collection “A la découverte des religions”
NOTES - JUDAÏSME
LA BIBLE JUIVE
La Torah (= instruction, avec la double connotation d’enseignement et de commandement) désigne l’enseignement que Moïse a
reçu au Sinaï et qui a été transmis à Josué puis aux anciens, aux prophètes et aux sages. Il y a donc complémentarité entre la
Torah écrite et la Torah orale recueillie dans le Talmud. Les juifs reçoivent la Torah à la fois comme un document historique dont ils
étudient l’application pratique et comme une réalité éternelle, permanente, qui oriente le service de Dieu et du prochain.
La Bible hébraïque se divise en trois parties:
la Torah proprement dite, ou Pentateuque, (du grec Pentateuchos, cinq volumes) désignant les cinq premiers livres: soit la
Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome);
les Nebiim (Prophètes), subdivisés en “Premiers prophètes” retraçant l’histoire tribale et royale d’Israël et “Prophètes
postérieurs” appelés à transmettre la Parole de Dieu;
les Ketoubim (Ecrits), livres de prières (Psaumes), recueils de sagesse et récits d’édification.
Cette classification correspond au processus de canonisation des vingt-quatre livres bibliques qui s’achève au Ier siècle de l’ère
chrétienne.
La Torah orale a pour fonction de répondre aux questions concrètes que suscite la lecture de la Torah écrite au cours des âges. A
l’origine, il était interdit de consigner ces commentaires par écrit. Mais dès le IIesiècle, face au risque d’oubli de certains préceptes
(en raison notamment de la dispersion de la communauté), le commentaire est mis par écrit. C’est la Michna (= répétition,
apprentissage), qui est écrite en hébreu. Entre les IIeet Vesiècles, les enseignements de ce texte sont discutés, remis en cause et
complétés. Ces nouveaux textes sont ensuite récoltés et forment la Guémara (= complément), principalement écrite en araméen.
La réunion de la Michna et de la Guémara constitue le Talmud. La Torah a aussi fait l’objet d’une interprétation mystique avec le
renouveau de la Kabbale au XVIesiècle et populaire chez les hassidim du XVIIIesiècle.
La Torah est lue à la synagogue sur des rouleaux manuscrits. En famille comme à la synagogue, elle imprègne la liturgie du sabbat
et des fêtes juives.
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collection “A la découverte des religions”
NOTES - HISTOIRE ET SOCIÉTÉ
LES SOURCES CONCERNANT JÉSUS
Selon la plupart des historien-ne-s, Jésus est né environ quatre ans avant l’ère qui porte son nom, il est mort aux alentours de l’an
30 de notre ère et n’a laissé aucun écrit. Les seuls événements que nous connaissons de sa vie ont été rapportés par d’autres.
Différents types de sources nous donnent des renseignements sur Jésus.
Le Nouveau Testament et les évangiles apocryphes
La source principale est constituée des quatre évangiles retenus par l’Eglise chrétienne pour figurer dans le canon (= règle,
référence) du Nouveau Testament. Attribués respectivement à Matthieu, Marc, Luc et Jean, ils ont été rédigés en grec,
probablement entre 60 et 90, à partir de sources orales et écrites.
C’est ainsi que Luc, de culture grecque, explique clairement dans son prologue (Luc 1,1-4) comment il a travaillé: il a interrogé des
témoins, il a consulté les écrits qui circulaient déjà (probablement l’évangile de Marc et un recueil de paroles de Jésus ainsi que
d’autres textes). A partir de cette documentation, il a mis «en ordre» (selon ses termes) les textes pour rédiger son évangile, qu’il
fera suivre d’un second livre, les Actes des apôtres.
Ecrits en divers lieux de l’Empire romain, pour des destinataires différents, les quatre évangiles donnent ainsi du relief au portrait
de Jésus tout en faisant écho aux questions qui agitaient leur temps et leur communauté ecclésiale.
Les évangiles ne sont pas des livres d’histoire au sens moderne du terme; leur but premier est d’apporter un témoignage sur Jésus
pour édifier la foi des premiers chrétiens (Luc 1,4; Jean 20,31).
A côté d’eux et à leur suite, ont été écrits d’autres évangiles qui n’ont pas été inclus dans le Nouveau Testament, comme les
évangiles attribués à Thomas, Pierre ou Jacques, et que l’on a appelés apocryphes (= cachés, en grec).
Les écrits romains et juifs
Les sources extérieures au christianisme sont, quant à elles, assez maigres. Ainsi, chez les Romains, l’historien Tacite (55-120) dit
des chrétiens dans ses Annales: «Ce nom leur vient de Christ que, sous le principat de Tibère, le procurateur Pilate avait livré au
supplice». Mais l’authenticité de cette incise est contestée. Chez les Juifs, on trouve deux allusions – discutées – dans les
Antiquités juives de l’historien Flavius Josèphe (37-100) ainsi que des traces dans le Talmud (recueil de commentaires dont la
base est la Torah orale).
Le Coran et les hadiths
Le Coran et les hadiths considèrent Jésus comme un grand prophète et précisent qu’il est né de la vierge Marie. Ils mentionnent
des éléments de la vie de Jésus connus dans la tradition chrétienne (guérisons miraculeuses, résurrection des morts…), mais ne
reconnaissent pas la filiation divine de Jésus. Selon le Coran, Jésus n’est pas mort crucifié mais a été élevé auprès de Dieu. Les
musulmans attendent son retour sur terre à la fin des temps.
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NOTES - BIBLE (NOUVEAU TESTAMENT)
LES PARABOLES DE JÉSUS
Au cours de son ministère, Jésus a raconté des paraboles, dont certaines sont fort connues et figurent au nombre des récits de la
Bible les plus souvent cités et illustrés.
Les paraboles: un genre littéraire répandu
Dans la littérature juive, le genre narratif de la parabole est très répandu, que ce soit à l'époque de Jésus ou dans des textes
antérieurs.
Dans l’Ancien Testament, on peut citer l’exemple du prophète Natan qui raconte une parabole à David pour le pousser à confesser
son crime (2 Samuel 12,1-4). A l’époque de Jésus, les rabbins utilisent souvent ce moyen pédagogique, notamment pour
commenter la Torah. Jésus le fait également, par exemple dans le cas du Samaritain (Luc 10,30-35). Mais beaucoup de ses
paraboles évoquent le Royaume de Dieu et tendent à la conversion de ses auditeurs et auditrices.
Jésus s’est approprié ce genre littéraire avec génie. Une quarantaine de paraboles sont mentionnées dans les évangiles de
Matthieu, Marc et Luc (Jean ne cite pas de paraboles à proprement parler, mais des métaphores: «Je suis le bon berger», Jean
10,11).
Plus que de simples comparaisons
Le terme grec parabolè signifie comparaison. Il s’agit en fait d’une comparaison développée sous la forme d’une histoire imaginée
dans le cadre de la vie courante. C’est toujours une situation facile à comprendre pour chacun-e.
Le mot hébreu pour parabole – mashal – se rapporte à un propos surprenant, qui suscite la réflexion. Son but est donc de
provoquer la réflexion des auditeurs/trices (voire de les provoquer tout court!) et de les engager à passer à l’action. Illustration,
explication, révélation, invitation: les paraboles sont tout cela à la fois. Ainsi, la parabole n’est pas un moyen simpliste pour faire
passer des idées complexes auprès d’un public grossier, mais un procédé subtil qui implique l’auditeur/trice, à son insu, et l’amène
à prendre position.
Le contexte des paraboles
Jésus a proposé des paraboles dans des contextes précis, dont la plupart ne sont plus accessibles au lecteur d’aujourd’hui; il est
dès lors souvent malaisé d’en retrouver le sens originel et les difficultés d’interprétation sont nombreuses.
Néanmoins, les évangélistes donnent parfois des indications sur le contexte historique des paraboles de Jésus. Même si leurs
informations ne concordent pas toujours entre elles, elles évoquent le cadre dans lequel Jésus a prononcé telle ou telle parabole, à
l'exemple du bon Samaritain (Luc 10,25-58) ou du riche insensé (Luc 12,16-21).
Tout en fournissant un travail considérable pour reconstituer le contexte d'origine et, par là, le sens premier des paraboles, les
spécialistes du Nouveau Testament n'ignorent pas que ces récits ne se laissent pas réduire à un seul sens. Au contraire, leur
richesse tient précisément à la pluralité des interprétations qu'elles ont reçues au cours de vingt siècles de lecture.
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NOTES - HISTOIRE ET SOCIÉTÉ
LE PAYS DE JÉSUS
Le pays de Jésus est une terre de contrastes. D’ouest en est, le territoire se découpe en quatre régions naturelles:
la zone côtière, le long de la mer Méditerranée, succession de riches plaines basses et sablonneuses;1. la chaîne de montagnes à l’ouest du Jourdain. Elle comprend trois massifs principaux d’aspects assez différents: au nord
les montagnes verdoyantes de Galilée, au centre les collines de Samarie, au sud les monts rocailleux et désertiques de
Judée;
2.
la vallée du Jourdain, à l’est, court du nord au sud; c’est une vallée profonde (au-dessous du niveau de la Méditerranée) à
la végétation luxuriante au nord et désertique au sud;
3.
une série de plateaux ondulés et fertiles à l’est du Jourdain (province de Pérée), situés à plus de mille mètres d’altitude.4.
Le climat est caractérisé par deux saisons principales nettement différenciées, l’une de pluie (d’octobre à avril), l’autre de
sécheresse. La température est sujette à de grandes variations, selon l’altitude et l’heure du jour.
Mers, lacs et rivières
A l’ouest du pays, la mer Méditerranée fait office de frontière. Elle est une véritable ouverture sur le monde (le transport maritime
jouait un grand rôle pour le commerce international). Le premier port important, Césarée, fut construit par Hérode le Grand au
premier siècle avant notre ère.
L’est du pays est traversé par une rivière, le Jourdain. Il prend sa source dans le nord. Il traverse le lac Houlé puis celui de Galilée
pour se jeter dans la Mer Morte. Le Jourdain n’a jamais plus de trente mètres de large, ni plus de trois mètres de profondeur. Entre
le lac de Galilée et la mer Morte, il est alimenté par plusieurs affluents.
Le lac de Galilée possède plusieurs noms: mer de Galilée, lac de Tibériade, lac de Génésareth ou encore lac de Kinnéret. C’est
l’expression «lac de Galilée» qui a été systématiquement et exclusivement retenue pour le livre de l’élève. Le lac de Galilée mesure
21 km de long et 12 km de large; il est profond de 40 à 45 m et a une altitude d’environ 200 m au-dessous du niveau de la mer.
Ce lac était poissonneux et ses riverains vivaient de la pêche. La navigation sur le lac était déjà fréquente au temps de Jésus. Par
temps calme, la traversée était facile, mais les orages y survenaient soudainement et étaient souvent violents; les petites barques
étaient soumises à rude épreuve dans ces cas-là!
La mer Morte mesure 80 km de long et 15 km de large. Elle est à environ 400 mètres au-dessous du niveau de la mer: c’est le point
le plus bas de la surface de la terre. Elle contient une très forte salinité du fait de la grande évaporation due à la chaleur; aucune
vie ne peut s’y développer.
Les langues
Le latin, langue des Romains, est la langue administrative de l’Empire, mais n’est parlé qu’en Italie, en Gaule et en Espagne. Le
grec s’impose à travers tout l’Empire comme langue internationale, langue des affaires et de la culture. En Judée, l’araméen a peu
à peu remplacé l’hébreu dans la vie quotidienne. L’hébreu demeure toutefois la langue de la lecture de la Torah à la synagogue et
l’apanage des spécialistes des textes bibliques. Ainsi Jésus parlait l’araméen.
Les régions
On peut dire qu’au temps de Jésus, son pays est composé de trois provinces: la Galilée, la Samarie et la Judée, les trois grandes
régions dont parlent les évangiles.
La Galilée: son climat est agréable, son sol très riche, ses ressources abondantes; ses monts sont couverts de chênes verts,
ses coteaux plantés d’oliviers, de vignes, de figuiers et d’amandiers; dans les vallons et au bord du lac poussent le blé et l’orge:
tout ce pays est favorisé par la nature et contraste avec l’aridité des autres régions. Le petit village de Nazareth domine la
grande plaine de Jizréel, très fertile. Sur les bords du lac de Galilée s’échelonnent des villages et des villes, comme Tibériade
(entièrement construite par les Romains) et Capernaüm (cité portuaire florissante située sur une route commerciale; important
poste de douane et garnison romaine). Cette région est habitée de juifs et de non-juifs, dont elle subit l’influence; elle est en
contact avec le monde extérieur.
La Samarie: c’est une région de collines où paissent des troupeaux de chèvres et de moutons; on y trouve des plantations
d’oliviers et de figuiers. Sa population est issue du métissage des juifs avec les colons assyriens. Hérode le Grand restaure et
agrandit sa capitale, Samarie, et la baptise Sébaste. Il construit aussi, sur la Méditerranée, le port de Césarée; cette cité gréco-
romaine est alors le plus grand port de la Méditerranée orientale et devient sous la domination romaine la capitale du pays.
La Judée: c’est une région de collines arides où paissent de nombreux troupeaux de moutons. On y trouve quelques oasis
comme Jéricho (citadelle reconstruite par Hérode), mais surtout la ville de Jérusalem, capitale de la province, dont Hérode le
Grand va faire une grande ville. Il reconstruit les murailles, édifie des théâtres, agrandit le Temple, érige la forteresse Antonia et
développe les arts et les jeux. Bethléem, Béthanie et Hébron se situent également dans cette province, au sud de Jérusalem.
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