Pierres naturelles

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Si elle contribue à la richesse de la
pierre, cette étonnante diversité
rend également sa sélection plus
complexe. Comment en effet faire le
bon choix entre des pierres à
l'esthétique si différente et dont les
caractéristiques physiques et
techniques le sont tout autant?
L'ignorance de la nature exacte des
pierres, des contraintes qui leur
sont propres, des procédés
d'entretien sont susceptibles en cas
d'erreur de provoquer déboires,
désillusions voire cauchemars. C'est
la raison pour laquelle il est utile de
s'informer avant d'opérer un choix
qui, dans le cas de ce matériau
pérenne, s'impose pour très
longtemps. Pour être efficace, cette
information comprendra une
initiation sommaire à la géologie,
un tour d'horizon des différentes
familles de pierres et enfin l'examen
des critères de sélection d'ordres
esthétique, technique et pratique.
Petit cours de géologie
(classification scientifique)
L'étude des pierres naturelles doit
nous inviter à une grande modestie
car avant d'être transcendé par
l'homme à travers ses temples,
pyramides, cathédrales et autres
réalisations humaines, ce matériau
tellurique, fruit des entrailles de la
Terre, a mis des centaines de
millions d'années pour se créer au
gré des vicissitudes géologiques de
notre planète. Chaque carreau,
chaque dalle, chaque tranche de
pierre qui entre dans votre maison
est plus vieille que l'humanité elle-
même et est unique car il n'en
existe pas une autre de semblable.
L'homme éprouve ainsi naturellement
du respect pour ce matériau qu'il ne
crée pas lui-même, mais qu'il se
contente de repérer, d'extraire et de
transformer.
Les pierres naturelles peuvent se
classer en fonction de leur
dénomination scientifique ou de
leur dénomination commerciale. La
première est importante car elle
donne une indication précise de la
composition et des propriétés d'une
pierre. La seconde au contraire ne
tient pas forcément compte de ces
critères. C'est ainsi par exemple que
le terme commercial “marbre et
pierre marbrière” s'applique à
certaines pierres calcaires autres
que le marbre au sens strict et
pouvant être polies. L'approche
scientifique qui suit, bien que
sommaire, peut vous sembler
rébarbatives et inutiles. Détrompez-
vous, elle est à la base d'une bonne
connaissance des pierres et vous
sera utile lors de la détermination
de votre choix.
D'un point de vue strictement géo-
logique, on distingue trois grands
groupes de pierres naturelles: les
roches magmatiques (on dit aussi
endogènes ou ignées), les roches
sédimentaires et les roches
métamorphiques.
Roches magmatiques
Elles sont le fruit du refroidissement
et de la solidification de magmas
liquides (lave). On distingue trois
sortes de roches métamorphiques
selon le lieu où elles se solidifient:
• Les roches effusives sont nées de
la solidification du magma ayant
jailli à la surface terrestre lors
d'éruptions volcaniques. C'est le cas
notamment du basalte. Ce type de
roche présente un aspect et une
composition généralement
uniformes, une texture microgrenue
qui ne contient presque pas de
minéraux visibles.
• Les roches intrusives se sont
formées en profondeur dans
l'écorce terrestre à une pression
élevée. Il en résulte des roches
grenues contenant des cristaux
nettement observables. Le granit en
est le meilleur exemple.
• Les roches semi-intrusives (dites
“de filon”) résultent de la
solidification du magma dans les
fissures intermédiaires de l'écorce
terrestre. Dans ce cas, la
solidification s'est déroulée plus
rapidement que pour les roches
intrusives d'où un aspect de la
roche plus ou moins grenu.
L'exemple-type est le porphyre.
Chimiquement, toutes ces roches
de type magmatique se composent
principalement de quartz (silice) en
combinaison avec des métaux
(aluminium, fer, magnésium).
Roches sédimentaires
Majoritaires à la surface du globe –
elles représentent 75 % des roches
observables – elles se sont formées
par sédimentation, c'est-à-dire par
dépôts successifs de matériaux
détritiques, résidus de toutes sortes
issus de l'érosion et entraînés par
les eaux à la surface de la terre.
Meubles à l'origine comme le sable
des plages ou des déserts, ces
dépôts se sont solidifiés par
cimentation des grains. Ce type de
roche se caractérise ainsi par une
succession de couches parallèles
dont l'épaisseur et la composition
peuvent varier. Cette stratification
se manifeste par des différences de
couleurs, de granulométrie et de
texture.
On distingue généralement trois
types de roches sédimentaires:
• Les roches clastiques proviennent
de la sédimentation de substances
entraînées par l'eau. C'est le cas du
grès et du schiste entre autres.
• Les roches organiques sont nées
de la sédimentation d'organismes
végétaux. On range dans cette
catégorie les pierres dites calcaires
comme la pierre blanche et la pierre
bleue.
• Les roches chimiques proviennent
de la sédimentation de substances
qui résultent d'une dégradation
chimique, par exemple le travertin
formé par précipitation du calcaire
dissous dans une eau saturée de ce
minéral.
Pierres naturelles:
Défiant les siècles, la pierre naturelle est un matériau de construction noble, résistant, porté par la demande accrue de produits
naturels dans la construction. C'est aussi un matériau extrêmement varié qui se décline en dizaines de finitions différentes, en
centaines de variétés et autant de nuances de couleurs de sorte que les possibilités en matière de création sont illimitées.
Pierre naturelle
Privilégiant un aménagement très
sobre où le blanc domine
amplement, les concepteurs de
cet intérieur ont choisi un
revêtement de sol en pierre
blanche française, en l'occurrence
la pierre de Saint Vallier. L'aspect
mat que lui confère sa finition
adoucie et sa découpe en très
grandes dalles (80 x 80 cm)
contribuent à renforcer cette
atmosphère particulière.
Réalisation: Emex I/S

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1 . Choisi pour sa surface
clivée naturelle, ce schiste
brésilien (variété Black Slate) est
disponible dans un grand nombre
de formats entre 30 x 30 et 60 x
60 cm. L'utilisation dans cet
intérieur ouvert et lumineux de
grandes dalles, contribue à
augmenter l'impression d'espace,
malgré la teinte sombre de la
pierre.
Pierre naturelle chez Beltrami
2 . Cet escalier contemporain
est constitué de quatre
volées droites séparées par des
paliers en pierre bleue adoucie.
Les deux volées inférieures sont
constituées de marches et
contremarches en pierre bleue
également tandis que les deux
volées supérieures, plus
aériennes, sont dotées de
marches en bois de hêtre verni
montées sur une structure en
aluminium brossé. La pierre
utilisée pour les marches possède
une épaisseur de 3 cm.
Pierre bleue chez SERRY
comment les choisir
1.
2.

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Le marbre
Si la définition scientifique du
marbre est très stricte et réservée
exclusivement au calcaire métamor-
phique cristallin dont le célèbre
Carrare est l'exemple même, le
langage populaire et commercial en
usage dans l'industrie du bâtiment
accorde au marbre une définition
beaucoup plus large qui englobe
notamment sous le terme
générique de pierres marbrières les
pierres calcaires et les roches
dolomitiques susceptibles de
prendre une finition polie. Comme
les granits, ses origines sont
extrêmement variées puisqu'on
dénombre pas moins de 500
variétés aux quatre coins du
monde. La plupart des marbres
utilisés chez nous proviennent
néanmoins du bassin méditer-
ranéen (Italie, France, Grèce,
Turquie, Espagne, Portugal, Afrique
du Nord). Les colorations très
variées du marbre sont dues à un
mélange de substances minérales,
de matières organiques et d'oxydes
métalliques intimement liés. A
l'exception des marbres noirs et
blancs purs, ces associations
donnent ainsi naissance à des
nuances très variées. Relativement
tendre, le marbre est très facile à
travailler mais aussi moins résistant
à l'usure que le granit. En outre sa
porosité est élevée. Exemples :
Carrare et Botticino (Italie), Crema
Marfil et Rosso Alicante (Espagne),
Moca Crème et Rose Aurore
(Portugal), Thassos (Grèce)...
La pierre blanche
D'origine sédimentaire, cette roche
de type calcaire est constituée de
dépôts de matières minérales
diverses et de débris animaux
fossilisés. Le degré de cimentation
de ces élements, mais aussi la
nature, la taille et le pourcentage
des grains influencent les propriétés
de la pierre et sa résistance. C'est
pourquoi on classe ces pierres en
trois grandes catégories (tendres,
fermes et dures) en fonction de leur
dureté. Seules les pierres dites très
dures et extra-dures peuvent être
utilisées pour recouvrir les sols.
Spécialité française par excellence,
la pierre blanche est également
exploitée au Portugal, en
Angleterre et en Russie notamment.
La plupart de ces pierres peuvent
recevoir une finition par polissage,
ce qui explique qu'elles soient
classées dans la grande famille des
pierres marbrières. Comme elles, la
pierre blanche se travaille aisément
et la plupart sont relativement
poreuses.
Exemples: Beauvillon, Brauvilliers,
Buxy, Chassagne, Combe brune,
Comblanchien, Estaillades, Magny,
Massangis...
La pierre bleue
Produit typiquement belge, mais
aussi irlandais et plus récemment
chinois, la pierre bleue est égale-
ment une roche sédimentaire de
type calcaire. Mais elle présente
généralement une surface mate et
cristalline parsemée de taches
étincelantes qui évoquent plus ou
Roches métamorphiques
Elles sont issues de la transfor-
mation de roches sédimentaires,
magmatiques ou d'autres roches
métamorphiques sous l'influence de
divers facteurs tels que des
modifications de la température ou
de la pression. Ces modifications
entraînent des transformations
physico-chimiques des éléments
constitutifs de la roche, ce qui peut
entraîner une variation de leur
composition minéralogique
(apparition de nouveaux minéraux)
et de leur aspect (texture et
structure). Les exemples les plus
connus de roches métamorphiques
sont le quartzite (par transformation
d'un grès) et surtout le marbre (par
transformation d'un calcaire).
Les familles de pierre
(classification commerciale)
D'un point de vue strictement
commercial, la classification des
roches se base moins sur la
naissance ou la composition des
pierres naturelles que sur leurs
caractéristiques en terme de
finitions, d'applications et
d'entretien. Pour les revêtements
intérieurs des sols et des murs,
quelques grandes familles de pierre
entrent en ligne de compte.
Ensemble, elles garantissent une
offre très fournie. Chacune a des
particularités qu'il convient de
prendre en compte.
En voici une typolologie non
exhaustive mais très représentative
du marché:
Le granit
Importés principalement d'Inde, du
Brésil, d'Afrique du Sud et de
Scandinavie, les granits et certaines
pierres qui leur sont associées
comme le basalte sont les plus
dures et par conséquent les plus
résistantes à l'usure. Leur texture
cristalline généralement très
granulée est formée de cristaux
solidement imbriqués. Les
différentes variétés se distinguent
par leur teinte mais aussi par la
grosseur de leurs grains: plus celui-
ci est fin, plus le granit sera dur. Le
granit est également peu poreux de
sorte qu'il absorbe très peu l'eau.
Exemples : Zimbabwe Black, Noir
absolu (Afrique du Sud), Juparana et
Vert Tropical (Brésil), Labrador
(Norvège), Baltic Green (Finlande),
Paradiso (Inde), Gris celtique et
Lanhélin (France)...
1. Posé ici en dalles de 30 x
60 cm et en finition polie, le
marbre espagnol Crema Marfil
apporte à cette salle de bains
toute la douceur et l'homogénéité
de sa teinte crème.
Réalisation: Emex I/S
2. La même pierre Crema Marfi
habille le sol de cet élégant
hall classique avec des dalles de
40 x 40 cm,agencées ici en pose
diagonale dans des encadrements
dessinés au moyen d'une autre
variété de marbre, le Rosa Zarsi.
Réalisation: Bouwcenter Dils
1.
2.

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moins le granit, d'où sa dénomi-
nation belge de “petit granit”. C'est
une pierre relativement dure tout
en étant facile à travailler et se
prêtant particulièrement bien à un
grand nombre de finitions
fonctionnelles ou décoratives. C'est
pourquoi elle est particulièrement
appréciée par les architectes
contemporains, d'autant qu'elle se
marie harmonieusement avec
d'autres matériaux comme le bois,
l'acier, le verre.
Le schiste ardoisier
Communément appelé ardoise, le
schiste ardoisier contient dans sa
formulation chimique du carbone,
ce qui explique sa texture qui se
décline en plusieurs variantes du
gris foncé au gris brun. La résis-
tance de cette pierre est moyenne
et augmente avec son épaisseur,
mais elle est suffisante pour les
revêtements de sol. Contrairement
aux pierres marbrières, le schiste
ne peut recevoir une finition polie.
Sa surface clivée naturelle lui
confère en effet un aspect rugueux.
Le travertin
Bien qu'associé souvent au marbre,
le travertin constitue une catégorie
à part du fait de sa structure
spéciale. Provenant de dépôts
calcaires apportés par les eaux de
sources carbonnées chaudes, cette
roche est facilement identifiable aux
cavités qui se sont formées au
cours des siècles par la dissolution
progressive d'organismes végétaux
enfermés dans la pierre, ce qui
explique sa structure plus ou moins
vacuolaire. En remplissant les
cavités, les professionnels
parviennent à améliorer ses
caractéristiques physiques et
esthétiques.
Les principaux critères
de choix
Nous avons passé en revue la
grande diversité des pierres
naturelles et leur “histoire
géologique”. Avant d'entamer la
partie pratique, cette approche
plutôt théorique nous a paru
nécessaire car elle permet
d'expliquer cette diversité et de
comprendre un élément essentiel:
toutes les pierres naturelles ne se
valent pas. En d'autres termes, il ne
suffit pas de choisir une pierre pour
sa couleur et son aspect (critères
esthétiques), encore faut-il être sûr
qu'elle convient à l'application à
laquelle elle est destinée (critères
techniques) et à d'autres impératifs
plus objectifs (critères pratiques).
Quels seront dès lors les critères
qui doivent guider votre choix?
La couleur
Dans le domaine des pierres
naturelles, les couleurs et leurs
différentes nuances sont
innombrables. Toutes ces teintes
ont une origine 100% naturelle: ce
sont les différentes substances
minérales ou détritiques qu'elles
contiennent qui offrent aux pierres
leurs couleurs spécifiques. S'il est
impossible de les détailler toutes,
on peut néanmoins mettre en
lumière quelques tendances fortes.
Attention cependant, car la teinte
d'une pierre comme sa texture ne
sont jamais vraiment identiques
selon leur provenance et même en
fonction de leur veine d'exploitation
au sein d'une même carrière. Le
choix doit donc toujours être opéré
sur un échantillon précis en veillant
à se faire livrer un assortiment
homogène.
• Les pierres blanches,
contrairement à ce que pourrait
laisser penser leur dénomination
générique, se déclinent dans un
certain nombre de nuances variant
du blanc pur au gris en passant par
le beige, le crème, le rosé et le
jaune.
• Les granits sont pour la plupart
gris clair ou gris foncé comme les
gris souris exploités en Bretagne et
dans le Tarn, mais il en existe aussi
des variétés en rose tendre, en
rouge vif, en vert, bleu et même
des noirs presque purs ou
mouchetés. On les trouve aussi
souvent avec plusieurs teintes
mélangées.
• Les marbres offrent également
une palette de couleurs très élargie
et celles-ci sont souvent plus
profonde que celles des granits.
Les blancs peuvent être purs mais
aussi à fond crème ou bleuté. Les
noirs sont homogènes ou ramagés
de blanc. Les gris-noir sont plutôt
mouchetés de blanc. Les beiges
s'offrent avec beaucoup de veinages
et de nuances dans les teintes et
les combinaisons. Les bleus, plus
rares, sont d'une grande résistance.
Les roses dessinent des ramages
tout en douceur. Les rouges sont
souvent veinés de gris. Les jaunes
sont subtilement nuancés, légère-
ment veinés, souvent nuageux. Les
verts enfin étonnent par la force de
leurs teintes et se retrouvent
souvent en incrustation dans les
dallages ornementaux.
• Les pierres bleues sont plus
homogènes et leur variation
grises, bleutées voire presque
noires sont le fruit de finitions de
surface différentes.
• Le basalte varie peu et sa teinte
habituelle gris foncé est
particulièrement homogène.
• Le schiste ardoisier enfin compte
de nombreuses variantes de gris:
gris foncé, gris-noir, gris-vert ou
gris-brun; certaines ardoises
originaires d'Asie ont même des
reflets pastel verdâtres ou bleutés,
voire irisés.
La texture
Au sein de chaque famille de
3. Les multiples nuances qui
caractérisent la surface de la
pierre bleue, en particulier dans
sa finition adoucie, font en sorte
que chaque dalle est unique. Leur
caractère authentique est
particulièrement recherchée et
s'adapte en outre à tous les types
d'architecture d'intérieur. Ici, le
choix de grandes dalles carrées
(50 x 50 cm) accentue son
caractère contemporain.
Réalisation: STONE CREATION
4. Considéré comme un des
marbres les plus flamboyants,
le Rosso Alicante espagnol
impose ici sa teinte rouge et ses
veinages blancs sur fond d'un
mur en marbre Crema Luna, une
variété d'origine turque. La frise
qui décore le mur est une
combinaison de Rosso Alicante
avec un autre marbre turc, le
Crema Pink. Tous ces éléments en
pierre sont en finition polie.
Pierres naturelles chez Brachot-
Hermant
3.
4

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pierres, les différences d'aspect
sont nombreuses et bien
naturelles. Inutiles dès lors de
chercher à se procurer des dalles
identiques. C'est bien là l'une des
spécificités et des richesses de la
pierre naturelle.
• Les pierres blanches présentent
un aspect de surface bien parti-
culier, marqué par de nombreux
piquetages, rubanages, camaïeux
et coquetteries fossiles.
• Les granits offrent une texture
plus ou moins granulée, formée de
cristaux solidement imbriqués,
comme soudés entre eux. Les
différentes variétés se différencient
par leurs teintes mais aussi par la
grosseur de leur grain.
• Les marbres, contrairement aux
granits, se caractérisent par la
finesse de leur grain. C'est
précisément cette finesse qui
permet un poli très brillant lequel
met en lumière les teintes et les
veinages d'une infinie diversité. On
trouve différentes textures selon
les types de marbres: les marbres
cristallins se distinguent par une
cassure à gros grains, très
reconnaissable car semblable à du
sucre; les marbres compacts sont
unicolores (blancs ou noirs); les
marbres veinés présentent un
dessin irrégulier; les marbres dits
"brocatelles" sont formés d'un
agglomérats de coquilles en
fragments très serrés et donc à
peine visible; les marbres cipollins
enfin contiennent des veines
parallèles de talc verdâtre.
• Le basalte offre une texture des
plus homogènes.
• Les schistes présentent une
surface clivée irrégulière qui peut à
elle seule devenir un élément
essentiel du décor.
La finition
Le type de finition appliqué à une
pierre peut avoir une influence très
grande sur son aspect et même sa
teinte. Ainsi une finition polie a
pour effet de mettre particulière-
ment en valeur les couleurs et les
veinages des marbres et des
granits. La pierre bleue, relative-
ment homogène en finition brute
en est aussi un excellent exemple.
Ainsi la pierre bleue belge, réfé-
rence en la matière, se recense
dans pas moins d'une vingtaine de
tailles et de finitions de surface
possibles. La plupart sont peu ou
pas utilisées pour les revêtements
intérieurs et réservées à des
applications spécifiques. Voici un
rapide aperçu des finitions les plus
courantes:
Clivé : Le clivage (mécanique ou
manuel) consiste à refendre les
tranches de pierre. La surface
obtenue laisse apparaître de gros
éclats avec des bosses et des creux
de formes diverses et répartis
irrégulièrement.
Scié : Cette taille désigne l'état de
surface de la pierre après sciage
d'un bloc à l'aide d'un fil ou d'un
disque diamanté. La surface
présente de petites ondulations
parallèles ou circulaires.
Bouchardé : Effectuée à la main ou
mécaniquement avec un marteau
ou une tête composée d'un damier
de pointes pyramidales, cette
finition efface toute trace d'une
taille précédente en imprimant sur
la surface de la pierre des
quadrilatères de coups qui se
chevauchent. Les nombreuses
traces sont plus ou moins espacées
selon l'outil utilisé. On distingue
ainsi le bouchardé gros et le
bouchardé fin.
Ciselé : Effectuée au ciseau, cette
taille permet d'obtenir un parement
présentant de nombreuses stries
régulières de 1 à 2 mm de
profondeur. Les tracés ciselés
peuvent être parallèles à l'une des
arêtes ou obliques.
Gradiné : Obtenue par l'emploi
d'un ciseau d'acier en forme de
peigne, cette finition présente de
nombreux sillons parallèles en
forme de U d'une profondeur de
3 mm et d'une largeur pouvant
varier entre 3 et 7 mm.
Flammé : Cette finition effectuée
principalement sur des pierres
dures, est obtenue par passage
d'un jet de flamme sur la surface
de la pierre sciée. Le choc ther-
mique qui en résulte fait éclater les
grains superficiels et donne à la
pierre un aspect irrégulier et une
texture plus ou moins rugueuse.
Meulé : Il s'agit d'une finition
mécanique réalisée au moyen
d'une meuleuse abrasive et qui
vise à éliminer les traces de sciage.
La surface conserve néanmoins de
très fines rayures circulaires.
Adouci : Cette opération est
effectuée à l'eau et avec des
meuleuses à grains très fins. Elle
permet d'obtenir une surface unie,
mate et sans aucune rayure
apparente.
Poli : Le polissage fait ressortir les
caractéristiques propres à chaque
pierre en mettant en évidence ses
taches et ses veines. Les teintes
sont accentuées et la surface
devient brillante voire réfléchis-
sante (poli miroir). Le poli confère
en outre à la pierre une protection
supplémentaire due à sa planéité
absolue.
Le choix de l'une ou l'autre des
finitions décrites ci-dessus ne peut
être laissé au hasard. Certaines
finitions ne sont parfois pas
réalisables sur tel type de pierre
déterminé. Ciseler une roche aussi
dure que le granit, par exemple,
serait absurde et ne laisserait
apparaître que des irrégularités.
Les marbres, trop tendres et
traversés par un grand nombre de
veines cassantes et dissociées, ne
se prêtent pas au bouchardage, qui
les ferait éclater. A chaque taille est
associée une épaisseur minimale,
liée à la force des coups
nécessaires à sa réalisation. Toute
tranche de moins de 30 mm
d'épaisseur est susceptible de se
rompre lorsqu'elle est travaillée au
marteau.
Dans d'autres cas, certaines tailles
se révèleront inappropriées car
préjudiciables aux qualités
décoratives de la pierre. C'est
pourquoi les parements en marbre
ou en granit ne sont pratiquement
jamais meulés, ce qui entraînerait
une perte de vivacité des textures.
En revanche, une large proportion
de pierres naturelles se prête au
polissage. Sur les granits en
particulier, les surfaces polies
offrent l'avantage d'une durabilité
accrue vis-à-vis des agents
atmosphériques, la pollution et
autres résidus s'y incrustant plus
difficilement. Pour les revêtements
de sol, le poli miroir représente
toutefois un risque en raison de sa
vulnérabilité aux rayures et de son
caractère glissant. La finition mate
(adoucie en langage professionnel)
est plus appropriée pour les sols
mais elle ne convient pas à
certains granits très veinés car c'est
le brillant du polissage qui met en
valeur les motifs naturels. Pour les
mêmes raisons, on choisira de
préférence des marbres en finition
adoucie pour les revêtements de
sol. Le cas des pierres blanches est
un peu différent. Seules certaines
variétés peuvent recevoir une
finition par polissage, ce qui
explique qu'elles soient alors
classées dans la famille des pierres
marbrières. Mais certaines pierres
de cette famille n'autorisent pas
cette finition. Il convient donc de
bien se renseigner avant de choisir.
Contrairement aux pierres
marbrières, le schiste ne peut
recevoir une finition par polissage.
Sa surface clivée naturelle lui
confère un aspect rugueux qu'elle
conservera et que l'on appréciera
pour lui-même. Mais ce genre de
finition brute accroche facilement
les poussières et les salissures,
nécessitant de ce fait des
entretiens plus fréquents
L'usage
La diversité d'emplois possibles de
la pierre engendre un large éventail
de sollicitations différentes. Afin
d'assurer aux constructions en
pierre une durabilité optimale, il
convient donc de choisir judicieuse-
ment la qualité de la pierre en
fonction de ses sollicitations
futures. Contrairement aux pierres
utilisées en extérieur qui subissent
les sollicitations particulières du
climat, la pierre naturelle utilisée à
l'intérieur est uniquement sollicitée
par l'activité humaine qui s'y
exerce.
Le premier critère concerne la
résistance à l'usure. Toutes les
pierres vendues chez nous pour
une utilisation dans le bâtiment
sont soumises à des tests qui
permettent d'évaluer leurs qualités
mécaniques. En fonction des
résultats de ces tests, elles sont
Sol en pierre bleue d'Irlande, de
la gamme "ThinLine" en finition
adoucie, de ERINSTONE