CNCH - CARDIO H - N°39 CNCH - CARDIO H - N°39
Congrès CNCH 2016
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SESSION CNCH GROUPE IMAGERIE CARDIAQUE NON INVASIVE
s’aranchissant de la nécessité
d’une zone saine. On peut éga-
lement s’aider des séquences
de tagging, anant l’analyse
de la déformation myocardique
systolique, et potentiellement
dans le futur des séquences de
diusion (gure 5).
L’oratrice propose une nouvelle
classication de la CMD, basée
sur la topographie de l’atteinte
brotique :
- en cas d’atteinte localisée,
s’orienter vers une cardiopathie
ischémique ou une atteinte
de type myocardite, granulo-
matose, sarcoïdose, Wegener,
Churg and Strauss, cardiomyo-
pathie hypertrophique, mala-
die auto-immune,
- en cas d’atteinte diuse,
évoquer une atteinte toxique
(chimiothérapie…), une insu-
sance rénale chronique,
- en l’absence de brose, élimi-
ner une origine oenolique, une
cardiopathie rythmique ou une
non-compaction ventriculaire.
Il reste bien sûr, dans chacun de
ces groupes, des atteintes d’ori-
gine malheureusement inexpli-
quée.
Dr P. Garcon (Hôpital St Joseph,
Paris) a abordé l’évaluation
des volumes ventriculaires
et de la FEVG et notamment
les discordances retrouvées
entres l’échographie et l’IRM.
L’échographiste a maintenant
à sa disposition de nombreux
outils d’évaluation de la FEVG :
Simpson biplan, modélisation
3D avec contourage automa-
tique… En pratique, on est
cependant confronté à des
valeurs souvent discordantes
entre ces diérentes méthodes.
Il est alors nécessaire de
confronter ces résultats à ceux
de l’IRM cardiaque, considérée
comme le gold-standard. Celle-
ci présente de nombreux avan-
tages : indépendance vis à vis de
la fenêtre acoustique, absence
de modélisation mathématique
pour le calcul des volumes, pas
de limite d’acquisition des gros
volumes (CMD, apex…), bonne
délimitation des contours grâce
à l’interphase « noir/blanc ». Ces
avantages doivent cependant
être pondérés par certains
éléments : acquisition de 10 à
13 phases par cycle alors que
l’échographie est à 23-25 en 2D
(soit une baisse de la résolution
temporelle en IRM) et 10 et 3D,
acquisition en apnée, présence
possible d’ESV durant le cycle,
souvent absence d’ECG pour
repérer la systole lors du post-
traitement. Enn, le contourage
(manuel ou semi - automa-
tique) myocardique repose sur
des logiciels diérents suivant
le constructeur, sans recom-
mandation claire sur le contou-
rage (inclusion ou exclusion des
trabéculations, des piliers…),
avec des phénomènes d’entrée
et sortie de coupes parfois non
gérés (chambre de chasse aor-
tique, valve mitrale).
En 2014, Wood et al ont publié
un comparatif des diérentes
méthodes. Ils retrouvent une
meilleure reproductibilité des
résultats en echo3D par rap-
port au mode 2D, notamment
dans l’estimation des volumes
ventriculaires, principale source
d’erreur en échographie.
L’ajout de produit de contraste
semble également apporter
une aide signicative. Au to-
tal, l’estimation de la FEVG et
des volumes ventriculaires est
dépendante de la technique
d’imagerie utilisée ainsi que de
la méthode d’analyse. Il semble
important d’homogénéiser les
pratiques (inclusion ou non des
trabéculations, de la chambre
de chasse…) et de suivre les
patients à l’aide de la même
technique pour les décisions
importantes (DAI, CRT, bilan
per-chimiothérapie…).
Figure 5 : Intérêt du T1 Mapping pour évaluer la brose intra-myocardique
D’après Mewton, JACC, Vol 57, N°8, 2011
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