Journée d’Études et de Réexion Actes 8
Quels actions de l’État pour l’environnement un an après le sommet de Copenhague ?
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Il reste difcile pour les scientiques de réaliser des projections précises sur le XXIe siècle.
Cependant, la mise en réseau récente des scientiques du monde entier a permis de considérables
avancées. Parmi les résultats les plus récents, Mme MASSON-DELMOTTE indique que, sur
les trois scénarios de rejet de GES imaginés en 2000, la tendance actuelle nous place sur
le pire scénario : ceci est probablement dû au développement économique de la Chine et
à une moins grande efcacité énergétique des
pays émergents.
Les conséquences de cette situation de
dégradation sont un réchauffement moyen au
XXIe siècle compris entre +1,8 °C et +3,5 °C,
mais il existe des effets amplicateurs : les
océans, plus chauds, absorberont moins de CO2, tandis que le dégel du permafrost libérera
du CO2 actuellement prisonnier des glaces. Enn, la population humaine devrait croître de
6,3 milliards d’habitants aujourd’hui à 9 milliards d’habitants en 2050.
Ces évolutions emportent des conséquences quasi certaines pour la France et pour le
monde. Parmi celles-ci, Mme MASSON-DELMOTTE a cité les effets de la rapidité du
changement de température sur les équilibres naturels qui dépassent, compte-tenu de la
vitesse du réchauffement, les possibilités d’adaptation des espèces végétales et animales.
La « libération » des passages maritimes au niveau du pôle Nord bouleversera aussi la
donne géopolitique et les conséquences de l’ouverture de nouvelles routes maritimes à
travers les glaces peuvent être majeures. Pour Mme MASSON-DELMOTTE et les experts
du GIEC, le cycle de l’eau sera grandement perturbé au XXIe siècle, tandis que les zones
équatoriales gagneront encore en humidité.
En revanche, les zones tropicales et tempérées seront plus sèches et deviendront semi-
arides. Les zones méditerranéennes seront de même très affectées par la sécheresse et
la France sera directement concernée par ces changements. Sur le continent européen, l’Est
connaîtra un réchauffement plus marqué et il est probable
que les cyclones de type tropical deviendront courants.
Quant au niveau des océans, il devrait s’élever
d’environ 1 m au XXIe siècle.
S’agissant de la France, les impacts suivants sont à
prévoir :
• les ressources en eau devraient accuser un décit potentiel de 2 milliards de m3 à
l’horizon 2050,
• la biodiversité de nombreux écosystèmes fragiles et capitaux, tels que la mangrove
ou les marais de bord de mer, serait menacée,
• plusieurs centaines de milliers de logements seraient exposés à la submersion
marine ou à des inondations récurrentes consécutives au gonement des argiles.
En matière de santé, Mme MASSON-DELMOTTE indique que des pics d’ozone
plus fréquents devraient multiplier les troubles respiratoires chez les sujets fragiles. La
production agricole, les forêts, de même que la préservation du patrimoine de certains terroirs
(AOC) seront exposées à des risques plus importants du fait de la variabilité climatique.
La consommation d’énergie devrait enregistrer une baisse de la demande, en particulier
la production d’énergie hydroélectrique, mais seulement si la climatisation ne se développe pas
davantage.
“ Les conséquences de cette
situation de dégradation sont un
réchauffement moyen au XXIe siècle
compris entre +1,8 °C et +3,5 °C ”
“ Les ressources en eau
devraient accuser un décit
potentiel de 2 milliards
de m3 à l’horizon 2050 ”