leur abdication. les charges des censeurs sont partagées entre d'autres
magistrats désignés par le sénat.
Les deux questeurs existent depuis 447 av. J .-C.; ils furent créés pour
aider les consuls à titre de secrétaires et de trésoriers.
Les tribuns de la plèbe ne peuvent pas être considérés comme des
magistrats. Ils sont nés de la crise de 494 av. J .-C. qui opposa la plèbe au
patriciat. Leur rôle fut de protéger, au début, tout plébéien, plus tard tout
citoyen romain. contre les abus de pouvoir des magistrats. Ils sont
inviolables: quiconqne porte atteinte à leur pouvoir est passible de la peine
de mort. Ce sont des tribuns qui, précisément à cause de leur caractère
sacro-saint, sont chargés. en 204 av. J.-C., de se saisir de Scipion en Sicile
et de le ramener à Rome:
"Les tribuns de la plèbe partirent avec le préteur et les dix délégués du
sénat... ; on leur donna un édile de la plèbe pour que, si Scipion, en Sicile,
n'écoutait pas le préteur, ou s'il était déjà passé en Afrique, les tribuns
pussent ordonner à l'édile de l'arrêter et de le ramener ainsi, grâce aux droits
de leur puissance sacro-sainte." (Tite Live)
Leur rôle s'accompagne d'un droit de veto, qui leur permet de paralyser
l'action des autres magistrats; il arriva souvent, au moment où les luttes
politiques troublèrent la vie publique, à Rome, qu'ils purent arrêter
complètement le fonctionnement des institutions.
Ils eurent comme auxiliaires deux édiles, dits plébéiens, qui, en 366 av. J.
-C., furent doublés de deux édiles dits curules, créés pour s'opposer aux
premiers et appartenant au patriciat. Les édiles furent chargés spécialement
de la police de la cité et de l'organisation des jeux publics:
"Cette année-là, pour la première fois depuis l'arrivée d'Hannibal en Italie,
on couvrit_ nous dit-on, la place des comices, et les Jeux romains furent
recommencés. pour un 5eul jour, par les édiles curules; aux Jeux plébéiens
aussi deux journées furent recommencées par les édiles de la plèbe." (Tite
Live)
Telles sont les magistratures ordinaires. On peut y ajouter cette
magistrature extraordinaire que fut la dictature: elle apparut pour la première
fois en 498 av. J.-C., dit-on, et devait, en cas de situation critique, permettre
de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d'un seul homme, le
dictateur; il est assisté d'un "maître de cavalerie" (magister equitum); leurs
fonctions durent six mois:
"Dans la cité, troublée par l'attente de si graves événements, on parla
pour la première fois de nommer un dictateur... Mais en quelle année? En
quels consuls manqua-t-on de confiance? Qui fut, la première fois, nommé
dictateur? On ne le sait pas sûrement... Ce premier dictateur nommé à
Rome, quand on vit porter devant lui les haches, une grande crainte pénétra
la plèbe, rendant chacun plus attentif à obéir à ses édits. Il n'y avait plus, en
effet, comme avec les deux consuls, égaux en puissance, à demander
secours au second, ni à en appeler au peuple, ni à chercher, ailleurs que
dans le zèle à obéir, aucun secours." (Tite Live)
Tous ces magistrats ont un pouvoir légal appelé potestas; certains
seulement ont le pouvoir suprême ou imperium, à la fois militaire et civil, ce
sont les consuls, les préteurs et le dictateur. Ils ont aussi un pouvoir
religieux, celui de consulter les auspices (ius auspicii) ; mais ce droit est
limité quand il s'agit des édiles curules et des questeurs; quant aux tribuns et
aux édiles plébéiens, ils ne jouirent de ce privilège qu'à partir de 339 av.
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