Matière pour CRPE Jean-Michel Rolando
2. Interprétation
→ T < 100°C : l’eau est essentiellement à l’état liquide ; elle est surmontée d’un peu de
vapeur d’eau ; plus la température augmente, plus l’évaporation (en surface) est importante.
Attention : lorsque la température atteint une cinquantaine de degrés, on peut repérer un léger
frémissement, dû à de petites bulles d’air, qu’il ne faut pas confondre avec l’ébullition. L’air
est en effet légèrement soluble dans l’eau, et sa quantité diminue avec la température. D’où le
« dégazage » de l’air qui s’observe au cours de cette phase.
→ T = 100°C : l’eau est à l’ébullition ; il y a simultanément de l’eau à l’état liquide et de
l’eau à l’état gazeux (vapeur d’eau) dans le récipient. La température d'ébullition de l'eau
pure, à la pression atmosphérique normale de 1013 hPa (voir § 3), a été fixée, par convention,
égale à 100°C.
→ Il est difficile d’observer expérimentalement la troisième phase qui concernerait l’élévation
de la température de la vapeur d’eau car en milieu ouvert celle-ci s’échappe dans l’air.
3. Influence de la pression
La température d’ébullition dépend nettement de la pression qui surmonte le liquide. La
pression s’exprime en pascals (Pa) mais surtout par l’intermédiaire d’un multiple
l’hectopascal (hPa).
• Si l’expérience est effectuée à l’air libre, la pression est alors la pression atmosphérique qui
dépend déjà des conditions météorologiques. Elle est dite « normale » lorsqu’elle est égale à
1013 hPa. C’est le cas par temps « normal » (ni anticyclone, ni dépression) au niveau de la
mer. La pression atmosphérique varie aussi notablement avec l’altitude. Donc la température
d’ébullition aussi. Pour mémoire, par temps « normal », l’eau bout à 100°C au niveau de la
mer et à 92°C à 2000m d’altitude.
• Si l’expérience est réalisée en milieu fermé (autocuiseur) la vapeur qui ne peut pas
s’échapper contribue à une augmentation de la pression. Le phénomène pourrait être
dangereux, mais il est régulé, dans l’autocuiseur, par l’ouverture intermittente d’une soupape.
À l’intérieur d’un autocuiseur, la pression est environ égale à deux fois la pression
atmosphérique normale et la température d’ébullition égale à environ 120°C. C’est ce qui
explique la cuisson plus rapide des aliments.
Généralisation
1. Courbe de changements d’états
Les deux courbes précédentes
peuvent se représenter sur le même
graphique. Leurs caractéristiques
sont généralisables à tous les corps
purs. Les paliers se situent à une
température qui ne dépend ni de la
quantité du corps pur ni de la
puissance de la source de chaleur,
ni de la température de l’environnement.
Elle dépend plus ou moins de la pression
(très peu pour le palier de fusion /
solidification ; assez nettement
pour le palier d’ébullition).