L’utilisation rationnelle des insecticides
Lorsque la population dépasse un seuil critique, particulièrement au moment de la
floraison, le recours aux insecticides devient nécessaire. Généralement les interventions
sont dirigées contre les jeunes larves de la première génération, celles qui apparaissent au
début de l’été. Si les traitements ont été efficaces, habituellement il n’est pas nécessaire
d’intervenir contre les larves de la deuxième génération. Au Québec, il a été démontré
qu’un seuil de 5 larves par plant est sécuritaire.
Quelques rangs de pommes de terre traités avec un insecticide chimique au sol peuvent
jouer un rôle qui s’apparente au piège fosse et conduire à la destruction d’un nombre
important d’adultes qui migrent au printemps. Dans ces conditions, il peut être possible
de réduire de façon globale la quantité d’insecticide appliquée dans l’ensemble des
champs.
Il est aussi recommandé d’alterner les insecticides utilisés. Si chez vous les pyréthrines de
synthèse (CYMBUSH, DECIS, MATADOR, RIPCORD) ou d’autres familles
d’insecticides sont toujours efficaces, l’alternance avec ces produits est intéressante pour
retarder l’apparition de résistance. Il faut également se rappeler qu’un insecticide qui
n’est plus utilisé dans une zone peut redevenir efficace et permette l’alternance qu’on
recommande. L’insecticide SUCCESS, qui fait partie d’une nouvelle famille de produit, a
été plus largement utilisé en 2004. Dans le cadre de nos travaux à Deschambault, nous
avons obtenu d’excellents résultats avec ce produit.
Lorsque la décision de traiter est prise, si l’on veut déterminer le meilleur moment pour
une première pulvérisation foliaire, la technique du « boum d’éclosion » devient un outil
précieux (voir l’encadré et le feuillet technique sur ce sujet disponible sur ce site).
Enfin, l’emploi d’un pulvérisateur bien réglé et son utilisation dans des conditions
climatiques optimum sont primordiaux.
En faisant appel à une diversité de moyens de lutte, des entreprises réussissent à contrôler
le doryphore en faisant moins de deux traitements foliaire lorsque l’on considère
l’ensemble des superficies. Si l’on doit faire plus de deux traitements insecticides, une
lumière rouge devrait s’allumer et il faudrait revoir notre mode de gestion du doryphore.
Et les autres insectes de la pomme de terre
Les entreprises qui sont en mesure de diminuer le nombre d’arrosage pour lutter contre le
doryphore peuvent se voir confronter à un nouveau phénomène : des insectes qu’on
qualifiait de secondaires auparavant deviennent plus importants. Ces insectes sont
principalement l’altise de la pomme de terre, la cicadelle de la pomme de terre, la punaise
terne et les pucerons. Un feuillet technique de même qu’un guide d’identification de ces
insectes sont disponibles sur ce site.