ALIC — 109 ALICULAIRE (A licularia). G. d'Hépatiques, établi par Corda. Voici, d'après Nées d'Esenbeck, ses caractères principaux. Le sporange est terminal et renfermé dans un involucre urcéolé auquel il est adhérent par la base; le périchèse a son orifice divisé en dents régulières; la capsule se divise, à la maturité et presque dans toute sa hauteur, en quatre valves égales ; les élatères sont nus et formés d'un fil spiral double; l'organe mâle, ou anthéridie, est pareil à celui des Jungermannes. Les Aliculaires sont de petites plantes à tiges flexueuses, ascendantes, émettant de nombreuses radicelles adventives et fréquemment ramifiées. Leurs feuilles sont décombantes ; leurs amphigastres sont simples, entiers, étalés. Ce g. était autrefois compris parmi les Jungermannes proprement dites, dont il a le port et les habitudes. [M.] ALIE. Se dit, pour Alise, dans quelques patois. C'est un mot de l'ancienne langue française. ALIEMJS ou ALIENATUS. Se dit d'une espèce qui s'écarte un peu par ses caractères anormaux du genre où elle est placée. ALIEK. Se dit par contraction pour Alisier, en patois (d'où Alie pour Alise). En bas latin, Alierius. ALIFANUS (ADANS., Faiïi. des pl., II, 234). Syn. de Rhexia L. ALIGOUFIER. Syn. d'Aliboufier (Styrax) (voy. ce mot). ALIGUIÈ. Nom vulg. de l'Alisier commun, en Languedoc. ALIMENTS DES PLANTES (alimenta, de alere, nourrir). Les végétaux, de même que les animaux, ne peuvent vivre et se développer qu'à la condition de se nourrir, c'est-à-dire d'emprunter au milieu dans lequel s'écoule leur existence les matériaux nécessaires à la formation, à l'entretien et à l'augmentation de niasse de leurs tissus. Ces matériaux ont reçu le nom d'aliments. Le corps des êtres vivants étant constitué uniquement par des principes immédiats, ou espèces chimiques dont les éléments composants sont tous des corps simples de nature inorganique, il en résulte que les aliments, soit des animaux, soit des végétaux, doivent renfermer ces mêmes corps simples. Quand on connaît la composition chimique élémentaire d'un de ces êtres, on connaît donc aussi les corps simples qui doivent entrer dans son alimentation. Il ne faudra cependant pas regarder comme devant forcément entrer dans l'alimentation tous les corps que l'analyse chimique aura révélés dans les tissus d'un animal ou d'un végétal; on ne devra considérer comme nécessaires que ceux dont la présence dans l'organisme, en quantité déterminée, forte ou faible, sera reconnue indispensable à l'accomplissement régulier des diverses fonctions. Ces corps étant déterminés, il importe, en outre, de savoir sous quelle forme, dans quel état d'association, ils doivent être présentés à l'organisme pour pouvoir être absorbés, puis assimilés. Cette seconde partie de la question a une grande importance. L'analyse chimique, en effet, nous révèle la présence des mêmes corps simples, indispensables, dans le corps des animaux et des végétaux; mais, en même temps, l'étude comparée des phénomènes biologiques qui se produisent dans ces deux groupes d'êtres vivants montre que les corps simples ne sont utilisés qu'à la condition de pénétrer dans l'organisme dans des états de composition déterminés et qui varient, non-seulement pour chaque règne, mais encore poulies diverses classes d'un même règne. Ainsi, tandis que l'acide carbonique de l'atmosphère est un aliment de la plus haute importance pour les plantes pourvues de chlorophylle, il est toxique pour les Champignons, qui sont dépourvus de cette matière colorante, et pour tous les animaux. Pour qu'un corps ilonné, simple ou complexe, soit considéré comme un aliment, il devra donc réunir deux conditions également importantes. Il faudra qu'il soit indispensable à la conservation des propriétés de l'être dans les tissus duquel on le trouve et, en second lieu, il devra se trouver dans un état d'association chimique tel, qu'il puisse être absorbé par la plante, puis utilisé pour la nutrition; et, d'après ce que je viens de dire, cet état devra varier suivant que le végétal possédera de la chlorophylle, ou au contraire en sera dépourvu. A l . I.M Tous les tissus végétaux étant formés, d'une part, de cellulose qui constitue la majeure partie des parois cellulaires, d'autre part de substances quaternaires ou ternaires qui forment le contenu des cellules, il est inutile de dire que le carbone, l'hydrogène, l'oxygène, l'azote et le soufre représentent une première classe de corps simples indispensables, les trois premiers formant la cellulose, l'amidon, le sucre, les graisses, et tous les cinq se combinant dans les substances alhuminoïdes. Il faut y ajouter le phosphore, qui leur est fréquemment associé clans les matières protéiques. Les tissus végétaux renferment encore, à l'état de combinaisons diverses, un certain nombre de corps simples qui paraissent nécessaires pour que la végétation s'effectue d'une façon régulière et qui se retrouvent en quantité plus ou moins considérable dans les cendres de toutes les plantes. Ces corps sont le potassium, le calcium, le magnésium, le fer, auxquels il faut peut-être ajouter le sodium et le chlore. Le potassium, le calcium et le magnésium sont, de l'avis de tous les expérimentateurs, absolument indispensables aux végétaux. Ces trois substances paraissent exister à l'état de carbonates dans la paroi cellulosique des cellules, môme les plus jeunes, et l'on n'a jamais p u , lorsqu'une seule d'entre elles manquait, amener une plante à produire une quantité appréciable de matière organique. M. Nobbe a particulièrement démontré la nécessité du potassium. Il a vu que le Sarrasin (Polygonum Fagopyrum ) auquel on donne tous les aliments nécessaires, à l'exclusion du potassium seul, n'augmente pas de poids et finit par mourir. Il se comporte comme s'il n'absorbait que de l'eau pure. M. Nobbe attribue ce fait à ce que les grains de chlorophylle ne peuvent pas, en l'absence du potassium, produire d'amidon. Le calcium paraît être aussi nécessaire que le potassium, mais on ignore à peu près complètement les motifs qui le rendent indispensable. De nombreuses expériences, dont les premières sont dues à Eusèbe Gris ( 1 8 4 9 ) , ont montré que la présence du fer était nécessaire à la formation de la chlorophylle. Une plante privée de ce métal ne tarde pas à devenir chlorotique; les feuilles qu'elle possédait déjà au moment de l'expérience pâlissent peu à peu, celles qui se forment ensuite restent blanches ; et au bout de peu de temps la plante, ne pouvant plus décomposer l'acide carbonique de l'atmosphère, meurt d'inanition. On peut lui rendre la coloration verte et la santé en arrosant le sol ou les feuilles avec une solution de chlorure, de sulfate, de nitrate de fer. Cependant une expérience de M. J. Sachs tendrait à faire croire qu'une certaine quantité de chlorophylle peut se former en l'absence du fer ; il rapporte que sur un Phaseohis complètement privé de fer il obtint des feuilles d'un vert très-clair ou transparent. Cette expérience est, il est vrai, la seule qui contredise les nombreux faits observés, soit par M. J. Sachs lui-môme, soit par d'autres expérimentateurs, et qui démontrent la nécessité de la présence du fer dans les plantes pour qu'il s'y produise de la chlorophylle. M. Risse a constaté que ni le nickel, ni le manganèse, ne pouvaient, à cet égard, remplacer le fer. Peut-être serait-on plus heureux en expérimentant avec quelque autre corps. Le sodium serait, d'après M. Salm-IIorstmar, indispensable à la fructification du Blé ; il regarde ce corps comme un élément nécessaire de l'alimentation. Les expériences de M. Nobbe, de M. Knop et de quelques autres physiologistes tendent au contraire à démontrer que le sodium n'est d'aucune utilité à la végétation ; quoiqu'on le trouve constamment dans les cendres des plantes, son importance serait tout à fait secondaire. Le chlore jouerait, d'après MM. Nobbe et Siegert, un rôle essentiel dans la formation des graines du Sarrasin. Peut-être est-il également important pour la nutrition des plantes qui croissent sur les bords de la mer et qui en renferment toujours une grande quantité. Le même doute subsiste au sujet de l'utilité de l'iode et du brome qu'on trouve dans les cendres des mêmes plantes. Le silicium existe à peu près dans tous les végétaux. D'après Mohl, la silice se rencontre dans les parois des cellules épidermiques d'un grand nombre de Phanérogames et de Cryptogames, et les fibres libériennes fournissent toujours par la combustion un squelette siliceux.