GADECEAU- LE SOMMEIL DES PLANTES 685
les Oxalis restent fermés, quelques-uns se rouvrent après
la tempête.
Les Oxalis à larges feuilles : 0. tetrciphylla, 0. cernua,
semblent les plus sensibles aux averses, pendant lesquelles
ils se ferment ainsi que dans une atmosphère très humide,
tandis que ceux à petites feuilles 0. crenata, 0. Acetosella,
0. comiculala restent ouverts.
INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE. — En hiver, L'O. tetra-
phylla resté le soir dehors par une basse température (+ 5°)
ne ferme pas ses folioles et semble même avoir tendance
à les relever vers la verticale ; rentré dans la chambre, à
une température de + 15°, les folioles se ferment plus ou
moins, quoique la lampe soit allumée.
MÉCANISME DU MOUVEMENT. — J'ai constaté, d'accord
avec plusieurs auteurs allemands, que le double mouve-
ment de sommeil et de veille des folioles d'Oxalis est dû à la
turgescence des bourrelets situés à la base des pétiolules.
Dans l'attitude du sommeil, cette turgescence est supérieure ;
dans celle de veille, au contraire, elle est inférieure, mais ici
la turgescence est la conséquence du phénomène et non la
cause, comme le dit à tort Royer (loc. cit.)
* *
Il y a lieu de constater que ce sommeil des feuilles a pu
devenir héréditaire. En effet, les expériences prolongées que
nous venons de citer ont eu parfois pour résultat d' « affo-
ler » en quelque sorte la plante, d'où l'on peut en conclure
que l'habitude, devenue héréditaire, est contrariée par ces
expériences, ce qui viendrait à l'appui de la thèse de Ger-
main de St-Pierre et de celle de Fée qui voient dans ce phé-
nomène un besoin de repos réparateur commun aux animaux
et aux plantes, ou bien une sorte de système nerveux.
Dans plusieurs ouvrages récents on a avancé ce fait que
des végétaux exotiques habitant l'hémisphère austral, cul-
tivés dans nos serres, conservent les habitudes de leur climat,