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Citoyenneté et empire à Rome (Ier - IIIe siècles)
L'Empire romain naît à la fin de la République romaine avec le régime institpar Octave
Auguste, le principat. L'empereur détient tous les pouvoirs.
La citoyenneté romaine offre des avantages et est une dignité mais elle ne donne pas de droit
politique. De plus, elle est très inégalitaire : seuls les membres de l'ordre équestre ou
sénatorial peuvent devenir magistrat.
Mais la citoyenneromaine est ouverte. En 212, l'édit de Caracalla, la donne à tous les
hommes libres de l'Empire.
I
L'Empire romain
A
La fin de la République romaine
La République romaine a conquis de nombreux territoires. Les imperators deviennent très
puissants et cherchent à prendre le pouvoir. Cela marque le début des guerres civiles et la fin
de la République :
En 49 avant J.-C., Jules César franchit le fleuve Rubicon avec ses légions, bravant ainsi les
lois romaines. Il chasse le consul Pompée de Rome et se fait nommer dictateur à vie.
Il est assassiné par certains sénateurs qui redoutent l'immense pouvoir qu'il accumule.
Octave, le neveu de César, lui succède et entre en guerre contre Marc Antoine, un ancien
général de César qui s'est allié à Cléopâtre.
Octave gagne la bataille d'Actium contre Marc Antoine en 31 avant J.-C. et devient le seul
maître de Rome.
B
Le principat
Après avoir vaincu Antoine en 31 avant J.-C., Octave met fin aux guerres civiles et devient le
seul maître de Rome. Il met en place un pouvoir personnel, qui porte le nom de "principat"
tout en donnant l'illusion qu'il conserve les anciennes institutions et magistratures de la
République romaine.
En réalité, il se fait élire lui-même aux plus importantes magistratures qu'il cumule et enlève
tous les pouvoirs aux principales institutions comme le Sénat ou les assemblés des citoyens, les
comices. Ce régime personnel, se met en place en plusieurs étapes :
En 28 avant J.-C., Octave est nommé "Princeps senatus", c'est-à-dire "premier du Sénat"
donc premier des citoyens.
En 27 avant J.-C., il prend le titre d'"Auguste", c'est-à-dire celui qui est consacré par les
dieux. Cette date est considérée comme le début de la mise en place du nouveau régime : le
principat.
En 23 avant J.-C., il s'empare de la puissance tribunitienne en devenant tribun de la plèbe.
Il est l'imperator de toutes les armées.
En 12 avant J.-C., il occupe la charge de Grand Pontife, c'est-à-dire de chef de la religion
romaine.
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L'empereur possède donc l'ensemble des pouvoirs : le pouvoir de gouverner la ville de Rome
et les provinces, ainsi que les pouvoirs militaire, législatif, religieux et judiciaire (il peut juger
ou rejuger des procès).
Octave, que l'on appelle désormais Octave Auguste ou Auguste meurt en 14 après J.-C.,
Auguste est élevé au rang des dieux, cela s'appelle l'apothéose. De nombreux temples sont
construits en son hommage. Un culte lui est rendu, il s'agit du culte impérial.
Les empereurs romains qui succèdent à Auguste jusqu'au début du IIIe siècle après J.-C.
appartiennent à plusieurs dynasties :
Octave Auguste est à l'origine de la dynastie julio-claudienne. Les empereurs Tibère,
Caligula, Claude et Néron se succèdent au pouvoir jusqu'en 68 après J.-C.
Vespasien prend le pouvoir en 69 et fonde la dynastie des Flaviens, qui conserve le pouvoir
jusqu'en 96.
De 96 à 192 après J.-C., la dynastie des Antonins se distingue par le fait que chaque
empereur choisit et adopte son successeur en fonction de ses mérites et non de l'hédité.
Hadrien, Antonin et Marc-Aurèle font notamment partie de cette dynastie.
De 192 à 217, la dynastie des Sévères est au pouvoir.
Dynastie
Une dynastie est une succession de dirigeants d'une même famille.
La dynastie julio-claudienne dirige l'Empire romain de 27 avant J.-C. à 68.
II
Une citoyenneté ouverte
A
La citoyenneté romaine
1
Les privilèges de la citoyenneté romaine
La citoyenneté romaine offre des privilèges et constitue une dignité :
Le citoyen est un homme libre.
Le citoyen a trois noms légaux. La tria nomina est composée du prénom, du nom de
famille et du surnom.
Il porte la toge.
Il possède des avantages juridiques comme celui de pouvoir faire appel d'un jugement
auprès de l'empereur.
Il possède des privilèges fiscaux, comme l'exemption de certains impôts.
Il peut contracter un mariage légal et acquérir des terres.
Le citoyen peut participer à la vie politique et devenir magistrat.
2
Une citoyenneté inégale
Il existe entre les citoyens de profondes inégalités :
L'élite de la société est composée des membres de l'ordre natorial. Il faut pouvoir
disposer d'au moins un million de sesterces pour en faire partie.
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Le second ordre, l'ordre équestre, nécessite une somme d'au moins 400 000 sesterces.
Le cursus honorum, permet de devenir magistrat ou administrateur, fonctions réservées
aux seuls membres de l'ordre sénatorial et équestre.
La majorité des citoyens compose la plèbe qui n'a aucun droit politique. Afin de la rendre
docile et d'éviter les révoltes, les empereurs organisent des jeux et distribuent du pain.
Cursus honorum
Le cursus honorum, ou carrière des honneurs, est l'ordre d'accès aux magistratures publiques
sous la publique et l'Empire romain. Pendant l'Empire, il existe le cursus honorum de la
classe sénatoriale et celui de la classe équestre.
Le cursus honorum d'un membre de la classe sénatoriale bute à 17 ans. Après avoir servi
dans la légion, il peut accéder à la questure à 25 ans, devenir édile à 27 ans, préteur à 30 ans
et consul à 33 ans.
Les femmes romaines sont exclues de la citoyenneté :
Elles sont assignées à un rôle subalterne dans la société.
Elles transmettent la citoyenneté mais n'ont aucun droit politique.
Elles possèdent quelques droits civils, comme celui de pouvoir riter d'un bien ou de
contracter un mariage.
B
Une citoyenneté ouverte
Au Ier et IIe siècle, plusieurs moyens permettent d'accéder à la citoyenneté romaine :
Les enfants de citoyens naissent citoyens.
Les térans, c'est-à-dire les hommes ayant servi dans l'armée romaine pendant vingt-
quatre ans l'acquièrent automatiquement. Beaucoup de ces vétérans sont ensuite installés
dans des colonies romaines.
Les esclaves affranchis par des citoyens romains deviennent citoyens romains.
Certaines cités obtiennent la citoyenneté de manière collective.
Enfin, les magistrats de certaines cités deviennent citoyens romains, notamment dans les
cités de droit latin ou les municipes.
Cependant, de nombreux hommes libres ne néficient pas de la citoyenneté romaine, ce
sont les pérégrins. Toutefois, la citoyenneté romaine n'est pas fermée et les empereurs ont
le droit de l'accorder individuellement ou collectivement. Le nombre de citoyens augmente :
Au premier siècle, il y a environ 4 millions de citoyens.
Sous le règne de Claude (41 − 54), l'Empire romain compte 6 millions de citoyens.
En 75, Vespasien donne le droit de cité en Espagne.
En 98, Trajan est le premier empereur qui est originaire d'une province romaine.
En 138, Hadrien donne le droit de cité en Orient.
Cette extension du droit de cité participe au phénomène de romanisation des provinces
romaines.
Les Tables claudiennes (48 après J.-C.) sont deux tablettes de bronze sur lesquelles figure un
discours de Claude prononcé devant le nat romain. Ce texte est une réponse à une requête
des élites gauloises qui souhaitent pouvoir accéder aux nat et aux magistratures romaines.
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Malgré la forte opposition des sénateurs romains, Claude donne une réponse favorable à cette
requête.
Cité de droit latin
Une cité de droit latin est une cité dont les habitants possèdent certains avantages de la
citoyenneté romaine (notamment les avantages du droit privé) et dont les magistrats de ces
cités accèdent à la citoyenneté romaine.
Mediolanum dans la province d'Acquitaine est une cité de droit latin.
Municipe
Un municipe est une ville de l'Empire romain qui adopte des institutions romaines mais qui
continue de se gouverner et maintient ses coutumes.
Verulamium (aujourd'hui Saint-Alban) en Bretagne est un municipe.
Province
Les provinces sont les régions de l'Empire romain.
La Dacie, l'actuelle Roumanie, est une province de l'Empire romain conquise sous le règne de
l'empereur Trajan.
En 212, l’édit de Caracalla (ou Constitution antonine) accorde la citoyenneà tous les
hommes libres de l'Empire.
C
La romanisation culturelle
La romanisation n'est pas seulement un processus juridique d'accession à la citoyenneté. Elle
est aussi un processus d'assimilation de la culture romaine qui touche les provinces de
l'Empire. Les difrents peuples de l'Empire adoptent en partie le mode de vie des Romains en
préservant de nombreux aspects de leur culture d'origine. Il s'agit d'une acculturation
(interpénétration de deux cultures) :
Le latin se diffuse dans la partie Ouest de l'Empire alors que les territoires à l'est continuent
de parler le grec.
Les divinités romaines sont honorées dans les provinces et certaines divinités entrent dans
le panthéon romain comme Isis. On parle desyncrétisme religieux.
Les cultures locales se maintiennent surtout dans les campagnes et dans les milieux
modestes.
Les villes sont très influencées par le modèle de Rome :
Elles adoptent un plan géométrique.
Des monuments tels que les thermes, les théâtres, les amphithéâtres et les temples sont
construits.
Les forums deviennent les lieux centraux de ces villes.
La romanisation est concomitante d'un phénomène d'intégration économique de l'Empire.
En effet, de nombreux facteurs ont permis un développement du commerce entre les
différentes régions de l'Empire :
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La paix qui gne dans l'Empire, la pax romana, est un facteur essentiel encourageant le
développement des échanges commerciaux entre les provinces et les cités romaines.
La construction et l'aménagement des ports ont favorisé le commerce maritime.
La construction des voies romaines, des routes pavées qui relient les grandes cités, facilite
le transport terrestre.
Rome est au centre de ces circuits commerciaux.
La conquête de la Gaule chevelue (la Gaule narbonnaise appartient déjà à Rome) est alisée
par Jules César avec la bataille d'Alésia en 52 avant J.-C. En Gaule, comme dans les autres
provinces de l'Empire, un phénomène d'acculturation (interpénétration de deux cultures) se
produit. Le modèle romain nètre la Gaule par la création de colonies et de municipes. Les
élites locales parlent progressivement le latin et adoptent le mode de vie des Romains. Les
villes gauloises sont influencées par le modèle de Rome. À Lyon (capitale des Gaules), Arles
et dans d'autres villes, des monuments romains comme des théâtres, des thermes, des arènes
sont construits sur le modèle de Rome. Un syncrétisme religieux se développe, le culte des
dieux romains s'installe mais les religions locales ne disparaissent pas. Cependant, ce
phénomène d'assimilation de la culture romaine est limité, une grande partie du peuple gaulois
n'est que très peu touché par la romanisation et les préjugés des Romains à l'égard de la
civilisation gallo-romaine persistent.
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