
Maladie de Charcot-Marie-Tooth 
 
 
 
 
La  maladie  de  Charcot-Marie-Tooth  (CMT)  est  une  neuropathie  périphérique  héréditaire 
correspondant à des anomalies génétiques très diverses mais présentant des caractéristiques 
cliniques  communes.  Elle  touche  les  fibres  nerveuses  (axones)  ou  leur  gaine  protectrice 
(myéline) qui vont de la moelle épinière aux extrémités des membres. L’évolution est lentement 
progressive  et  la  prise  en  charge  est  avant  tout  basée  sur  les  mesures  préventives  et  les 
traitements symptomatiques. 
 
Quelle est la fréquence de la maladie ? 
 
Le CMT est la maladie génétique la plus fréquente en neurologie. Sa prévalence  est de 1/2500 
naissances. 
 
Quelle est son origine ? Quel est son mode de transmission ? 
 
Le CMT est héréditaire. Son mode de transmission est variable selon la forme de la maladie. Il 
existe des formes dominantes avec un risque de transmission de l’affection de 50% à chaque 
grossesse (les plus fréquentes en Europe), des formes récessives (risque de transmission de 
l’affection  de  25%  à  chaque  grossesse)  et  parfois  des  formes  liée  au  chromosome  X 
(transmission par la mère habituellement peu ou pas touchée). 
Plusieurs gènes sont identifiés dans cette maladie. L’analyse génétique est guidée par l’examen 
clinique  et  par    l’électroneuromyogramme  (ENMG) :  formes  touchant  la  myéline 
(démyélinisantes) avec ralentissement de la vitesse de la conduction nerveuse (CMT1a, forme la 
plus fréquente, 1b, 1c, 1d, X …)  et formes touchant l’axone (axonales) (CMT 2) avec diminution 
de l’amplitude des réponses nerveuses. 
Une analyse génétique négative n’élimine pas le diagnostic de CMT dans la mesure où tous les 
gènes responsables de la maladie ne sont pas encore découverts.  
 
Quels sont les symptômes ? Quelle est son évolution ? 
 
La maladie de Charcot-Marie-Tooth peut être cliniquement très discrète (découverte fortuite sur 
un ENMG) et dans d’autres cas plus handicapante. L’espérence de vie est normale et il n’y a 
jamais de dégradation intellectuelle. 
Les patients présentent des troubles de la marche liés aux pieds creux quasi-constants, un déficit 
moteur touchant volontiers les muscles releveurs du pied (steppage) et une atrophie des mollets. 
L’atteinte des membres supérieurs est plus tardive touchant plus volontiers les mains (atrophie 
des muscles). Les troubles sensitifs sont peu marqués ou absents. Les douleurs sont rares. Par 
contre, dans certains cas, l’atteinte de la sensibilité est responsable de plaies chroniques des 
pieds (maux perforants). 
 
Comment confirme-t-on le diagnostic ? 
 
Le diagnostic est guidé par 1/ l’histoire familiale : pieds creux dans la famille, 2/ la présentation 
clinique et 3/ l’ENMG : étude des vitesses de conduction orientant vers une forme démyélinisante 
ou axonale.