1248 SA PREMIERE CROISADE
Extraits de : Citation de Saint-Damien Grambois
Au lieu de cela, l’excès de confiance qui anima les esprits, à commencer par
celui d’un frère du roi, l’indiscipline, les conditions climatiques, la maladie et la
malchance transformèrent ce qui aurait pu (et aurait dû) être une victoire française
en une débâcle, malgré le courage, la ténacité et les qualités de grand tacticien
dont Saint Louis fit preuve et qui firent l’admiration de tous.
Toute l’armée où, plus exactement, ce qu’il en restait, c'est-à-dire à peine un
tiers des effectifs, avec à sa tête le roi de France, fut prisonnière des Egyptiens et
de leur souveraine (à la bataille de Mansourah), cette femme, que personne, du
côté français, ne sembla prendre au sérieux et qui se révéla un véritable chef de
guerre !
Lorsque son nom arabe fut connu, il inspira cette fois la crainte et le respect.
Mais dès que sa signification fut traduite en français, alors il produisit dans chaque
esprit l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein.
Cette sultane s’appelait Chajarat-Addor, ce qui, traduit en français, donne :
« l’arbre de perle ».
Tout le monde se rappela alors les avertissements de l’homme de la forêt,
quelques années plus tôt, mais il était trop tard.
Cette Chajarat-Addor fut une femme au destin exceptionnel. Elle exerça à
deux reprises le pouvoir suprême en Egypte, pouvoir auquel elle fut portée par
l’armée, mais connut une fin des plus tragiques. En effet, elle fut assassinée et son
corps jeté et laissé dans une décharge publique durant trois jours, avant que ses
ennemis ne finissent par accepter qu’il soit décemment enterré.
Quand elle fut assiégée et comprit que sa fin était venue, elle mit sa plus
belle robe brodée de pierres précieuses, mais surtout de perles, comme si elle
voulait justifier son nom et le graver à jamais dans les mémoires.