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Le français en usage au Québec a été longtemps dévalorisé, bien que les premiers
jugements de valeur que les voyageurs français
ont faits de la langue parlée dans la
Nouvelle-France au début du 19e siècle aient été plutôt positifs.
Ces voyageurs ont
été confrontés à un français relativement standardisé qui s’est greffé sur les patois
des nouveaux arrivés. Par contraste, il est à noter que les patois concurrençaient
encore le français en France métropolitaine.
En outre, les colons français avaient
une bonne connaissance du français étant donné qu'ils venaient de villes françaises
qui disposaient d’un système éducatif développé.
Ainsi, les voyageurs considéraient
ce français importé au Québec comme étant pur. En outre, durant leur visite, ils n’ont
eu que de contact qu'avec les représentants des hautes couches sociales québécoises
qui parlaient un français cultivé
considéré comme étant le bon usage à l’époque.
Un autre aspect qui influence le débat sur la qualité de la langue au Québec est la
conquête anglaise en 1760 qui a entièrement rompu les liens avec la France. Pour
cela, le français québécois n'a plus été en contact avec le français de France et il s’est
développé au fur et à mesure d’une façon autonome. Ainsi, le français québécois
s’est caractérisé non seulement par la dominance d’un registre populaire parlé par la
majorité de la population à l’époque, mais aussi par l'influence de l'anglais qui a
introduit beaucoup d'emprunts.
Au début du 19e siècle, la population anglaise a jugé le français québécois comme
étant archaïque et populaire. Elle a critiqué le grand nombre d’anglicismes qu’elle
considérait comme la raison principale de la dégradation du français en usage au
Québec. Comparé au français dit ‘pur’ qui a été parlé avant la conquête anglaise, on a
estimé que le français s’était dégradé. Cette prise de position des Anglais a été le
début d’une autoperception négative qui a longtemps dominé le rapport des
Québécois à leur propre langue.
Au début du 20e siècle, le contact entre le Québec et la France s'est intensifié. Par
conséquent, les Québécois ont commencé à constater les différences qui existent
entre le français québécois et le français de France.
Ainsi, le discours sur la qualité
Voir Reinke (2004 : 2).
Voir Reinke (2004 : 3).
Contrairement à la Nouvelle-France, il n’existait pas encore une unité linguistique en France. Ainsi,
la situation linguistique se caractérisait encore par une concurrence entre les patois et le français (voir
Reinke 2004 : 3).
Voir Reinke (2004 : 3).
Voir Reinke (2004 : 3).
Voir Reinke (2004 : 4).
Voir Reinke (2004 : 7).