Discours introductif
M. Ahmed LAHLIMI ALAMI
Haut Commissaire au Plan
Mesdames et Messieurs,
Je me réjouis de vous voir aussi nombreux à participer à cet atelier, mais je serais encore plus
heureux si je parvenais à vous faire partager le sentiment que j’ai de son importance. Avec
cette réunion, en effet, nous lançons une nouvelle phase d’un travail de réflexion sur la
Prospective Maroc 2030 que nous avons initié il y a environ un an dans le cadre d’un projet
conjoint avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Nous en
attendons une meilleure lecture des itinéraires de progrès que nous pourrions suivre pour
réaliser le projet de société auquel aspire le Maroc.
Ce projet de société est désormais clair. Dans ses discours, directives et réformes dont il n’a
cessé de multiplier les initiatives, Sa Majesté le Roi nous en a souvent tracé le contour, la
dimension et la portée à long terme. Ce projet est celui d’une société de progrès et d’équité,
fidèle aux acquis universels de sa civilisation, ouverte sur l’extérieur et sur les valeurs de
modernité et attachée à ses valeurs traditionnelles. Ce projet est aujourd’hui soutenu de façon
unanime par le peuple marocain et par ses forces vives.
Pour atteindre cet objectif, nous avons encore beaucoup à faire. Il nous faut, en effet, répondre,
dans la durée, au quadruple défi d’un développement cumulatif et durable, d’une croissance
économique soutenue répondant aux besoins du pays, d’une réduction des inégalités, sociales
et régionales, et ce, pour des raisons morales, humaines et d’efficience économique pour soutenir
un développement humain et durable. Enfin, il faut faire tout cela dans le cadre d’une
gouvernance démocratique. Nous devons donc trouver les meilleures voies, nous devons définir
les bonnes stratégies ; il nous faut aussi avoir une vision de l’avenir possible et savoir celui
qui est le meilleur pour nous, dans un monde où la compétition et les rapports de force sont
souvent la source d’une grande vulnérabilité pour ceux qui croient avoir le droit à l’erreur.
Pour affronter ce monde et pour préparer ces terrains, nous éclairer sur les choix possibles,
nous avons besoin d’outils de réflexion, de mise en perspective, de projections à long terme.
C’est justement cela que nous attendons de ce processus de réflexion prospective, et c’est
pour cela que nous avons engagé ce travail et que nous comptons organiser une série de
rencontres sur les futurs possibles du Maroc à l’horizon 2030.
Cet atelier, visant un premier éveil à cette réflexion prospective, doit nous permettre d’examiner
la situation actuelle, faire le diagnostic, voir un peu comment on en est arrivé là, faire la lumière
sur ce qui s’est passé pour en tirer quelques conclusions et les enseignements nécessaires. Quelle
est la dynamique de changement qui se déploie, aujourd’hui, et est appelée à impacter le futur ?
Où se situent les facteurs de changement ou les facteurs, au contraire, d’inertie ? Qu’est-ce
qui favoriserait l’évolution souhaitable pour notre pays ? Et quels sont les facteurs sur lesquels
il va falloir agir et qui nécessiteraient éventuellement un certain nombre de ruptures ?
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