INTRODUCTION
Le choix du malade concernant le lieu de sa fin de vie ne reste souvent qu’un
souhait. Que ce souhait soit de mourir à domicile ou à l’hôpital, cette interrogation
est généralement posée en amont de toute maladie et de tout questionnement sur
le sujet. Or, il paraît évident que pour tout un chacun en bonne santé, nous
souhaiterions majoritairement, si la question nous était posée, passer nos derniers
instants chez nous, dans notre univers familier, entourés de nos proches, plutôt
que dans une chambre banale d’un établissement de santé, entourés d’anonymes.
Sans expérience réelle de la maladie, seule la projection que nous en faisons dans
notre imaginaire nous aide à faire ce choix.
L’étude de l’INED (Institut national d’études démographiques) réalisée en 2010
indique que près de 7 personnes sur 10 décèdent dans un établissement de santé1.
En revanche, l’étude IFOP (Institut français d’opinion publique) réalisée la même
année, atteste que 81% des Français souhaiteraient passer leurs derniers instants
chez eux2. Aussi est-il permis de s’interroger sur les motifs et les difficultés qui
expliquent ce fossé entre le souhait réel du malade et les chiffres factuels.
Au vrai, nous ignorons si ce choix demeure ou s’inverse face aux conséquences de
la maladie et à l’approche de la fin de vie. Car c’est bel et bien la connaissance du
souhait des malades en fin de vie qui nous intéresse afin de pouvoir le comparer
avec l’état actuel des choses. Connaître le choix des malades en fin de vie et le
comparer avec les chiffres effectifs nous donnerait un réel indicateur sur le respect
du choix du patient. À défaut, puisqu’une telle entreprise est difficilement
réalisable (et encore que… il s’agirait là d’aborder le sujet de la fin de vie avec
celui qui y est confronté), nous ne pouvons qu’analyser et faire l’amer constat
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1 Sophie Pennec, Population & Sociétés, Mourir chez soi : un souhait majoritaire mais une
situation peu fréquente, site de l’INED,
https://ww.ined.fr/fichier/s_rubrique/23908/population.sociétés.2015.524.mourir.chez.soi.fr.pdf,
consulté le 5 mars 2015.
2 Fondation PFG, Fin d’un tabou ! La mort, la fin de vie, le deuil, ma mort, ça concerne et
intéresse les Français, site de l’IFOP, http://www.ifop.fr/media/poll/1283-1-study_file.pdf,
consulté le 5 mars 2015.