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Loyola
FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES SUR
LE CIMETIÈRE DE LOYOLA
CULTURE | Publié le 16/07/2014 à 11H00 | Par : Marion Briswalter
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A partir de dimanche 20 juillet, le site archéologique de l’Habitation Loyola de Rémire-
Montjoly accueillera un mois de fouilles qui porteront sur le cimetière.
Dans ce lieu fondé en 1668 par les jésuites et où furent exploités « jusqu’à 500 esclaves
d’origine africaine, à partir des années 1720-1730 » pour la production de canne, café,
indigo, cacao, « on estime que plusieurs centaines de personnes ont été inhumées. Elle
appartiennent à la communauté de l’habitation : esclaves et contremaîtres, habitants de la
paroisse de Rémire puisque les documents d’archives montrent cet usage à mainte reprise
pendant la période 1735-1769.
Habitants, Amérindiens, esclaves affranchis reposent également dans ce cimetière qui
comprenait aussi un espace réservé aux enfants. Les jésuites quant à eux étaient enterrés à
Cayenne, seul un religieux est inhumé à Loyola, mais dans la chapelle » expose Yannick Le
Roux, professeur agrégé, docteur en histoire et civilisation et président de l’association pour
la protection et l’étude du patrimoine architectural et archéologique de la Guyane.
5 – le cimetière ; 2 – la chapelle
Loyola, un site en continuelle restauration
Dans un premier temps, de larges sondages seront effectués à la pelle mécanique, avant
une fouille minutieuse à la main. Les contenus des fosses seront prélevés pour tamisage et
analyse.
S’il s’agit aujourd’hui d’excaver le cimetière, il ne faut pas s’attendre à la mise à jour de
squelettes ou de monuments funéraires prévient Yannick Le Roux. « Les fouilles ont révélé
que les traces laissées par les enterrements se réduisaient à des fosses d’inhumations vides
de leurs restes organiques y compris les ossements et les dents. L’action physique et
biologique des sols entraine la disparition très rapide des restes biologiques. Néanmoins, la
fouille fine de ces fosses d’inhumation, une cinquantaine découvertes à ce jour, a permis de
retrouver un crucifix de chapelet, une bague et de très nombreuses perles de verre ».
Les historiens espèrent également découvrir les caractéristiques d’inhumations en cours à
Loyola, habitation qui fut abandonnée en 1770, et ainsi « distinguer des régions qui
discriminent dans la mort les esclaves, inhumés dans un simple linceul, des libres enterrés
dans un cercueil ».
L’archéologie coloniale, intérêt commun au Québec et à la Guyane
Des étudiants en archéologie à l’Université Laval de Québec qui collaborent activement aux
fouilles depuis 1994, sont attendus en Guyane pour prêter mains fortes à cette nouvelle
campagne archéologique.
« Ce partenariat scientifique est fondé sur l’identité chronologique de Loyola (abandonné en
1765) et La Nouvelle France [Québec], perdue par la France en 1760 ». Délaissée par les
archéologues français contemporains, la période coloniale ne trouverait d’intêrêt qu’aux yeux
des Nords-Américains, selon Yannick Le Roux, d’où un rapprochement solide et durable
entre les deux territoires.
Le public sera admis pendant toute la durée de l’opération pour des visites et ceux qui
veulent participer aux travaux de terrain ou de laboratoire sont les bienvenus. Informations et
renseignements auprès de l’association : rorota [at] wanadoo [dot] fr, 0594 35 47 73. (Les
personnes intéressées doivent être âgées d’au moins 18 ans et être vaccinées contre le
tétanos).
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