Questions
gros plan 2
État français
Forces françaises
de l’intérieur
Maquis
MOTS CLEFS
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Collaboration
et résistance
Quelles sont les différentes attitudes des Français durant la
Seconde Guerre mondiale? Quelles en ont été les conséquences ?
De cette guerre, surgira inévitablement une nouvelle
Europe. On parle souvent d’Europe. C’est un mot
auquel en France on n’est pas encore très bien habitué.
On aime son pays parce qu’on aime bien son village.
Pour moi, Français, je voudrais que, demain, nous
puissions aimer une Europe dans laquelle la France
aura une place qui sera digne d’elle.
Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train
de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec
d’autres, consentir d’immenses sacrifices et elle ne
ménage pas le sang de sa jeunesse : pour la jeter dans la
bataille, elle va la chercher à l’usine et aux champs.
Je souhaite la victoire allemande, parce que, sans elle,
le bolchevisme demain s’installerait partout.
Discours du 22 juin 1942.
Document 2 Pierre Laval : « Je souhaite
la victoire allemande. »
Vice-président du Conseil
jusqu’en décembre 1940,
il fut à partir de 1942 le principal
artisan de la collaboration.
Document 1 L’entrevue de Montoire,
24 octobre 1940.
L’État français choisit la voie
de la collaboration.
Document 3 La politique de Vichy
vis-à-vis des Juifs.
Photographie d’une rafle de Juifs,
le 20 août 1941 et extraits du premier
statut des Juifs, 3 octobre 1940.
Article premier - Est regardé comme Juif, pour l’ap-
plication de la présente loi, toute personne issue de
trois grands-parents de race juive ou de deux grands-
parents de même race, si son conjoint est lui-même
Juif.
Article 2 - L’accès et l’exercice des fonctions
publiques […] sont interdits aux Juifs.
Article 4 - L’accès et l’exercice des professions libé-
rales, des professions libres, des fonctions dévolues
aux officiers ministériels et à tous les auxiliaires de la
justice sont permis aux Juifs, à moins que des règle-
ments d’administration publique n’aient fixé pour
eux une proportion déterminée.
Article 5 - Les Juifs ne pourront, sans condition ni
réserve, exercer l’une quelconque des professions
suivantes : directeurs, gérants, rédacteurs, […]
entrepreneurs de presse, de films, de spectacle, de
radiodiffusion […].
Article 7 - Les fonctionnaires juifs visés à l’article 2
cesseront d’exercer leurs fonctions dans les deux
mois qui suivront la promulgation de la présente loi.
Publié au Journal officiel.
Document 4 De Gaulle à Londres :
« La flamme de la résistance
française ne doit pas s’éteindre. »
Le général de Gaulle, devant
le micro de la radio de Londreset
extraits de l’appel du 18 juin 1940.
Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à
la tête des armées françaises, ont formé un gouverne-
ment. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos
armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour ces-
ser le combat. […] L’espérance doit-elle disparaître?
La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi
qui vous parle en connaissance de cause et vous dis
que rien n’est perdu pour la France. […]
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’in-
vite les officiers et les soldats français qui se trouvent
en territoire britannique ou qui viendraient à s’y
trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’in-
vite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des
industries d’armement qui se trouvent en territoire
britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se
mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la
flamme de la résistance française ne doit pas
s’éteindre et ne s’éteindra pas.
D’après DE GAULLE, L’Appel,
tome 1, Plon, 1954.
Document 5 Prendre le maquis, ou
l’engagement des résistants.
Photographie d’un maquis en 1944,
suivie du témoignage d’un résistant.
L’humiliant armistice signé par le maréchal Pétain
m’a profondément déçu. J’ai appris assez rapidement
qu’un général français continuait le combat en
Angleterre. J’ai ressenti alors un immense espoir.
[…] Fin février 1943, j’avais 32 ans et demi, je reçus
une convocation pour aller travailler dans une usine
du nord de l’Allemagne. J’étais fermement résolu à
ne pas travailler pour l’ennemi et me cachais dans
une masure isolée dans les bois.
La ligne de démarcation avait été installée à trois
kilomètres de chez moi ; je faisais passer clandestine-
ment en zone libre de nombreux militaires évadés,
ainsi que des familles qui tentaient d’échapper à l’oc-
cupant. Je devais rechercher des terrains de para-
chutages et des lieux de stockage d’armes, de muni-
tions et d’explosifs, destinés au maquis. La Section
spéciale de sabotage campait à la maison, je partici-
pais donc à toutes les actions.
Témoignage d’Edmond DURUISSEAU,
musée de Résistance, Angoulême.
Document 1 |
Qui sont les deux personnages qui
se serrent la main sur la photo ? En quoi cette
entrevue est-elle symbolique de la collaboration?
Document 2 |
Quelles sont les réponses avancées
par Pierre Laval pour collaborer avec l’Allemagne?
Document 3 |
Quelles formes la collaboration avec
les nazis prend-elle pour ce qui concerne les Juifs?
Avec quelles conséquences ?
Document 4 |
Qui est le général de Gaulle? D’où
s’exprime-t-il ? Pourquoi son appel contredit-il la
politique menée par l’État français?
Document 5 |
Quelles sont les raisons qui ont
poussé Edmond Duruisseau à résister ? Quelles
formes son action prend-elle? Comment les Alle-
mands considèrent-ils les résistants?
Documents 1 à 5 |
Rédigez un petit texte sur la
collaboration et la résistance.