Le potager ancestral 1-‐Choix des légumes, fruits et fines herbes

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Le potager ancestral De 1500 à 1900, les potagers d’ici étaient-­‐ils différents de ceux d’aujourd’hui? Nous ferons un survol des légumes, herbes et fruits cultivés par les Amérindiens et nos ancêtres européens. Nous verrons les bouleversements dans la reproduction des semences d’hier et d’aujourd’hui. En conclusion, nous comprendrons un changement drastique du panier alimentaire québécois au milieu du 19e siècle. Dates: jeudi 7 mai 2015, de 19h15 à 21h30 Conférence de Daniel Reid animateur en jardinage et arboriculture http://pages.axion.ca/arbresfruitiers/ 1-­‐Choix des légumes, fruits et fines herbes Repas traditionnel des autochtones La sagamité constituait un mets de base dans l’alimentation de nombreuses nations amérindiennes de l’Est du Canada. Ce terme est d’origine Montagnais et il a aujourd’hui acquis une valeur historique. Dans l’Ouest québécois, le mot sagamité, qui est souvent prononcé sakamité, est utilisé au sens de bouillie de farine de maïs et d’eau chaude assaisonnée d’huile de tournesol et de petits fruits séchés. Jardin amérindien (Variétés indigènes) Légumes indigènes de l’Amérique réintroduits Les trois sœurs : Maïs(15v)-­‐ Haricots(60v)-­‐
plus tard au 19e et 20e siècle Courge(8v) Piment (Mexique – Am. Sud) Maïs à bouillie (indurata), à farine (amylacea), Tomate (Am. Centrale) sucré (saccharata), à éclater (everta) Maïs (Am. Sud) Tournesol Sonja Topinambour blanc et rouge (prairies de l’Ouest Patate en chapelet Apios Americana goût de du Canada) patate sucrée Pomme de terre (1764 Am. Sud) Thé du Labrador Ail des bois Eau d’érable Tabac -­‐ Contact avec les esprits -­‐ Endurance physique Les légumes les plus courants vers 1800 dans la Herbes aromatiques et médicinales Colonie Thym, persil, sarriette, ciboulette, cerfeuil Choux pommé (cabus) à feuilles lisses Gomme de sapin antiscorbutique, goudron à Navet jaune ou blanc canot Oignon, surtout rouge Sang-­‐dragon, bois de cèdre rouge, abortifs Carotte jaune (indigènes) Fève-­‐gourgane Exportations canadiennes de plantes indigènes Haricots nains et grimpants au 18e siècle Citrouilles et courges d’hiver Ginseng -­‐ adaptogène Concombre et cornichon Capillaire du Canada -­‐ foie et poumon Betterave rouge ou jaune Salsepareille – manifestation cutanée de la Laitue syphilis ; pituite (mucosité) Échalote, ail Fruits Groseilles rouges (indigène) Melon d’eau (indigène) Fraise, framboise (indigène) Bleuet, canneberge (indigène) Pomme-­‐poire Amélanchier (indigène) Prunier noir (P. Nigra) indigène Cerise à grappes (indigène) Aubépine Cenellier (indigène) Airelle à gros fruits (indigène) Pomme Fameuse intro. en 1617 par Louis Hébert Pomme Saint-­‐Laurent 1650 Pomme Bourassa 1740-­‐1885 Prune Mt-­‐Royal créé en 1892 à Outremont par W. Dunlop Mûrier blanc 1601 en France Rhubarbe McDonald 1800 Vigne riparia (indigène) Le livre du colon (1900) 2-­‐ Les anciennes variétés et la reproduction des semences Dans les années 1700, les semences sont reproduites ici dans la Colonie pendant quelques années et de nouvelles semences sont commandées en France environ tous les 3 ans. Une sélection annuelle semble obligatoire pour en conserver les propriétés uniques. De fait, les expériences tendent à démontrer qu’une fois de temps en temps, des caractéristiques dominantes non conformes avec celles du légume à reproduire prennent le dessus. Les faibles quantités produites dans la Colonie ont pour conséquence l'appauvrissement de la richesse génétique à cause de l'homogènité des plantes à reproduire. Ainsi, "la consanguinité", après quelques générations, peut faire diminuer la qualité et la productivité des semences. Les fruits ou légumes vont se fragiliser. Les plants vont se dégénérer ou être sujets à la maladie. D’où l’importance de "recréer sans relâche la biodiversité au sein des anciennes variétés". Qu’est-­‐ce qu’une banque de semences? On conserve des semences en entrepôt à Température et Humidité contrôlées. On reproduit toutes les semences à intervalles de quelques années. Les banques de semences permettent en partie de conserver du matériel génétique d’anciennes variétés. Des réseaux de jardiniers amateurs constituent également leurs propres banques de semences anciennes. Vers le milieu du 20e siècle, les variétés sont de plus en plus hybridées et les variétés à pollinisation libre (non-­‐
hybride) sont de moins en moins disponibles, soit moins de 10% des semences de légumes vendues à partir de 1960. L’hybridation consiste à cumuler de nombreux caractères intéressants par rapport à ses deux parents, ce qui confère une vigueur générale plus importante. Par contre la semence obtenue n’est pas stable et générera après reproduction, une plante ressemblant soit au parent male soit au parent femelle de départ. Présentement au 21e siècle, la demande de légumes de variétés anciennes est en croissance continuelle. Les semenciers industriels n’hésitent guère à créer du faux ancien. 64% des tomates anciennes en France sont des croisements hybrides pour améliorer l’esthétique et les caractéristiques gustatives et de conservation des variétés anciennes et les rendre plus désirables à la consommation de masse. 3-­‐Sources de nourriture, démographie, occupation du territoire agricole, mode de vie dans la Colonie Selon l’historien Martin Fournier, il y avait abondance relative des aliments dès le milieu des années 1600. Sauf exception lors de conflits militaires, de conditions climatiques adverses ou de mauvaises récoltes dues à des maladies ou des ravageurs. (Jardins et potagers en Nouvelle-­‐France, M. Fournier, Septentrion, 243p., 2004) La nourriture de base dans la Colonie était le pain de blé. Le pain représentait les 2/3 de la ration quotidienne en aliments au début des années 1800. Les fermiers produisaient beaucoup de blé et le Bas-­‐Canada a exporté du blé jusqu’en 1810. Les exportations se chiffraient à 1 million de boisseaux (un boisseau = 27kg) en 1802 et elles ont chuté à 200,000 boisseaux en 1808 pour plusieurs raisons. La population au Bas-­‐Canada doublait aux 25 ans. 65,000 habitants au Bas-­‐Canada en 1760, environ 300,000 en 1810. Il y avait très peu de nouvelles terres disponibles dans les Seigneuries du Bas-­‐Canada, la qualité et le rendement de la culture du blé diminuaient progressivement et il y avait de plus en plus de bouches à nourrir. Dès lors, il y eut diversification de la production alimentaire par l’introduction graduelle à partir des années 1810 des cultures de fèves, de sarrasin, d’avoine et surtout de la pomme de terre. Cette dernière représente 46% des récoltes alimentaires en 1844. (J. Provencher) Malheureusement à l’époque il y avait peu de connaissances agricoles, peu de rotations, peu de fumures, ce qui explique en partie, les mauvaises récoltes de blé. Le régime seigneurial n’encourageait pas le développement d’une agriculture plus prospère. On a assisté de plus en plus après la Rébellion de 1837-­‐38 au départ de nombreux jeunes gens. Et pour les autres, à un repli sur soi autarcique, encouragé par le mode de vie de l’époque, l'isolement culturel et religieux, et le peu de moyens financiers. Bibliographie Semenciers du patrimoine http://www.seeds.ca/fr.php Base de données de plantes indigènes http://plantesindigenes.evergreen.ca/ Semences de plantes indigènes du Québec http://www.horticulture-­‐indigo.com/ Semences Mycoflor (datation des Variétés) http://mycoflor.ca/ Atelier sur la production de semences www.lasocietedesplantes.com/ Banque d’articles et de photos d’antan http://potagersdantan.wordpress.com/ Exportation des plantes médicinales canadiennes en Europe aux 17-­‐18e s. http://www.erudit.org/culture/cd1035538/cd1041796/8283ac.pdf La sélection conservatrice des variétés potagères, 9p. 2006. http://www.semencespaysannes.org/bdf/bip/fiche-­‐bip-­‐9.html Film Le Semeur, 77min. 2014. À l’affiche depuis le 9 mai 2014. Documentaire de Julie Perron. https://fr-­‐fr.facebook.com/LeSemeurLeFilm Dans le Bas-­‐Saint-­‐Laurent, sur une terre agricole de la plaine de Kamouraska, l’artiste Patrice Fortier cultive une passion pour les plantes et les légumes du terroir. Ce collectionneur de semences rares se dévoue à la sauvegarde des produits de la terre, voyant dans ses variétés une richesse dont on doit assurer l’avenir. 
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