Questions
33
3
De 1939 à 1945, la Seconde Guerre mondiale embrase à nouveau la planète. Elle oppose les forces
de l’Axe (Allemagne nazie et Italie fasciste, puis Japon, Roumanie, Bulgarie et Hongrie) à celles des
Alliés (Royaume-Uni, France libre, puis URSS et États-Unis). Avec environ 60 millions de victimes,
principalement des civils morts sous les bombardements, exécutés ou déportés dans les camps, ce
conflit est le plus meurtrier de l’histoire.
Quelles sont les grandes phases et les caractéristiques de la guerre? En quoi ce conflit marque-t-il
un tournant du XXesiècle?
32
3La Seconde Guerre
mondiale (1939-1945)
Document 1 Défilé de la Wehrmacht à Paris, juin 1940.
Après leur victoire éclair contre la France, les troupes allemandes prennent possession
de la capitale.
Document 2 Entrée du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne.
Le nombre des victimes pour le seul camp d’Auschwitz-Birkenau est estimé à plus d’un million
de femmes et d’hommes.
Document 1
1
Où se déroule précisément la scène?
2
Quel élément de la photographie vous permet de justifier votre réponse?
3
Pourquoi l’armée allemande défile-t-elle sur cette avenue en juin 1940?
Document 2
4
Décrivez cette photographie.
5
En quoi est-elle symbolique de la barbarie nazie?
Documents 1 et 2
6
Montrez à travers ces deux documents le rôle de l’Allemagne nazie
dans la Seconde Guerre mondiale.
Questions
gros plan 1
Blitzkrieg
Bombe atomique
Capitulation
MOTS CLEFS
+
+
+
3
34 35
Les grandes phases
du conflit
Quelles sont les différentes phases de la Seconde Guerre mondiale?
Quels événements marquants constituent les tournants décisifs de
ce conflit? Quels moyens sont utilisés par les belligérants?
océan
Atlantique
océan
Pacifique
océan
Indien
2 000 km
échelle à l’équateur
* jusqu’à l’agression allemande contre l’URSS en juin 1941…l’Axe en 1939
alliés de l’Axe offensives de l’Axe l’Axe fin 1942 Alliés fin 1942 États neutres pétrole
c
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eu
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raid sur Pearl Harbor
décembre 1941
Caucase
Îles Marshall
Îles Carolines
îles Hawaii
(É-U)
Nouvelle-Guinée
Malte
(R-U)
Guam
Pékin
Singapour
Shanghai
Pearl Harbor
Mourmansk
Leningrad
Moscou
Stalingrad
Gibraltar
(R-U)
el-Alamein
CHINE
SIAM
BIRMANIE
Indochine
française
PHILIPPINES
AUSTRALIE
INDES NÉERLANDAISES
JAPON
U R S S*
ÉGYPTE IRAN
INDE
ISLANDE
ROYAUME-UNI
FRANCE
NORVÈGE
FINLANDE
ALLEMAGNE
ITALIE
POLOGNE
HONGRIE
ROUMANIE
BULGARIE
LIBYE
Mandchoukouo
Document 1 Les victoires de l’Axe (1939-1942). Jusqu’à l’agression allemande contre l’URSS en juin 1941,
les deux États sont liés par un pacte de non-agression, le pacte germano-soviétique (août 1939).
1. L’aviation attaque simultanément les lignes arrière
et avant de l’ennemi tandis que les blindés attaquent
le front.
2. Les blindés percent le front tandis que l’aviation
empêche les réserves ennemies d’intervenir. 3. Les blindés s’enfoncent en territoire ennemi tandis
que l’infanterie attaque à son tour pour réduire les
poches de résistance.
aviation et parachutistes infanterie motorisée et blindés infanterie défenses adverses
Document 2 La Blitzkrieg (guerre éclair). Cette tactique militaire a valu aux Allemands de rapides et éclatantes victoires.
1 000 km
Alliés
à l’automne 1942
débarquements alliés
océan
Atlantique
mer
du
Nord
mer
Méditerranée
Volga
mer Noire
m
e
r
B
a
l
t
i
q
u
e
Régions reconquises
par les Alliés :
l’Axe le 8 mai 1945
en 1945
en 1944
en 1942-1943
extension maximum
de l’Axe
coups d’arrêt alliés
offensives alliées
mai
1944
novembre 1942
novembre 1942
août
1944
juin 1944
juillet
1943
février 1942
août 1942-
février 1943
Berlin
Moscou
el-Alamein
Stalingrad
Leningrad
Koursk
Paris
ISLANDE
NORVÈGE
ALLEMAGNE
TURQUIE
ROYAUME-
UNI
FRANCE
BULGARIE
ROUMANIE
GRÈCE
ITALIE
URSS
FINLANDE
Égypte
Maroc (F)
Algérie (F)
Tunisie
(F)
Libye
Sicile
PROVENCE
NORMANDIE
Document 3 Les victoires des Alliés en Méditerranée et en Europe (1942-1945).
Présentation de la situation militaire jusqu’au 8 mai 1945, date à laquelle l’Allemagne nazie capitule.
Futaba Kitayama, âgée de 33 ans, se trouvait à 1 700 m
du point d’impact.
Sans qu’il y eût alerte aérienne, un avion ennemi appa-
rut tout seul, très haut au-dessus de nos têtes, et juste à
ce moment-là un éclair fulgurant occupa tout le ciel.
[…]. Je ne voyais plus rien. Il faisait complètement
noir. Il y avait une odeur terrible dans l’air. Je me frot-
tai le nez et la bouche assez fort avec une serviette.
Avec horreur, je découvris que la peau de mon visage
était restée dans la serviette. Ah ! Celle de mes mains,
celle de mes bras se détachait aussi ! Je voulais fuir.
Tout n’était plus que débris, charpentes, poutres et
tuiles de toits, sans plus aucun point de repère.
Autour de moi, une quantité d’écoliers et de lycéens se
débattaient dans les souffrances de l’agonie. Ils étaient
tellement brûlés et saignants que les regarder était un
spectacle insupportable. Mon mari, qui ne portait
même pas trace de blessure, mourut subitement trois
jours plus tard en vomissant son sang.
D’après Give Me Water, brochure publiée
en anglais par des citoyens d’Hiroshima,
citée dans Le Monde, 6-7 août 1975.
Document 4 Une rescapée témoigne sur le bombardement atomique d’Hiroshima, le 6 août 1945.
Document 1 |
Pourquoi cette guerre est-elle mon-
diale ? Quels pays ou régions du monde sont
occupés par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste?
par le Japon?
Document 2 |
À l’aide des schémas, expliquez le
terme « guerre éclair ». Qu’est-ce qui la rend si
« efficace »?
Document 3 |
Quelle est, en Europe, l’année char-
nière de la Seconde Guerre mondiale? Quelles
sont les différentes étapes de la reconquête de
l’Europe par les Alliés ? Comment les forces de
l’Axe sont-elles amenées à la capitulation?
Documents 1 à 4 |
Rédigez un paragraphe de 10
lignes sur les grandes phases de la Seconde Guerre
mondiale.
Questions
gros plan 2
État français
Forces françaises
de l’intérieur
Maquis
MOTS CLEFS
+
+
+
3
36 37
Collaboration
et résistance
Quelles sont les différentes attitudes des Français durant la
Seconde Guerre mondiale? Quelles en ont été les conséquences ?
De cette guerre, surgira inévitablement une nouvelle
Europe. On parle souvent d’Europe. C’est un mot
auquel en France on n’est pas encore très bien habitué.
On aime son pays parce qu’on aime bien son village.
Pour moi, Français, je voudrais que, demain, nous
puissions aimer une Europe dans laquelle la France
aura une place qui sera digne d’elle.
Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train
de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec
d’autres, consentir d’immenses sacrifices et elle ne
ménage pas le sang de sa jeunesse : pour la jeter dans la
bataille, elle va la chercher à l’usine et aux champs.
Je souhaite la victoire allemande, parce que, sans elle,
le bolchevisme demain s’installerait partout.
Discours du 22 juin 1942.
Document 2 Pierre Laval : « Je souhaite
la victoire allemande. »
Vice-président du Conseil
jusqu’en décembre 1940,
il fut à partir de 1942 le principal
artisan de la collaboration.
Document 1 L’entrevue de Montoire,
24 octobre 1940.
L’État français choisit la voie
de la collaboration.
Document 3 La politique de Vichy
vis-à-vis des Juifs.
Photographie d’une rafle de Juifs,
le 20 août 1941 et extraits du premier
statut des Juifs, 3 octobre 1940.
Article premier - Est regardé comme Juif, pour l’ap-
plication de la présente loi, toute personne issue de
trois grands-parents de race juive ou de deux grands-
parents de même race, si son conjoint est lui-même
Juif.
Article 2 - L’accès et l’exercice des fonctions
publiques […] sont interdits aux Juifs.
Article 4 - L’accès et l’exercice des professions libé-
rales, des professions libres, des fonctions dévolues
aux officiers ministériels et à tous les auxiliaires de la
justice sont permis aux Juifs, à moins que des règle-
ments d’administration publique n’aient fixé pour
eux une proportion déterminée.
Article 5 - Les Juifs ne pourront, sans condition ni
réserve, exercer l’une quelconque des professions
suivantes : directeurs, gérants, rédacteurs, […]
entrepreneurs de presse, de films, de spectacle, de
radiodiffusion […].
Article 7 - Les fonctionnaires juifs visés à l’article 2
cesseront d’exercer leurs fonctions dans les deux
mois qui suivront la promulgation de la présente loi.
Publié au Journal officiel.
Document 4 De Gaulle à Londres :
« La flamme de la résistance
française ne doit pas s’éteindre. »
Le général de Gaulle, devant
le micro de la radio de Londreset
extraits de l’appel du 18 juin 1940.
Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à
la tête des armées françaises, ont formé un gouverne-
ment. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos
armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour ces-
ser le combat. […] L’espérance doit-elle disparaître?
La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi
qui vous parle en connaissance de cause et vous dis
que rien n’est perdu pour la France. […]
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’in-
vite les officiers et les soldats français qui se trouvent
en territoire britannique ou qui viendraient à s’y
trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’in-
vite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des
industries d’armement qui se trouvent en territoire
britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se
mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la
flamme de la résistance française ne doit pas
s’éteindre et ne s’éteindra pas.
D’après DE GAULLE, L’Appel,
tome 1, Plon, 1954.
Document 5 Prendre le maquis, ou
l’engagement des résistants.
Photographie d’un maquis en 1944,
suivie du témoignage d’un résistant.
L’humiliant armistice signé par le maréchal Pétain
m’a profondément déçu. J’ai appris assez rapidement
qu’un général français continuait le combat en
Angleterre. J’ai ressenti alors un immense espoir.
[…] Fin février 1943, j’avais 32 ans et demi, je reçus
une convocation pour aller travailler dans une usine
du nord de l’Allemagne. J’étais fermement résolu à
ne pas travailler pour l’ennemi et me cachais dans
une masure isolée dans les bois.
La ligne de démarcation avait été installée à trois
kilomètres de chez moi ; je faisais passer clandestine-
ment en zone libre de nombreux militaires évadés,
ainsi que des familles qui tentaient d’échapper à l’oc-
cupant. Je devais rechercher des terrains de para-
chutages et des lieux de stockage d’armes, de muni-
tions et d’explosifs, destinés au maquis. La Section
spéciale de sabotage campait à la maison, je partici-
pais donc à toutes les actions.
Témoignage d’Edmond DURUISSEAU,
musée de Résistance, Angoulême.
Document 1 |
Qui sont les deux personnages qui
se serrent la main sur la photo ? En quoi cette
entrevue est-elle symbolique de la collaboration?
Document 2 |
Quelles sont les réponses avancées
par Pierre Laval pour collaborer avec l’Allemagne?
Document 3 |
Quelles formes la collaboration avec
les nazis prend-elle pour ce qui concerne les Juifs?
Avec quelles conséquences ?
Document 4 |
Qui est le général de Gaulle? D’où
s’exprime-t-il ? Pourquoi son appel contredit-il la
politique menée par l’État français?
Document 5 |
Quelles sont les raisons qui ont
poussé Edmond Duruisseau à résister ? Quelles
formes son action prend-elle? Comment les Alle-
mands considèrent-ils les résistants?
Documents 1 à 5 |
Rédigez un petit texte sur la
collaboration et la résistance.
Questions
Document 1 |
Qui procède à l’exécution de ces
prisonniers de guerre ? En quoi cela est-il une
atteinte aux Droits de l’Homme?
Document 2 |
De quels maux souffrent atroce-
ment ces prisonniers russes? Est-ce une situation
normale en temps de conflit? À travers ce traite-
ment inhumain, que font les Allemands?
Document 3 |
Où se situent les actions des Ein-
satzkommandos et des Einsatzgruppen ? Qui sont
leurs victimes? Le personnage qui s’exprime est-il
d’accord avec la mission qui lui a été confiée?
Document 4 |
Où les camps de concentration
sont-ils situés? Les camps d’extermination? Pour-
quoi ? À combien peut-on estimer le nombre de
victimes à Auschwitz?
Document 5 |
Quels sont les déportés destinés à la
chambre à gaz dès leur arrivée à Auschwitz? Com-
ment sont-ils exterminés? Pourquoi peut-on parler
de « génocide » et de « crime contre l’humanité »?
gros plan 3
Crime
contre l’humanité
Einsatzgruppen
Génocide
Solution finale
MOTS CLEFS
+
+
+
+
3
38 39
Les Droits de l’Homme
bafoués
Quelles ont été les atteintes les plus terribles aux Droits de
l’Homme durant la Seconde Guerre mondiale? Pourquoi parle-t-on
alors de « crimes contre l’humanité »?
Document 1 Les soldats de la Wehrmacht
participent à la « guerre
d’extermination ».
Ci-dessus, après une fusillade
de masse.
Nous étions stationnés à Rovno. Un matin, je fus éveillé
par de lointains aboiements. J’appelai mon ordon-
nance : « Pandore, qu’est-ce qui gémit et glapit comme
ça ? – Pas loin d’ici, dit-il, il y a un camp de prisonniers
russes massés en plein air. Il doit y en avoir 80 000
environ. Ils gémissent parce qu’ils ont faim. »
J’allais voir. Derrière un réseau de barbelés, une foule
de prisonniers s’étendait à l’infini. Il faisait – 20 °C et
tous étaient parqués en plein air. Quelques-uns seule-
ment pouvaient se tenir debout. Leur face était dessé-
chée, leurs yeux profondément enfoncés dans les
orbites. Il en mourrait des centaines, peut-être des mil-
liers par jour et ceux qui avaient encore quelques
forces les jetaient dans une grande fosse.
Témoignage du docteur Sulyok, officier hongrois,
Deux nuits sans jour, 1948.
Document 2 Le sort des prisonniers
de guerre russes.
2 octobre 1941, Zagare :
633 Juifs, 1 107 Juives, 496 enfants juifs ............ 2 236
(Lorsqu’on a voulu mener les Juifs à l’exécution,
il y a eu une révolte qui a été réprimée directement
et 150 Juifs ont été fusillés sur le champ.)
4 octobre 1941, Kaunas :
315 Juifs, 712 Juives, 818 enfants juifs............... 1 845
29 octobre 1941, Kaunas :
2 207 Juifs, 2 290 Juives, 4 273 enfants juifs ....... 9 400
[…] Total pour le Einsatzkommando 3
du 7 juillet au 29 novembre 1941 .................... 99 804
Rapport adressé au commissariat du Reich d’Ostland.
Cité par R. Rürup, Der Krieg gegen die Sowjietunion,
1941-1945, trad. H. Heising, Berlin, éd. Argon, 1991.
J’ai donc participé à la grande opération1de mise à
mort d’avant-hier.
Aux premiers véhicules chargés de gens, mes mains ont
quelque peu tremblé au moment de tirer, mais l’on s’y
habitue. À la dixième voiture, je visai calmement et tirai
de façon sûre sur les femmes, les enfants et les nourris-
sons nombreux, en pensant que j’avais moi-même deux
nourrissons à la maison, avec lesquels ces hordes agi-
raient de même, voire peut-être dix fois pire. […]
Mogilev est maintenant moins peuplée d’un nombre à
trois zéros. Je me réjouis vraiment, et beaucoup disent
ici que quand nous rentrerons dans la patrie, ce sera le
tour de nos juifs locaux.
Lettre du commissaire W. Mattner à sa femme, Mogilev,
5 octobre 1941. Cité par Ch. Gerlach, Meurtre calculé, 1999.
1. Liquidation du ghetto de Mogilev (Biélorussie) par l’Einsatzgruppe B,
le 2 novembre 1941. Plus de 2200 juifs sont exécutés dans la journée.
Document 3 L’action des Einsatzgruppen (« groupes d’intervention ») dans les territoires conquis
par les nazis. À gauche, un bilan chiffré des exactions commises par un Einsatzkommando
(« commando d’intervention ») en Lituanie; à droite, le témoignage d’un dirigeant d’Einsatzgruppen.
principaux
camps de
concentration
camps
d’extermination
victimes estimées :
1 million
200 000
100 000
Allemagne en 1942
300 km
Varsovie
Berlin
Pologne
Struthof
Natzwiller
Bois-le-Duc
Osnabrück
Mittelbau-Dora
Flossenbürg
Bergen-
Belsen
Esterwegen Neuengamme
Dachau
Theresienstadt
Buchenwald Gross-
Rosen
Ravensbrück
Sachsenhausen
CHELMNO
AUSCHWITZ
Stutthof
TREBLINKA
SOBIBOR
BELZEC
MAÏDANEK
Mauthausen
Document 4
Le système
concentrationnaire nazi.
Carte de l’implantation des camps
de concentration et d’extermination
dans l’Europe occupée.
À Auschwitz, deux médecins SS examinaient les arri-
vages de transports de prisonniers. Les prisonniers
devaient passer devant l’un de ces médecins qui, à
l’aide d’un signe, faisait connaître sa décision. Ceux qui
étaient jugés aptes au travail étaient envoyés dans les
camps ; les autres, dirigés sur les lieux d’extermination.
Les enfants en bas âge étaient exterminés sans excep-
tion. […] J’avais reçu l’ordre de mettre au point les pro-
cédés d’extermination à Auschwitz. […] [Je décidai]
d’employer le Zyklon B, un gaz, que nous introduisions
dans la chambre à gaz par une petite fente. Il fallait de
trois à quinze minutes pour tuer les hommes se trou-
vant dans la chambre à gaz. […] Nous attendions d’ha-
bitude une demi-heure avant de rouvrir les portes et de
sortir les cadavres. Nos groupes spécialisés leur reti-
raient alors bagues, alliances ou dents en or.
Rudolf HOESS, commandant du camp d’Auschwitz,
Déposition au procès de Nüremberg, avril 1946.
Document 5 La solution finale à Auschwitz.
Déposition de Rudolf Hoess au procès de Nüremberg.
40 41
La Seconde Guerre mondiale
(1939-1945)
l’essentiel
À MÉMORISER
Repères historiques
• Septembre 1939 : invasion
de la Pologne par l’Allemagne
• 18 juin 1940 : appel du général
de Gaulle depuis Londres
• Mai 1945 : capitulation
allemande
• Août 1945 : Hiroshima
3
Document 1 - Le projet nazi
pour l’Europe. Affiche allemande
de 1942.
Document 2 - La barbarie nazie.
Après la libération du camp
de Bergen-Belsen, des femmes SS
contraintes de déposer
les cadavres des déportés
dans une fosse commune.
Document 3 - Jean Moulin (1899-
1943). Ancien Préfet, il fonde
le Conseil National de la Résistance.
Arrêté à Caluire, près de Lyon,
il meurt après avoir été torturé par
la Gestapo.
Document 4 - Les vainqueurs
à Yalta (le général de Gaulle
n’a pas été invité).
3 La France dans la guerre
Vichy et la collaboration
Après la cuisante défaite militaire subie par la France, le Maré-
chal Pétain demande l’armistice. La France est coupée en deux :
au nord, une zone occupée par les Allemands; au sud, une zone
dite « libre », sous l’autorité du gouvernement français réfugié à
Vichy.
Le 10 juillet 1940, Pétain obtient du Parlement les pleins pou-
voirs. Il met en place une véritable dictature, l’État français, qui
rompt avec les valeurs républicaines de « Liberté, Égalité, Frater-
nité » pour renouer avec la tradition, incarnée dans la devise
« Travail, Famille, Patrie ». Pétain, après l’entrevue avec Hitler à
Montoire, engage son gouvernement dans la voie de la collabo-
ration avec l’Allemagne. Ainsi, Vichy participe activement à la
politique d’exclusion, de persécution et de déportation des Juifs.
Résistance et France libre
Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lance, depuis Londres, un
appel à la résistance. Les résistants sont alors bien peu nombreux,
mais, progressivement, s’organisent mouvements et réseaux. À la
suite de l’invasion de l’URSS par l’Allemagne, le parti communiste
lance des actions d’envergure contre l’occupant.
À partir de 1943, l’unification de la Résistance intérieure au sein
d’un Conseil national de la résistance (CNR) est réalisée par Jean
Moulin.
En 1944, les résistants participent à la libération d’une partie du
territoire national aux côtés des Alliés.
4 Le bilan de la guerre
Avec près de 60 millions de morts, jamais une guerre n’a été plus
meurtrière, surtout pour les civils. Les destructions sont
immenses. Les Droits de l’Homme ont été piétinés et les
consciences sont bouleversées devant l’horreur des camps où
ont péri plus de six millions de personnes. Le procès de Nürem-
berg s’ouvre en 1945. 24 hauts responsables nazis y sont jugés.
La France et la Grande-Bretagne sortent affaiblies du conflit, au
profit des États-Unis et de l’URSS, grands vainqueurs de cette
Seconde Guerre mondiale.
1 Les phases de la guerre
L’Axe victorieux (1939-1942)
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne attaque la Pologne : la
Seconde Guerre mondiale commence. Pratiquant la guerre éclair
(Blitzkrieg), la Wehrmacht obtient des succès foudroyants. De
mai à juin 1940, les Pays-Bas, la Belgique sont envahis, la France
battue et occupée. Seule l’Angleterre résiste. En juin 1941, mal-
gré le pacte germano-soviétique signé en août 1939, Hitler
envahit l’URSS. Le 7 décembre 1941, les Japonais attaquent la
base militaire américaine de Pearl Harbor dans le Pacifique, pro-
voquant ainsi l’entrée en guerre des États-Unis. En 1942, les
puissances de l’Axe dominent une partie du monde, l’Europe
connaît la domination nazie, la guerre est mondiale.
L’Axe vaincu (1942-1945)
Entre juin et février 1943, les Alliés bloquent la progression de
l’Axe dans le Pacifique, en Afrique, en Europe. En Russie, les
Allemands sont contraints de capituler à Stalingrad : c’est le
tournant de la guerre. Les débarquements alliés de Normandie
(6 juin 1944) et de Provence (15 août 1944) permettent de libé-
rer la France. Les Alliés entrent en Allemagne, prise en étau par
les Anglo-Américains à l’ouest et les Soviétiques à l’est : elle
capitule le 8 mai 1945. Dans le Pacifique, devant la résistance
acharnée des Japonais, les États-Unis décident de l’emploi de
l’arme atomique sur Hiroshima et Nagasaki (août 1945). Le
2 septembre 1945, le Japon est contraint à la capitulation.
2 Les Droits de l’Homme bafoués
Dans l’Europe sous domination nazie se met en place une féroce
politique de terreur. À l’Est, les Allemands exécutent les prison-
niers de guerre soviétiques, réduisent en esclavage et massa-
crent les populations slaves. Partout, les nazis traquent, dépor-
tent Juifs et Tziganes qui subissent un véritable génocide dans
les camps d’extermination .
Ceux qui, rejetant l’occupation et l’idéologie nazie, tentent de
résister sont impitoyablement pourchassés, torturés et, pour la
plupart d’entre eux, envoyés en camp de concentration.
Staline Roosevelt Churchill
Staline Roosevelt Churchill
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