenant en faillite suite à la spéculation effrénée imposée par l’oligarchie financière de la City et de Wall Street ; l’autre région, l’Eurasie [1] ,est ce vaste territoire qui s’étend de la Biélorussie jusqu’au Pacifique. L’Eurasie est une région non sans problèmes, mais qui, en général, progresse et résiste aux exactions infligées par cette oligarchie financière et leur empire britannique
Le danger immédiat pour l’humanité devient l’extension d’un fascisme financier à l’ensemble eurasiatique par cette oligarchie financière. Toute résistance de la part de l’Eurasie sera contrée par des déstabilisations de régimes et des conflits armés pouvant aller jusqu’à la confrontation thermonucléaire entre les États­Unis et ses alliés de l’OTAN d’une part, contre la Russie et la Chine, d’autre part.
Il existe donc un lien direct entre le potentiel accru dans l’utilisation de l’arsenal thermonucléaire anglo­
américain, dans les jours et semaines à venir, et l’aggravation de la crise économique dans la région transatlantique. Et c’est la destruction systémique de la force de travail des économies occidentales et des infrastructures essentielles à la vie au cours des récentes décennies qui nous ont conduites à cette situation potentiellement de non­retour.
Or ce lien direct entre la réalité d’un système financier transatlantique irrémédiablement en faillite et le danger d’une troisième guerre mondiale n’a fait l’objet d’aucune analyse dans les médias, ni dans les communiqués diplomatiques émis par les pays de l’Alliance Atlantique. Faut­il s’en étonner ? Mais où sont les véritables stratèges parmi nos analystes politiques ? Existe­t­il des penseurs stratégiques honnêtes en Occident à qui l’on donne une tribune ? S’en trouve­t­il un seul qui maîtrise les leçons de l’histoire universelle parmi les sbires de ces conglomérats de la presse ? Impossible d’y trouver des Eschyle, Schiller, ou un de Gaulle !
Même cette science de l’économie physique telle que pratiquée au XIXème siècle par un Alexandre Hamilton [2], un Friedrich List, un Henry C. Carey [3] et, aujourd’hui, par Lyndon LaRouche, cette science rigoureuse, qui s’est pourtant avérée être un outil indispensable aux bâtisseurs de nations depuis la période des pères fondateurs des États­Unis jusqu’à celle du Président Kennedy, a été enlevée des cursus universitaires et remplacée par des versions modernes des dogmes monétaristes d’Adam Smith, un charlatan à la solde de la Compagnie des Indes Orientales !
Aujourd’hui l’adoption des plans monétaristes de sauvetage des banques par nos gouvernements, les bailouts , nous ont rapprochés inexorablement de l’implosion du système monétaire de la zone transatlantique.
La politique des bailouts s’est avérée être un échec total, un fiasco qui n’a engendré que misère et hyperinflation à travers toute la région transatlantique. Les sommes jetées dans ce trou noir seraient de l’ordre de 17 à 23 trillions de dollars !
La City de Londres et Wall Street ont d’ores et déjà mis en place les mécanismes à l’intérieur des pays du G20, pour leur permettre de passer en toute légalité à la deuxième phase du pillage. Ce plan B, officiellement orchestré par le Conseil de Stabilité Financière [4], basé à Bâle en Suisse, que préside l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, est la politique du bail­in [5] (ou saisie des dépôts).
Le bail­in a plusieurs visages : par exemple la saisie directe des comptes bancaires des particuliers et des compagnies tel qu’effectué sur l’île de Chypre ; ou encore en Espagne lorsqu’une des grandes banques, Bankia, s’est emparée des comptes bancaires de déposants et leur ont donné en échange un papier de la banque leur garantissant le remboursement de leur avoir dans un an : les déposants se sont fait flouer, le papier bancaire se négocia à une fraction des sommes saisies dans les comptes personnels ; ou encore le vol des pensions des employés de la ville de Détroit en faillite où les banques ont reçu 85% de leur « dû » et les pensionnés 15%!
Le bail­in est le détonateur qui va faire imploser le système monétaire à travers l’ensemble de la région transatlantique.
L’empire britannique comprend qu’il ne peut survivre avec son système de pillage s’il se confine à la région transatlantique. Son intention est d’écraser la Russie de Poutine par le biais des troubles orchestrés par l’Occident en Ukraine. L’empire envisage de faire plier, d’écraser la région eurasiatique, la soumettre et la piller comme cela a déjà été fait pour le continent africain, l’Amérique du sud, et la Février 2014 plupart des pays de la section nord de la région transatlantique.
L’erreur dans ce dessein impérial est que le Président Poutine et l’État­major russe ne vont pas s’accommoder d’un nouveau gouvernement ukrainien composé de néo­nazis et ne vont certainement pas accepter des batteries antimissiles de l’OTAN installés sur le sol ukrainien, ce qui neutraliserait leur capacité de riposte en cas d’attaque thermonucléaire contre eux. Si l’empire britannique continu à déstabiliser l’Ukraine et persiste dans sa tentative de changement de régime et de nettoyage ethnique, des politiques clairement identifiées et dénoncées par le groupe de réflexion russe Izborsk [6], alors l’apocalypse thermonucléaire peut devenir une question de jours ou de semaines, et non pas de mois !
Nous invitons donc tous les citoyens à mobiliser avec nous pour une saine alternative au danger accru de guerre thermonucléaire. Une mobilisation pour d’abord rétablir une séparation stricte entre banques de dépôt et banques d’investissement, qu’on appelle un Glass­Steagall global [7] et, par la suite, d’autres mesures urgentes discutées dans ce Bulletin qui, ensemble, constituent une véritable politique de paix par le développement mutuel des nations souveraines.
Notes :
[1] http://www.comiterepubliquecanada.ca/article4177.html
[2] http://www.comiterepubliquecanada.ca/article2843.html [3] http://www.comiterepubliquecanada.ca/article2847.html [4] http://www.comiterepubliquecanada.ca/article2954.html [5] http://www.comiterepubliquecanada.ca/article2968.html [6] http://www.comiterepubliquecanada.ca/article4241.html [7] http://www.comiterepubliquecanada.ca/article1852.html
Février 2014 Partie I
Le compte à rebours a commencé
. Déclaration de J. Cheminade : Arrêter tout de suite la machine infernale en Ukraine
. Pour la City, un affrontement nucléaire avec la Russie est indispensable
. Destituer Obama permettrait d’arrêter la précipitation vers une guerre mondiale
. Le bouclier antimissile américain débarque en Europe
. Le général russe Ivashov : Je présume que le ministère des Affaires étrangères sait que nous sommes en guerre
. Ingérence directe d’Obama dans les affaires intérieures ukrainiennes
Février 2014 Déclaration de J. Cheminade : Arrêter tout de suite la machine infernale en Ukraine
2 mars 2014 Déclaration de Jacques Cheminade, président de Solidarité et Progrès en France
Les autorités ukrainiennes ont déjà mobilisé les réservistes de l’armée et donc le risque d’une guerre s’est accru. Compte tenu des déclarations du président Obama se proclamant prêt à réagir face aux événements qui se déroulent en Crimée, nous nous trouvons face à un risque immédiat de guerre mondiale, comme au moment de la crise des missiles de Cuba. La différence étant que le président des États­Unis d’Amérique n’est pas John Fitzgerald Kennedy.
Le moment est donc venu, pour les pays européens qui sont convaincus que la paix ne peut être préservée qu’en impliquant la Russie dans des négociations globales, de prendre leurs responsabilités. C’est une chose de dire ce que l’on pense à Bruxelles, et une autre d’agir sans tarder.
Les principaux éléments pour établir la feuille de route entre dirigeants russes et dirigeants de l’UE, ce qui signifie la France et l’Allemagne, sont clairs :
•
assurer le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine ;
•
ne reconnaître aucun pouvoir de fait à Kiev ou ailleurs en Ukraine ;
•
désarmer, mettre hors d’état de nuire et dissoudre les groupes extrémistes qui prétendent tenir le pouvoir ukrainien de fait sous leur contrôle ;
•
apporter des garanties à la population russophone, notamment en rétablissant le russe comme langue officielle ;
•
reconnaître que seule la Russie est en mesure de fournir un contexte et un moteur au développement du pays ;
•
éliminer l’emprise des oligarques de tout bord sur la politique ukrainienne ;
•
assurer un traitement égal et équitable de toutes les composantes de la nation ukrainienne, celles de l’Ouest comme celles de l’Est ;
•
donner, sous la forme d’un accord entre la Russie, les principaux États d’Europe occidentale et les États­Unis, les moyens à l’Ukraine d’assurer une dynamique de développement économique équitable et harmonieux.
Plus concrètement, cette feuille de route ne peut devenir réalité que si les principaux pays en cause établissent un système de crédit public productif se substituant à la règle du jeu actuelle, dominée par une oligarchie monétariste. Ce crédit sera de nature à financer de grands projets de développement, intégrant l’économie ukrainienne, de l’Atlantique à la Mer de Chine. Il reste à changer la direction politique de la zone transatlantique, condition de départ pour donner des bases solides à la paix. Cela suppose de mettre un terme au pouvoir de la City et de Wall Street et de tous ceux qui font leur jeu, à commencer par Barack Obama et tous les dirigeants européens qui se soumettent à l’Empire anglo américain actuel. Pour réellement libérer l’Ukraine, il est d’abord nécessaire de libérer nos propres pays de leur caste cannibale. Il y va de la paix.
J.Cheminade sur Russia Today : en Ukraine, on risque une guerre mondiale http://www.committeerepubliccanada.ca/article4305.html
Février 2014 Pour la City, un affrontement nucléaire avec la Russie est indispensable
The Economist de Londres, l’hebdomadaire réputé qui exprime sans complexe le point de vue des banquiers de la City, exhibe une fois de plus son agenda impérial. Alors qu’en Europe plusieurs voix tentent d’éteindre le feu de la crise ukrainienne, le magazine britannique insiste que, « bien que ce soit difficile », un affrontement nucléaire avec la Russie est plus que jamais nécessaire.
Pour faire passer le message, la couverture de la livraison du 22­28 février n’hésite pas à montrer une photo d’un homme presque crucifié suspendu au­dessus de pneus en feu sur la place Maidan, avec le titre « L’enfer de Poutine »...
L’éditorial, sans doute de la plume de l’éditeur des affaires internationales Edward Lucas, un professionnel du Poutine­bashing depuis des années (notamment l’auteur d’un article de 2007 affirmant qu’Obama menacerait la Russie de guerre nucléaire en raison d’une crise en Ukraine au cours de la deuxième décennie de ce siècle...) affirme :
« La responsabilité immédiate de cette confusion revient à Viktor Ianoukovitch, le président­voyou de l’Ukraine. Mais l’architecte ultime siège au Kremlin : Vladimir Poutine. »
Accompagnant l’éditorial, une photo de Poutine et Ianoukovitch se serrant la main, avec la légende : « Le maître de l’Ukraine, et Viktor Ianoukovitch. »
Le tout se conclut sur une incitation explicite à provoquer la Russie :
« Il est temps que l’Occident tienne tête à ce gangstérisme. Affronter un pays qui a le pouvoir de nuisance d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, qui dispose d’immenses réserves d’hydrocarbures et plein de missiles nucléaires est difficile, mais cela doit être fait. Il faudra au moins mettre fin à la prétention diplomatique que la Russie est un État de droit qui respecte la démocratie. Elle devrait être expulsée du G8. »
Rappelons que le philosophe britannique Bertrand Russell avait proposé dès 1946 que soit entreprise à titre préventif une attaque nucléaire contre la Russie. C’est le même Bertrand Russell qui avait écrit 9 ans plus tôt, c’est­à­dire en 1937, une lettre affirmant, en raison de ses prétendues convictions pacifiques, que si les Nazis envahissaient l’Angleterre, « le mieux que nous aurions à faire serait de les accueillir en tant que visiteurs, les loger et inviter leur commandant et leur chef à dîner avec le Premier ministre ».
The Economist reste donc fidèle à lui­même : il y a toujours eu un lien entre l’amour des élites bancaires de la City pour les nazis (ukrainiens dans ce cas­ci) et leur envie de balancer des bombes nucléaires sur la Russie...
Février 2014 Destituer Obama permettrait d’arrêter la précipitation vers une guerre mondiale
24 février 2014 (LPAC)—Dans une entrevue avec le Comité d’action politique de Lyndon LaRouche (LPAC), le professeur de droit constitutionnel à l’Université de l’Illinois Francis Boyle a précisé le 21 février qu’il suffirait d’un seul membre du Congrès pour initier une procédure de destitution contre le président Barack Obama.
Soulignant que les Républicains contrôlent la Chambre des représentants et qu’« ils peuvent destituer Obama dès demain, s’ils le souhaitent », le professeur Boyle a élaboré :
« Je pense que tout ce dont nous
avons besoin est un membre courageux du Congrès – probablement un Républicain – qui voudrait déposer une proposition de loi de destitution dès que possible dans la Chambre et lancer le mouvement. Je pense qu’il y a beaucoup de soutien pour cela, une fois que la procédure a été lancée. »
Le professeur Boyle possède une certaine expérience en la matière, ayant été le conseiller du député démocrate Henry Gonzales (Texas) lorsque celui­ci avait déposé une résolution pour la destitution du président va­t­en guerre George H.W. Bush.
Nous n’avons besoin que d’un seul député et « celui­ci peut même le faire oralement ». Il a souligné qu’il existe une procédure spéciale par laquelle un membre de la Chambre peut se lever et lire sur le champ, depuis la salle, les Articles de destitution si c’est ce qu’il souhaite faire.
En effet, comme on l’explique dans le chapitre 4, volume 3 des Précédents de la Chambre des représentants de Deschler, si un membre soulève une question liée au Privilège constitutionnel, celui­ci doit soumettre une résolution appelant directement à la destitution et non pas à une enquête. Une telle question prioritaire prend le dessus sur toutes les autres questions et le député introduisant la résolution a droit à une heure de temps de parole.
Le professeur Boyle ajoute qu’étant donné l’urgence de la situation, la Chambre pourrait destituer Obama directement et envoyer la question de suite au Sénat pour un procès (de destitution) sans même tenir des auditions. Il a suggéré trois sujets qui pourraient sans l’ombre d’un doute constituer les chefs d’accusation, sans qu’il n’y ait besoin d’une audience préliminaire. Ces trois sujets sont :
1. la guerre anticonstitutionnelle et illégale d’Obama contre la Libye, sans autorisation du Congrès.
2. le meurtre de citoyens américains par Obama (l’usage des drones), en violation du Cinquième amendement à la Constitution, et la menace d’assassinats supplémentaires.
3. les menaces de guerre d’Obama contre la Syrie.
Ces questions sont très clairement définies par la Constitution, a expliqué le professeur, et étant donné le danger de guerre nucléaire mondiale découlant de la situation en Ukraine et en Syrie, il a suggéré qu’une telle initiative soit prise très au plus vite.
Février 2014 Le bouclier antimissile américain débarque en Europe
20 février 2014 (Solidarité&Progrès)—Fidèle à ce qu’avait [annoncé le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel de façon provocatrice à Munich lors du forum sur la sécurité début février, le destroyer américain USS Donald Cook, équipé du système Aegis de défense anti­balistique, un élément central du bouclier anti­missile, est arrivé la semaine dernière à la base espagnole de Rota. Il sera intégré dans le bouclier antimissile UE­OTAN dès le mois prochain, selon le journal américain Stars & Stripes.
Le Donald Cook est le premier d’une série de quatre navires devant faire partie du système de défense antimissile UE­OTAN en Europe, avec d’autres sites d’interception terrestres en construction en Roumanie et en Pologne, ainsi qu’un site radar en Turquie.
Selon Stars & Stripes, le calendrier opérationnel des quatre navires sera chargé – quatre mois en mission et quatre mois au repos – et ceux­ci seront également Le navire Donald Cook
mobilisés, en dehors des tâches associées au bouclier antimissile, pour des opérations effectuées par la 6e flotte navale américaine ainsi que par l’OTAN.
Le quotidien cite le capitaine du bateau, le commandant Scott A. Jones, qui a indiqué que le navire pourrait effectuer des mission en dehors de la Méditerranée orientale, son principal lieu de déploiement :
« Bien sûr, nous serons principalement concentrés sur la Méditerranée, puisque c’est de là que nous pourrons le mieux contribuer à la défense de l’Europe contre des missiles balistiques. Mais nous aurons certainement l’occasion de remonter l’Atlantique, jusqu’au Royaume uni, et jusqu’à la Baltique. »
Pas sûr que les Russes seront contents ou rassurés, d’autant plus que les États­Unis et l’OTAN ne cessent de répéter que la raison d’être du bouclier est de protéger l’Europe contre d’éventuels missiles iraniens, que l’Iran n’a pas l’intention de développer. La Russie est bien consciente que le véritable but de ces armes, comme l’annoncent les stratèges américains, c’est de doter l’OTAN d’une capacité de première frappe. Les officiels russes ont fait savoir que le déploiement, sans concertation mutuelle, de telles armes, représente un casus belli et l’obligera à préparer une frappe préventive contre l’Occident.
En mai 2012, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolai Patroushev avait justifié la possibilité d’une action préventive en expliquant que le système de l’OTAN serait capable, d’ici 2020, d’intercepter une partie des missiles intercontinentaux (ICBM) russes : « Le positionnement géographique et les caractéristiques techniques de ces systèmes de défense créent les conditions de dangers supplémentaires, surtout si l’on prend en compte le niveaux actuel et futur de haute précision des armes américaines. Il n’y a tout simplement pas de cibles autres que la Russie pour ce bouclier de défense antimissile. »
Un an auparavant, Dimitri Rogozine, alors ambassadeur de Russie auprès de l’OTAN avait averti l’Organisation en août 2011 contre toute tentative d’étendre son système au­delà de la Méditerranée.
Selon un rapport d’AFP du 8 août 2011, Rogozine avait déclaré:
« Le simple fait de déployer une infrastructure de défense antimissile américaine dans les mers septentrionales est une véritable provocation vis­à­vis du processus de désarmement nucléaire. Pourquoi est­ce que personne ne veut donner la garantie qu’une flotte américaine équipée d’intercepteurs Aegis ne sera pas déployée dans les mers septentrionales ?, avait­il demandé. »
Personne, ni à l’OTAN ni dans la hiérarchie américaine, n’a jamais pris la peine de lui répondre.
Quand la faillite systémique de tout un système ronge, la fuite en avant devient sa seule politique. Février 2014 Le général russe Ivashov: Je présume que le ministère des Affaires étrangères sait que nous sommes en guerre
12 février 2014 (EIRNS)—Dans un entretien publié le 10 février sur km.ru, le général russe Leonid Ivashov, ancien chef du bureau des affaires étrangères du ministère russe de la Défense et actuellement président de l’Académie des études géopolitiques, lance une mise en garde claire et précise les conséquences dramatiques pouvant découler de la crise ukrainienne :
« Il semble qu’ils [des responsables clé au sein de l’Union européenne ainsi que le secrétaire d’État américain John Kerry] se soient consacrés à l’étude de la doctrine du Dr Goebbels, et continuent à le faire. (…) Ils présentent tout dans un sens contraire à la réalité. C’est là une des formules que la propagande nazie avait Le général russe Leonid Ivashov
employée avec le plus de succès : (…) Ils accusent d’agression, le parti qui cherche à se défendre. Ce que nous voyons en Ukraine et en Syrie est un projet occidental, une guerre d’un genre nouveau : dans les deux cas nous voyons une approche clairement anti­russe, et il est bien connu que les guerres commencent avec des opérations de guerre psychologique et de manipulation de l’information. (…)
Je présume que le ministère des Affaires étrangères comprend que nous sommes en guerre, et que les guerres ont leurs lois. (…) Après la guerre de l’information, ils préparent [une opération] terrestre et navale en Ukraine. Kerry et Obama encouragent à Kiev ce qu’ils répriment durement dans leur pays. Les dirigeants européens combattent les manifestations non autorisées avec des tuyaux d’arrosage et jettent les manifestants en prison, tandis que dans le cas ukrainien ils font exactement l’inverse et, en plus de cela, ils menacent la Russie. En toute logique, cela fait partie de la guerre de l’information.
Gardez à l’esprit que la commotion provoquée par l’information, cache le fait que des navires américains entrent dans la mer Noire, près de l’Ukraine. Ils envoient leurs "Marines", et il ont également commencé à déployer plus de chars armés en Europe. (…) Après la guerre de l’information, ils préparent une opération terrestre et navale. Peut­être aussi aérienne.
Le scénario pourrait se dérouler comme suit : conduire l’Ukraine au bord de la rupture, blâmer Ianoukovitch et la Russie pour tout cela, pour ensuite pouvoir dire que l’OTAN ne peut pas en rester là, à ne rien faire, et se doit par conséquent d’envoyer ses troupes pour rétablir l’ordre. Un gouvernement de transition serait ensuite formé, comme en Irak et au Kosovo, et l’OTAN prendrait le contrôle des choses. L’histoire nous a montré des situations similaires. »
Le général Ivashov est un membre actif d’un groupe d’intellectuels de plus en plus influent en Russie, le Club Izborsk, qui doit publier plus tard aujourd’hui dans l’hebdomadaire Zavtra un important appel intitulé: « Sauvons l’Ukraine! » Plus de détails demain.
Février 2014 Ingérence directe d’Obama dans les affaires intérieures ukrainiennes
10 février 2014
Un enregistrement audio publié le 6 février, juste avant l’arrivée de la secrétaire d’État­adjointe américaine Victoria Nuland [1] à Kiev le vendredi 7 février, jour d’ouverture des jeux d’hiver de Sotchi, révèle comment celle­ci a tenté, en coordination avec l’ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt, d’imposer au gouvernement ukrainien les candidats de l’opposition de leur choix.
Tout comme Catherine Ashton et le sénateur John McCain, Mme Nuland n’hésite pas à se rendre régulièrement en Ukraine pour y distribuer des petits pains et des gâteaux aux manifestants de l’opposition.
Dans sa conversation téléphonique avec l’ambassadeur américain, Nuland s’exprime au passage en termes très peu diplomatiques sur l’incapacité de l’Union européenne, pourtant une puissance alliée des États­Unis, à s’imposer: "Fuck the EU" ! (que l’UE aille se faire foutre !), des propos pour lesquels elle a dû présenter des excuses.
la secrétaire d’État­adjointe américaine Victoria Nuland
Nuland informe Pyatt qu’elle a évoqué son plan avec le sous­secrétaire des Nations unies pour les Affaires politiques Jeffrey Feltman, un ancien du département d’État américain, qui devait nommer un représentant de l’ONU pour promouvoir l’accord envisagé par elle. Le vice­président américain Joe Biden devait également être mobilisé pour promouvoir son choix.
L’intervention de Nuland a lieu peu après la proposition formulée le 25 janvier par le gouvernement ukrainien offrant des postes ministériels à deux figures de l’opposition : le boxeur Vitali Klitschko de l’Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme (UDAR) (mis de l’avant par les Britanniques et les Européens) et Arseni Iatseniouk du Front pour le changement, qui est en alliance avec Ioulia Tymochenko, emprisonnée depuis 2011.
Nuland prétend que si l’on permettait à Klitschko de devenir vice­Premier ministre, comme le lui avait proposé le président ukrainien Ianoukovitch, les choses se passeraient mal avec Iatseniouk, son choix préféré comme chef du nouveau gouvernement:
« Je ne pense pas que Klitsch [le surnom qu’elle donne à Klitschko] devrait enter au gouvernement. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. (…) Je pense que Yats [surnom de Iatseniouk] est le gars qui a l’expérience en économie, l’expérience de gouvernement (...) Ce dont on a besoin, c’est que Kiltsch et Tiahnybok [Oleh Tiahnybok est le chef du parti néo­nazi Svoboda] soient à l’extérieur; Iatseniouk a besoin de leur parler quatre fois par semaine, tu sais. Je pense que si Klitsch entre au gouvernement, il sera au même niveau opérationnel que Iatseniouk, ça ne marchera tout simplement pas.
L’ambassadeur Pyatt demande ensuite: « Voulez­vous qu’on arrange un appel téléphonique avec lui ? » A quoi répond Nuland: « J’avais compris que Yats allait offrir dans ce contexte une conversation 3+1 ou 2+1 avec toi. C’est bien cela que tu avais compris? »
Voici donc les trois soi­disant chefs des trois soi­disant partis de l’opposition « ukrainienne » en train de coordonner directement leur coup d’État via des appels­conférence avec la représentante personnelle de Barack Obama et l’ambassadeur américain en Ukraine !
Juste avant que n’éclate au grand jour ces manœuvres impériales, Sergeï Glaziev, le conseiller du président russe Vladimir Poutine pour les affaires eurasiatiques, révélait dans le journal russe Kommersant que les États­Unis financent et entraînent l’opposition armée en Ukraine et que ceci contrevient à l’accord de 1994 entre la Russie et les États­Unis sur le respect de la souveraineté ukrainienne.
Février 2014 « Nous devons rappeler le Mémorandum de Budapest de 1994 sur les garanties en matière de sécurité, adopté dans le cadre de l’adhésion de l’Ukraine au Traité de non prolifération nucléaire. Toutes les parties se sont engagées à protéger l’intégrité territoriale de l’Ukraine. En vertu de cet accord, la Russie et les États­Unis sont les garants de la souveraineté de l’Ukraine ainsi que de son intégrité territoriale et, à franchement parler, sont obligés d’intervenir [de manière conjointe, ndlr] lorsque ce type de conflit émerge. Ce que les Américains sont cependant en train de faire, de manière unilatérale et en s’ingérant cruellement dans les affaires intérieures de l’Ukraine, est une violation claire de ce traité. L’accord vise des garanties collectives et une action collective. »
Glaziev ajoute que selon ses informations, « des sources américaines dépensent quelque 20 millions de dollars par semaine pour financer l’opposition et les insurgés. »
Quant aux propos de l’ambassadeur américain en Ukraine Jeffrey Pyatt, qui se dit à « 100 % certain » que l’Ukraine signerait l’Accord d’Association avec l’UE, Glaziev fait remarquer qu’il est assez étrange de constater qu’un ambassadeur d’un pays étranger puisse « déclarer avec certitude que l’Ukraine va signer l’accord, comme s’il pouvait, mieux que les dirigeants ukrainiens, décider de la question. Mais les dirigeants ukrainiens ont décidé de ne pas signer cet accord contre nature car ce document est une feuille de route vers la catastrophe. »
L’économiste et homme d’État américain Lyndon LaRouche a conclu que les manigances de Nuland, en tant que représentante personnelle du président Obama en Ukraine, visent à fomenter un coup d’État fasciste et peuvent conduire à un affrontement thermonucléaire entre les superpuissances.
Ceci constitue une raison supplémentaire pour la destitution, selon les procédures prévues à cet effet, du président américain dans les plus brefs délais.
[1] Victoria Nuland a été la conseillère principale de politique étrangère de Dick Cheney. Elle est également l’épouse du néo­conservateur Robert Kagan, instigateur du projet impérial pour un Nouveau siècle américain. Pour Kagan, l’UE est impuissante car sous l’emprise de Vénus, déesse de la paix, mais fort contente que les États­Unis fassent le sale boulot de Mars (dieu de la guerre). Ambassadrice américaine à l’OTAN, Mme Nuland avait exigé, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, l’application de l’article 5 de la Charte atlantique obligeant les États membres de l’OTAN à partir en guerre avec George Bush junior contre le terrorisme mondial. C’est dans ce but qu’elle a plaidé auprès de Nicolas Sarkozy pour accélérer le retour de la France dans l’OTAN.
Février 2014 Partie II L' Occident derrière un coup d'État néo­nazi en Ukraine
. Ukraine : Vitrenko interpelle le Parlement européen sur son soutien aux néo­nazis
.Avec l’aide de terroristes, les États­Unis et l’UE instaurent un régime néo­nazi en Ukraine
.Vitrenko exige que le monde reconnaisse la nature néo­nazie du putsch en cours en Ukraine
.Ukraine : le très influent Club Izborsk russe établit un parallèle avec la crise des missiles de Cuba
.Ukraine : l’Union Européenne, les États­Unis et le Canada ferme les yeux sur l’hégémonie des néonazis à la tête de l’insurrection
.Ukraine : Appel de 29 élus et responsables contre l’ingérence occidentale
Février 2014 Ukraine : Vitrenko interpelle le Parlement européen sur son soutien aux néo­nazis
27 février 2014 (Solidarité&Progrès)—Hier, à la tête d’une délégation de responsables ukrainiens co­signataires de l’appel du 25 janvier mettant en garde contre le danger d’un coup néo­nazi, la dirigeante du Parti socialiste progressiste d’Ukraine (PSPU), Natalia Vitrenko, s’est rendue au Parlement européen de Strasbourg.
D’abord, lors d’une conférence de presse, organisée dans le cadre du premier discours de Milos Zeman au Parlement européen en tant que président tchèque, Vitrenko a été la première invitée à poser une question. Son intervention tranchée a marqué les esprits et la télévision tchèque rapporte ses propos :
« Je suis Natalia Vitrenko, la dirigeante d’un parti d’opposition de gauche en Ukraine. Je suis dirigeante d’un parti contre lequel les nazis ukrainiens ont déjà organisé des campagnes de violence visant à m’éliminer physiquement, ainsi que les membres de mon parti. Aujourd’hui en Ukraine, les bureaux de partis politiques sont incendiés un peu partout à travers le pays, et les gens qui y travaillent sont assassinés. Les domiciles de politiciens qui sont sujet à la désapprobation sont également incendiés. Les membres élus de notre parlement national et autres instances locales sont passés à tabac, de manière à les obliger à céder aux demandes des Natalia Vitrenko lors de sa propre conférence de presse, terroristes et néo­nazis de Secteur droit, participant à l’Euromaidan. Dans les faits, dénonçant l’emprise des mouvements néo­nazis sur l’Euromaidan.
les néo­nazis ont mis en place leur régime. »
Alors que Vitrenko tentait de finir sa question, les orateurs au podium ont commencé à s’agiter, le président Schulz demandant une traduction de ce qu’elle était en train de dire. Le président tchèque Zeman, qui parle également le russe, fut le premier à répondre, déclarant :
« Premièrement, je n’ai pas compris votre question, car il ne s’agissait pas d’une question.
Mais permettez­moi de dire ceci, car j’ai visité l’Ukraine il y a quelques mois. J’ai également rencontré le
président Ianoukovitch. Il avait promis que l’Ukraine signerait l’Accord avec
l’Union européenne. Et les promesses doivent être tenues. Sa promesse n’a pas été tenue. Voilà. »
http://www.comiterepubliquecanada.ca/article4316.html
Février 2014 La couverture médiatique tchèque s’est terminée là­dessus, au moment où Schulz demandait au président tchèque de ne pas parler russe puisque les autres présents ne pouvaient pas comprendre. Selon l’agence UNIAN, le dialogue s’est poursuivi avec une traduction en anglais.
Même si Vitrenko s’était présentée comme politicienne et non comme journaliste, Schulz lui a permis de poser une question comme faveur spéciale étant donné les circonstances en Ukraine hier. Sa question fut :
« Est­ce que Secteur droit représente les valeurs européennes, et les partis néo­nazis ne devraient­ils pas être bannis en Ukraine ? »
D’après l’agence de presse ukrainienne UNIAN, Zeman a répondu :
« Des deux côtés, il n’y a pas eu que des manifestants pacifiques, mais aussi des radicaux. Il y a eu une escalade des tensions politiques. Je ne peux exclure la possibilité que certains des manifestants n’étaient pas seulement des radicaux de droite, mais pro­nazis. En particulier des partisans de Stepan Bandera. Mais je ne crois pas qu’ils aient pris le dessus. »
Schulz a ajouté : « L’UE fera tout son possible pour qu’un dialogue ait lieu impliquant tous les côtés, de
manière à arriver à un résultat pacifique, stable et démocratique en Ukraine. Mes informations sont que même des membres de Svoboda ont été inclus dans ce dialogue. Je n’ai rien à dire sur le fait qu’ils soient néo­nazis ou non. Je pense que vous avez fait des déclarations sérieuses et je vais les vérifier. Mon sentiment est que nous devrions intégrer tout le monde dans le processus, pour trouver une solution à la crise.
Les propos de Martin Shultz ont de quoi choquer puisque des résolutions antérieures de ce même Parlement condamnaient les mouvements politiques néo­nazis en Ukraine. En 2010, le Parlement européen avait déclaré que celui­ci :
« Regrette vivement la décision du président ukrainien sortant, Victor Iouchtchenko, d’accorder à titre posthume à Stepan Bandera, chef de l’organisation nationaliste ukrainienne OUN qui collabora avec l’Allemagne national­
socialiste, le titre de « héros national de l’Ukraine »
Ce même Parlement a déclaré dans une résolution adoptée le 13 décembre 2012, qu’il :
« S’inquiète de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au parti « Svoboda », lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovna Rada ; rappelle que les opinions racistes, antisémites et Natalia Vitrenko avec l’eurodéputé italien Claudio Morganti lors de
xénophobes sont contraires aux valeurs et la conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg.
principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier. »
Conférence de presse
Natalia Vitrenko avec l’eurodéputé italien Claudio Morganti lors de la conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg.
Vitrenko, accompagné du syndicaliste Volodymyr Marchenko et du chef du Parti Kiev Rus, le colonel Valeri Sergachov, ont tenu leur propre conférence de presse à Strasbourg plus tard dans la journée.
Plusieurs médias y ont assisté. La conférence de presse, sous le titre « Ukraine, comment éviter un affrontement global », était parrainée l’eurodéputé italien Claudio Morganti du groupe L’Europe de la liberté et de la démocratie. Vitrenko a également été interrogée par trois chaînes de télévision, dont Euronews et la Rai italienne.
Février 2014 Avec l’aide de terroristes, les États­Unis et l’Union Européenne instaurent un régime néo­nazi en Ukraine
24 février 2014 Natalia Vitrenko, économiste et fondatrice du Parti socialiste progressiste d’Ukraine (PSPU), nous livre ici son analyse de la situation dans son pays après le départ de Ianoukovitsch.
Vous pouvez lui poser des questions par internet, lundi 24 février à 19h, lors de sa conférence à Paris.
Le 23 février 2014 – Le monde entier est troublé par les événements d’Ukraine. Il faut en saisir le sens profond. Le Parti socialiste progressiste d’Ukraine, qui, en tant que parti d’opposition de gauche, a combattu et continue à combattre la politique intérieure et étrangère, autant des forces de la Révolution orange sous Iouchtchenko que de la coalition du Parti des régions et du Parti communiste d’Ukraine sous Ianoukovitch, juge nécessaire de présenter son évaluation.
Le 22 février 2014, sous la menace des armes automatiques des guérilleros et des terroristes de l’Euromaidan, le Parlement a opéré un coup d’État néo­nazi.
Faisant fi de toutes les dispositions de la Constitution ukrainienne et du droit international, bafouant les valeurs européennes, le Parlement a outrepasé son mandat et commis des actes passibles de sanctions pénales. Washington et Bruxelles, qui ont fait croire au monde que l’Euromaidan était une initiative pacifique du peuple ukrainien ayant choisi l’Europe et Natalia Vitrenko
défendant la démocratie et les valeurs européennes, doivent reconnaître que ce n’est nullement le cas. Ils ont soutenu un putsch nazi, mené par des guérilleros, des terroristes et des politiciens de l’Euromaidan au service d’intérêts géopolitiques occidentaux.
Il en existe des preuves irréfutables :
1. Ils ont changé l’ordre constitutionnel d’un État de façon anticonstitutionnelle. Ceci viole le principe européen d’État de droit. En violation de la section XIII de la Constitution ukrainienne (qui stipule en détail la procédure d’un changement de Constitution) et sans aucune participation de la Cour constitutionnelle, l’ordre constitutionnel a été changé par une simple résolution adoptée au Parlement ukrainien (Rada suprême).
2. Outrepassant son mandat et en violation de l’Article 19 de la Constitution, le Parlement a nommé des superviseurs en charge du ministère de l’Intérieur, des services de sécurité et du bureau du Procureur général. Ces superviseurs ont été désignés pour permettre à l’Euromaidan d’imposer anticonstitutionnellement sa politique aux institutions de l’appareil d’État afin de satisfaire les intérêts occidentaux.
3. Le président ukrainien Ianoukovitch (dont les politiques ont été vigoureusement combattues par notre parti depuis son entrée en fonction) a été dépouillé de son autorité constitutionnelle en violation totale de la Constitution. La Constitution ukrainienne n’accorde pas au Parlement (Rada suprême) le droit de supprimer l’autorité d’un Président sous prétexte qu’il a quitté son poste. La Constitution institue une procédure de destitution. Une fois de plus, guidé non pas par la loi mais par la gestion révolutionnaire, et au mépris du principe européen de présomption d’innocence, Ianoukovitch a été écarté et des élections présidentielles planifiées, en violation de la Constitution ukrainienne.
4. Le Parlement, qui protège les guérilleros et les terroristes de l’Euromaidan, a amnistié et élevé au statut de héros tous les participants, tout en commençant à leur attribuer des postes élevés dans le gouvernement. Ceci implique que ceux qui ont pris les armes, qui ont tué des citoyens innocents et des membres des forces de l’ordre qui ne sont coupables de rien ; qui ont pris d’assaut et détruit des bâtiments administratifs et des dépôts d’armes, ceux qui ont organisé des procès sommaires, se sont livrés au chantage et ont organisé des enlèvements, n’auront pas à rendre compte de leurs actes. Ainsi sont jetés les fondements d’un État néo­nazi et d’une machine étatique répressive.
Washington et Bruxelles devraient écouter nos mises en garde. Nous les accusons, ainsi que les forces politiques qu’ils ont mises en selle, d’être pleinement responsables de l’instauration d’un régime nazi et Février 2014 totalitaire en Ukraine et de la grossière violation des droits et libertés de nos concitoyens qui va de pair.
Les États­Unis et l’UE devraient savoir que les partis et mouvements qui ont pris le pouvoir, dont des forces néo­nazies (telles que Svoboda et Secteur droit), ont proclamé, ce faisant, qu’ils accomplissaient une révolution nationale sous les slogans de « L’Ukraine aux Ukrainiens », « Gloire à la nation », « Mort aux ennemis », « Poignardons les Moscovites et pendons les communistes », etc.
Depuis le 22 février, les forces désormais au pouvoir portent l’entière responsabilité pour tous les Ukrainiens et pour la violation des droits et libertés des citoyens. Les guérilleros et terroristes d’Euromaidan continuent à assaillir les bâtiments administratifs et gouvernementaux dans le sud­est de l’Ukraine. Les électeurs sont privés, par des méthodes terroristes, de leur droit de voir les représentants qu’ils avaient élus exercer leurs fonctions aux Conseils locaux. Les civils qui tentent de défendre leurs élus se font abattre sans merci à la Kalachnikov ou par d’autres armes non­létales, comme cela s’est produit à Luhansk le 22 février.
Les guérilleros, sans aucun mandat officiel et en l’absence d’état d’urgence, se sont arrogés le droit de bloquer les grands axes de circulation, munis de haches et de gourdins, d’ériger des barrages filtrants et de vérifier les papiers des passagers, empêchant ceux qu’ils réprouvent de quitter Kiev. Ils bloquent l’accès aux aéroports, violant ainsi grossièrement la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés élémentaires qui garantit à quiconque l’inviolabilité du droit à circuler, la présomption d’innocence et le droit à la sécurité et à la vie. Ils avilissent la dignité et les droits de tout le peuple ukrainien.
Le 23 février, des représentants de ceux qui viennent d’accéder au pouvoir ont annoncé la formation d’une communauté ethnique ukrainienne : toute personne utilisant la langue russe se verra retirer son statut de membre de la communauté ethnique ukrainienne et subira une discrimination au niveau de ses droits civiques et politiques.
L’intention de bannir la retransmission des chaînes de télévision russes en Ukraine, en tant que porte­
parole d’un État hostile, a été annoncée. Voilà comment les nouvelles autorités comptent défendre les valeurs européennes que sont les libertés d’expression et d’opinion.
En vue d’une épuration, le nouveau pouvoir a également commencé à dresser la liste des avoirs personnels des uns et des autres. Ce mécanisme permettra de priver de leurs droits ceux qui ne partagent pas les vues néo­nazies des nouvelles autorités.
Des milices de justiciers répandent leur pratique nauséabonde à travers le pays. Des parlementaires qui ont été désapprouvés sont battus, parfois à coup de pierres. Les membres des conseils locaux et leurs familles (surtout leurs enfants) subissent des intimidations s’ils rechignent à faire valoir les buts politiques des forces au pouvoir. Les bureaux des partis politiques désavoués et les organisations publiques qui ne partagent pas l’idéologie et les buts des nouvelles autorités ukrainiennes sont menacés de persécution et d’exil.
La prise de contrôle par l’Euromaidan du monastère de la Laure des Grottes de Kiev [un des quatre lieux saints de l’Église orthodoxe russe, nde] et son transfert vers l’église schismatique du patriarche Philarète de Kiev [Église orthodoxe ukrainienne fondée en 1992 et scission de l’Église orthodoxe russe, nde] a commencé. Ceci conduira à la saisie de l’ensemble des églises orthodoxes russes (associées au Patriarcat de Moscou) afin de les subordonner au Vatican.
Au nom du Parti socialiste progressiste d’Ukraine, je déclare que nous ne reconnaissons pas comme légal le coup d’État qui vient d’être perpétré ni comme légitime l’activité des nouvelles autorités ukrainiennes. Nous condamnons la violation totale des droits et libertés des citoyens d’Ukraine commise sur la base de facteurs ethniques, culturels, religieux et politiques.
Nous en appelons au Parlement européen et au Conseil de sécurité des Nations unies et demandons une intervention immédiate dans ce qui a lieu aujourd’hui en Ukraine, afin de défendre les droits et libertés des citoyens et d’empêcher que les autorités ukrainiennes ne provoquent une troisième guerre mondiale sur le continent eurasiatique.
Natalia Vitrenko , Présidente du Parti socialiste progressiste d’Ukraine (PSPU)
Février 2014 Vitrenko exige que le monde reconnaisse la nature néo­nazie du putsch en cours en Ukraine
19 février 2014 (Solidaroté&Progrès)—Le Dr Natalia Vitrenko, présidente du Parti progressiste socialiste d’Ukraine, a publié hier une déclaration après que des guérilleros marchant sous la bannière rouge et noire du collaborateur nazi Stepan Bandera ont commis des actes de violence dans le centre de Kiev.
« C’est seulement lorsque la communauté mondiale aura reconnu la nature néo­nazie du putsch que la violence en Ukraine pourra être arrêtée », est le titre de sa déclaration.
Vitrenko a rapporté que le sang a coulé à nouveau hier, après que des colonnes organisées et lourdement armées, sous prétexte d’une marche pacifique sur la Rada suprême à l’appel mensonger des dirigeants de l’Euromaidan (Iatsenouk, Klitschko et Tyahnybok), ont tenté de saccager la Rada (Parlement) et attaqué tant la police que des manifestants pacifiques du Parti des régions, actuellement au pouvoir. Elle a accusé les dirigeants de l’opposition d’avoir incité cette nouvelle vague de violence et les a tenus responsables pour le sang versé. Mais elle a ajouté :
« La responsabilité pour la violence, le sang, les morts et les blessés, et la guerre civile en Ukraine, n’incombe pas seulement aux organisateurs de l’Euromaidan, aux guérilleros et aux terroristes, mais également aux dirigeants de l’Union européenne et des États­Unis qui ont, dans leur myopie politique, confondu un putsch nazi avec une révolte populaire pacifique en défense des valeurs européennes. »
Vitrenko a répété ce qu’elle avait déclaré dans une vidéo du 13 février, qui est que les politiques étrangers se rendant sur le Square de l’Indépendance (Maidan Nezalezhnosti) refusent délibérément de reconnaître que toute la zone du Maidan est décorée de graffiti néo­nazis, tandis que des « menaces nazies » telles que « poignardons les moscovites » et « gloire à la nation – mort aux ennemis » sont scandées continuellement. « Pour une raison quelconque, ils n’arrivent pas à voir que ce qui arrive en Ukraine est parfaitement similaire à la saisie du pouvoir par les nazis en Allemagne. »
En conclusion, elle a ajouté :
« En tant que dirigeante d’un parti d’opposition de gauche en Ukraine, j’appelle la communauté mondiale à regarder ce qui est au cœur de nos problèmes en Ukraine. Il s’agit d’un putsch néo­nazi, visant à établir une dictature nazie. Le droit international et les valeurs européennes, la défense des droits humains en Ukraine (et dans le monde), ainsi que les principes démocratiques, obligent toutes les nations du monde et toutes les forces progressistes à s’unifier dans le but de bannir les partis et mouvements néo­nazis en Ukraine. Sinon il sera impossible de stabiliser la situation et d’obtenir des changements démocratiques. »
Vitrenko avait remercié dans sa déclaration vidéo du 13 février Helga Zepp­LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, pour son intervention récente dans une réunion du National Endowment for Democracy à Washington D.C., où elle avait dénoncé depuis la salle : « Sous couvert de ’’démocratie’’, vous vous ingérez dans les affaires internes de l’Ukraine et vous pourriez déclencher une troisième Guerre mondiale. »
Vitrenko a terminé en disséquant les faussetés contenues dans les plus récentes résolutions adoptées tant par le Congrès américain que le Parlement européen sur l’Ukraine.
Le soutien apporté par le Parlement européen aux insurgés actuels est particulièrement outrageant, étant donné les résolutions antérieures de ce même Parlement condamnant les mouvements politiques néo­nazis en Ukraine. En 2010, le Parlement européen avait déclaré que celui­ci : Regrette vivement la décision du président ukrainien sortant, Victor Iouchtchenko, d’accorder à titre posthume à Stepan Bandera, chef de l’organisation nationaliste ukrainienne OUN qui collabora avec l’Allemagne national­socialiste, le titre de « héros national de l’Ukraine »
Ce même Parlement a déclaré dans une résolution adoptée le 13 décembre 2012, qu’il « S’inquiète de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au parti « Svoboda », lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovna Rada ; rappelle que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition Février 2014 avec ce dernier. »
Aujourd’hui, fait remarquer Vitrenko, les responsables européens et américains sont en contact constant avec le dirigeant de Svoboda, Oleh Tyahnybok.
http://www.comiterepubliquecanada.ca/article4292.html Dans cette vidéo du 26 février 2014 vous y trouverez un entretien de Christine Bierre avec Natalia Vitrenko, présidente du Parti socialiste progressiste d’Ukraine. Cette opposante à Ianoukovitch dénonce fermement le péril néonazi qui menace l’Ukraine depuis que l’UE et les États­Unis ont légitimé et rendu incontrôlable l’extrême droite ukrainienne.
Actuellement en tournée en Europe pour faire connaître la vérité sur les événements qui déchirent son pays, Natalia Vitrenko était à Paris pour rencontrer des responsables politiques et donner une conférence internet.
Février 2014 Ukraine : le très influent Club Izborsk russe établit un parallèle avec la crise des missiles de Cuba
15 février 2014 Un mémorandum intitulé « Sauver l’Ukraine », rédigé par des experts du Club Izborsk, est paru dans l’hebdomadaire russe Zavtra de cette semaine. Il dénonce comme une menace aux intérêts stratégiques russes, le « coup d’État fasciste rampant » qui a lieu contre l’Ukraine. Le Club Izborsk est un groupe d’intellectuels influents promu par le président Vladimir Poutine depuis quelques temps.
« Sauver l’Ukraine », qui accuse les États­Unis et l’Union européenne d’être à l’origine de la tentative de changement de régime en cours en Ukraine, somme les États­Unis de participer à des consultations de crise, sous l’égide du Mémorandum de Budapest de 1994 sur la souveraineté ukrainienne. Ce mémorandum de 1994, garantissant la souveraineté nationale de l’Ukraine, avait été signé par les États­Unis, la Grande Bretagne, l’Ukraine et la Russie. Si l’Ukraine ou la Grande Bretagne venaient à refuser une telle conférence, alors la diplomatie russo­américaine devrait entreprendre des négociations de toute urgence, en s’appuyant sur le précédent de la crise des missiles de 1962.
Certaines des évaluations et des idées promues par le mémorandum du Club Izborsk vont dans le sens des prises de position récentes de Sergueï Glaziev, conseiller spécial du président russe, et du général à la retraite Léonid Ivachov, ancien chef du Département de politique étrangère du ministère russe de la Défense. Glaziev et Ivachov participent tous deux au Club Izborsk et ont été parmi les co­auteurs du Livre blanc sur la stratégie militaire publié par ce groupe en 2013. En janvier de la même année, le groupe avait publié « Réforme de la défense, partie intégrante d’une conception de la sécurité pour la Fédération de Russie », où il auscultait le nouveau projet américain visant à anéantir, grâce à des armes nucléaires miniaturisées et de très grande précision, la riposte d’un ennemi à une première frappe nucléaire. (Voir « US Moves Towards a Nuclear First Strike Capability », EIR, March 15th, 2013.)
Le mémorandum « Sauver l’Ukraine » rapporte que la situation du pays « approche rapidement de la limite au­delà de laquelle l’Ukraine pourrait devenir fasciste ». L’Ukraine, un État non­aligné, neutre et non nucléaire, deviendrait ainsi un « point chaud » en Europe et dans le monde, « une zone d’instabilité et de chaos aux frontières de la Russie ».
La déstabilisation en cours en Ukraine est en train de créer « les conditions de la prise de pouvoir par une coalition de forces politiques qui ne représente pas les intérêts de la majorité du peuple ukrainien ». Selon ce mémorandum, le groupe américain en charge de l’opération « Ukraine » est composé d’intellectuels et de diplomates de haut niveau. Washington « s’inquiète que Moscou, dont les réserves en capital sympathie au sein de la population ukrainienne sont énormes, puisse soudainement se réveiller, devenir plus actif et saborder le projet presque finalisé d’établir un gouvernement totalement anti­russe en Ukraine, allant même jusqu’à largement recourir aux héritiers fascistes du collaborateur nazi Stepan Bandera ».
Le rapport énumère les scénarios possibles d’un changement de régime en Ukraine : expulsion abrupte de Ianoukovitch, ou lancement d’un processus de « gouvernement de coalition » qui aboutirait en définitive à son éjection du pouvoir. Un nouveau dirigeant, peut­être même Ioulia Timochenko, libérée de prison, pourrait alors « prendre la direction de l’Ukraine, au sein de la plate­forme radicale nationaliste d’Oleg Tiagnybok et d’autres groupes fascistes d’extrême droite. Une telle tournure idéologique des événements (...) pourrait aboutir à la formation d’un État anti­russe aux frontières de la Fédération de Russie et perturber toute tentative d’intégration dans l’ancienne région soviétique ».
Conséquences pour les intérêts stratégiques de la Russie
Dans ce chapitre, le mémorandum développe ce qu’un tel régime pourrait « décider qui affecte directement les intérêts stratégiques de la Fédération de Russie » :
« – Rejet de la présence des forces armées russes en Crimée, y compris l’utilisation de Sébastopol comme base de la flotte russe en mer Noire. Le délai d’expulsion pourrait être fixé à 6 voire 10 mois, un délai insuffisant pour une relocalisation ordonnée des installations militaires sur le territoire russe, aux environs de Novorossiisk.
« – Purges des éléments pro­russes dans l’est et le sud de l’Ukraine, conduisant à un exode en masse de réfugiés vers la Fédération russe.
« – Destruction des capacités manufacturières à Kiev, Dnepropetrovsk, Kharkov et d’autres villes ukrainiennes, qui travaillent pour le complexe militaro­industriel russe.
Février 2014 « – Ukrainisation forcée des populations vivant à l’est du Dniepr [où vivent des populations ethniquement russes ou russophones importantes].
« – Partenariat renforcé entre l’Ukraine et l’OTAN et établissement de bases américaines et de l’OTAN dans le pays, y compris en Crimée.
« – Établissement en Ukraine orientale de bases d’entraînement de terroristes pouvant opérer aussi bien dans le Caucase que dans le bassin de la Volga et éventuellement en Sibérie.
« – Extension du recours aux techniques de l’Euromaidan dans de grandes villes en territoire russe, définies par leur majorité ethnique.
« – Expulsion de l’Église orthodoxe russe hors d’Ukraine, suivie par la saisie des églises et monastères, résultant dans l’affaiblissement de l’autorité aussi bien de l’Église orthodoxe russe que du gouvernement central au sein de la société russe.
« – Ouverture de poursuites contre Gazprom, Rosneft et leurs cadres dirigeants, ainsi que d’actions en justice contre la Russie dans les Cours de justice internationales soutenues par les occidentaux, sous différents prétextes. »
Que faire ?
Dans leur conclusion, les auteurs déclarent : « Nous considérons la situation qui émerge en Ukraine comme catastrophique pour le futur de la Russie et de tout l’espace post­soviétique. » Parmi les mesures qu’ils proposent, dans « le cadre du droit international » :
« – une évaluation idéologique officielle du coup d’État fasciste en cours, contre les droits des peuples et des groupes ethniques vivant en Ukraine.
« – un appel aux peuples russe et ukrainien à résister, de toute leur force, à la plaie fasciste qui prend le pouvoir à Kiev, et à faire entrer des couches plus vastes du public dans le processus politique.
« – apporter une aide sociale et économique à toutes les régions du sud et de l’est de l’Ukraine, via des programmes bilatéraux et par la baisse des prix du gaz pour les consommateurs ukrainiens, tout en retirant tout crédit supplémentaire au gouvernement d’Ukraine.
« – appel à tous les citoyens russes pour qu’ils contactent leurs parents et amis en Ukraine, afin de les mobiliser pour rejoindre un processus politique ouvert contre ce Maidan qui nous conduit à une lutte fratricide future.
« – un appel du gouvernement de la Fédération de Russie, aux gouvernements d’Ukraine, des États­
Unis et de Grande Bretagne, invoquant le Mémorandum de Budapest sur la souveraineté de l’Ukraine (5 décembre 1994 (Article 6)), toujours en vigueur, pour protester contre l’ingérence des États­Unis dans les affaires internes de l’Ukraine et demander à toutes les parties du Mémorandum de convoquer une conférence sur l’agression politique et les mesures de « coercition économique destinées à soumettre à leur propre intérêt [celui des États­Unis] l’exercice par l’Ukraine des droits inhérents à sa souveraineté ».
« – En cas de refus de l’une des parties de participer à cette conférence, le Mémorandum de Budapest devra être invalidé temporairement. La Russie entrera alors en pourparlers directs avec Washington, en citant la crise des Caraïbes (crise des missiles de Cuba) de 1962 comme précédent aux événements actuels en Ukraine, et lui proposera d’ouvrir des négociations pour une surveillance conjointe des processus politiques et électoraux en Ukraine, ainsi qu’une médiation conjointe pour la résolution de la crise politique en cours.
« – Proposer à la République populaire de Chine et à d’autres pays du BRICS de développer une assistance économique en faveur de l’Ukraine et un travail conjoint sur toute la zone post soviétique, afin d’empêcher toute tentative d’hégémonie unilatérale des États­Unis. »
En guise de conclusion, ils écrivent : « Seul ce type d’initiative par l’État Russe et d’autres forces saines dans la communauté russe ou internationale, avec les organismes exécutifs de nos deux pays, peut stabiliser la situation économique et sociale en Ukraine et empêcher une catastrophe politique et sociale dans ce pays. »
Le levier pour renverser cette descente aux enfers dans un conflit thermonucléaire est de rétablir un Glass­Steagall global et le Crédit productif.
Février 2014 Les puissances occidentales fomentent un coup d’État néo­nazi en Ukraine
7 février 2014 Ce document, élaboré par une équipe de journalistes d’enquête de l’Executive Intelligence Review (EIR), présente un certain nombre de faits troublants sur la véritable nature de l’opposition ukrainienne et ceux qui la soutiennent. A mettre entre toutes les mains.
Les puissances occidentales – l’UE et l’administration Obama en tête – promeuvent un changement de régime en Ukraine en soutenant un coup d’État fomenté par des néo­nazis. Si cette entreprise aboutit, les conséquences s’en feront ressentir bien au­delà des frontières de l’Ukraine et des pays limitrophes.
Pour la Russie, ce coup d’État constituerait un véritable casus belli, dans un contexte où l’OTAN étend son bouclier antimissile en Europe centrale et adopte une doctrine de « frappe globale soudaine », en partant du principe que les États­Unis peuvent préempter, avec une première frappe surprise, toute riposte nucléaire de la part de la Russie et de la Chine.
Les événements d’Ukraine constituent l’étincelle potentielle d’une guerre généralisée, pouvant conduire à un affrontement fatal à la survie de l’humanité. Lors de la Conférence internationale sur les questions de défense qui s’est tenue à Munich début février, on a assisté à un échange très vif entre le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, accusant la Russie de se livrer à une « rhétorique belliqueuse », et le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, qui lui rétorqua que le bouclier antimissile européen visait à doter l’OTAN d’une capacité de première frappe contre la Russie. Dans ses remarques informelles à Munich, comme lors de son intervention au Forum économique mondial de Davos en Suisse, la semaine précédente, Lavrov accusa également les gouvernements européens de soutenir des organisations composées de terroristes néo­nazis, engagés à mettre l’Ukraine sous contrôle de l’UE et de la Troïka afin de renforcer l’encerclement de la Russie par l’OTAN. Au regard de la situation, les déclarations de Lavrov paraissent bien modérées.
Les hooligans nazis en première ligne
Dès que le président Victor Ianoukovitch eut annoncé, le 21 novembre 2013, que l’Ukraine annulait son projet d’Accord d’association avec l’Union européenne, l’OUN­B (la mouvance ultranationaliste de Stepan Bandera composée d’anciens collaborateurs avec le régime nazi, et leurs héritiers soutenus par l’Occident), ont lancé une campagne de provocations visant non seulement à provoquer la chute du gouvernement Mykola Azarov, mais à renverser le président démocratiquement élu, Viktor Ianoukovitch.
Le « partenariat oriental » proposé par l’UE avait été initié en décembre 2008 par Carl Bildt et Radek Sikorski, les ministres des Affaires étrangères suédois et polonais, à la veille de l’affrontement militaire géorgien avec la Russie en Ossétie du sud. Cette initiative concerne six anciennes républiques soviétiques : trois dans le Caucase (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie) et trois dans la partie orientale de l’Europe centrale (Biélorussie, Moldavie et Ukraine). L’idée n’est pas d’en faire des membres à part entière de l’UE, mais de les attirer dans son giron par de prétendus Accords d’association (AA), fondés sur un libre­échange complet et approfondi (Deep and comprehensive Free Trade Agreement).
La cible principale est l’Ukraine. S’il était signé, l’Accord d’association négocié avec ce pays entraînerait le démantèlement de son secteur industriel et mettrait fin à ses échanges commerciaux avec la Russie (qui fermerait son marché avec l’Ukraine, afin d’empêcher qu’il ne soit inondé par son intermédiaire). De plus, les acteurs du marché européen pourraient mettre la main sur ses exportations agricoles et de matières premières. L’Ukraine se verrait imposer un régime d’austérité mortifère, identique à celui auquel les pays de la Méditerranée ont été soumis en échange d’un renflouement par la Troïka.
De plus, l’Accord d’association inclut une « convergence » obligatoire dans le domaine de la sécurité et l’intégration aux systèmes de défense européens. Dans ces conditions, les accords à long terme avec la Russie pour l’accès aux ports cruciaux de la mer Noire en Crimée auraient été enterrés, concédant finalement à l’OTAN des bases avancées près de la frontière russe.
Tandis que certains rapports occidentaux prennent fait et cause pour les manifestations sur la place de l’Indépendance de Kiev (Maidan Nezalezhnesti, ou Euromaidan comme on l’appelle maintenant), les présentant comme étant, à l’origine, pacifiques, la réalité est que, dès le départ, elles incluaient des Février 2014 néo­nazis patentés, des hooligans d’extrême­droite issus du football et des « Afghantsi », c’est­à­dire des vétérans des guerres d’Afghanistan, de Tchétchénie et de Géorgie.Selon le parlementaire ukrainien Oleh Tsaryov, 350 Ukrainiens sont rentrés au pays après un séjour en Syrie en janvier 2014, au sein de groupes liés à Al­Qaïda, tels que le Front al­Nosra et l’État islamique en Irak et au levant (EIIL). Déjà, lors du dernier week­end de novembre 2013, des émeutiers armés de cocktails molotov s’étaient emparés du bureau du maire de Kiev pour en faire leur « quartier général révolutionnaire ».
Des manifestants du parti d’opposition Svoboda, anciennement appelé les Nationaux­socialistes, défilent sous le drapeau rouge et noir de l’OUN­B, les collaborateurs nazis qui exterminèrent les juifs et les Polonais dans le cadre de la machine de guerre nazie, appliquant leurs propres idées radicales de pureté ethnique au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
Le mot d’ordre de Svoboda, « l’Ukraine aux Ukrainiens », était le cri de bataille de Bandera au cours de la période de collaboration de l’OUN­B avec Hitler, suite à l’invasion nazie de l’Union soviétique. C’est avec cette devise que des exécutions massives et des actes de purification ethnique ont été perpétrés par les combattants fascistes de Bandera.
Selon des sources ukrainiennes, le Parti Svoboda a organisé des camps
d’entraînement paramilitaires au cours de l’été 2013 – plusieurs mois avant que le président Ianoukovitch ne prenne la décision de rejeter l’Accord d’association avec l’Union européenne.
Le secrétaire d’État­adjoint américain pour les Affaires européennes et eurasiennes, Victoria Nuland à Kiev le décembre 2013. Épouse du néo­
conservateur Robert Kagan, auteur de la fameuse doctrine du Nouveau siècle américain, elle était l’ambassadrice des États­
Unis auprès de l’OTAN. A ce titre, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, elle évoqua l’article 5 de l’OTAN pour exiger que l’ensemble des membres de l’Alliance se soumettent à la guerre au terrorisme décrétée par l’Administration Bush/Cheney. Ici, visiblement confuse, elle offre un panier repas à un vigile Tout comme le ministre des affaires extérieures du Canada John Baird, chargé de protéger un bâtiment le sénateur américain John McCain rencontre des dirigeants de l’opposition officiel...
ukrainienne, dont le dirigeant du parti fasciste et anti­sémite Svoboda (deuxième à la droite de M. Baird).
La nature néo­nazie, raciste et antisémite de Svoboda n’a pas découragé les diplomates occidentaux (y compris le secrétaire d’État­
adjoint pour les Affaires européennes et eurasiennes, Victoria Nuland) de rencontrer publiquement le dirigeant du parti, Oleh Tiahnybok, expulsé du mouvement Notre Ukraine en 2004 en raison de ses discours dénonçant « les moscovites et les juifs » en termes offensants et désobligeants.
Le sénateur américain John McCain (à droite) lors d’une rencontre avec des dirigeants de l’opposition ukrainiennes, dont le dirigeant du parti fasciste et anti­sémite Svoboda (troisième à partir de gauche).
Le mouvement fasciste de Bandera a été ouvertement relancé depuis la « Révolution orange » de 2004, lorsque Viktor Iouchtchenko a été placé à la présidence du pays grâce à une campagne de rue Février 2014 généreusement financée par des intérêts étrangers, telles l’International Renaissance Foundation de George Soros et deux mille autres organisations non gouvernementales venues d’Europe et d’Amérique, et ce, après avoir été officiellement déclaré perdant, d’une courte marge, de l’élection présidentielle face à Viktor Ianoukovitch.
Le 22 janvier 2010, l’une des dernières décisions de Iouchtchenko en tant que président, après avoir sévèrement échoué dans sa tentative de réélection face à Ianoukovitch, a été de nommer Stepan Bandera « Héros de l’Ukraine », une distinction honorifique de haut niveau.
Selon certaines dépêches de presse, la deuxième femme de Iouchtchenko, Kateryna Choumachenko, était elle­même membre du mouvement des jeunes banderistes à Chicago, où elle est née. Au cours des années 1980, elle a dirigé le bureau de Washington de l’Ukrainian Congress Committee of America (à un moment où l’influence de l’OUN­B était grande, selon l’Encyclopédie internet d’Ukraine), ainsi que le National Captive Nations Committee, avant de rejoindre le Bureau du département d’Etat pour les Droits de l’Homme.
En janvier 2011, le président Ianoukovitch a annoncé que le statut de Héros de l’Ukraine accordé à Bandera serait officiellement révoqué.
L’OUN­B : un peu d’histoire
L’héritage laissé par l’OUN de Bandera est essentiel pour comprendre la nature de l’insurrection armée actuellement à l’œuvre en Ukraine. L’Organisation des nationalistes ukrainiens a été fondée en 1929, et en l’espace de quatre années, Bandera en est devenu le chef.
En 1934, lui et d’autres dirigeants de l’OUN ont été arrêtés pour l’assassinat de Bronislaw Pieracki, le ministre de l’Intérieur polonais. Libéré de prison en 1938, Bandera entra immédiatement en liaison avec le Quartier général de l’Occupation allemande, recevant des fonds et organisant des séances d’entraînement avec l’Abwehr pour 800 de ses commandos paramilitaires.
Lors de l’invasion nazie de l’Union soviétique, en 1941, les forces de Bandera se composaient d’au moins 7000 combattants, organisés en « groupes mobiles » et travaillant en coordination avec les forces allemandes. Bandera a reçu 2,5 millions de marks pour mener ses opérations subversives en Union soviétique. Après avoir proclamé l’existence d’un Etat ukrainien indépendant sous sa direction en 1941, Bandera fut arrêté et envoyé à Berlin. Il resta toutefois en contact avec les nazis et ses « groupes mobiles » furent approvisionnés et purent bénéficier d’une couverture aérienne allemande tout au long de la guerre.
En 1943, l’OUN­B entreprit une campagne d’extermination de masse de Polonais et de juifs, tuant quelque 70 000 civils, selon les estimations, au cours du seul été de cette année­
là. Même si Bandera dirigeait encore les opérations de l’OUN­B depuis Berlin, le programme de nettoyage ethnique était dirigé par Mykola Lebed, le chef du Sluzhba Bespeki, la police secrète de l’OUN­B.
Stepan Bandera (1909­1959), l’un des fondateurs de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) et dirigeant de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN). En mai 1941, lors d’une réunion de l’OUN à Cracovie, l’organisation émit un document intitulé « La lutte et les actions de l’OUN pendant la guerre », où l’on affirmait que « les Moscalis, les Polonais et les Juifs nous sont hostiles et doivent être exterminés dans cette lutte ». (« Moscali » est, en jargon ukrainien, un terme péjoratif pour dire « moscovite » ou « russe ».)
Avec la défaite des nazis et la fin de la guerre sur le front européen, Bandera et plusieurs dirigeants de l’OUN­B se retrouvèrent dans des camps pour personnes déplacées en Allemagne et en Europe centrale.
Selon Stephen Dorrill, auteur du livre de référence sur le MI­6, MI­6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Bandera fut recruté en avril 1948 par les services secrets britanniques. La liaison fut arrangée par Gerhard von Mende, un ancien nazi de haut niveau qui Février 2014 dirigeait la Division caucasienne du ministère du Reich pour les Territoires orientaux occupés (Ostministerium). Von Mende avait recruté des musulmans du Caucase et d’Asie centrale pour combattre aux côtés des nazis lors de l’invasion de l’Union soviétique.
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il travailla pour les Britanniques à travers une société écran, Research Service on Eastern Europe, une agence qui recrutait en grande majorité des rebelles musulmans à l’intérieur de l’Union soviétique. Cet ancien dignitaire nazi joua un rôle déterminant dans la mise en place d’une plate­forme d’opérations des Frères islamiques à Munich et à Genève.
Grâce à von Mende, le MI­6 entraîna des agents de l’OUN­B qui étaient ensuite envoyés en Union soviétique pour y commettre des actes de Des manifestants de l’Euromaiden brandissant sabotage et des assassinats entre le portrait de Stepan Bandera. 1949 et 1950. Un rapport du MI­6 de 1954 fait l’éloge de Bandera en tant qu’« agent professionnel muni d’une expérience terroriste et de notions impitoyables concernant les règles du jeu ».
En mars 1956, Bandera se retrouva au service de l’équivalent allemand de la CIA, la BND, alors dirigée par le général Reinhardt Gehlen, le chef des services de renseignement militaire pour le front oriental pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Ici encore, von Mende fut l’un de ses parrains et protecteurs. En 1959, Bandera fut assassiné par le KGB en Allemagne de l’Ouest.
Le tueur le plus accompli de l’OUN­B, Mykola Lebed, qui dirigeait sur le terrain la police secrète du groupe, eut une carrière encore plus brillante après la guerre. Il fut recruté par le U.S. Army’s Counterintelligence Corps (CIC) en décembre 1946 et dès 1948, commença à travailler pour la CIA. Il recruta ensuite les agents de l’OUN­B qui n’avaient pas suivi Bandera au MI­6 et participa à de nombreux programmes de sabotage derrière le Rideau de fer, incluant l’« Opération Cartel » et l’« Opération aérodynamique ».
Lebed fut ensuite envoyé à New York, où il établit une société écran pour le compte de la CIA, Prolog Research Corporation, sous le contrôle de Frank Wisner, qui dirigeait au cours des années 50 le Directoire des projets de la CIA. Prolog fut actif jusqu’au cours des années 1990, après avoir obtenu un fort soutien de la part de Zbigniew Brzezinski qui était alors le conseiller du président Jimmy Carter en matière de sécurité nationale. En 1985, le département de la Justice ouvrit une enquête sur le rôle de Lebed dans le génocide en Pologne et en
Ukraine au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais la CIA fit de l’obstruction et l’enquête fut étouffée.
Néanmoins, en 2010, après la publication de milliers de pages d’archives sur la Guerre, les Archives nationales publièrent un document intitulé Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, U.S. Intelligence, and the Cold War, par Richard Breitman et Norman Goda, qui incluait un compte­rendu détaillé sur la collaboration de Bandera et Lebed avec les nazis et leur rôle dans les exécutions de masse de juifs et de Polonais. C’est cet héritage laissé par Bandera et Lebed, et les réseaux mis en place dans la période d’après­guerre, qui sont aujourd’hui au cœur des événements en Ukraine.
Que la vérité éclate
Le 25 janvier 2014, vingt­neuf dirigeants d’organisations politiques et religieuses ainsi que de la société civile, dont l’ancienne candidate présidentielle et parlementaire Natalia Vitrenko, ont adressé une lettre ouverte aux Nations unies et aux dirigeants de l’UE et des Etats­Unis, blâmant le soutien occidental à la campagne néo­nazie visant à fomenter un coup d’État contre un gouvernement Février 2014 légitimé par les urnes.
Cette lettre affirme notamment : « Vous devriez comprendre qu’en soutenant cette guérilla en Ukraine, en octroyant à leurs auteurs le statut d’"activistes d’Euromaidan" participant à des actions prétendument pacifistes, vous protégez et encouragez directement des mouvements néo­nazis et néo­fascistes. (...) Aucun de ces opposants (Yatsenyuk, Klitschko et Tyahnybok) ne cache qu’il se situe dans la continuité de l’idéologie et des pratiques de l’OUN­UPA. Partout où se rendent les gens de l’Euromaidan en Ukraine, ils répandent, outre les slogans mentionnés ci­dessous, des symboles néo­
nazis et racistes. »
« Le caractère néo­nazi de l’Euromaidan se trouve confirmé par le fait qu’ils exhibent constamment les portraits de Bandera et Shukhevych, deux tortionnaires sanguinaires qui ont commis des crimes contre notre peuple et furent des agents de l’Abwehr ».
La lettre ouverte interpelle les dirigeants occidentaux :
« L’ONU, l’UE et les États­Unis ont­ils cessé de reconnaître la charte et le verdict du tribunal international de Nuremberg sur les crimes de guerre pour lesquels les hitlériens Catherine Ashton, au nom de l’UE, a rencontré l’opposition et leurs sbires furent jugés et ukrainienne. A gauche, Oleh Tyahnybok le député du parti néo­nazi condamnés ? Les droits de Svoboda.
l’homme n’ont­ils plus aucune valeur pour les pays de l’UE et la communauté mondiale ? La dévotion des nationalistes ukrainiens pour Hitler et le massacre de civils sont­ils maintenant considérés comme une forme de démocratie ? »
Ce n’est que récemment, lorsque des scènes de violence perpétrée par des manifestants armés ont émergé du brouillard de la propagande, que les médias occidentaux ont évoqué le caractère néo­
nazi de la déstabilisation en cours.
Sous le titre : « Des nervis d’extrême­droite détournent l’insurrection pour la liberté en Ukraine », le Time Magazine du 28 janvier fait un gros plan sur le groupuscule Spilna Sprava (« Cause commune », dont les initiales en ukrainien sont « SS »), au centre des insurrections. Le lendemain, le Guardian britannique titrait : « En Ukraine, les fascistes, les oligarques et l’élargissement occidental sont au cœur de la crise », avec en sous­titre : « L’histoire qu’on nous raconte sur les manifestations paralysant Kiev n’a qu’un lointain rapport avec la réalité. »
Seumas Milne, du Guardian, précise à son tour :
« Vous n’auriez jamais pu apprendre par la grande presse que des nationalistes d’extrême­droite et des fascistes sont au cœur des protestations et des attaques contre les bâtiments officiels. Un des trois principaux partis d’opposition menant la campagne est le parti antisémite de la droite dure, Svoboda, dont le dirigeant Oleh Tyahnybok affirme que l’Ukraine est contrôlée par une "mafia judéo­moscovite". Svoboda, actuellement au pouvoir dans la ville de Lviv, a dirigé au début du mois une marche aux flambeaux de 15 000 personnes à la mémoire du dirigeant fasciste ukrainien Stepan Bandera, dont les troupes ont combattu avec les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale et ont participé au massacre des juifs. »
Le magazine britannique Counterpunch a lui aussi publié un article le 29 janvier, signé d’Eric Draitser et intitulé : « L’Ukraine et la renaissance du fascisme ». Il avertit d’emblée que « la violence dans les rues d’Ukraine est bien plus qu’une expression de colère populaire contre un gouvernement. C’est plutôt le dernier exemple de la montée d’une des formes les plus insidieuses de fascisme que l’Europe ait connues depuis la chute du Troisième Reich. Dans sa tentative de décrocher l’Ukraine de la sphère d’influence russe, l’alliance UE ­ États­Unis ­ OTAN s’est alliée (et ce n’est pas la première fois) avec des fascistes. »
Février 2014 Ukraine : Appel de 29 élus et responsables contre l’ingérence occidentale
28 janvier 2014 Le 25 janvier 2014, Natalia Vitrenko, économiste et fondatrice du Parti socialiste progressiste, et 28 élus et responsables d’associations ukrainiens, ont adressé cet appel au secrétaire général de l’ONU, aux dirigeants de l’UE et des États­Unis.
Les signataires dénoncent l’ingérence étrangère et le danger de coup d’État. Arrêtons la guérilla qui rôde !
Stoppons l’incitation à la guerre civile, à un coup d’État et au démembrement du pays !
En Ukraine, la crise politique s’aggrave de jour en jour, menant le pays à une guerre civile fratricide, à la perte de sa souveraineté, voire à sa désintégration. Il s’agit d’une entreprise étrangère visant à s’emparer de l’Ukraine, au mépris de l’intérêt et des aspirations de notre peuple. Elle opère de façon anticonstitutionnelle et en violation des normes internationales et des principes fondés sur l’action pacifique, les élections libres, la liberté de parole et le respect des droits de l’homme.
Puisque les médias internationaux colportent des informations déformées sur l’Ukraine, émanant d’hommes politiques et de responsables de l’Union européenne et des États­Unis, et que ces informations sont utilisées ensuite pour soutenir cette opération de guérilla illégale, nous sommes obligés de lancer l’appel suivant :
1. Le prétexte pour organiser les manifestations de « l’Euromaidan » à Kiev a été le refus du gouvernement et du Président ukrainien de signer un accord d’association avec l’UE. Nous attirons votre attention sur ce document, en défense duquel l’opposition parlementaire a appelé le peuple à manifester sur la place de l’Indépendance (Maidan) de Kiev.
Au cœur de cet accord, la perte totale de la souveraineté ukrainienne au profit d’agences supranationales (le Conseil d’association et le Comité sur le commerce) intronisées au­dessus de la Constitution et des lois du pays en tant qu’autorités décisionnelles. Il a été démontré de façon incontestable que ce document va à l’encontre de la Déclaration sur la souveraineté nationale de l’Ukraine, de la Constitution et des décisions de la Cour constitutionnelle, ainsi que de la volonté du peuple exprimée lors des référendums des 17 mars et 1er décembre 1991. La mise en œuvre de l’Accord d’association avec l’UE aurait conduit indiscutablement à la destruction de l’économie du pays, de son industrie, de son agriculture, de ses services et de son secteur scientifique.
Signer cet accord aurait signifié la fin de la propriété de l’État, en concurrence avec les oligarques occidentaux. L’Accord d’association avec l’UE aurait éliminé la souveraineté de l’État ukrainien. Le mécanisme de convergence politique qui y est incorporé aurait éliminé également la souveraineté politique du pays, conduisant l’Ukraine à rejoindre la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Ce projet anti­russe, qui prévoit d’expulser la flotte de la Fédération russe de la mer Noire, basée à Sébastopol et en Crimée, entraînerait l’Ukraine dans le bloc militaire de l’OTAN.
Les arguments mentionnés ci­dessus confirment que cet Accord d’association avec l’UE est un projet occidental visant à prendre le contrôle de l’Ukraine et à la coloniser. Son application avait été confiée aux partis de l’opposition parlementaire : Batkivshchyna (Patrie), Udar (Coup de poing) de Klitschko et Svoboda (Liberté).
2. Nous estimons nécessaire d’attirer votre attention sur la nature des forces politiques qui ont organisé l’Euromaidan et se livrent aujourd’hui à des combats à travers le territoire ukrainien. Ces terroristes lancent non seulement des attaques sanglantes contre les représentants de l’ordre public, mais ils Février 2014 s’emparent de bâtiments officiels, mettent à sac et brûlent les bureaux des partis auxquels ils s’opposent et font régner la loi du plus fort contre les citoyens d’Ukraine. Ceci met en danger leur vie et leur sécurité, ainsi que leur dignité et l’inviolabilité de leurs biens.
Vous devriez comprendre qu’en soutenant cette guérilla en Ukraine, en octroyant à leurs auteurs le statut d’« activistes d’Euromaidan » participant à des actions prétendument pacifistes, vous protégez et encouragez directement des mouvements néo­nazis et néo­fascistes.
Aucun de ces opposants (Yatsenyuk, Klitschko et Tyahnybok) ne cache qu’il se situe dans la continuité de l’idéologie et des pratiques de l’OUN­UPA (Union des nationalistes ukrainiens – Armée insurrectionnelle ukrainienne, deux formations nationalistes créées dans les années 1930 et favorables à une collaboration étroite avec le régime nazi). Tous leurs discours au Maidan sont ponctués de « Gloire à l’Ukraine – à la gloire des héros ! » Ce salut nazi, adopté par les nationalistes ukrainiens en avril 1941 (lors de la deuxième assemblée de l’OUN), n’était qu’une copie de slogans similaires du parti nazi d’Hitler. « Gloire à l’Ukraine – Mort aux ennemis », « Ukraine par dessus tout », « L’Ukraine aux Ukrainiens », « Poignardons les moscovites et pendons les communistes ! », en sont d’autres entendus au Maidan.
Partout où ils vont, outre ces slogans, les gens d’Euromaidan répandent des symboles racistes comme la Croix du loup (l’un des premiers insignes du NSDAP d’Hitler) et la Croix celtique, emblème néo­nazi symbolisant la supériorité de la race blanche. Et aussi les nombres 14 et 88. Le chiffre 14 fait référence aux quatorze paroles du néo­nazi américain David Lane (1938­2007), un suprématiste qui fut condamné aux États­Unis à 190 ans de prison pour violation des droits civiques et escroquerie ; le 88 est un code pour Heil Hitler ! (le h étant la huitième lettre de l’alphabet).
Le groupuscule paramilitaire « Praviy Sektor » (Secteur droit) qui coordonne les guérillas, exhibe dans toutes ses actions le drapeau rouge et noir, autre symbole de l’idéologie « de la race et du sol », devenue dans les années 1930 une sorte de doctrine national ­socialiste utilisée par les hitlériens pour justifier leur régime après leur accès au pouvoir en 1933. Le caractère néo­nazi de l’Euromaidan se trouve confirmé par l’utilisation constante des portraits de Bandera (1909­1959) et Choukhevitch – deux bourreaux sanguinaires de notre peuple – agents de l’Abwehr (le renseignement militaire de l’Allemagne nazie) opérant sous les pseudonymes de « Gray » et « Taras Chuprinka ». Le 14 janvier, par provocation, un portrait de Bandera a été accroché sur l’hôtel de ville de Kiev occupé par les manifestants. Suite au scandale provoqué, le portrait fut rentré à l’intérieur du bâtiment.
Autre action diabolique, les participants du Maidan ont organisé une marche dans le centre de Kiev le 1er janvier, jour de l’anniversaire de Bandera. Ainsi, ce n’est pas seulement le Maidan de Kiev, mais également ceux qui émergent dans diverses régions de l’Ukraine, qui sont massivement infectés par l’idéologie nazie et recourent aux pratiques de leurs prédécesseurs en menant des actions contre la force publique et contre des civils (notamment leurs adversaires politiques).
Soit Washington et Bruxelles ont choisi d’ignorer le caractère nazi de l’Euromaidan, soit ils préfèrent fermer les yeux et étouffer la vérité sur l’idéologie fasciste de l’opposition parlementaire et de l’Euromaidan en Ukraine. On est donc en droit de s’interroger :
« L’ONU, l’UE et les États­Unis ont­ils cessé de reconnaître la charte et le verdict du tribunal international de Nuremberg sur les crimes de guerre pour lesquels les hitlériens et leurs sbires furent jugés et condamnés ? Les droits de l’homme n’ont­ils plus aucune valeur pour les pays de l’UE et la communauté mondiale ? La dévotion des nationalistes ukrainiens pour Hitler et le massacre de civils sont­ils maintenant considérés comme une forme de démocratie ? »
3. Les droits des citoyens ukrainiens qui condamnent les néo­nazis, épousent une idéologie différente, défendent la souveraineté de l’Ukraine et rejettent catégoriquement le traité d’association avec l’UE, considérant que l’intégration de l’Ukraine dans l’Union douanière peut offrir une sortie de crise, sont piétinés ! Pourtant, des sondages crédibles indiquent que plus de la moitié de la population est favorable à une association entre l’Ukraine et la Russie et que 97 % rejettent le nazisme.
L’UE et l’ONU pensent­elles que les droits de dizaines de millions de ces Ukrainiens n’ont pas à être défendus ? L’UE et l’ONU considèrent­elle comme un modèle de démocratie le fait que les soi­disant forces d’autodéfense d’Euromaidan, de façon anticonstitutionnelle et en violation totale des normes du droit international, kidnappent des citoyens, les fouillent, les interrogent, les torturent et les conduisent en des lieux où des « sentences » sont exécutées ?
Pour changer cela, nous insistons pour que nos représentants soient immédiatement admis dans le Février 2014 processus de négociation entre la présidence ukrainienne et l’opposition parlementaire, et vous demandons de soutenir cette demande. Nous demandons également qu’une délégation autorisée des signataires ci­dessous soit reçue de toute urgence, afin d’ouvrir l’accès à une information objective sur ce qui se passe réellement en Ukraine.
Nous, en tant que responsables de partis politiques et de la société civile, exprimons notre vive préoccupation face au constat que certains politiciens et responsables de l’ONU, de l’UE et des États­
Unis ont une vision déformée de ces événements organisés en vue d’un coup d’Etat en Ukraine, et ne prennent aucune mesure efficace pour l’empêcher.
Nous en appelons aux dirigeants des Nations unies, de l’Union européenne et des États­unienne afin qu’ils condamnent sans tarder les actions d’organisations ukrainiennes nazies et s’engagent à prendre les mesures qui s’imposent pour empêcher une guerre civile fratricide dans notre pays. Une copie de cette déclaration sera transmise aux dirigeants des Etats membres du Conseil de sécurité des Nations unies.
Signataires :
Alexander Vasilyevich Bondarchuk, Parti du travail organisations russes de l’Ukraine orientale.
ukrainien (Marxiste­léniniste), Député du peuple Vladimir Romanovich Marchenko, Fédération du ukrainien (2ème, 3ème, et 4ème législatures du travail d’Ukraine, Député du peuple ukrainien, Parlement).
(1ère, 2ème et 3ème législatures du Parlement).
Natalia Mikhailovna Vitrenko, Parti progressiste Alexander Viktorovich Svistunov, Mouvement russe socialiste d’Ukraine, Docteur en sciences d’Ukraine, Député du Soviet Suprême de la économiques, Député du peuple ukrainien République autonomie de Crimée (5ème (2ème, 3ème législatures du Parlement).
législature).
Leonid Ivanovich Grach, Parti Communiste Valentina Petrovna Semenyuk­Samsonenko, Union Marxiste­léniniste d’Ukraine, Docteur en sciences des femmes pour le futur des enfants d’Ukraine, de l’histoire, Député du peuple ukrainien (4ème, Kandidat aux sciences économiques, Député du 5ème et 6ème législatures du Parlement).
peuple ukrainien, (2ème, 3ème, 4ème et 5ème Sergei Vasilyevich Dovgan, Président honoraire du législatures du Parlement).
Parti des paysans d’Ukraine, Député du peuple Valeri Alexandrovich Sergachov, Parti Rus de Kiev, ukrainien (2nd and 3rd législatures du Parlement)
Député du Parlement régional d’Odessa (5th Yevgeni Georgiyevich Dubovnik, Front Anti­Otan législature).
de Sébastopol (organisation publique), Député du Conseil municipal de Sébastopol (5th and 6th Olga Nikoloyevna Solovenko, Union du peuple législatures.
eurasiatique, Député du Parlement régional d’Odessa (5ème législature).
Lyudmila Pavlovna Kayotkina, Organisation publique de Femmes Ukrainiennes “Cadeau de la Pavel Vasilyevich Tishchenko, Organisation Vie’, Député du parlement régional de Donetsk régional publique de Kharkof
(5th législature).
Trudovaya Kharkovshchina Député du peuple Sergei Nikolayevich Kiyashko, Assemblée des ukrainien (3ème législature).
peuples slaves de Biélorussie, Russie et Ukraine.
Vasili Fyodorovich Kuvshinov, Union des officiers Konstantin Viktorovich Shurov, Communauté russe d’Ukraine.
soviétiques, ville de Chigirin.
Nikolai Fyodorovich Larinenko, Député du peuple Vladimir Vladimirovich Bogatyrev, Association ukrainien (2ème et 3ème législatures du publique d’Ukraine "Union russe" (Russky Soyuzà).
Parlement).
Lyudmila Anatolyevna Gorbachova, Organisation Yelena Anatolyevna Mazur, Organisation publique régionale de Vinnitsa ``Union des femmes ukrainienne "Pour l’union de l’Ukraine, la Biélorussie orthodoxes d’Ukraine.
et la Russie" (ZUBR).
Tatyana Alexandrovna Makarenko, Organisation Nikolai Vladimirovich Kovalyov, Association des publique "Communauté russe" (Russkaya citoyens en soutien à l’orthodoxie canonique "La voie de l’Orthodoxie au nom des bénis et des Obshchina), ville de Dnepropetrovsk.
égaux­aux­apôtres du Prince Vladimir (République Gennadi Makarov, Conseil de coordination des autonome de Crimée).
Février 2014 Vladimir Ilyich Matrokhin, Communauté russe de Lviv, Député du Parlement régional de Lviv ( 2nd législature) ­ Alexei Borisovich Merkulov, Mouvement mars 17 pour l’Union. Alexander Ivanovich Ogorodnikov, Union des officiers soviétiques de la ville de Uman. Nadezhda Gennadiyevna Polyakova, Organisation publique "Communauté russe" `(Russkaya Obshchina’) de Yevpatoriya .
Alexander Sergeyevich Pokrovsky, Organisation régionale de Lviv``Intelligentsia pour le Socialisme,’’ Kandidat aux sciences économiques, Député du Conseil du district Zaliznychny de Lviv, (1ère législature). Anna Fyodorovna Tsysar, Enfants de la guerre de Sébastopol.
Viktor Viktorovich Silenko, Association ukrainienne des compatriotes russes (VORS).
Alexander Varushko, Forum de sauvetage social "slave uni". http://www.comiterepubliquecanada.ca/article4236.html Février 2014 Partie III
L'Union eurasiatique
. Déclaration d’indépendance des nations européennes
. Avec l’Union eurasiatique, Poutine lance une nouvelle dynamique
. Sergeï Glaziev : l’Union économique eurasiatique n’aspire pas à devenir un Empire comme l’Union européenne
. Comme l’Ukraine, rejoignons la dynamique eurasiatique
Février 2014 Déclaration d’indépendance des nations européennes
Helga Zepp­LaRouche
30 janvier 2014 Cette déclaration vise à offrir la base conceptuelle permettant de mobiliser toutes les forces qui, à cette heure grave de l’histoire, souhaitent réorienter l’avenir de l’Europe vers une communauté de principes entre républiques souveraines, engagées à coopérer au service des objectifs communs de l’humanité.
Alors que non seulement la zone euro mais tout le système transatlantique sont au bord de la désintégration, la seule question qui demeure est de savoir si nous sombrerons dans le chaos ou si nous serons capables d’opérer une sortie ordonnée de l’Union européenne et de la monnaie unique, permettant enfin de prendre les mesures nécessaires pour surmonter la crise.
Il devrait être clair, pour quiconque réfléchit un tant soit peu, que nous sommes face à une catastrophe civilisationnelle d’une ampleur sans précédent, et il est absolument terrifiant que seuls quelques individus courageux osent dire ouvertement quel danger nous Helga Zepp­LaRouche présidente de l'institut menace : celui de basculer dans une crise d’effondrement Schiller International et fondatrice de notre mouvement frère en Allemagne systémique, pouvant nous conduire à une nouvelle guerre Bürgerrechtsbewegung Solidarität (BüSo)
mondiale, thermonucléaire cette fois­ci, capable de provoquer l’extinction de l’humanité. L’échiquier d’une troisième guerre mondiale est en place, et si nous sombrons dans le chaos économique, cela provoquera sans doute une réaction en chaîne impliquant le déploiement de forces militaires capables d’annihiler toute vie sur Terre.
L’aspect le plus préoccupant est le gouffre qui existe entre le danger évident pour la vie et les biens des populations, et l’incapacité de l’éviter.
A l’heure actuelle, les pays européens sont prisonniers d’une structure supranationale clairement opposée à leurs intérêts existentiels, qui nie l’essentiel de leur héritage culturel et leur vole leur avenir. Ce type de structure représente, avec un habillage moderne, l’un des deux courants de l’histoire européenne qui se disputent le pouvoir depuis plus de trois mille ans. Le premier courant est le système oligarchique, où une petite classe dirigeante élitiste s’efforce d’imposer ses privilèges à la majorité de la population. Le deuxième, c’est­à­dire le courant républicain visant au développement optimal des capacités créatrices des citoyens (celui qu’incarne Solon, le législateur d’Athènes), a été entièrement expurgé de la politique actuelle de l’UE et la moindre tentative d’aller dans cette direction est immédiatement réprimée.
La métaphore qui convient pour qualifier ces deux courants, c’est le mythe grec de Zeus et Prométhée. Zeus, le Dieu suprême qui règne sur l’Olympe et déteste les humains, incarne le modèle oligarchique, où seuls comptent les privilèges de l’élite et où le peuple n’a aucun droit. Dans La législation de Lycurgue et Solon, le poète allemand Friedrich Schiller décrit la Sparte de Lycurgue comme le prototype d’un État oligarchique où tout est subordonné à l’intérêt d’une élite dirigeante qui dispose, comme bon lui semble, de la vie de ses esclaves, les Hilotes.
Prométhée, l’ami de l’homme auquel il apporte le feu, se bat jusqu’au bout pour permettre à l’humanité d’accéder aux fruits du progrès et d’améliorer ses moyens de subsistance. Ce qui est prométhéen dans l’homme est son pouvoir créateur, « l’étincelle divine » de connaissance humaine qui rend l’homme véritablement libre et le libère de l’oppression du système oligarchique. De la même façon que dans la tragédie d’Eschyle, Prométhée enchaîné, Zeus punit Prométhée d’avoir apporté le feu à l’homme en l’enchaînant éternellement à un rocher, l’oligarchie déteste et redoute les capacités cognitives créatrices d’individus libres, car elles signifient la fin de son joug.
Avec le combat des chrétiens contre l’Empire romain, le droit et le potentiel de l’homme au développement illimité, en tant qu’individu fait à l’image du Créateur, accèdent à un niveau supérieur. Depuis, l’Empire romain et ses empereurs arbitraires restent le modèle des structures impériales oligarchiques, dont les protagonistes veulent empêcher le citoyen ordinaire de penser en lui Février 2014 donnant « du pain et des jeux de cirque » afin de le maintenir dans un état où il accepte sa condition d’esclave.
L’importance historique du christianisme est d’avoir su surmonter, en principe, le système impérial. [Théologiquement], en la personne de Jésus, la participation de l’humanité à la capacité créatrice infinie de Dieu (capax dei) fut établie, marquant une rupture radicale avec les mythes pré­chrétiens et leur conception cyclique de la nature comme apparition et disparition, comme retour éternel du même, comme une « Mère Gaia » pour qui naissance et mort ne sont que des éléments immuables de la nature. Jésus et le christianisme rendirent possibles l’émergence d’au moins une liberté intérieure et le développement de la personnalité créatrice. Reconnaissant immédiatement en quoi cette conception menaçait leur système, l’Empire romain répondit en persécutant les chrétiens.
Ce fut la contribution fondamentale de Nicolas de Cues au XVe siècle, qui, avec sa nouvelle méthode scientifique, permit de surmonter la pensée déductive des péripatéticiens et des scholastiques. Cette méthode supérieure de pensée créatrice lui permit de poser les fondements de la science moderne et du système représentatif des États­Nations souverains. Ainsi, la possibilité de participer à un gouvernement souverain devenait pour la première fois explicite et donnait une forme concrète, en termes politiques, aux droits humains déjà définis par le christianisme mais politiquement opprimés jusque­là par les structures oligarchiques dominantes.
Il est littéralement captivant, au regard de la liberté et de la nécessité de l’histoire, d’examiner comment les idées de Nicolas de Cues – républicaines en leur essence –contribué à l’avènement du Nouveau monde en Amérique et ce, à deux titres. D’un côté, par l’intermédiaire de Paolo Toscanelli, elles ont influencé le choix des routes maritimes empruntées par Christophe Colomb, contribuant ainsi à la découverte de cette « île nouvelle » qui s’avérera être le continent américain. Mais ces idées furent également mises en œuvre pour la première fois au XVIIe siècle dans la colonie de la baie du Massachussetts, et évidemment plus tard, lors de la guerre d’Indépendance des États­Unis contre l’Empire britannique, lorsqu’elles inspirèrent la Constitution américaine. Schiller, dans son magnifique poème Colomb, commémore ainsi cette pré­science :
La nature est alliée au génie par un pacte éternel;
Ce que l’une promet, l’autre le tient à coup sûr.
Aujourd’hui encore, la Constitution américaine représente une rupture majeure dans l’histoire humaine, et cela reste vrai en dépit des tentatives constantes menées par l’Empire britannique pour revenir sur l’indépendance des États­Unis, en convaincant l’establishment américain d’adopter le modèle de gouvernance impériale, dans le cadre de la relation « spéciale » entre les deux pays. A diverses époques, de grands présidents américains tels que John Quincy Adams, Abraham Lincoln, Franklin D. Roosevelt et John F. Kennedy ont, quant à eux, fait revivre l’esprit de l’Indépendance américaine.
A l’opposé, l’Europe n’est jamais parvenue à se libérer du joug du système oligarchique. L’espérance cultivée par les forces républicaines autour de Friedrich Schiller, que la Révolution française aurait pu conduire à une généralisation du paradigme américain sur le continent européen, ne fut jamais comblée. La terreur jacobine et la politique impériale de Napoléon qui s’ensuivit aboutirent explicitement à une nouvelle mouture d’Empire romain. La Restauration, imposée par le Congrès de Vienne, étouffa pendant longtemps la brève victoire de l’esprit républicain des réformateurs prussiens, qui animait les guerres allemandes de libération contre Napoléon.
Après le tournant décisif de la Révolution américaine, plusieurs nations européennes connurent de brèves périodes historiques où dominaient les vertus républicaines et l’attachement au bien commun : par exemple, les réformes économiques du roi Charles III d’Espagne, inspirées par cet attachement, qui ont promu le travail productif, l’éducation pour tous, le développement industriel et la recherche scientifique, ou en Allemagne, lorsque les réformateurs prussiens prirent part au gouvernement et que Guillaume de Humboldt, entre autres, introduisit ce qui demeure le curriculum idéal dans l’enseignement ; ou encore les réformes industrielles et sociales de Bismarck qui permirent à l’Allemagne de se transformer d’État féodal en nation industrielle moderne, dotée d’un remarquable système de protection sociale. On en a d’autres exemples avec la tentative héroïque de Jean Jaurès d’empêcher la Première Guerre mondiale ou, en Italie, avec l’industrialisation du Piémont et la libération de l’Italie du nord de l’occupation habsbourgeoise par Camillo Cavour, ainsi que le « miracle économique » d’après­guerre incarné par Enrico Mattei. Citons enfin la Ve République de De Gaulle, définissant simultanément le principe de souveraineté nationale et celui de patries unies autour d’une mission commune, et l’administration Adenauer en Allemagne, réaffirmant les principes chrétiens après Février 2014 la barbarie nazie. Pourtant, jamais l’Europe n’est parvenue à se libérer du joug oligarchique, comme en témoignent la présence de huit monarchies et familles royales et le rôle plus ou moins secret joué par les institutions supranationales.
Bien pire, avec le traité de Maastricht et l’Union économique et monétaire (UEM) imposée à l’Allemagne comme prix à payer pour sa réunification, suivis du Traité de Lisbonne et de l’intégration complète prévue au sein de l’UE, on vise à effacer les progrès timides et temporaires des périodes précédentes. L’UE issue du Traité de Lisbonne est devenue un exemple parfait de système oligarchique où le principe de Zeus règne sans contre­pouvoir.
L’acceptation par les gouvernements européens (hormis quelques protestations symboliques) du principe de la surveillance totale des citoyens par la NSA et la GCHQ britannique, l’intensification de la politique impériale par la création du grand marché transatlantique (Transatlantic Trade and Investment Partnership ou TTIP), la politique annoncée de confiscation des dépôts des citoyens, en vertu du procédé de renflouement interne (bail­in) des banques, ainsi que l’absence totale d’engagement de l’UE à maintenir la paix mondiale, font qu’il est devenu impossible, si l’on souhaite en préserver l’existence, de rester dans l’UE telle qu’elle est devenue.
Les raisons de quitter l’UE sur la base des principes de la Constitution américaine
A aucun moment, les peuples d’Europe n’ont été réellement consultés pour savoir s’ils étaient prêts à concéder de nouveaux abandons de souveraineté. Au lieu d’informer les gens en profondeur pour leur permettre de comprendre les implications et objectifs d’une intégration européenne plus poussée, la mise en place de l’UEM se caractérisa par des mensonges, des menaces et même des comportements criminels. Les seuls pays autorisés à s’exprimer sur la Constitution européenne lors de référendums, à savoir la France et les Pays­Bas, ont voté contre. Mais cela n’affecta nullement le cours des choses. Par la suite, avec seulement 5 % de son contenu modifié, c’est le même texte qui fut adopté par les chefs d’État et de gouvernements, cette fois sous l’appellation de « Traité de Lisbonne ». Ce traité fut approuvé sans consultation populaire et tout débat sur les modifications législatives induites fut, de fait, interdit.
Bien conscients des blessures laissées par les guerres du XXe siècle, les partisans de l’intégration européenne ont invoqué comme principal argument l’idée qu’elle était nécessaire pour garantir la paix en Europe.
Cependant, les intentions des architectes de l’UEM étaient bien différentes. Longtemps à l’avance, on a planifié (et on peut le démontrer) d’éliminer la participation des peuples souverains à leurs gouvernements, pour les remplacer par des structures néo­féodales au sein desquelles on ferait fi des droits inaliénables de l’homme, les sacrifiant au profit d’une petite élite oligarchique. De plus, il est incontestable que cette tromperie a forcément détruit la paix elle­même et engendré entre les peuples d’Europe une animosité plus grande qu’à toute autre époque depuis 1945.
Autre argument massue en faveur du système existant, il n’existerait aucune alternative à l’UE dans le cadre de la mondialisation, car seule l’Europe serait assez forte pour affronter les tempêtes à venir. Cependant, avec une tout autre intention, un des stratèges de l’UE, Robert Cooper, écrivait : « La forme la plus poussée d’expansion impériale est celle de l’Union européenne (…) La réponse européenne postmoderne aux menaces est d’étendre encore plus le système d’Empire co­opératif. »
C’est précisément l’expansion géopolitique, impériale, de l’UE à l’Est qui menace la paix en Europe et au­delà, et engendre des tempêtes. Cette expansion n’a pas renforcé l’Europe mais l’a seulement militarisée et la forte proximité des structures de l’UE avec une OTAN elle­même en expansion est vue de plus en plus par les autres grandes puissances comme une menace ajoutant au danger de guerre.
Au nom de « la stabilité du système financier », les citoyens européens ont été forcés de faire toujours plus de sacrifices, à tel point que cette subordination permanente aux structures supranationales de l’UE n’est plus tolérable. L’histoire de la politique de la Troïka n’est qu’une suite de violations des droits de l’homme, d’atteintes à la démocratie, de dénis de liberté d’opinion et d’attaques violentes contre les peuples, en vue d’imposer une tyrannie absolue sur les Etats. Mais le pire est que cette politique viole le cinquième commandement : « Tu ne tueras point », puisqu’elle conduit intentionnellement à une hausse du taux de mortalité. Il existe un mot pour ça, que nous connaissons tous très bien en Europe : « génocide »…
L’UE a détourné les prérogatives de ses institutions en les mettant au service d’un système financier global qui a accumulé des montagnes de dettes virtuelles et irrécouvrables, d’un niveau dépassant de Février 2014 loin celui de la production des biens requis pour l’existence de l’ensemble de l’humanité, et ceci uniquement pour enrichir sans limites une poignée d’individus triés sur le volet, tout en sachant qu’un nombre croissant d’êtres humains allaient le payer de leur vie.
Ces institutions ont impudemment promu un système financier en faillite et comptent maintenant répondre à son effondrement systémique imminent par l’expropriation massive de la richesse des populations, en combinant une politique de « renflouement interne » mettant à contribution l’argent des contribuables, la création ex nihilo d’argent hyperinflationniste et la saisie directe des dépôts bancaires sous un régime de bail­in. Si elles parvenaient à leurs fins, cela engendrerait un chaos global et la mort de millions de personnes.
Déjà, des crimes contre les peuples d’Europe ont été commis et d’autres risquent de l’être à une échelle bien plus grande dans un avenir proche ; par conséquent, pour leur propre sécurité, les peuples d’Europe ne doivent plus rester dans ces institutions.
Pour le prouver, nous soumettons aux hommes intègres les faits suivants :
— Les architectes et dirigeants de l’UE ont délibérément trompé leurs peuples en dissimulant leurs véritables intentions, car ils savaient que si un vaste débat s’ouvrait dans les diverses assemblées et les médias, leurs plans seraient rejetés.
— On a délibérément caché le fait que les pouvoirs régaliens des Etats souverains allaient être progressivement transférés à des structures supranationales.
— Les lois ont été modifiées pour intégrer l’idéologie oligarchique afin de laisser libre cours à la tyrannie des marchés financiers, à la spéculation sans limites et à la cupidité, amassant de plus en plus de richesses dans les seules poches de quelques privilégiés.
— On a créé un système qui a fait tomber, l’une après l’autre, les pierres angulaires indispensables au développement de l’économie réelle. Les approvisionnements vitaux en électricité et en eau, nécessaires pour garantir les conditions d’existence des générations futures, ont été délibérément fragilisés par les mesures de l’UE. Il en a été de même pour les investissements dans des secteurs clés comme l’infrastructure et l’agriculture.
— On a créé un système favorisant la redistribution toujours accrue de la richesse des pauvres vers les riches, qui menace le fondement même de notre protection sociale, impose des coupes dans la santé publique et abandonne les faibles au bord du chemin.
— On a créé un système qui prive nos jeunes (jusqu’à 50 % d’entre eux dans certains pays européens) d’emploi et de toute perspective d’en trouver un, leur ôtant ainsi tout espoir d’un avenir meilleur.
— On a créé un système qui ne respecte plus les droits inaliénables de l’homme, piétine le droit au bonheur et conduit les États à répudier leur tâche principale, celle de protéger le bien commun.
— On a créé un système qui menace la liberté puisque dans certains pays, ceux qui critiquent ces politiques encourent déjà des peines de prison et de lourdes amendes. La liberté est également menacée car des États étrangers sont autorisés à soumettre les populations européennes à leur méga­
surveillance, via des programmes auxquels participent les pays européens eux­mêmes.
— On a créé un système qui a complètement renoncé à la mission d’aider les pays du Sud, en particulier l’Afrique, à se développer. Au lieu de cela, l’UE promeut une politique monétariste et « durable », qui ne peut qu’aggraver le problème des migrants.
C’est pourquoi, nous, représentants d’organisations s’opposant à ce système dans diverses nations européennes, nous « en appelons au Juge suprême, au nom de la rectitude de nos intentions » et de ce que Schiller appelle « nos droits inaliénables inscrits dans les étoiles ». Nous déclarons solennellement que les nations d’Europe sont des États libres et indépendants, et le sont de plein droit, qu’elles sont donc affranchies de toute allégeance envers la bureaucratie de l’UE, et qu’en tant qu’états libres et indépendants, elles ont le plein pouvoir de refuser la guerre comme moyen de résoudre les conflits, de conclure la paix, contracter des alliances, établir le commerce et faire toute chose et conclure tout acte qu’un État indépendant est en droit de faire et de conclure. A l’appui de cette Déclaration et pour en affirmer le principe, nous invoquons les droits humains relevant de la loi naturelle et l’identité du genre humain en tant qu’unique espèce créative dans l’ordre de la Création.
Février 2014 L’alternative
Bien qu’en général, le principe juridique de pacta sunt servanda (les conventions doivent être respectées) doive prévaloir, cependant, à la lumière de la menace existentielle résultant des tromperies et intentions mentionnées ci­dessus, l’article 62 de la Convention de Vienne sur les traités s’applique, selon lequel on peut invalider un traité si des circonstances nouvelles apparaissent, imprévisibles lors de sa signature. De plus, l’article 50 du Traité de Lisbonne stipule également que « tout État membre peut décider, conformément à ses propres règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union ».
Si tous les États membres de l’UE quittent cette Union et rétablissent leur pleine souveraineté, cela n’implique nullement une régression dans le chauvinisme, mais bien plutôt qu’ils devront s’unir dans une alliance d’États constitutionnellement souverains, engagés à œuvrer ensemble en faveur des objectifs communs de l’humanité.
A l’âge de l’arme thermonucléaire, la mission suprême est d’assurer la paix. Nous pouvons garantir que le recours à la guerre comme moyen de résoudre les conflits soit écarté à jamais, en fondant sans attendre une alliance d’États souverains unis autour d’un intérêt dépassant celui de chacun : le bien commun de tous nos citoyens. Le principe de la paix de Westphalie (non­ingérence et service de « l’avantage d’autrui »), du droit international et de la charte des Nations unies s’applique absolument.
Nous nous engageons à instaurer immédiatement un ordre économique et financier, ainsi qu’un système de crédit au service d’investissements à long terme, de nature à en finir avec les souffrances inutiles provoquées par la famine et les maladies pour lesquelles les remèdes existent. Nous vouerons tous nos efforts à créer des conditions de vie dignes pour tous les peuples de cette planète. Le premier pas dans cette direction consiste à adopter une loi de séparation stricte des banques, c’est­à­dire un Glass­Steagall global.
Nous nous engageons également à tout faire pour mettre en place une défense commune contre des dangers qui nous menacent collectivement, tels que les météorites, les astéroïdes et les comètes. De même, nous devons éradiquer le fléau du terrorisme, de la production et du trafic de drogue, ainsi que le commerce des êtres humains sous toutes ses formes.
Pour cela, priorité doit être accordée aux percées scientifiques dans les domaines qui promeuvent notre développement mutuel et permettent l’existence durable du genre humain à un niveau plus élevé, tels le recours à l’énergie de fusion thermonucléaire et l’essor de l’exploration et de la médecine spatiales.
Par ces améliorations, nous exprimons notre détermination à encourager l’émergence d’un paradigme plus humain, afin d’écrire une nouvelle page de notre histoire. Cette Renaissance insufflera un nouvelle vie dans la culture universelle de nos nations, inaugurant ainsi l’âge prométhéen de la Raison.
Février 2014 Avec l’Union eurasiatique, Poutine lance une nouvelle dynamique
29 janvier 2014 par Johanna Clerc militante avec Solidarité&Progrès
Alors que l’UE se suicide à coups de politiques d’austérité, à Moscou une union douanière, faite d’échanges physiques et technologiques, est en gestation.
Le 24 décembre, le président russe Vladimir Poutine a accéléré le mouvement vers la création de l’Union économique eurasiatique (UEA), au cours d’un sommet à Moscou, auquel participaient les pays membres de l’Union douanière, Russie, Kazakhstan et Biélorussie. Étaient aussi présents les chefs d’État du Kirghizstan et de l’Arménie, qui ont commencé les démarches pour devenir membres.
Très important, le Premier ministre ukrainien y participait aussi en tant qu’observateur. C’est un pas de plus de l’Ukraine vers cette alliance eurasiatique, après son refus de signer l’accord d’association EU/Ukraine, du moins en l’état.
L’économiste et stratège Lyndon LaRouche, notre ami outre­Atlantique, s’est réjoui de ce sommet, car c’est une attaque supplémentaire contre la tentative de réseaux atlantistes, via l’Union européenne, de porter un coup à la Russie, en attirant l’Ukraine dans une Union européenne qui ne représente pas aujourd’hui, pas plus que les États­Unis, une union économique viable.
Bien que les contours de cette Union eurasiatique que veut créer la Russie, ne soient pas encore très précis, LaRouche a salué l’intention qui la fonde : une volonté de créer un espace souverain de développement économique, d’intérêt commun, au moment où la zone transatlantique sombre dans la crise financière. Ce n’est pas encore une victoire de la zone eurasiatique sur la zone transatlantique, a dit LaRouche, mais c’est un pas dans la bonne direction.
Vladimir Poutine l’a, au contraire, affirmé dès le début du sommet, « nous créons l’Union eurasiatique pour renforcer nos économies et assurer leur développement harmonieux et leur rapprochement ». Il a défini « la coopération juste et mutuellement avantageuse, sur un pied d’égalité » comme l’un des principes de base de l’UEA, ainsi que, « le plus important », comme étant l’amélioration du bien­être des citoyens.
L’UEA pousse plus loin l’Union douanière (UD) et l’espace économique commun établis entre la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie entre 2010 et 2012, pour créer une zone économique intégrée et souveraine s’étendant à l’Asie centrale. Si les pays concernés sont issus de l’ancien bloc soviétique et Février 2014 ont de ce fait conservé des liens économiques forts, c’est plutôt un vent de type rooseveltien qui les inspire. La libre circulation des biens, personnes, services et capitaux que permettra à terme l’UEA, ne se fera donc pas entre pays aux niveaux économiques très différents, comme l’Ukraine et l’UE. Surtout, elle s’accompagne d’une volonté politique forte de développer les secteurs productifs à forte valeur ajoutée.
Il faut dire que les premiers résultats de l’Union douanière sont déjà encourageants. Les échanges commerciaux entre les trois pays de l’UD ont augmenté de 87 % de 2010 à 2012, alors qu’ils n’ont augmenté que de 50 % avec le reste du monde. Entre 2011 et 2012, ils étaient constitués à 37 % d’hydrocarbures (exportés principalement de Russie vers le Kazakhstan et la Biélorussie), à 21 % de moyens de transport et à 13 % de produits sidérurgiques. Les exportations biélorusses vers le Kazakhstan (22 % de véhicules, 20 % de machines­outils) ont augmenté, comme les exportations russes vers le Kazakhstan, constituées à 26 % de carburants, 15 % de machines­outils et 11 % de métaux. Si la part de biens à haute valeur ajoutée échangée reste faible. Comme les produits high­tech, elle tend à augmenter, tandis que celle des matières premières tend à baisser, signe de relations économiques de meilleure qualité, comme s’en est réjoui Poutine le 24 décembre.
La Banque eurasiatique de développement fondée en 2009 a intensifié ses activités, finançant en grande partie des projets industriels liés à l’énergie, le développement des transports, l’extraction des minerais, l’agriculture… Une société conjointe de transport a été créée par les opérateurs ferroviaires des trois pays, la United Transport Logistic Company, dont les investissements devraient atteindre 6,2 Md$ d’ici à 2020, pour un gain de 11 Md$ pour le PIB des trois pays. Enfin, en janvier 2013, un centre pour l’innovation technologique a été créé, le centre conjoint de l’Eurasec.
Il sera établi prochainement que dans l’UEA, le vote de chaque pays aura le même poids (actuellement, le vote de la Russie compte plus que celui des deux autres pays). Quant aux conditions politiques d’entrée imposées par l’UE, l’entrée dans l’UD puis l’UEA ne met pas de conditions sur le régime et la vie politiques des pays membres.
Sans vouloir encenser la Russie, la Chine ou d’autres pays du Pacifique, une croissance robuste domine cette partie du monde, alimentée par le progrès scientifique et la volonté de maîtriser de grands défis, comme l’exploration spatiale ou la maîtrise de l’atome. Tel n’est plus le cas dans la zone transatlantique. Le progrès a changé de camp.
Sergeï Glaziev : l’Union économique eurasiatique n’aspire pas à devenir un Empire comme l’Union européenne
18 janvier 2014 (Solidarité&Progrès)—L’économiste russe Sergueï Glaziev est en contact avec l’économiste américain Lyndon LaRouche depuis plusieurs années. Il est aujourd’hui conseiller du Président russe pour l’Intégration économique régionale.
Voici quelques extraits de son article article "Qui a le plus à gagner ? Les facteurs économiques et politiques de l’intégration régionale", publié le 27 décembre 2013 en anglais sur le site de Russia in Global Affairs.
Par Sergeï Glaziev, le 27 décembre 2013.
L’étrange situation dans laquelle se trouve l’Ukraine Sergeï Glaziev
dans son choix de vecteur d’intégration économique nous amène à réfléchir sur la combinaison optimale des facteurs politiques et économiques pour l’intégration régionale.
Ce qui rend cette situation étrange est le fait que le chemin vers l’intégration européenne, que Kiev se voit empressé d’emprunter, est économiquement erroné.
Une analyse d’experts économiques ukrainiens et russes de premier plan montre qu’une zone de libre­
échange UE­Ukraine compliquera inévitablement la tâche de l’Ukraine pour se développer, ou même Février 2014 pour maintenir des relations économiques avec l’Union douanière [Russie, Biélorussie, Kazakhstan, ndlr] dans tous les grands secteurs. Ceci aura pour résultat, avant tout, de restreindre la coopération dans la recherche et le développement dans les domaines de l’aéronautique, des centrales électriques, de la production d’équipement pour l’industrie spatiale, de l’industrie nucléaire et de la construction navale.
Une entente pour une zone de libre­échange UE­Ukraine, qui forcera naturellement les pays membres de l’Espace économique commun [la Russie et ses principaux partenaires, ndlr] à prendre des mesures pour protéger leur marché, aura également un impact sur d’autres secteurs vulnérables de l’économie ukrainienne, telle la production d’aliments, la fabrication de matériel de transport et autres équipements et l’agriculture. La part de l’Ukraine dans les importations russes de denrées alimentaires devrait plonger d’un tiers. Un accroissement du déficit de la balance commerciale, ainsi qu’une capacité amoindrie à emprunter auprès d’autres pays, pourraient conduire l’Ukraine au défaut de paiement et menacer les promesses [d’aide financière, ndlr] qu’aurait faites l’UE à son nouvel associé.
Des promesses vides
Pour rassurer le public ukrainien, les émissaires politiques européens n’hésitent pas à mentir effrontément. Le Commissaire européen à l’élargissement et à la politique de voisinage Stefan Füle raconte des fables selon lesquelles une zone de libre­échange UE­Ukraine garantirait un taux de croissance annuel de 6 % du PIB ukrainien (déclaration faite lors d’une table ronde de discussion au Parlement ukrainien le 11 octobre 2013).
Or, toutes les estimations, incluant celles des analystes européens, font part d’un ralentissement inévitable dans la production de biens ukrainiens dans les premières années suivant la signature de l’Accord d’association, puisqu’ils sont condamnés à une perte de compétitivité par rapport aux produits européens. Le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, dans une déclaration faite lors du 10e forum d’échange de Yalta du 20 septembre 2013, a été encore plus effronté : il a prétendu qu’une adhésion de l’Ukraine à l’Union douanière provoquerait un effondrement de 40 % de son PIB, et a promis une croissance de 12 % du PIB si l’Ukraine signait l’Accord d’association. (…)
Une analyse non biaisée révèle des motivations purement politiques derrière le Partenariat oriental de l’UE, dont l’objectif est de bloquer les possibilités pour les républiques de l’ancienne Union soviétique de participer à l’intégration économique eurasiatique avec la Russie. L’essence anti­russe de cette politique est clairement visible dans les efforts soutenus des politiciens et services secrets des pays membres de l’OTAN, pour interférer dans les affaires intérieures des États nouvellement indépendants, fomenter une propagande anti­russe et favoriser des forces politiques anti­russes. Toutes les révolutions de « couleur » inspirées par l’Occident dans l’espace post­soviétique ont pour racine une russophobie frénétique et visent à empêcher l’intégration avec la Russie. Les pertes économiques et les calamités sociales résultant de telles politiques en Géorgie, au Kirghizstan, en Ukraine et en Moldavie n’ont pour eux aucune importance.
L’isolement des anciennes républiques par rapport à la Russie ne peut qu’empirer leur situation économique, en raison de la rupture des relations économiques et la perte de marchés établis. Pour forcer des décisions économiques aussi iniques, la politique du Partenariat oriental cherche à dépouiller les partenaires orientaux de leur souveraineté en matière de commerce extérieur. Des projets d’accord d’association avec l’UE engagent les pays candidats à se plier sans discussion aux directives sur la politique commerciale, la régulation technique et tarifaire, les normes sanitaires, les contrôles vétérinaires et phytosanitaires, les subsides et les marchés publics. Les pays associés à l’UE n’ont aucun droit de participer dans la définition ou l’adoption de ces règles ; ils doivent y obéir sans condition. Ils doivent également s’engager à participer dans la résolution de conflits régionaux sous les conseils de l’UE.
En d’autres termes, les anciennes républiques soviétiques qui signent un accord d’association se voient assignées un rôle de colonie, et doivent se plier à la juridiction européenne en matière commerciale et à sa réglementation économique.
Par exemple, dans toutes ses sections, le projet d’Accord d’association oblige l’Ukraine à entreprendre toute une série de mesures. La thèse principale est formulée dans l’article 124 de l’Accord : « L’Ukraine devra s’assurer que ses lois existantes et futures seront rendues graduellement compatibles avec les acquis européens. » Pour dissiper tous les doutes sur le vecteur de l’intégration, l’article 56 stipule clairement que « l’Ukraine s’abstiendra d’amender sa législation horizontale et sectorielle listée dans l’annexe III de cet Accord, sauf s’il s’agit d’aligner cette législation progressivement avec les acquis de l’UE correspondants, et de maintenir un tel alignement. »
Février 2014 (…)
Une structure supra­nationale spéciale – un Conseil d’association – aura pour tâche de suivre les engagements d’un membre associé. Ses décisions sont obligatoires pour les parties participantes.
Les bénéfices économiques ne sont pas pris en compte dans la discussion conduisant à cette décision politique. L’UE a ignoré les tentatives timorées du cabinet ukrainien d’évoquer la question de l’investissement pour moderniser l’industrie du pays, afin de l’adapter aux normes techniques européennes et aux exigences environnementales. Selon les calculs d’experts ukrainiens de l’Institut de l’économie et de la prévention de l’Académie nationale des sciences, l’Ukraine devra consacrer au moins 130 milliards d’euros à cette tâche, qu’une UE frappée par la crise ne peut mettre à sa disposition.
Des résultats déplorables
La décision politique des anciennes républiques socialistes d’Europe de l’Est et de la Baltique de se joindre à l’UE s’est avérée économiquement erronée. Après avoir obtenu l’adhésion à l’UE, ces pays ont perdu près de la moitié de leur production industrielle et une partie considérable de leur production agricole. Ils ont aussi subi une dépréciation de leur capital humain, avec une fuite massive des cerveaux et une émigration des plus jeunes. Ils ont perdu le contrôle de leur système bancaire et de leurs principales entreprises, qui ont été fusionnées avec les sociétés européennes.
Leur niveau de vie est aujourd’hui plus bas que celui dont ils jouissaient avant d’adhérer à l’UE, et l’écart entre eux et les pays les plus avancés de l’UE ne diminue pas. Après l’élargissement, l’UE s’est trouvée elle­même dans une crise économique profonde et prolongée. L’élargissement a de toute évidence empiré la situation dans les pays du sud de l’Europe, puisqu’ils doivent concurrencer les nouveaux arrivants pour obtenir des ressources [budget de l’UE, ndlr] limitées.
Grèce : Comme résultat des réformes exigées par l’UE, la production de coton a plongé de moitié, et les quotas de production dans l’agriculture ont durement frappé l’industrie vinicole. La célèbre industrie navale grecque a pratiquement cessé d’exister : les armateurs grecs ont acheté 770 navires à l’étranger depuis que le pays a rejoint l’Union européenne. Des experts sur place ont pointé du doigt l’alignement sur les exigences européennes comme facteur préalable à la catastrophe financière du pays.
Hongrie : Elle a pratiquement liquidé sa production des bus et autocars Ikarus, très populaires, produits à 14 000 exemplaires annuels au cours des meilleurs années.
Pologne : A fermé 90 % de ses compagnies minières (charbon), provoquant le licenciement de plus de 300 000 personnes, après avoir joint l’UE en 2004. 75 % des mineurs polonais ont perdu leur emploi. L’industrie navale polonaise se trouve dans une crise profonde. Les gigantesques chantiers navals de Gdansk, qui construisaient le plus grand nombre de navires dans le monde au cours des années 1960 et 1970, sont aujourd’hui divisés en deux sociétés qui végètent. Des douzaines de chantiers plus petits ont dû être fermés et leur personnel a quitté pour l’Europe de l’Ouest. La dette extérieure de la Pologne était de 99 milliards de dollars lorsqu’elle a rejoint l’UE ; au début de 2013 elle atteignait 360 milliards de dollars.
Lettonie : A perdu ses industries électroniques et automobiles.
Lituanie : Son cheptel a été réduit de 75 %, et ses résidents ont arrêté d’entretenir des vaches suite à l’introduction des quotas laitiers. A la demande de l’UE, la Lituanie a fermé sa centrale nucléaire d’Ignalina, s’obligeant par la même occasion à importer de l’électricité (et est à la recherche d’un milliards d’euros pour démanteler la centrale).
Estonie : Son cheptel a été amputé de 80 %, et son agriculture réorientée dans la production de biocarburants. Le secteur de la machine­outil et l’usine Volta à Tallinn, qui produisait de l’équipement pour la production d’énergie, ont été fermés. A la demande de l’UE, l’Estonie a amputé sa production d’énergie des deux­tiers, passant de 19 à 7 milliards de kWh.
L’adhésion à l’UE a frappé l’industrie de la pêche dans les pays Baltes, à cause des quotas et des prétendues « normes de solidarité » dans l’usage des ressources aquatiques européennes.
En 2007, la Commission européenne a sanctionné la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie pour leur tentative de constituer des réserves de nourriture afin de faire baisser les prix.
L’association d’autres pays avec l’UE peut difficilement être vue comme réussie.
Février 2014 Même en Turquie, qui a retiré des bénéfices considérables de son union douanière avec l’UE, la population est majoritairement opposée à une intégration plus poussée dans l’UE. Comme l’a fait remarquer le Premier ministre adjoint Bulenc Arinc dans un discours le 17 octobre 2013, l’intérêt des turcs pour l’adhésion à l’UE a plongé, passant de 75 % de la population il y a 5 ans à 20 % aujourd’hui.
Les motifs sous­jacents
Il est difficile de trouver une logique derrière des projets économiques aussi déficients que le Partenariat oriental, à la lumière des problèmes se multipliant au sein de l’UE. Si l’élargissement rapide de l’UE après le démantèlement de l’URSS pouvait être attribué à la peur d’une renaissance de l’empire socialiste, les tentatives vaines actuelles d’isoler les anciennes républiques soviétiques de la Russie semblent entièrement irrationnelles. Chercher à empêcher à tout prix la réanimation de cet espace économique autrefois unifié, qui avait été construit sur plusieurs siècles, relève d’une pensée géopolitique obsolète mais résurgente.
(…)
Bien sûr, tout processus d’intégration est politiquement motivé puisqu’il requiert des accords internationaux. Mais une prévalence des motivations politiques sur les économiques peut provoquer des pertes majeures et des conflits pouvant ébranler la stabilité des associations d’intégration. A l’opposée, un cadre politique pour des associations économiquement avantageuses garantit un effet stable et naturel de développement accéléré et une compétitivité améliorée pour les pays participants.
Lorsque la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) a été mis en place après la guerre, sous la pression des entreprises européennes, et ensuite le Marché commun, tous les participants ont pu en tirer des bienfaits tangibles. Ceci a permis à la confiance de s’installer entre les parties, avec un effet de synergie qui les a stimulées à aller de l’avant dans l’intégration vers une union économique. La politisation de l’intégration européenne après le démantèlement de l’Union soviétique a créé des déséquilibres dans les échanges économiques régionaux, qui ont conduit à des conflits ouverts entre les pays affectés et la bureaucratie européenne.
Jusqu’à récemment, cette dernière est sortie victorieuse de ces conflits, imposant des gouvernement technocratiques aux pays frappés par la crise, pour une gouvernance extérieure. Mais les coûts de l’intégration augmentent, et la stabilité de l’UE va en diminuant, et les tensions sociales sont en croissance ainsi qu’une résistance interne à l’intégration.
Alors que la « phase économique » de l’intégration bénéficiait à tous en raison de l’effet de synergie qui excédait de loin les pertes des marchés individuels des participants, une intégration politiquement motivée a causé des pertes appréciables pour des pays et groupes sociaux entiers. Parmi les perdants, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce, qui avaient été présentes dès les débuts de l’intégration européenne, ainsi que des groupes sociaux structuraux comme les petites et moyennes entreprises, les fonctionnaires de l’État, les personnels soignants, les enseignants, les étudiants et les jeunes spécialistes.
La bureaucratie européenne, une force politique nouvelle avec des intérêts et un pouvoir qui lui sont propres, est derrière la tendance émergente de l’UE à politiser l’intégration en cours. A l’heure actuelle, elle comprend quelque 50 000 responsables et des centaines de politiciens poursuivant leur carrière dans l’intégration. Leur politique est largement définie par les sociétés trans­européennes et américaines dominant le marché européen.
Là où des vieux États­membres verraient des désavantages à un élargissement rapide de l’UE pour leurs intérêts nationaux, les grandes sociétés peuvent bénéficier pleinement d’une « digestion » des économies des nouveaux membres. Les sociétés transnationales ont dérivé une grande partie de leurs profits de l’absorption de sociétés rivales en Europe de l’Est, coupant dans les coûts de la main d’œuvre et les dépenses de protection de l’environnement, et en élargissant leurs marchés pour leur production. Ceci explique l’influence grandissante de la bureaucratie européenne, qui défend les intérêts des sociétés transnationales dans des conflits avec la population locale et les affaires nationales.
Pas d’État supranational, pas de monnaie unique
Contrairement à l’intégration européenne où l’UE cherche constamment à construire son État supranational avec tous les attributs et branches du pouvoir, les dirigeants de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan se sont mis d’accord pour limiter le processus d’intégration eurasiatique au Février 2014 commerce et aux questions économiques. L’intégration eurasienne ne vise pas à établir une monnaie unique, à former un parlement supranational ou à introduire un régime de passeport ou de visa unique. Les chefs des nouveaux États indépendants ont fait preuve de sagesse en évitant de politiser le processus d’intégration.
L’avantage économique est le facteur dominant de l’intégration eurasienne, garantissant la stabilité de l’Union économique eurasienne émergente. Cette approche exclut un rôle politique indépendant pour un corps supranational. Ses fonctions devront se limiter à la coordination des décisions avec les gouvernements nationaux. Un tel organe supranational doit être transparent, compact, et doit être subordonné aux États qui l’ont mis en place. Le respect mutuel pour la souveraineté nationale est ce qui rend le processus d’intégration différent de tous les modèles précédents, incluant les modèles européen, soviétique et impériaux.
(…)
L’idéologie chancelante sous­tendant l’intégration euro­atlantique survivra difficilement à l’élargissement au­delà des frontières actuelles de l’UE et de l’accord de libre­échange présentement planifié avec les Amériques. De plus en plus de conflits se lèvent aux frontières de l’OTAN, impliquant des outils de pouvoir « doux » et « durs », alors que des pays toujours plus nombreux sont entraînés de force dans l’intégration euro­atlantique. Cette politique néo­impériale n’a aucun avenir pour le 21e siècle. Les tentatives de l’imposer entraînent des pertes économiques exponentielles qui ont déjà engendré une zone de calamité sociale étendue tout autour de la méditerranée, le berceau de la civilisation européenne.
Impliquer des anciennes républiques soviétiques dans le processus dans le seul but de les isoler de la Russie créera une zone de conflit en Europe de l’Est, avec encore plus de pertes économiques et de coûts sociaux.
Grèce, Hongrie, Pologne, Lettonie, Lituanie, Estonie
Février 2014 Comme l’Ukraine, rejoignons la dynamique eurasiatique
Christine Bierre
7 janvier 2014
L’Accord d’association (AA) entre l’Ukraine et l’UE, suspendu le 21 novembre 2013, aurait signifié la mort de la Politique agricole commune (PAC).
Le refus de l’Ukraine de poursuivre son intégration dans l’UE lui a non seulement évité le destin de simple « appendice agricole » de l’UE, comme l’a qualifié Vladimir Poutine, il a aussi empêché, pour le moment, la dérégulation violente de l’agriculture très productive de l’Europe de l’Ouest et de l’agriculture française en particulier.
Le citoyen averti d’Europe de l’Ouest ne doit pas être dupe des images des médias occidentaux, montrant les bons Ukrainiens pro­européens se battant contre les méchants russes qui veulent remettre la main sur ce pays. Car la crise que vient de vivre l’Ukraine n’est que la dernière tentative de certains cercles attentistes de poursuivre la Guerre froide, en réduisant la Russie à son expression la plus minime, en obtenant sa capitulation au système d’empire supranational qu’ils ont adopté à la chute du mur de Berlin.
Sachant ce que l’Ukraine représente historiquement pour la Russie, ces réseaux avaient beaucoup misé sur le Partenariat oriental lancé par l’UE pour décrocher l’Ukraine de son allié de 340 ans et l’arrimer à l’Occident. Les négociations sur l’AA avec l’Ukraine remontent en fait à 2007. Pas moins de 6 ans de négociations ont donc été jetés aux orties par la décision ukrainienne !
Ce que les Anglo­américains n’avaient pas obtenu par les armes, ils comptaient l’obtenir via ce traité.
L’accord d’association UE/Ukraine
« Vous voulez savoir pourquoi l’Ukraine n’a pas signé l’accord d’association ? Lisez­le ! » a dit Poutine, au beau milieu de la crise. Que demande cet accord ? Une réforme en profondeur de l’Ukraine dans tous les domaines – politique, économique, social – sur le modèle de l’UE et de la Banque centrale européenne, et ce alors que l’UE n’a jamais tenu ses promesses de croissance et sombre aujourd’hui, en raison de sa crise bancaire, dans des politiques d’austérité meurtrières contre ses populations !
L’Ukraine aurait dû adopter toutes les réformes libérales de l’UE, en commençant par assurer « l’indépendance de la Banque nationale d’Ukraine », privant ainsi l’État du seul instrument lui permettant de mener une politique économique nationale. En stipulant que les États doivent réduire la pratique de « fixer des prix » à la consommation, c’est aux subventions du prix du gaz à la population pauvre et aux entreprises que s’attaque le traité. Enfin, une mesure qui aurait une importance particulière en cas de décision par l’État de permettre la vente de terres, qui reste interdite en Ukraine, les parties s’engagent à « développer des règles ouvertes, compétitives et transparentes pour les privatisations ».
Le libre­échange tue en Ukraine et en Europe
C’est le traité de libre échange qui accompagne cet accord, le DCFTA, qualifié par l’UE du « plus ambitieux accord bilatéral » jamais signé par elle, dont l’effet aurait été rapidement dévastateur pour les deux signataires. Le chapitre 1 annonce, en effet, que « la vaste majorité de tarifs douaniers seront éliminés aussitôt l’accord entré en application ». « Globalement, l’Ukraine et l’Union européenne élimineront respectivement 99.1% et 98.1 des tarifs ».
Quel aurait été l’impact de ces mesures sur ces deux zones économiques de niveaux socio­
économiques totalement inégaux ? Le traité stipule que, « pour les biens industriels, le calendrier de libéralisation prévoit la levée immédiate des tarifs existant sur la plupart des biens » et que « les deux côtés libéraliseront pleinement leurs échanges de produits industriels, l’Ukraine réduisant ses tarifs sur les machines et les équipements ». Ces mesures condamneront l’Ukraine à n’être qu’un exportateur de matières premières, car bien qu’elle ait un riche potentiel en chercheurs, centres de recherche appliquée et production de machines­outils, ces produits ne pourront pas faire face aux produits européens, moins chers en raison d’une technologie plus avancée. Les entreprises ukrainiennes auraient sombré, pour être reprises par des entreprises européennes.
Quant aux produits agricoles, « des concessions ambitieuses ont été faites, tenant compte de Février 2014 différentes sensibilités. Ainsi, des quotas libres de tarifs ont été accordés à l’Ukraine pour les céréales, le porc, le bœuf, la volaille (...). L’agriculture ukrainienne bénéficiera le plus des coupes dans les tarifs ». Les conséquences de l’ouverture totale des frontières aux produits agricoles ukrainiens dans des conditions où les coûts de production sont moitié moindres en Ukraine, auraient été catastrophiques pour la France, premier producteur agricole européen, mais aussi pour toute la Politique agricole commune (PAC).
Un big­bang dérégulationniste
On ne peut comprendre l’impact de ces mesures si on ne tient pas compte de deux autres évolutions. D’abord le fait que pendant qu’on négociait les termes de ce vaste accord de libre échange, les cartels financiers et de l’agroalimentaire internationaux travaillaient d’arrache­pied à faire de l’Ukraine un géant de l’exportation mondiale de céréales et autres produits alimentaires, capable de concurrencer les meilleurs producteurs de l’UE, chez eux et dans leurs marchés à l’exportation au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Ensuite, le Traité de Libre Échange en négociation avec les États­
Unis.
Prises en tenailles entre l’ouverture à l’Est, avec l’Ukraine, et à l’Ouest, avec le Traité de libre­échange transatlantique, c’est un véritable big­bang dérégulationniste que les populations de l’Union européenne auraient subi, après avoir déjà été victimes de la dérégulation financière totale provoquée par le big­bang de Londres, sous Margaret Thatcher en 1986, à l’origine de la crise financière actuelle.
L’Ukraine a su dire non à ces conditions scandaleuses. Et nous ?
L’Ukraine
Appendice agricole de l’UE ou puissance industrielle ?
Alors que l’Union européenne négociait avec l’Ukraine une ouverture quasi­totale de ses frontières, une poignée d’institutions financières internationales (FAO, BERD et Banque mondiale), des investisseurs internationaux privés, les cartels de l’agroalimentaire et les traders se ruaient en Ukraine pour en faire un très gros exportateur mondial de céréales et d’autres produits alimentaires.
Bien sûr, il faut augmenter la production mondiale de nourriture : nous serons 9 milliards d’individus sur la planète en 2050. Bien sûr, les terres de l’Ukraine sont particulièrement riches ! Avec 32 millions d’hectares de terres arables, dont 70 % des terres les plus riches de la planète, les célèbres terres noires tchernoziom, l’Ukraine grenier à blé de l’Union soviétique a pleinement le droit de reprendre sa place aujourd’hui parmi les plus gros producteurs mondiaux. Sa production s’était effondrée de 50 % après la chute du Mur, mais depuis les années 2000, elle s’est rétablie.
Tout cela paraît très bien à première vue ! Le problème est qu’il ne s’agit pas là, pour la cohorte mentionnée plus haut, de créer les conditions d’une meilleure alimentation mondiale et d’un développement harmonieux de l’Europe et de l’Ukraine, mais plutôt d’engranger d’énormes gains financiers à moyen terme.
Sur quoi misent­ils ? D’abord sur la privatisation à venir des terres ukrainiennes. La loi de réforme de 1999 a mis fin à la plupart des fermes collectives héritées de la période soviétique (kolkhozes et sovkhozes), en donnant à quelque 7 millions de paysans un lopin de terre de moins d’un hectare à 5 ou 6 hectares. Réduits à 4 ou 5 millions depuis, ce sont eux qui produisent entre 60 et 80 % du lait, 90 % des pommes de terre et des légumes consommés par le monde rural et la plupart de la population. A ceux­là il faut ajouter 42 000 exploitations familiales d’une taille allant de 50 à plusieurs milliers d’hectares. Mais ce qui intéresse surtout nos financiers, ce sont les 15 000 très grandes propriétés, allant de plusieurs milliers à des centaines de milliers d’hectares, qui se sont constituées sur les décombres des kolkhozes. 70 d’entre elles sont de très grosses exploitations céréalières, les agro­holdings. Ce sont elles qui assurent les grandes cultures d’exportation : céréales et oléagineux.
Grâce aux investissements occidentaux, l’Ukraine est devenue, depuis la récolte 2008­2009 qui a atteint un record de 53 millions de tonnes de céréales, 1er exportateur mondial d’orge (pour les brasseries notamment) et de tournesol, 2e de colza (entièrement exporté vers l’UE pour les agrocarburants), 4e de maïs, 6e de blé et l’un des 10 principaux producteurs mondiaux de volaille.
Gros problème pour ces investisseurs, cependant, la terre ukrainienne n’est pas à vendre, elle ne peut être que louée. Tous espèrent cependant qu’en 2016, l’État décidera de lever l’interdiction de vente. Février 2014 Nul doute cependant qu’en cas de privatisation, dans le contexte d’une ouverture des marchés entre l’UE et l’Ukraine et d’une transformation de l’Ukraine en « économie de marché pleinement fonctionnelle », celle­ci deviendrait réellement un Eldorado pour ces capitaux qui pourraient alors avaler grosses et petites exploitations, toutes affamées de capitaux et ayant besoin d’investir massivement pour se moderniser !
Une agriculture low cost
Autre facteur sur lequel misent ces investisseurs, l’énorme différentiel des coûts de production entre l’agriculture ukrainienne et celle de l’UE. En Ukraine, ces coûts sont de 80 euros la tonne ; en France, premier producteur de l’UE, ils atteignent 160 euros. La différence est due à la qualité des intrants et des semences, à la recherche et développement, à l’équipement et aux infrastructures modernes, à la main­d’œuvre qualifiée et à la protection sociale inexistante en Ukraine : un prix de soutien bon an mal an, retraites, sécurité sociale. C’est la plus haute densité énergétique de cette agriculture, par rapport à l’ukrainienne qui manque de tracteurs et de moissonneuses­batteuses et dont la moitié des silos sont inutilisables, qui garantit à la France des rendements de 65 à 70 quintaux l’hectare, contre seulement 20 à 30 pour l’Ukraine.
La fertilité des sols et la régularité des résultats permettent aux experts de dire aujourd’hui que l’Ukraine pourra, d’ici 2020, produire 100 millions de tonnes (mt) de céréales et autres productions végétales, dont 60 mt pour l’exportation. Pour apprécier les conséquences de cette situation, notez que la France produit actuellement 70 millions de tonnes de céréales.
Attirés par ces chiffres comme les mouches par le miel, les capitaux étrangers se ruent sur les agro­
holdings, tout comme les « oligarques » russes ou locaux. Parmi ces derniers, Harv East (220 000 ha) et Uklandfarming (500 000 ha) ainsi qu’Avantgard, l’un des premiers producteurs d’œufs mondiaux. 82 % d’agro­holdings seraient encore entre les mains des Ukrainiens. Les groupes étrangers les plus importants sont l’américain NHC (400 000 ha) et le russe Ukrainian Agrarian investments (260 000 ha). Agro­génération, du français Charles Beigbeder, désormais en joint­venture avec l’américain Harmelia, possède 120 000 ha. Les fonds de retraites danois et suédois y sont présents aussi, tout comme quatre groupes danois gros producteurs de volaille, déjà en concurrence avec l’Union européenne. Les Chinois viennent de négocier en septembre, la location de 100 000 ha qui pourraient ensuite devenir 3 millions !
Et les traders
Enfin, dans cette cohorte, n’oublions surtout pas les traders, les grandes compagnies de négoce internationales : Glencore, Dreyfus, Cargill, Bunge, parmi d’autres qui, à leur habitude, ont repris du service au port d’Odessa, pour prendre leur pourcentage dans ce juteux commerce de la mer Noire, en construisant des silos pour stocker les céréales et en assurant les exportations. Dreyfus annonça en octobre dernier la création d’un terminal multi­usages, et l’an dernier, Glencore a pris une participation de 50 % dans un terminal russe, avec l’ukrainien Kernel.
Inutile de dire que le traité de libre­échange Ukraine/UE aurait grandement facilité l’arrivée en masse de ces produits dans l’UE, provoquant un effondrement des prix et des faillites. Dans tous les domaines, mais notamment chez les producteurs de volaille déjà en concurrence avec l’Ukraine sur les marchés d’exportation du Moyen­Orient, comme on l’a vu dans la récente crise bretonne. Selon des experts, les domaines dans lesquels l’UE avait accordé des conditions particulièrement avantageuses à l’Ukraine étaient précisément la volaille et les oléagineux.
Un pool de céréaliers de la mer Noire
La France est­elle menacée par l’émergence du géant ukrainien ? Oui, répondent les experts. Même si l’accord UE/Ukraine n’a pas été signé, la compétitivité de l’Ukraine est telle qu’elle finira par s’imposer. Alors, que doit faire la France ? Rejoindre la cohorte en Ukraine, comme le conseillent ceux qui s’accommodent de la loi de la jungle ?
La Russie et l’Ukraine viennent de signer un accord pour lancer un pool de producteurs céréaliers de la mer Noire (22 % de la production mondiale) : Russie, Kazakhstan, Ukraine. Cette initiative, qui verrait le jour dans quatre mois, va de pair avec les efforts russes pour constituer une Union eurasiatique. Une Europe des nations, une France avec un de Gaulle à sa tête, auraient préféré négocier avec ce groupement, au nom des intérêts des populations et des nations souveraines, plutôt que de chasser en meute avec les cartels.
Février 2014 Annexe I : Appel à un Glass­Steagall global
Février 2014 Appel à un Glass­Steagall global
Notre projet vise à créer les conditions d’une relance de l’économie physique au service de l’Homme. Nous sommes convaincus que cette démarche est la seule de nature à créer les ressources nécessaires aux générations futures et à stopper une logique de guerre.
1. Dans tous les États de la zone transatlantique, des lois doivent être votées afin d’instaurer un système de séparation des banques, à l’image de la loi Glass­Steagall de Franklin Roosevelt, adoptée le 16 juin 1933 et dont les principes existaient aussi dans les États européens jusqu’au début des années 1980, sous forme de régulations strictes, en vertu desquelles le secteur bancaire avait un caractère industriel dominant rendant pratiquement impossible d’accéder à l’épargne privée pour mener des opérations spéculatives à risque.
Comme ce fut le cas aux États­Unis avant l’abrogation de la loi Glass­Steagall par la loi Gramm­Leach­
Bliley, en 1999, il faut totalement séparer les banques commerciales (aux fonctions de dépôt et de crédit), des banques d’investissement et du secteur de l’assurance.
2. Les banques commerciales doivent être protégées par l’État tandis que les banques d’investissement doivent se charger elles­mêmes de mettre de l’ordre dans leurs bilans sans que les contribuables soient mis à contribution, ce qui veut dire, en pratique, que des milliers de milliards de créances et de titres toxiques devront être annulés, même si cela provoque l’insolvabilité des banques.
3. Dans la logique du nouveau principe de crédit, un système de banque nationale, inspiré par le précédent d’Alexandre Hamilton, doit organiser l’émission de crédits à long terme et à faible taux d’intérêt en faveur d’investissements destinés à augmenter la productivité de l’économie, en privilégiant un accroissement du flux de densité d’énergie et le progrès scientifique et technique.
4. Pour reconstruire l’économie réelle, des accords de coopération à long terme entre États souverains doivent être conclus, ayant pour objectif la réalisation de projets d’infrastructure et de développement définis dans le cadre d’un programme méditerranéen et Nord­américain pour un nouveau miracle économique, conçu comme l’extension nécessaire d’un pont terrestre mondial. Ces accords se traduiront de fait par un nouveau système de crédit et un nouveau Bretton­Woods, dans la tradition de Franklin Roosevelt.
Introduire une loi sur la séparation des banques et l’instauration d’un système de crédit ne vise en aucun cas à une simple amélioration technique du système bancaire, mais plutôt à organiser la manière dont l’économie pourra assurer l’existence de l’humanité sur plusieurs générations à venir, afin que la richesse créée et constamment accrue puisse être transmise à ces générations. L’homme doit redevenir ainsi le centre et le but de l’économie.
Nous, soussignés, appelons de toute urgence les gouvernements et les parlements à remplir leur devoir constitutionnel et à adopter immédiatement le système de séparation des banques, afin de protéger le bien­être des peuples dont ils sont les représentants.
Je soutiens cet Appel pour un Glass­Steagall Global
Prénom ___________________________________________________________________________________________
Nom ______________________________________________________________________________________________
Profession _________________________________________________________________________________________
Organisation ______________________________________________________________________________________
Ville _______________________________________________________________________________________________
Province ___________________________________________________________________________________________
Téléphone_________________________________________________________________________________________
Courriel ___________________________________________________________________________________________
Vous pouvez signer l’’Appel’ en ligne
Février 2014 Glass Steagall and Productive Credit / Glass Steagall et Crédit Productif
Making 2014 the Glass-Steagall Year!
The world as a whole, especially the trans­Atlantic region, is presently at the brink of a global collapse which will transform all forms of nominal money of every nation into a state of worthlessness on all of the world's international markets. In short, a general, global break­down­crisis, which is hitting the trans­
Atlantic world most immediately, but will, soon after that, swallow the entirety of this planet. For this situation, there is only one remedy. That remedy is the immediate application of the strict 1933 standard for a Glass­Steagall application among a concert of some leading nations of the world, joined together with the United States, to establish a solid network of national commercial banking systems operating according to such a strict rule. It has now become a life or death question for Europeans, Canadians and most of the world to guaranty that the United States' Congress, through encouragements from the world's major nations, will vote in favour of H.R. 129 or S. 1282 as early as possible and that this enactment of a return to Glass­Steagall in Washington, D.C. would be followed by the passage of similar legislation in all G8 countries. 2014 : l'année Glass-Steagall !
Plusieurs propositions de projets de loi ont été récemment introduites soit à la chambre des Représentants, soit au Sénat américain. Le Comité pour la République du Canada est en pleine mobilisation nationale pour créer le soutien nécessaire qui permettra l'adoption de ce projet effaçant de fait la bulle financière internationale. Malgré le sauvetage (bail­out) de $17 000 milliards du gouvernement américain, la seule façon de mettre fin à la crise de l'euro et du dollar américain est de faire adopter un Glass­Steagall global. L'effondrement financier et monétaire aux États­
Unis et dans la zone euro entraînerait dans son sillage le Canada et l'ensemble des pays de la communauté transatlantique. L'Asie et les autres parties du globe seraient inévitablement entraînées dans ce maelström financier. La question de vie ou de mort pour l'ensemble de la population américaine, canadienne et mondiale demeure : Comment s'assurer, par des encouragements internationaux, du passage d'une loi Glass­Steagall au Congrès américain et, par la suite, que des projets de loi similaires soient adoptés dans l'ensemble des pays du G8. Sign the Appeal for a global Glass-Steagall
Signez l'appel pour un Glass-Steagall global
Bills pending in US Congress
for Glass-Steagall /
Propositions de loi au Congrès américain
pour Glass-Steagall
Other resolutions & letters of support /
Autres résolutions et lettres de soutien
11 December 2013
A second Bill H. R. 3711 introduced into the House of
Representatives to restore Glass-Steagall
30 décembre 2013
25 communes de France ont déjà voté pour couper les
banques en deux
11 July 2013
Bill S.1282 21st Century Glass-Steagall Act of 2013
introduced in the American Senate
6 December 2013
79 Congressional Cosponsors to H.R. 129 (By Date of
Signing)
17 mai 2013
La proposition de loi SB 985 introduite au Sénat
américain
7 December 2013
11 US Senators support for Glass-Steagall
17 May 2013
Bill S. 985 to the American Senate by Sen. Tom Harkin
(D-IA)
3 janvier 2013
Le texte de la proposition de loi HR 129 rétablissant
Glass-Steagall !
3 January 2013
Full text of Resolution H.R.129 in The House of
Representatives
6 décembre 2013
25 American States Support for Glass-Steagall
29 November 2013
The City of Burnaby, BC, Calls for GlassSteagall
11 décembre 2013
Appel international pour rétablir un Glass-Steagall
global
La ville de Burnaby en Colombie Britannique
réclame la loi Glass Steagall
Février 2014 Annexe II : L’IDS de LaRouche : un autre monde était possible
Février 2014 L’IDS de LaRouche : un autre monde était possible
Par Jeffrey Steinberg
Executive Intelligence Review
19 avril 2010
Le monde poursuit implacablement sa chute vers un nouvel âge de ténèbres.
La phase terminale de l’effondrement du système financier international à taux de change flottants est en cours et aucune des initiatives prises par un quelconque gouvernement depuis l’explosion de la bulle financière en 2007­2008 n’a fait quoi que ce soit pour inverser le cours de cette désintégration hyper­inflationniste. A moins d’y remédier immédiatement en procédant à une mise en faillite organisée, tel qu’énoncée par Lyndon LaRouche dans son appel pour un « Glass­Steagall global », cet effondrement atteindra son point de rupture bien avant la fin de l’année.
La désintégration des économies physiques, particulièrement dans les pays de la communauté transatlantique, s’accélère : nous sommes déjà au point où l’ensemble des capacités productives mondiales sont largement inférieures à ce qui permettrait de répondre aux besoins les plus fondamentaux des 6,7 milliards d’êtres humains vivant sur terre. Sans une renaissance des économies physiques des principales nations transatlantiques, notamment les États­Unis, l’Allemagne, la France et l’Italie, aucune croissance économique – même réelle – dans les pays de la zone Asie­Pacifique ne pourra empêcher une rupture globale.
Cet état du monde n’était pas fatal. Dans la première moitié des années 1980, un autre avenir aurait pu se dessiner ; qui aurait engendré une longue et intense période de développement économique, une coopération mondiale pour en finir avec l’origine des guerres et la défaite cinglante des puissances de l’Empire britannique. L’enjeu décisif était l’Initiative de défense stratégique (IDS), lancée par Ronald Reagan et conçue par Lyndon LaRouche, qui avait le potentiel d’inverser l’équation stratégique de la Guerre froide en faveur de la paix et de la prospérité. C’est le rejet de l’IDS qui nous a ainsi menés dans cette période d’extrême danger.
Si nous voulons avoir une chance d’éviter ce nouvel âge de ténèbres vers lequel nous Les armes défensives à laser, une révolution scientifique, précipite Londres, les leçons de cette économique et stratégique.
occasion manquée doivent être comprises et inspirer l’action. Ironie de l’histoire, la conception de fond de l’IDS de LaRouche, qui s’exprime aujourd’hui sous la forme de sa proposition d’Alliance des 4 puissances, demeure le seul remède politique à la crise que nous vivons.
Le seul ennemi : l’Empire britannique
Si cette crise ne relevait que de l’échec des dirigeants, ce serait déjà grave. Mais elle est due, en fait, à la force dominante de l’Empire britannique qui façonne l’économie et la finance mondiale depuis la mort de Franklin Roosevelt en avril 1945. Cet empire mondial est basé sur le modèle financier oligarchique maritime de Venise qui engendra le « nouvel âge de ténèbres » du XIVe siècle, au cours duquel l’Europe fut presque entièrement anéantie.
De nos jours, l’oligarchie britannique représentée par le Prince consort Philip d’Edimbourg, promeut agressivement un autre âge de ténèbres à travers une politique malthusienne radicale qui pourrait bien causer la disparition de 80% de la population mondiale en quelques générations. C’est cette influence de l’Empire britannique qui est l’unique facteur de danger pour la survie de l’humanité. Ses tentacules s’étirent de Wall Street et Washington jusqu’à Moscou, New Delhi, Brasilia et la plupart des Février 2014 capitales. Il concentre la puissance monétaire essentiellement depuis ses avant­postes offshore, comme ces havres du narco­blanchiment que sont les Antilles néerlandaises, les îles Caïmans et Dubaï.
Aujourd’hui, l’Empire britannique représente une forme encore plus virulente de la Compagnie britannique des Indes orientales contre laquelle a été menée avec succès la Révolution américaine.
Le Président Barack Obama doit sa carrière aux cercles de la City et de Wall Street qui ont préparé son élection. Ils l’ont coopté et promu précisément parce qu’ils ont peur d’un retour au Système américain d’économie politique qu’incarnaient les politiques de Roosevelt, au moment où pour une majorité de plus en plus grande d’Américains, les conditions de vie deviennent pires que lors de la Grande dépression de 1929­1933.
Guerre permanente, chaos permanent
Le jour du jugement dernier pour le système financier international arrive à grands pas et les milieux de la City de Londres le savent bien. Parfois, comme dans les récents écrits de l’apologiste de l’impérialisme britannique Niall Ferguson, ils affichent publiquement ce point de vue.
Pour répondre à cette crise existentielle, cette oligarchie basée à Londres ainsi que ses agents et ses dupes de par le monde, sont prêts à faire littéralement exploser le monde via une nouvelle guerre religieuse de Cent ans s’étendant à travers toute l’Eurasie. Leur détonateur favori pour cette guerre asymétrique perpétuelle serait une frappe israélienne préemptive contre l’Iran. Conçu à Londres et promu par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et l’ancien vice­président américain Dick Cheney, ce plan anticipe une intervention militaire américaine en soutien d’Israël, que les États­Unis aient donné ou non leur bénédiction à un tel acte de folie stratégique israélien.
Le fait qu’une telle attaque ne serait ni dans l’intérêt stratégique d’Israël, ni dans celui des Américains, ne fait que souligner à quel point la politique de ces pays est actuellement façonnée par des facteurs extérieurs. Du point de vue de leur propre nation et de leur propre peuple, de tels actes équivalent à une véritable trahison.
Avec le Président Obama, cette réaction suicidaire est quasi­assurée ; et ce, malgré l’opposition vigoureuse des dirigeants des milieux de la Sécurité nationale américaine, y compris parmi les conseillers d’Obama lui­même. Comme l’a dit un haut gradé retraité de l’US Army : « C’est la décision du Président Obama. C’est lui le Commandant en chef des armées. A l’heure de vérité, tous les autres ne sont que de simples conseillers. »
Israël, qui est un des principaux pions de la stratégie néo coloniale de Sykes­Picot pour le Moyen­
Orient, justifierait ses frappes sur la base, largement exagérée, que l’Iran est sur le point d’obtenir l’arme nucléaire. Tout porte à croire que l’attaque israélienne pourrait intervenir d’ici les élections américaines de mi­mandat en novembre, et peut­être même dans les jours ou les semaines à venir.
Les estimations du renseignement américain présentées la semaine dernière devant la Commission du Sénat sur les services armés, disent clairement que même dans les circonstances les plus favorables, l’Iran n’aura pas d’armes nucléaires opérationnelles d’ici deux à cinq ans. En réalité, l’Iran est probablement encore bien plus loin de maîtriser les technologies le permettant. Cependant, c’est maintenant que les roulements de tambour des va­t­en­guerre se font entendre.
Pourquoi ? Parce qu’une nouvelle guerre religieuse de Cent ans est sur l’agenda britannique, du fait que la désintégration financière mondiale menace le pouvoir de la City de Londres. Un tel affrontement mènerait certainement à la destruction des États­Unis, principal objet de la haine britannique depuis avant même la Révolution américaine et l’établissement de la Constitution fédérale, du temps de la Colonie de la baie du Massachusetts.
Dans les conditions que créeraient cette attaque sur l’Iran – qui ne ferait que renforcer le pouvoir des Gardiens de la Révolutions en attendant une intervention américaine – Londres pourrait aussi décider de perpétrer l’assassinat de « son » propre Président des États­Unis. La mort d’Obama jetterait le pays dans un chaos social propice à l’émergence d’une dictature qui ferait disparaître à jamais la Constitution américaine. Le lourd passé britannique en matière d’assassinat de Présidents américains ne fait que renforcer la menace qui pèse sur un Obama pourtant à leur service.
S’ajoutant à ce scénario du chaos permanent, une attaque imminente d’Israël contre l’Iran aurait probablement lieu pendant l’offensive militaire de l’Otan sur la province de Kandahar au sud de l’Afghanistan, une opération allant elle­même contre tous les préceptes de la stratégie militaire.
Février 2014 C’est en comparant la folie du général McChrystal, commandant des forces de l’Otan en Afghanistan, à la mise en garde adressée en 1961 à John Kennedy par les généraux Douglas MacArthur et Dwight Eisenhower que les enjeux deviennent évidents. Mac Arthur et Eisenhower avaient prévenu Kennedy de ne pas se lancer dans une guerre terrestre en Asie. Avec sagesse, il suivit leur conseil, contre l’avis même de son secrétaire à la Défense, de son chef d’état­major et de son conseiller à la Sécurité nationale, et annula le programme d’engagement militaire direct en Indochine. S’il n’avait pas été assassiné par un commando de tireurs d’élites aux ordres de Londres, les États­Unis auraient évité le cauchemar du Vietnam.
Le général MacArthur et JFK discutent de
l’engagement américain au Vietnam, en 1961.
Aujourd’hui, les États­Unis engagent une quatrième décennie de guerres en Afghanistan, des conflits qui ont détruit les fondations de l’économie et de la société afghane d’avant 1979. S’est développée à la place une narco­économie produisant 90% de l’opium et de l’héroïne mondiales et répandant de par le monde dépendance, mort et menticide à la manière des Guerres de l’opium menées aux XVIIIe et XIXe siècles par la Compagnie britannique des Indes orientales. La Russie, un des principaux alliés potentiels américains dans l’Alliance des quatre puissances contre l’Empire britannique, compte parmi les victimes de cette nouvelle Guerre de l’opium. L’Europe et les États­Unis sont les deux autres cibles de ce raz­de­marée de drogue bon marché qui s’écoule depuis l’Afghanistan.
On n’était pas obligé d’en arriver là
Revenons maintenant sur le virage décisif du début des années 1980.
Dans un discours du 31 décembre 1982 à New York, Lyndon LaRouche déclara que sa proposition de coopération américano­russe pour une révolution scientifique et technologique, dans le cadre de l’édification d’un système de défense antimissile balistique, inverserait le cours de l’histoire. Il insista sur le fait que ce changement radical de cap devait intervenir dans les cent jours. Voici les propos qu’il tint devant un millier de ses partisans :
« Si nous réussissons, si le Président Reagan le fait, dans les prochaines semaines, alors nous aurons administré aux ennemis antiques de notre peuple et de l’humanité – les Harriman et compagnie, les malthusiens – non pas un coup fatal, mais une défaite mortelle mettant sérieusement à mal le pouvoir malthusien au niveau international. Nous devons dégager le terrain et affaiblir les ennemis de l’humanité de telle sorte que ceux qui ne s’opposent pas à l’espèce humaine aient toute la latitude pour prendre des décisions sans avoir à se soumettre aux Harriman et à toute cette clique.
« C’est en ce sens, dans cet acte, ce choix, que dans cette grande tragédie que nous vivons, se trouve le punctum saliens de notre époque. Soit nous le saisissons, sinon j’ignore ce que nous pourrons encore faire. »
Alors qu’il prononçait ces mots, LaRouche savait qu’il était tout à fait possible que Reagan puisse reprendre sa proposition pour mettre fin Brochure de l’US Labor Party de à l’ère de la Destruction mutuelle assurée (MAD) conçue par LaRouche sur les armes à laser, 1977.
Bertrand Russell.
LaRouche a d’abord conçu sa proposition en 1977 dans le contexte de son combat contre la Présidence Carter contrôlée par la Commission Trilatérale de David Rockefeller et Zbigniew Brzezinski. Ils étaient arrivés au pouvoir en 1976 grâce une fraude électorale massive et avec une politique avérée d’affrontement nucléaire avec Moscou. Alors qu’il était lui­même candidat aux présidentielles pour l’US Labor Party, LaRouche eut connaissance de documents confidentiels émanant des cercles de la Trilatérale et révélant leurs plans pour provoquer ce conflit. La veille de l’élection, LaRouche a donc Février 2014 consacré un spot télévisé d’une demi­heure en prime­time, diffusé au niveau national, à mettre en garde contre les dangers que constituerait une victoire de Carter. De par ses travaux et découvertes antérieurs en science de l’économie physique, LaRouche savait que les percées scientifiques nécessaires à ce programme de défense auraient des retombées fantastiques pour la productivité de l’ensemble de l’économie.
C’était ainsi faire face à l’autre grande menace représentée par l’administration Carter. Sa politique, conçue par la Trilatérale, la Chatham House de Londres et le Council on Foreign Relations de New York, prévoyait une décennie de « désintégration contrôlée de l’économie mondiale ».
Concrètement, il s’agissait de mettre un terme aux grandes avancées scientifiques, comme la fusion thermonucléaire, et d’établir au niveau mondial un système de production basé sur le travail­esclave. La désindustrialisation des États­Unis était un objectif clé de l’administration Carter et le plan de LaRouche visait à déjouer ces plans et leur idéologie malthusienne et d’« analyse des systèmes » sous­
jacente.
La collaboration LaRouche­Reagan
Par la suite, LaRouche a joué un rôle important dans la déroute des deux candidats, démocrate et républicain, soutenus par la Trilatérale dans l’élection de 1980. Sa campagne dans les primaires démocrates du New Hampshire a lourdement plombé le candidat républicain George H. W. Bush, qui ne le lui a jamais pardonné. Côté démocrate, sa campagne et la collaboration avec la machine Kennedy (avant qu’elle ne dégénère complètement), ont considérablement affaibli Carter, ouvrant la voix à l’écrasante victoire de Reagan.
Lors des primaires du New Hampshire, dans un débat à Concord, LaRouche s’est trouvé plusieurs heures en compagnie de Reagan. Le rapport personnel qui s’établit alors entre eux deux allait avoir des conséquences historiques.
En novembre et décembre 1980, entre la victoire électorale et l’investiture de Reagan, LaRouche rencontra à de nombreuses reprises des responsables de l’équipe de transition, dont certains allaient ensuite occuper des postes LaRouche et Reagan en janvier 1980, Concord, New importants dans la nouvelle Administration. Hampshire.
Par exemple, il joua un rôle significatif en facilitant un important sommet frontalier entre Reagan et le président mexicain José Lopez Portillo.
Mais par­dessus tout, LaRouche fit avancer sa stratégie de défense par laser pour porter un coup fatal à la doctrine MAD et à la désintégration économique qui frappait l’économie physique américaine depuis plus de 10 ans. Malgré l’opposition des factions utopiennes du Pentagone et du Congrès, son projet gagna entre 1981 et 1983, un important soutien dans les institutions.
Prise de contact soviétique
Encore sous la houlette de Leonid Brejnev, la direction soviétique était très divisée au sujet de la nouvelle Administration. Quelques jours après l’investiture de Reagan, un haut diplomate soviétique aux Nations unies rencontra LaRouche pour connaître son évaluation sur le nouveau Président et son équipe.
LaRouche profita de cette prise de contact soviétique pour nouer un dialogue, avec l’approbation des autorités, sur les perspectives de collaboration américano­soviétiques concernant son projet de système de défense par laser.
Bien que de nombreux aspects des délibérations soviétiques sur la proposition de LaRouche restent secrets, il est cependant certain que même avec la mort de Brejnev et l’arrivée de Youri Andropov en Février 2014 novembre 1982, un dialogue de bonne foi s’est poursuivi à haut niveau entre Washington et Moscou, par l’intermédiaire de LaRouche.
A la Maison Blanche comme au Pentagone ou à la CIA, il existait un soutien grandissant pour ce projet de LaRouche qui représentait un chamboulement complet de l’équilibre stratégique mondial. La perspective d’une renaissance scientifique de l’économie agro­industrielle décatie des États­Unis, était considérée par de nombreuses personnes comme un bienfait uniquement redevable à la pensée stratégique de LaRouche.
Les cercles républicains autour d’Henry Kissinger et la faction corrompue du Parti démocrate regroupée autour d’un chouchou de la Trilatérale, Walter Mondale (le vice­président de Carter), vouaient une haine féroce envers LaRouche car il menaçait de mettre fin à leur petit jeu de pouvoir.
Dès août 1982, Kissinger écrivit personnellement au directeur de la CIA William Webster pour lui demander de faire taire LaRouche.
Telle était la toile de fond du discours prononcé par LaRouche le 31 décembre 1982 sur le punctum saliens.
Reagan monte au créneau
Le 23 mars 1983, lors d’une allocution télévisée depuis la Maison Blanche, Reagan annonça le lancement de ce qu’il surnomma « Initiative de défense stratégique » (IDS). Pour les cercles dirigeants à Washington, Moscou et toutes les grandes capitales d’Europe de l’Ouest et d’Asie, il n’y avait aucun doute que Reagan venait d’adopter officiellement la politique de survie mutuelle assurée de LaRouche. Le message fut ensuite délivré directement aux autorités soviétiques par une série de déclarations publiques et de communiqués confidentiels : les États­Unis étaient prêts à entamer une collaboration stratégique avec l’URSS pour mettre un terme à la menace d’Armageddon nucléaire qui pesait sur le monde depuis plusieurs décennies.
Mais avec l’arrivée au pouvoir de Youri Andropov, un changement politique intervint à Moscou. Le nouveau chef soviétique était véritablement un agent britannique ; il fut parmi les premiers responsables soviétiques à conclure un accord avec Lord Bertrand Russell pour l’instauration d’un gouvernement
mondial malthusien
établit conjointement entre puissances impériales de l’Est et de l’Ouest. Andropov
avait
été profondément marqué par son Allocution de Reagan sur l’IDS, 23 mars 1983.
expérience d’ambassadeur en Hongrie durant la révolte de 1956. En tant que chef du KGB en 1967, il joua un rôle clé dans l’établissement de l’Institut international d’analyse appliquée des systèmes (IIASA) à Vienne, qui institutionnalisa les précédents accords entre Russell et Nikita Khrouchtchev.
Bien que pleinement informé des deux années de négociations officieuses menées à Washington par le biais de LaRouche, qui de son côté avait l’approbation du Conseil de sécurité national (NSC) de Reagan, Andropov rejeta l’offre de Reagan. Par cette décision scélérate, Andropov assurait la désintégration prochaine de l’URSS. Un Pacte de Varsovie et un Comecon à bout de souffle ne pourraient jamais supporter une course à l’armement défensif, particulièrement avec un secteur militaro­industriel fonctionnant en vase clos ne permettant pas à l’URSS d’intégrer rapidement les nouvelles découvertes scientifiques et technologiques dans son économie.
Tout au long des deux années de discussions avec les Soviétiques précédant le 23 mars 1983, LaRouche avait souligné à de nombreuses reprises les bénéfices économiques immenses de ce projet scientifique pour chacune des parties. Il avait aussi abordé le problème de la faiblesse inhérente au système économique soviétique et rédigé des dizaines de notes sur les répercussions économiques civiles de cette coopération américano­soviétique ainsi que sur l’opportunité de mettre un terme à Février 2014 l’horreur du chantage thermonucléaire.
Tant avant qu’après le discours de Reagan, LaRouche et ses associés avaient organisé un mouvement international de soutien à sa politique de survie mutuelle assurée et de renaissance économique par de nouvelles avancées technologiques. Parmi les principaux soutiens internationaux à son projet, on trouvait des militaires et dirigeants politiques de haut rang, français, allemands, italiens, japonais, argentins et indiens.
Bien que personne n’ait prétendu que ce système spatial de défense à laser pourrait être mis en place immédiatement, l’adoption d’une stratégie de survie mutuelle au détriment de la doctrine MAD aurait complètement redéfini les relations internationales. Cela aurait établi de fait un système westphalien de coopération entre États­nation souverains qui avaient été jetés les uns contre les autres sous le règne de la Guerre froide britannique.
L’effondrement
LaRouche n’abandonna pas l’IDS, même après le rejet d’Andropov et le déclenchement par Kissinger, agent britannique déclaré, et d’autres, d’une campagne vicieuse pour éliminer « le facteur LaRouche », soit par un assassinat, soit par une vindicte judiciaire montée de toutes pièces.
Dans les mois et les années qui suivirent, avec sa série de rapports « Global Showdown », il avertit que la décision d’Andropov avait condamné l’URSS à une désintégration prochaine, d’ici la fin de la décennie. Lorsque Gorbatchev, choisi par son prédécesseur, prit le pouvoir en mars 1985, il renforça la direction politique prise par Andropov. En octobre 1986, alors que 400 agents fédéraux, d’État et locaux, avec le soutien d’unités de l’armée, lançaient un raid sur les bureaux du mouvement larouchiste à Leesburg, en Virginie, Gorbatchev rencontrait Reagan à Reykjavik pour obtenir l’abandon de l’IDS par les Américains. Malgré les efforts, entre Marie­Madeleine Fourcade, chef du autres, du propre secrétaire d’Etat de Reagan, George Shultz, mouvement de resistance Alliance pendant de briser l’engagement du Président et de le pousser à la guerre, apporta publiquement son soutien à LaRouche et l’IDS. Ici avec accepter en échange l’offre soviétique de réduction des LaRouche en 1984.
arsenaux nucléaires – ce qui maintenait de fait la doctrine MAD –, Reagan tint bon.
Cependant, déjà, le programme d’IDS avait été substantiellement affaibli et la présidence Reagan effectivement détruite. Une grande opportunité fut ainsi perdue. L’Union soviétique s’effondra dans les délais et pour les raisons annoncées par LaRouche. De plus, le rejet du concept de renaissance scientifique mondiale qui aurait mis fin à la politique de « désintégration contrôlée » de Londres et Wall Street, signifia que les nations transatlantiques se trouvaient condamnées à subir ce processus de désintégration économique et monétaire qui, aujourd’hui, entre dans sa phase terminale.
LaRouche évoque Reagan
Ronald Reagan décéda le 6 juin 2004. LaRouche revint alors sur leur collaboration et résuma brièvement cette période d’une grande importance dans la crise mondiale actuelle :
« Ce matin, les médias m’ont apporté une nouvelle déconcertante : la mort du président Ronald Reagan. Bien que nous ne nous soyons rencontrés qu’une seule fois, à Concord dans le New Hampshire, lors d’un débat électoral en janvier 1980, cette rencontre a changé l’histoire d’une manière ironique qui se fait encore sentir aujourd’hui.
« Si cette rencontre est encore importante aujourd’hui, c’est qu’elle me permit après sa victoire électorale, de rencontrer les membres de son équipe à Washington, ce qui mena après son investiture et jusqu’en 1984, à de nombreuses discussions avec les représentants du nouveau Président. Le plus important fruit de ces rencontres fut le rôle que j’ai joué en 1982 et 1983 en menant des discussions officieuses avec le gouvernement soviétique, au nom de la présidence. Le principal sujet de ce dialogue, coordonné avec le Conseil de sécurité national, était ma proposition que Reagan appela Initiative de défense stratégique. Ce projet changea le monde.
Février 2014 « En réfléchissant à cette expérience durant les années qui suivirent, j’ai souvent été perplexe sur l’aspect paradoxal de cette relation avec le Président. D’un côté, notre relation était celle, malgré nos dix ans d’écart, de deux vétérans de l’époque Franklin Roosevelt où l’économie américaine avait été relevée et le fascisme vaincu. Dans toutes mes relations avec l’administration Reagan, cet aspect­là s’est toujours fait sentir. De l’autre côté, sur la politique économique en tant que telle – comme au sujet de Milton Friedman, par exemple – nous étions quasiment à l’opposé.
Une intervention frappante dans l’Histoire
« Sur tout cela, un point mérite d’être éclairci ; c’est pour moi une obligation personnelle. Il est vrai que c’est le rejet répété et hystérique de l’IDS par Andropov et Gorbatchev, et non pas les menaces militaires des États­Unis et de ses alliés, qui mena à la chute de l’URSS six ans après l’offre de Reagan. Le 23 mars 1983, le Président l’avait lancée publiquement et la renouvela plus tard, déterminé par l’idée de trouver une issue à ce système des « armes de vengeance ». C’est bien le rejet de Moscou qui mit par terre l’économie soviétique et amena au démantèlement de l’URSS. Si l’offre du Président avait été acceptée, l’histoire du monde aurait opéré un tournant bien plus salutaire dans les années qui suivirent, tant pour les États­
Unis que pour la Russie. Ce tournant favorable aurait engendré un monde meilleur pour aujourd’hui.
« Si nous avions réagi à la fin du Comecon/Pacte de Varsovie comme je l’avais proposé publiquement en octobre 1988, la misère terrible que nous vivons dans le monde entier depuis 1989, aurait été évitée. Les échecs des politiques américaines et européennes en la matière depuis 1989, ne portent pas atteinte à l’œuvre indélébile du président Reagan, son intervention la plus frappante dans l’histoire, ce 23 mars 1983. C’est cette marque personnelle, qui restera dans tous les récits clairvoyants de l’histoire des États­Unis et du monde.
« Ironiquement, la direction du Parti démocrate américain Raid du FBI sur les bureaux du mouvement n’a jamais rien compris à cela jusqu’à aujourd’hui. Il est larouchiste à Leesburg, Virginie, en octobre 1986.
donc d’autant plus important que l’œuvre du président Reagan soit communément reconnue par ceux qui lui survivent aujourd’hui, républicains comme démocrates.
« Telle est la nature même de l’institution présidentielle américaine. Ce n’est pas du passé. C’est une leçon politique que les nouvelles générations de ce monde doivent continuer d’apprendre. »
Février 2014 Annexe III : . Brève histoire de l’Initiative de défense stratégique de LaRouche (vidéo)
. Contre la guerre, l’Initiative de défense de la Terre (vidéo)
. La nouvelle Route de la soie ou la guerre (vidéo)
Février 2014 Brève histoire de l’Initiative de défense stratégique de LaRouche
http://www.comiterepubliquecanada.ca/article4175.html
Contre la guerre, l’Initiative de défense de la Terre
http://www.comiterepubliquecanada.ca/article1109.html La nouvelle Route de la soie ou la guerre
http://www.comiterepubliquecanada.ca/article3654.html Février 2014 The Committee Bulletins /
Les Bulletins du Comité
13 janvier 2014
L’Oligarchie et le fascisme vert Vol 4 no.1
12 octobre 2013
Parlons futur avec la fusion nucléaire Vol 3 no.9
22 juillet 2013
Reconstruire l’économie physique avec le crédit productif public Hamiltonien Vol 3 no.8
21 juin 2013
« Made in Britain » le mouvement « Mourir dans la dignité » et l’euthanasie budgétaire Vol 3 no.7
10 mai 2013
Perfide Empire Vol 3 no.6
27 avril 2013
Pour une Relance de l’Économie Physique Vol 3 no.4 16 février 2013
Un Système de Défense Stratégique de la Terre Vol3 no.1
21 octobre 2012
SORTIR du Nucléaire ? NON merci Vol 2 no.8
24 août 2012
Curiosity sur Mars
: avancées fondamentales et défense stratégiques de la Terre Vol 2 no.7
Je contribue, je fais un soutien Février 2014 www.comiterepubliquecanada.ca www.committeerepubliccanada.ca
[email protected] [email protected]
tél. (514)­461­1557 ou (514) 461­7209
Skype : cdi.crc
Février 2014 
Téléchargement