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En parallèle, en Belgique, le cirque est reconnu comme secteur
à part entière des arts de la scène par la Fédération Wallonie
Bruxelles en 1999. Le premier contrat-programme (convention
qui permet à une compagnie de recevoir une subvention annuelle au
fonctionnement) est signé en 2008 avec la compagnie Feria Musica.
Bibliographie, documentation
La fabuleuse histoire du cirque, Pascal Jacob - Le Chêne, 2008
Le nuancier du cirque, Jean-Michel Guy et Julien
Rosemberg, Sceren et Hors Les Murs, 2010
Panorama contemporain des arts du cirque, Véronique Klein
et Pierre Hivernat, Textuel, 2011
Hors Les Murs Centre national de ressources pour les arts
de la rue et du cirque : études, articles, chiffres, dossiers
thématiques... www.horslesmurs.fr
L’opéra et le concept d’art total
Tout au long du XXe siècle, les compositeurs se sont posés la
question du renouvellement de l’art lyrique. Que faire après
Wagner ? Les révolutions musicale, esthétique, artistique qu’ont
fait naître l’œuvre wagnérienne ont marqué les générations
— chacun de ses successeurs a tenté dans son propre style et
sa propre époque de faire la synthèse des apports du Ring, de
Tristan et de Parsifal, que ce soit en France (déjà dans Pelléas et
Mélisande de Debussy), en Angleterre (Britten) et, bien sûr, en
Allemagne (Hindemith, Berg puis Stockhausen).
Révolution musicale : celle de l’écriture ; révolution artistique :
celle du traitement de l’action ; révolution esthétique : celle de
l’œuvre d’art totale, la Gesamtkunstwerk. La fusion entre les
arts, expérimentée avec succès à Bayreuth, propose à l’auditeur-
spectateur une vision supérieure du spectacle habituel, portée
par sa symbolique et sa signification. Cette fusion est possible
lorsqu’un seul homme est à l’origine de l’oeuvre : dans Parsifal,
créé pour et à Bayreuth, Wagner, déjà librettiste et compositeur,
en plus d’être directeur de festival, donna de nombreux conseils
aux metteurs en scène et remplaça le chef pour la dernière.
Le concept de la Gesamtkunstwerk a largement influencé les
successeurs de Wagner et l’art lyrique en général. Mais le XXe
siècle multiculturel, où tout se confronte, où tout se métisse et
se reconstruit après les grands désastres de la guerre, la culture
contemporaine cesse de chercher dans le symbole un ailleurs
supérieur pour s’intéresser à la réalité du monde qui l’entoure.
Inspirée par les siècles passés, où danse (à l’ère baroque) et
théâtre (à l’ère classique) côtoyaient la musique sur les scènes,
la juxtaposition des arts est devenue un pilier de notre culture.
Mais de tous les arts, cette fois : arts du cirque, arts numériques,
musique(s), littérature… Le spectacle contemporain est avant
tout l’aboutissement d’une recherche entre créateurs. Dans
cette recherche de création, chacun a sa place, dans une totale
cohérence et sans aucune hiérarchie ; on ne cherchera pas à
mettre une musique sur un livret, ni à coller un texte sur une
musique ; on ne cherchera pas non plus à interpréter dans la
mise en scène la volonté du compositeur… Non : le travail entre
compositeur, auteur, metteur en scène, compagnie, interprètes
(acrobates, chanteurs, instrumentistes) est une oeuvre simultanée,
à même échelle.
Rédaction Opéra-Théâtre de Limoges