Sans Frontières, février 2016
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contre les RMR: méthodes et formes de lutte » au
cours de laquelle fut évoqué notamment le blocus
médiatique que subit le Donbass, les trois Français
sont allés à la rencontre avec des bénévoles français
de l'armée de la République Populaire du Donbass
puis sont allés rencontrer des acteurs hospitaliers de
l’hôpital de traumatologie de Donetsk.
Jacques Clostermann a salué l’engagement des
Volontaires français aux côtés des soldats de la
République de Donetsk, en illustrant ses propos par
des vers cités de mémoire de Charles Péguy :
Mère voici vos fils qui se sont tant battus.
« Mère voici vos fils et leur immense armée.
Qu'ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.
Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre
Qui les a tant perdus et qu'ils ont tant aimée. »
Ces volontaires français qui ne comptent plus les
signes de croix et les accolades reçus au détour d'un
chemin, ou dans un magasin lorsque les habitants
étonnés veulent les remercier de leur présence et de
leur engagement à leurs côtés.
Depuis 2014, environ 25 français sont venus
combattre librement dans le Donbass... Certains sont
repartis vers d'autres destinées, d'autres sont restés
ou en approche. Au côté de leurs camarades
espagnols, irlandais, belges, allemands etc... Ils
expriment dans leur engagement symbolique une
solidarité des peuples d'Europe qui est naturelle et
plus forte que les alliances vénales de leurs
gouvernements.
C'est la première fois que des Français, en dehors
des médias, viennent dans le Donbass pour y
rencontrer les volontaires qui depuis plusieurs mois
représentent une France libre au sein des Forces
Armées de la République de Donetsk.
En cette fin de seconde journée, les trois
observateurs ont pu rencontrer le Docteur Vadim
Onoprienko, médecin en chef de l’hôpital de
traumatologie qui s’est chargé de faire visiter les
locaux et d’expliquer les difficultés de l’hôpital. Des
milliers de blessés ont été soignés ici, des milliers
d’amputations, quelques dizaines d’enfants, dont la
plus jeune amputée était une petite fille de trois
semaines.
Durant la dernière journée passée à Donetsk, les trois
Français ont pu assister à une réunion avec le
Conseil chargé de recenser les crimes de guerre
commis par les forces ukrainiennes, suivie d’une
visite du Musée de la Grande Guerre patriotique de
Donetsk en compagnie d’Edouard Bassourine,
Commandant en Second de l’Armée républicaine de
Donetsk. La délégation a ainsi pu voir une exposition
des matériels et armes utilisées par les Ukrainiens
contre le peuple de Donetsk : missiles Totchka-U,
Smertch, Ouragan, rockets de Grad, obus de mortiers
et d’artillerie de tous les calibres, sans parler des
sous-munitions, bombes à fragmentation, au
phosphore ou thermo-barriques.
Jacques Clostermann et Josy-Jean Bousquet ont
enfin participé une conférence de presse où ils ont pu
faire état à la fois de leurs observations et évoquer de
leurs projets une fois retourné en France.
Durant ces trois jours de marathon, le tandem a pu
réellement voir le plus terrible de la guerre ethnique et
cruelle que mène l’Ukraine contre les russophones du
Donbass. Mais cette visite privée est un signe
d’espoir et sera sans doute l’avant-garde d’une
prochaine délégation plus forte en nombre, de
diverses personnalités politiques ou privées, les
projets fleurissant aussi autour de l’aide qui pourrait