Tendinopathie, Tendinopathie, bursite et infiltrations cortisonées { Papadopoulos, Platon MD FRCSC, CSPQ Chirurgie orthopédique 30 mars 2011 Objectifs 1- Revoir la physiopathologie de la tendinopathie et de la bursite irritative 2- Identifier les principes de traitements usuels des tendinopathies et des bursites 3- Exécuter les techniques d’infiltrations cortisonées courantes (épaule, épicondyle latéral et genou) Bourse: • Sac tapissé d’une membrane identique à la synoviale. • Localisé autour d’une articulation ou là où peau, tendon ou muscle bouge sur une proéminence osseuse. • Fonction: diminuer la friction et protéger les structures délicates de la pression environnante. Bourse (suite): • Les bourses sont identiques aux gaines tendineuses et membranes synoviales des articulations. • Elles sont assujetties aux mêmes insultes: 1)Trauma 2) Infections pyogènes: aigues ou chroniques 3)Inflammation due à des cristaux tels que: goutte, calcium ou arthrite rhumatoïde Bourse (suite): • 140 bourses présentes dans le corps humain. • On distingue 2 types: 1) Présentes normalement, par exemple, la bourse rotulienne ou olécrânienne ; 2) Les bursites réactives causées par un trauma répétitif ou une friction et pression constante, par exemple, sur un oignon • À noter que les pathologies retrouvées sont essentiellement identiques dans les deux types de bourses. Bursites et tendinites • Sont essentiellement des inflammations autour des structures reliant les muscles aux os. • Sites plus fréquents sont autour de l’épaule, coude, poignet, hanche, genou et cheville. • La douleur associée à la tendinite et la bursite est localisée au pourtour d’une articulation. Elle est le plus souvent causée par une surutilisation. • On la retrouve plus souvent chez les personnes actives. Bursites et tendinites (suite) • L’ American College of Rhumathology définit une tendinite comme étant une inflammation (rougeur, douleur, enflement) d’un tendon. • Un tendon sert évidemment comme attache du muscle à l’os. • De la même façon, une bursite est une inflammation d’une bourse: un sac rempli de liquide qui agit comme cousin entre soit un muscle et un tendon ou un muscle et l’os. Bursites et tendinites (suite) • Les symptômes d’une bursite ou d’une tendinite sont identiques: douleur et raideur qui s’aggravent avec le mouvement (la douleur peut être essentiellement nocturne). Exemple d’une bursite prépatellaire http://www.bursitis.ws/Knee-Bursitis.html Bursite trochantérienne http://www.bursitis.ws/HipBursitis.html Bursite sous-acromiale http://www.bursitis.ws/Shoulderbursitis.html Bursite olécranienne Causes: • Surutilisation la plus fréquente (stress répétitif) • Trauma • Arthrite inflammatoire, rhumatoïde, goutte, etc. • Diabète • Infection • Les tendinites et bursites peuvent se manifester dans la plupart des parties du corps, de la tête aux pieds. Traitement: • Dépend de : 1) La cause 2) La pathologie sous-jacente • Il est médical dans la majorité des cas. • Il faut éliminer des maladies systémiques telles que goutte ou autres. • Il faut identifier causes de traumatisme local ou d’irritant, par exemple, changement de posture au travail. Traitement (suite): • • • • • • Modalités locales : chaleur humide, etc. Repos Élévation Coussins protecteurs Immobilisation Traitement chirurgical: aspiration, injection avec médicament, incision, drainage, excision de bourse cliniquement épaissie ou infectée, excision de proéminence osseuse sous-jacente. Bursite infectée: • Identification de l’organisme si possible • Antibiotique approprié, pansement compressif après aspiration, drainage chirurgical au besoin. Bursite traumatique: • Répond habituellement favorablement à un traitement conservateur: glace, repos, antiinflammatoire, protection avec support, occasionnellement aspiration et injection. Sites les plus communs: 1- Épaules: • Anatomie plutôt compliquée (muscles, tendons, ligaments). • La tendinite et la bursite sont les problèmes les plus fréquents à l’épaule: - Accrochage (« impingement »): pathophysiologie de l’accrochage: inflammation des tendons de la coiffe qui accrochent en dessous de l’acromion. La tendinite et l’accrochage sont accompagnés par une inflammation de la bourse sous-acromiale. • L’usage répétitif, surtout en haut de l’épaule, sont les causes les plus fréquentes de l’irritation de la bourse sous-acromiale. • Symptômes: 1. Douleur progressive avec difficulté à se coucher sur l’épaule concernée 2. Mouvement douloureux • Diagnostic: examen physique + tests diagnostics • Traitement initial: repos, anti-inflammatoire, physiothérapie Sites les plus communs (suite) 2- Coudes • Épicondylite latérale (tennis elbow): - ensemble de pathologies autour de l’aspect latéral du coude. L’incidence augmente à la 5e décennie (identique chez les deux sexes). - survient lors d’activités qui requièrent une pronation et supination répétitives avec le coude en extension. - microdéchirure à l’origine de l’extenseur radial court (aussi le long extenseur radial du carpe et l’extenseur commun des doigts peuvent être atteints) - d’habitude le point douloureux est à 5mm en avant et en distal de portion moyenne de l’épicondyle externe - Diagnostic différentiel: pathologie intraarticulaire du coude (ostéochondrite, arthrose du coude), instabilité - Le diagnostic différentiel le plus commun est un syndrome du canal radial qui est une compression du nerf interosseux postérieur (les douleurs sont dans ce cas-ci distales à l’épicondyle) - Traitement: repos, modalité, physiothérapie, infiltration, orthèse. - 5% ne répondent pas à un traitement conservateur 2- Coudes (suite) • Épicondylite interne: - Pathologie identique à l’épicondylite externe - Plus difficile à traiter - L’origine du fléchisseur radial du carpe + pronateur rond qui sont atteints moins fréquemment les fléchisseurs superficiels des doigts et le fléchisseur cubital du carpe - Diagnostic différentiel: névrite du cubital, instabilité collatérale interne. - Pathophysiologie: activités qui mettent le coude en valgus - Examen physique: douleur et sensibilité à l’épicondyle interne qui augmentent avec une pronation de l’avant-bras et flexion du poignet. - Sensibilité maximale à 5mm en latéral et distal de la portion moyenne de l’épicondyle. - Traitement: conservateur, antiinflammatoires, physiothérapie, infiltration, chirurgie pour cas réfractaires. Sites les plus communs (suite) 3- Hanches • Bursite trochantérienne: - Directement latérale au gros trochanter - Couverte du tenseur du fascia lata et du vaste externe - Lubrifie et coussine pour permettre aux muscles de bouger autour du gros trochanter - Coussine aussi les tendons gluteus, medius et minimus - Douleurs causées par un changement d’activité et reliées à des problèmes bioméchaniques au membres inférieurs - Peut être d’origine post-traumatique - Douleurs surviennent sur flexion de la hanche ,en montant et descendant des marches - Douleurs nocturnes, surtout en se couchant sur le côté atteint Infiltration cortisonée • L’inflammation est une réaction du corps à l’insulte. Les particules libérées agissent comme antigènes stimulant une réaction immunologique non spécifique et la prolifération de leucocytes. • Les leucocytes facilitent la phagocytose et aident à se débarrasser des cellules endommagées. • Augmentation du flot sanguin local pour transporter les polymorphes, macrophages et protéines plasmatiques. • Ainsi, l’infiltration des tissus par ces produits cause la rougeur, l’œdème et les douleurs qui caractérisent l’inflammation • Pathophysiologie de la réaction inflammatoire: - La douleur et la sensibilité nous font penser à protéger la partie douloureuse. - Malheureusement la réaction devient contreproductive, puisque l’inflammation cause de l’irritation, des points douloureux et du tissu cicatriciel dans les muscles ou articulations et empêche un retour à la fonction normale. • Causes: - Trauma - Entorse musculaire - Polyarthrite - Arthrite dégénérative - Tendinite - Bursite - Néoplasie - Maladie systémique • Mode d’action des corticoïdes: - Atténuent la réaction inflammatoire par réduction de la dilatation capillaire et de la perméabilité vasculaire, ce qui empêche l’accumulation des polymorphes et macrophages et la production de kinines vasoactives - Empêchent le relâchement d’ enzymes destructeurs qui attaquent les débris tissulaires, détruisant les tissus normaux - Empêche le relâchement d’acide arachidonique des phospholipides, ce qui diminue la formation des prostaglandines qui contribuent à la réaction inflammatoire Évaluation du patient • L’histoire et l’examen physique sont d’une importance primordiale, par exemple, une douleur sévère et intense suggère une réaction aigue traumatique avec une inflammation marquée. • Douleur faible indique une inflammation modérée suggérant un problème de surutilisation chronique. • Douleur qui irradie avec picotements, engourdissement, etc. suggère une irritation nerveuse. Examen physique • Localisation de la douleur avec sévérité de la réaction • Déterminer si l’inflammation est dans le muscle, tendon ou articulation • Point douloureux (« trigger point ») Examen radiologique • Plus ou moins bénéfique : la symptomatologie clinique précède les changements radiologiques • Radiographie utile dans les cas de trauma ou si suspicion de dépôt calcaire Examens sanguins • • • • • Décompte cellulaire Étude chimique Vitesse de sédimentation Facteur rhumatoïde Acide urique Traitement • Approche multidisciplinaire: 1- AINS ou prednisone orale 2- Narcotiques (ex.: Elavil) pour une période limitée 3- Repos 4- Modalité locale, immobilisation 5- Physiothérapie 6- Infiltration Infiltration • Indications pour infiltration: - Synovite - Ostéoarthrite - Bursite - Tendinite - Goutte - Arthrite rhumatoïde - Points douloureux dans les muscles (« trigger point) - Tunnel carpien - Fasciite - Kyste synovial Précautions • • • • • • • Articulation Charcot Infection Tumeur Immunosuppression Dyscrasie sanguine Prothèse Tendinopathie patellaire, achilienne Qu’advient-il de la cortisone Qu’advientintra--articulaire intra articulaire?? • Pas complètement clair • Peut être détectée dans le liquide synovial jusqu’à 48h après l’injection • L’absorption et le métabolisme dépendent de la solubilité du produit. ( Triamcinolone hexacétonide, Aristopan , est le moins soluble) •L’absorption systémique peut survenir et est proportionnelle à la solubilité du produit. • Une étude a démontré que 40mg de Dépomédrol (Acétate de méthylprednisolone) est suffisant pour supprimer la fonction rénale pour 7 jours; d’où le principe de suggérer de diminuer les activités après l’injection, ce qui pourrait théoriquement prévenir la « fuite » des stéroïdes en extraarticulaire. Effet thérapeutique des corticoïdes en intraintra-articulaire • Inhibition de la synthèse de prostaglandines • Atténuation de l’activité de la collagénase et d’autres enzymes • Le mécanisme d’action principal est mal compris • Une étude (Saxon et al.) a montré que, chez l’animal, une injection cortisonée intra-articulaire fait diminuer la production de l’interleukine 1 et de facteur de nécrose tumorale ainsi que des protéases qui normalement peuvent détruire le cartilage Complications locales de l’infiltration cortisonée Hyperglycémie transitoire Douleurs locales (post-injection flare) « Flushing » et douleur cutanée Infection Atrophie sous-cutanée Dépigmentation de la peau Rupture tendineuse Calcifications péri-articulaires (disparaissent d’habitude spontanément) • Réactions allergiques allant jusqu’à l’anaphylaxie • • • • • • • • Précautions • Risques de toxicité pouvant dégrader le cartilage articulaire • Avec infiltrations rapprochées et répétitives, des destructions articulaires ont été décrites •Donc, espacer infiltrations et ne pas dépasser deux à trois par année Approches pour l’infiltration • Diminuer l’inconfort autant que possible: - Anesthésie locale - Choix de l’aiguille - Infiltration séparée de l’anesthésie • Diminuer les complications: - Préparation de la peau - Éviter structures vitales ou dangereuses - Changement d’aiguille Techniques d’infiltration • Espace sous-acromial: -Palper le bout de l’acromion en postérieur et aller à mi-distance avec la tête humérale et diriger l’aiguille vers la coracoïde (il ne devrait pas y avoir de résistance dans ce trajet) • Genou: - Infiltration plus facile du côté interne - Palper la portion interne et inférieure de la rotule - Aller entre fémur et rotule en dirigeant l’aiguille vers le centre de la rotule • Coude: - Tennis elbow: aller à 1cm en supérieur et distal à l’épicondyle externe • Tunnel carpien: - Poignet en dorsiflexion: aller dans l’espace entre le palmaire long et le fléchisseur radial du carpe - L’aiguille angulée à 45° en direction du majeur • Bursite trochantérienne: - Patient couché sur le côté opposé - Identifier le point de sensibilité maximale qui est d’habitude le rebord postérieur et inférieur du gros trochanter Coude http://www.aafp.org/afp/2002/1201/p2097.html Épaule Approches antérieure et postérieure pour la glénohumérale http://www.aafp.org/afp/2003/0315/p1271.html Approche pour acromioclaviculaire Approche pour bourse sous-acromiale Approche pour bourse scapulo-thoracique Approche pour gouttière bicipitale http://www.aafp.org/afp/2003/0315/p1271.html Genou Infiltration intra-articulaire approche latérale Infiltration bande ilio-tibiale Infiltration de la bourse des tendons de la patte d’oie http://www.aafp.org/afp/2003/0515/p2147.html Infiltration de bourse prépatellaire Infiltration de la bourse trocantérienne http://www.aafp.org/afp/2003/0515/p2147.html Merci de votre attention