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Attention ! Les enfants (et adultes) qui ont un
TDA/H ne sont pas toujours en train de passer
d’une activité à l’autre. Ils peuvent parfois passer
en mode « hyper-focalisation », si une activité
capte leur intérêt... pas toujours pour le bonheur
des parents car il peut s’agir d’activités
addictives comme les consoles de jeu ou
Internet. En mode « hyper-focalisé » la personne
semble avoir coupé le contact avec le monde
extérieur, elle en oublie de manger, d’aller aux
toilettes ! Toute interruption sera accueillie avec
impatience.
D’où vient le TDA/H ?
S’il y a de nombreuses interprétations du
TDA/H, il existe aujourd’hui un large consensus
sur les points suivants :
- C’est un trouble neurologique, c’est-à-dire
que le cerveau des enfants atteints n’a pas la
même structure ni le même fonctionnement
que les autres, en particulier au niveau des
zones corticales qui régulent l’activité mentale.
- Il y a une part génétique, plusieurs gènes
peuvent être mis en cause, mais il n’y a pas de
« fatalité génétique » : on peut avoir un TDA/H
sans porter ces gènes, et porter ces gènes sans
développer de TDA/H.
Il pourrait y avoir un lien, controversé, avec la
prématurité ou le manque d’oxygène à la
naissance, accidents qui entraîneraient un défaut
de maturation des lobes cérébraux frontaux.
Les conditions de développement de l’enfant,
sans être la cause d’un TDA/H peuvent renforcer
certains symptômes :
- tout ce qui cause de l’anxiété peut amener
l’enfant à se couper de ses émotions, de son
ressenti et du monde extérieur en se réfugiant
dans un mental hyperactif ;
- l’environnement et l’éducation exercent une
influence. Des études indiquent que le trouble
est renforcé à la fois dans un cadre trop rigide
et dans un cadre insuffisamment clair.
Ainsi, comme la plupart des maladies, le TDA/H
serait la rencontre d’un terrain vulnérable (un
enfant hypersensible, porteur de gènes
favorisant le trouble…) et de certains facteurs
environnementaux.
Il serait facile de culpabiliser les parents et de
conclure que ces enfants manquent juste de
discipline. En réalité, il est très dur d’élever un
enfant à TDA/H, et leur comportement épuise les
ressources des parents et peut déstabiliser la
famille. Ainsi, si certains parents peuvent donner
l’impression qu’ils ont « baissé les bras », c’est
parce qu’ils sont confrontés à un problème qu’ils
ne savent pas résoudre. Les parents et les
enfants confrontés au TDA/H ont besoin de
soutien, pas de jugements !
De plus, la société actuelle accroît les symptômes
du TDA/H en proposant des distractions, des
tentations et des stimulations permanentes, et
en favorisant l’immersion dans des mondes
virtuels, au détriment du contact sensoriel avec
la réalité physique.
Pour apprendre à se concentrer et se contrôler,
ces enfants ont au contraire besoin d’un
environnement calme, apaisé et apaisant, mais
aussi de stimulations intéressantes pour capter
leur cerveau vagabond. Le défi est donc de leur
apporter juste assez de stimulation – pour les
focaliser – et pas trop – pour ne pas les agiter.
Ils doivent aussi apprendre à faire des pauses
relaxation, pour ne pas épuiser leurs ressources
attentionnelles (et celles de leur entourage).
La nature, le contact avec le monde réel
(grimper à un arbre, courir dans les champs,
monter à poney…) leur est bénéfique. Elle leur
apporte des stimulations physiques et
sensorielles qui vont leur permettre de sortir de
leur monde intérieur hyperactif.
Paroles d’animateur nature
Loin des écrans et des claviers, de la vie par
machines interposées et des sensations
virtuelles, les sorties et séjours dans la nature
permettent d’expérimenter le réel, là, ici,
maintenant. Si dans le monde virtuel on peut se
prendre pour un super-héros, la vie dans la
nature nous rappelle que nous sommes faits de
chair et de sang, que si nous avons mal fermé le
pot de confiture, c’est la catastrophe dans le sac
à dos ! Le séjour dans la nature, c’est du temps
branché sur le réel, sans cache ni filtre, à pleins
poumons, pleins yeux, pleins sensations et
pleines joies, pour des relations vraies.
(Extraits, de Sortir ! Dans la nature avec un
groupe, Groupe Sortir, réseau Ecole et Nature.)